JO : CHEMINOTS ET CONTRÔLEURS AERIENS ONT FAIT RECULER LE GOUVERNEMENT ET OUVERT LA BRECHE C’EST LE MOMENT DE TOUS S’Y ENGOUFFRER !

JO : CHEMINOTS ET CONTRÔLEURS AERIENS ONT FAIT RECULER LE GOUVERNEMENT ET OUVERT LA BRECHE
C’EST LE MOMENT DE TOUS S’Y ENGOUFFRER !
En cédant sur les salaires et en revenant en partie sur sa réforme des retraites face aux mouvements de grèves des cheminots et des contrôleurs aériens, le gouvernement a montré sa faiblesse à l’approche des JO. Du coup, alors que les grèves et les préavis de grève pour utiliser la pression des JO étaient déjà assez nombreux ces derniers jours et semaines, ces succès ont été un accélérateur de cette tendance, beaucoup sentant qu’il était possible de gagner ou étaient renforcés dans cette idée et ça a été une avalanche de préavis, de menaces et d’annonces de journées de grèves pour ces mois de mai et de début juin.
Regardons le calendrier de ces derniers jours.
Il y avait déjà eu la belle réussite de la marche aux flambeaux du 15 avril des salariés du commerce pour ouvrir les Jeux olympiques du social. Cela a été suivi par l’annonce le 22 avril de la victoire des cheminots, qui pour autant menacent d’une nouvelle journée le 27 mai. Dans la foulée, ça a été suivi par le succès de la journée de grève et de la manifestation des agents de la ville de Paris le 24 avril, puis ça a été l’annonce de la victoire des contrôleurs aériens le même jour, qui n’en ont pas moins fait une grève très suivie le 25 avril et négocient avec la menace de nouvelles journées les 9,10 et 11 mai. Enfin il y a eu la grève elle aussi très suivie des employés de Monoprix le 26 avril.
Dans cette ambiance, les agents de la RATP qui avaient obtenu une prime pour les JO qui va jusqu’à 2 500 euros, viennent déjà d’avertir qu’ils veulent maintenant la même chose que les cheminots pour les retraites. Les pompiers ont annoncé pour leur part une journée nationale le 16 mai tandis que certains ont déjà fait grève ce 26 avril dans les Yvelines et que d’autres ont annoncé qu’ils se mettraient en grève illimitée au lendemain du 1er mai comme par exemple ceux de l’Aude. Les dockers et portuaires dont la mobilisation pour les retraites ne s’est jamais arrêtée avec déjà deux grosses journées depuis le début de l’année, ont été regonflés par le succès des cheminots et veulent autant qu’eux. Les éboueurs de Marseille ont menacé d’une grève le 8 mai pour le passage de la flamme dans la ville. Il en va de même pour les agents municipaux et territoriaux de Rouen qui ont annoncé qu’ils bloqueraient la ville, tout comme les chauffeurs de bus de Toulon bloqueront les transports. Plus généralement, le passage de la flamme pourrait bien engendrer une trainée de poudre d’incendies grévistes comme y appellent les réseaux sociaux.
De leur côté, les agents de police annoncent une grève le 30 avril. Les salariés d’Enedis, eux, qui ont déjà fait une journée de grève sur les JO ont annoncé qu’il n’y aurait pas de JO s’ils n’avaient pas une augmentation de 200 euros. Ceux des transports et des plateformes logistiques qui eux aussi, ont déjà fait une grève d’avertissement à propos des JO, se préparent à une suite. Ceux du commerce qui ont initié le mouvement le 2 avril, le 15 avril puis le 24 avril ont déclaré qu’ils n’en resteraient pas là et qu’ils multiplieraient les actions. Dans la santé, on annonce une grève illimitée du public et du privé de plus de 1 000 établissements et 200 000 salariés à partir du 3 juin, tandis que les pharmaciens qui protestent contre le manque de médicaments feront grève le 30 mai. Ces derniers témoignent que même si pour eux leur lutte n’est pas directement liée aux JO, les résistances sont en train de gagner du terrain. La lutte des enseignants en atteste qui perdure depuis trois mois avec une forte intensité dans le 93 et le 44 et une moindre intensité mais bien réelle quand même dans d’autre départements comme les 94, 75, 33, 31, 30, 42, 92, 69… avec aussi la participation des parents d’élèves et parfois des élèves … Et puis, il y a la perspective d’une nouvelle journée de grève nationale le 25 mai sur un fond diffus mais général de mécontentement des enseignants et des parents qui pourrait très bien se transformer en grève générale au moindre incident et se lier aux autres mouvements en exigeant comme le disent déjà certaines pancartes : « de l’argent pour les services publics, pas pour les Jeux Olympiques ».
A cela s’ajoute la mobilisation des étudiants de Sciences Po Paris en soutien à la Palestine qui appellent à une généralisation à toutes les universités dans la foulée des 76 universités américaines occupées ou en lutte et d’autres encore au Canada, Australie, Allemagne, Italie, Espagne, Norvège, Grande-Bretagne… rappelant le mouvement des étudiants américains contre la guerre du Vietnam d’avril 1968 qui s’était étendu au monde. A cela s’ajoute la mobilisation des écologistes qui ont déjà prévu du 20 au 21 Juillet 2024, une mobilisation internationale contre les mégabassines dans le Poitou, alors que les caméras du monde seront rivées sur la France.
Et puis, comme signe de l’ambiance du temps qui vient et d’une possible cristallisation des luttes en un seul mouvement dans l’Hexagone contre Macron et son monde, il y a encore la lutte continue des petits planteurs de Guadeloupe qui a trouvé le soutien des directions syndicales ouvrières qui pour leur part ont appelé à une grève générale reconductible à partir du 24 avril avec des revendications générales radicales rappelant celles du grand mouvement mené par le LKP en 2009.
Bien sûr, une telle jonction n’est pas automatique et on ne peut guère attendre des directions syndicales et politiques de gauche qu’elles essaient d’unifier ces luttes à laquelle pousse pourtant cette situation générale d’avant JO. La CFDT a d’ores et déjà annoncé qu’elle ne voulait pas gâcher la fête. Elles ont trop de respect pour le système et ne veulent pas risquer de perturber cette institution que sont les JO et sa prétendue fête du sport. Pourtant, de plus en plus de monde comprend que c’est d’abord une fête du fric et un prétexte à démolir un peu plus le code du travail, les droits sociaux et démocratiques et les protections environnementales.
Mais faute de cette volonté politique d’unification par en haut, ces luttes qui partent d’en bas, paraissent pour le moment plus comme une addition de luttes corporatistes, chacun essayant de grapiller un petit quelque chose pour sa profession, que l’embryon d’un mouvement d’ensemble. Cependant, les luttes victorieuses comme les cheminots et contrôleurs aériens, en entrainant d’autres par effet boule de neige, à partir d’un certain niveau, la quantité peut très bien se transformer en qualité et ce ne seront plus quelques primes ou morceaux de retraite qu’on aura le sentiment de pouvoir gagner mais celui bien plus global de pouvoir prendre notre revanche – tous secteurs professionnels concernés même ceux pas directement impliqués dans les JO -, reprendre tout ce qui nous a été volé et ébranler voire faire valser le régime de Macron et son monde.
C’est cela que nous pouvons préparer dès aujourd’hui.
Nous pouvons faire de ce mois de mai un mois de Jeux Olympiques du social. Nous pouvons insérer dans le calendrier institutionnel des élections et du succès annoncé de l’extrême-droite l’agenda subversif de nos luttes. Nous pouvons monter sur la tribune des JO que dresse Macron à sa gloire pour mettre en panique le gouvernement et à partir de là nous adresser au monde comme le font les étudiants américains. Ce mouvement a déjà commencé, il suffit maintenant de le rendre conscient de lui-même et de sa force explosive : la tribune du 1er mai peut en être un point de départ et le démarrage de cette grève olympique qui inquiète tant le pouvoir !
Jacques Chastaing 28 avril 2024
Peut être une image de texte qui dit ’Faisons de ce mois de mai 2024 celui de la Grève Olympique sous les projecteurs des caméras du monde’

 

 

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