Le gouvernement a fait fermer une page qui permettait à chacun, en deux clics, de connaître l’évolution des signatures de soutien au référendum sur les aéroports de Paris.
POLITIQUE – Erreur 404. Depuis la mise en ligne de la pétition sur le référendum, des citoyens s’emploient à comptabiliser le nombre d’opposants à la privatisation d’ADP, via des voies détournées. Le Conseil constitutionnel n’a en effet prévu de communiquer officiellement sur ces chiffres que très épisodiquement et ne l’a, à ce jour, pas encore fait.
C’est ainsi que plusieurs internautes ont développé des codes et autres astuces pour pouvoir établir, avec patience et difficultés, des indications journalières. Le tout en se basant sur les données brutes mise à disposition par les Sages.
Mais vendredi 21 juin, un de ces citoyens a trouvé une adresse URL regroupant la totalité des pages de listes de soutiens. Pas besoin de code ou de compétences particulières en informatique, il suffisait alors de suivre le lien en question puis de multiplier le nombre de pages disponible (1431 sur l’exemple ci-dessous) par 200, soit le nombre de signataires recensés sur chacune d’entre elles.
En suivant cette méthode, Libération avait pu parvenir mardi 25 juin au décompte de 378.477 soutiens.
Mais c’était sans compter sur l’intervention de la place Beauvau quelques jours plus tard.
Une entrave parfaitement assumée. “Le législateur a confié au Conseil constitutionnel et à lui seul le décompte des soutiens. Il n’a pas prévu que les électeurs et de manière générale nos concitoyens y aient accès, raison pour laquelle le ministère de l’Intérieur est intervenu pour que cette page n’apparaisse plus”, explique le ministère de l’Intérieur à Libération.
Rien de très dérangeant sur le fond puisque les médias et les internautes qui établissaient des comptages sans la page facilitatrice vont continuer. La méthode redevient simplement plus longue, plus compliqué et inaccessible à l’internaute lambda.
Une décision prise par le ministère de l’Intérieur qui ne manque pas d’alimenter les critiques en transparence faites depuis le lancement du site. Les opposants à la privatisation d’ADP moquent sans cesse une plateforme laide et peu pratique après avoir attaqué le gouvernement sur de nombreux bugs. Certains se demandant même publiquement si les autorités ne mettent pas sciemment des bâtons dans les roues à ceux qui exigent le référendum.
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