La guerre a fait près de 30.000 morts à Gaza bombardée par Israël, selon le Hamas

information fournie parAFP28/02/2024 à 22:00
Des enfants palestiniens déplacés par la guerre se rassemblent pour obtenir de la nourriture à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 février 2024 ( AFP / - )
Près de 30.000 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre il y a environ cinq mois entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, bombardée sans cesse par l’armée israélienne et menacée de famine, a indiqué mercredi le mouvement islamiste.Les principaux médiateurs dans la guerre, les Etats-Unis et le Qatar, ont dit espérer obtenir une trêve permettant la libération d’otages détenus à Gaza avant le début du ramadan, le mois de jeûne sacré musulman qui commence autour du 11 mars.

Ce conflit, qui a transformé le territoire palestinien en « zone de mort » selon l’ONU, est déjà, et de très loin, le plus meurtrier des cinq conflits ayant opposé Israël au Hamas depuis que ce dernier a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au quotidien, les civils sont pris dans les combats et les bombardements, qui n’ont épargné aucune zone, dévasté des quartiers entiers et forcé 1,7 million de Palestiniens sur les 2,4 millions d’habitants à fuir leurs foyers.

Une photo prise depuis le sud d'Israël près de la frontière avec la bande de Gaza montre des véhicules de l'armée israélienne circulant le long de la frontière, le 28 février 2024 ( AFP / JACK GUEZ )

Les bombardements israéliens ont coûté la vie à au moins 76 personnes ces dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Ils ont visé des secteurs du nord de Gaza ainsi que Khan Younès et Rafah dans le sud, d’après un journaliste de l’AFP dans le territoire exigu. Les combats se concentrent à Khan Younès, à 3 km au nord de Rafah.

– « Aucune nourriture ici » –

Carte montrant le poste-frontière de Rafah entre la bande de Gaza et l'Egypte, l'aéroport d'al-Arich en Egypte et les points d'inspection des camions d'aide destinés à Gaza situés à Nizzana et Kerem Shalom ( AFP / Laurence SAUBADU )

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, 29.954 Palestiniens ont été tués, en majorité des civils, selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

Ce jour-là, des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza voisine ont mené une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, qui a causé la mort d’au moins 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.

Durant l’attaque, quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza. Selon Israël, 130 otages y sont encore retenus, dont 31 seraient morts, après la libération de 105 otages en échange de 240 prisonniers palestiniens lors d’une trêve fin novembre.

Un garçon pousse un enfant dans une carriole à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 février 2024 ( AFP / - )

En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas qu’il considère, de même que les Etats-Unis et l’Union européenne, comme une organisation terroriste.

« Nous faisons tout notre possible pour ramener les otages. Je crois que la pression militaire ramènera d’autres otages », a déclaré le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

Après avoir mené une campagne de bombardements par terre, mer et air, l’armée israélienne a lancé le 27 octobre une offensive terrestre dans le nord du territoire en progressant vers le sud. Depuis, elle a perdu 242 soldats.

Dans le territoire assiégé depuis le 9 octobre par Israël, 2,2 millions de personnes, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine selon l’ONU, en particulier dans le nord où les destructions, les combats et les pillages rendent presque impossible l’acheminement de l’aide.

Une femme pleure ses proches tués dans des bombardements israéliens, à l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 28 février 2024 ( AFP / - )

L’ONU a aussi dénoncé des entraves imposées par Israël qui contrôle l’entrée des aides en provenance d’Egypte.

« Il n’y a aucune nourriture ici », a affirmé à l’AFP Marwan Awadieh, un habitant du nord de Gaza. « Nous ne savons pas comment nous allons survivre. »

– « Famine imminente »-

Des Palestiniens font la queue pour avoir du pain à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 février 2024 ( AFP / - )

Le directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial, Carl Skau, a mis en garde contre une « famine imminente dans le nord de Gaza » et le directeur de la coordination du Bureau des affaires humanitaire de l’ONU, Ramesh Rajasingham, a dit craindre « une famine généralisée ».

Mercredi, le porte-parole du ministère de la Santé du Hamas, Ashraf al-Qudra, a affirmé que deux enfants étaient morts « de déshydratation et de malnutrition » à l’hôpital Al-Chifa de Gaza-ville (nord). « Le nombre d’enfants morts à cause de la famine s’élève à six » depuis ces derniers jours, selon lui.

La communauté internationale s’inquiète aussi d’une prochaine offensive terrestre israélienne sur Rafah, où sont massés près de 1,5 million de Palestiniens, selon l’ONU, la plupart des déplacés, piégés contre la frontière fermée de l’Egypte.

Des enfants palestiniens poussent un chariot rempli de bidons d'eau près d'un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 28 février 2024 ( AFP / - )

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dit vouloir y vaincre le Hamas dans son « dernier bastion ». Il a affirmé qu’une trêve ne ferait que « retarder » une telle offensive tout en assurant que les civils seraient évacués hors des zones de combat.

Cible de bombardements israéliens quotidiens, Rafah, qui comptait 270.000 habitants avant la guerre, est l’unique point d’entrée de l’aide à Gaza, qui arrive en quantité très limitée.

– « Pas encore fait » –

Des proches d’otages israéliens et des sympathisants débutent une marche de quatre jours vers Jérusalem à partir du sud d’Israël pour appeler à la libération des otages retenus à Gaza depuis le 7 octobre, le 28 février 2024 ( AFP / JACK GUEZ )

Face à cette guerre dévastatrice, le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte tentent d’arracher un accord de trêve portant sur une pause des combats de six semaines, durant laquelle un otage, parmi des femmes, mineurs et personnes âgées malades, serait échangé chaque jour contre dix Palestiniens détenus par Israël, selon une source du Hamas.

Lundi, le président américain Joe Biden a évoqué « un accord des Israéliens selon lequel ils ne s’engageraient pas dans des opérations durant le ramadan » afin de « faire sortir tous les otages ». « J’ai espoir que d’ici lundi prochain, nous aurons un cessez-le-feu », a-t-il dit, tout en soulignant que ce n’était « pas encore fait ».

Réclamant de leur gouvernement un accord pour libérer les otages, quelque 150 Israéliens ont lancé une marche de quatre jours depuis Reim dans le sud d’Israël jusqu’à Jérusalem.

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