En quelques semaines, France TV et Radio France ont tout bonnement cessé de diffuser plusieurs de leurs programmes consacrés à l’écologie.
C’est France TV qui a commencé, en supprimant Nowu. Ce média en ligne, lancé en janvier 2022, était destiné à sensibiliser les moins de 25 ans aux questions écologiques, avec les codes de cette génération. Vivement critiqué pour son emploi de prestataires externes au détriment des forces vives chez France TV, le média a été débranché pour « arbitrage budgétaire ».
Quelques semaines plus tard, c’est au tour de France 5 d’annoncer la fin de l’émission Vert de rage, pourtant d’utilité publique. Martin Boudot et son équipe ayant participé à la mise en lumière de nombreux scandales (six épisodes sont associés à des procédures en cours !) tels que l’affaire des PFAS en région lyonnaise, la pollution de l’air dans le métro parisien ou encore la multiplication des cas de cancer chez les pompiers….
Dernier débranchage en date : l’émission radio de Mathieu Vidard, La Terre au Carré, disparaîtra de la grille des programmes de France Inter à la rentrée.
Du moins sous sa forme actuelle. Car si l’émission garde sa tranche horaire, de nombreux chroniqueurs et chroniqueuses se sont vus éclipsés, notamment Camille Crosnier qui intervenait pour questionner patrons, élus politiques et dirigeants sur leurs contradictions vis-à -vis de l’écologie. France Inter annonce se diriger vers des sujets plus axés « science » et moins « débats et société », arguant une volonté de Vidard qui n’a pas tardé à infirmer l’info.
Enfin, dernier avant-goût de ce kidnapping de l’info écolo, @vert_le_media a annoncé mardi 14 mai, que, « dans le cadre d’une refonte de France Bleu, les trois heures d’émission « Planète Bleue » disparaîtront à la rentrée », précisant que la radio prévoyaient de se centrer davantage sur des thématiques locales et la musique.
Les décisions sont nombreuses, les arguments avancés multiples (France Inter veut rendre l’information « moins anxiogène », France TV parle d’un « budget qui n’est pas extensible » et d’audiences trop faibles…) mais ne cachent pas des motivations plutôt économiques et dictées par un agenda politique qui ne veut pas s’embarrasser de ce poids qu’est l’écologie.
Une tendance assez profonde semble se dessiner au sein de l’audiovisuel public : aseptiser les programmes et les rendre les moins « subversifs » possible. On l’a récemment vu avec les sanctions de chroniqueurs et humoristes sur la question palestinienne. On le voit avec la mise au ban des programmes écologiques.
Rien d’étonnant puisque les différents gouvernements (et ce, avant même Macron), cherche à faire de l’audiovisuel public non pas un service public de médias, mais des médias au service du pouvoir.
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