Guerre à Gaza : un sniper israélien abat une Palestinienne en pleine rue

Alors qu’un groupe de civils palestiniens tentent de traverser un carrefour du centre-ville de Gaza, munis de drapeaux blancs, un coup de feu se fait entendre. Une des femmes présentes dans le groupe, accompagnée d’un enfant, s’écroule en pleine rue, victime du tir d’un sniper israélien. L’enfant s’éloigne pour se mettre à l’abri et un homme du groupe tente alors de venir à son secours, mais la femme ne se relèvera pas.

Alors que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, en tournée dans la région pour tenter d’éviter un embrasement au Moyen-Orient, a assuré qu’il insisterait auprès des responsables israéliens sur « l’impératif de faire plus pour protéger les civils palestiniens à Gaza », les images exclusives obtenues par Middle East Eye montrent que les militaires israéliens ciblent délibérément les civils.

Exclusive footage obtained by Middle East Eye shows a Palestinian woman being shot by Israeli forces in the streets of Gaza City’s centre on 12 November, as she and others attempted to evacuate the area while holding white flags amid the intense Israeli assault on northern Gaza. pic.twitter.com/E92NI6v8Q4

— Middle East Eye (@MiddleEastEye) January 8, 2024

Un dernier bilan, actualisé au 9 janvier, fait état d’au moins 23 210 Palestiniens tués depuis le 7 octobre dans la bande de Gaza, 59 167 blessés et plus de 7 000 disparus, probablement décédés sous les décombres.

Au total, 4 % de la population de Gaza a été tuée, blessée ou portée disparue au cours des trois mois de bombardements.

En décembre, le pape François avait déploré la mort de deux femmes dans un complexe paroissial abritant l’unique église catholique de la bande de Gaza, où « des civils sans défense » sont « la cible » de tirs de snipers, des faits auxquels l’armée israélienne se dit étrangère.

« Une mère et sa fille ont été tuées et d’autres personnes blessées par des tirs de snipers », avait déclaré le souverain pontife à l’issue de la prière de l’Angélus. « Cela s’est produit même à l’intérieur de la paroisse de la Sainte-Famille où il n’y a pas de terroristes mais des familles, des enfants, des personnes malades ou handicapées ».

« Possible crime de guerre »

En novembre, le Croissant-Rouge palestinien avait aussi dénoncé les tirs de snipers sur les Palestiniens déplacés dans l’hôpital al-Quds à Gaza.

Depuis le début de la guerre, Middle East Eye et d’autres médias ont recueilli de nombreux témoignages faisant état d’« exécutions » de civils – hommes, femmes, enfants, personnes âgées et handicapées – par des soldats israéliens.

En décembre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a réclamé à Israël l’ouverture d’une enquête sur « la possible commission d’un crime de guerre » par ses forces armées à Gaza.

Dans un communiqué, l’agence onusienne a dit avoir reçu des « informations inquiétantes » concernant la mort de « onze hommes palestiniens non armés » dans la ville de Gaza.

Ils sont décédés lors d’une intervention de l’armée israélienne dans un immeuble résidentiel de la ville où s’abritaient plusieurs familles.

Les soldats israéliens « auraient séparé les hommes des femmes et des enfants, puis auraient tiré et tué au moins onze hommes […] sous les yeux des membres de leurs familles », selon des témoignages diffusés par l’Observatoire EuroMed des droits de l’homme.

L’agence onusienne a confirmé le décès des onze Palestiniens, tout en précisant que « les circonstances des meurtres [étaient] en cours de vérification ».