Nouveau meurtre policier : Sulivan, 19 ans, tué par balle après un contrôle

A Cherbourg, dans la nuit du 9 au 10 juin, Sulivan, jeune chaudronnier âgé de 19 ans, a été tué par balle lors d’un contrôle de police. Un énième meurtre, survenu suite à un « refus d’obtempérer », qui s’inscrit dans la longue liste des victimes de violences policières.

Nouveau meurtre policier : Sulivan, 19 ans, tué par balle après un contrôle

Crédit photo : Capture d’écran, Tendance Ouest

Sulivan, un jeune homme de 19 ans, est mort dans la nuit du 9 au 10 juin à Cherbourg en Normandie, suite à un tir policier sous prétexte de « refus d’obtempérer ». Une équipe de trois policier⸱es aurait essayé de contrôler un véhicule abritant trois personnes dont Sulivan, un salarié en chaudronnerie. Tentant d’échapper au contrôle, les trois occupants auraient pris la fuite à pied après qu’un deuxième équipage aurait bloqué la voiture pour l’immobiliser, selon un communiqué du procureur de la République de Cherbourg. L’un d’entre eux se serait échappé, un autre a été interpellé et placé en garde à vue, quand Sulivan s’est retrouvé face à deux policier⸱es appartenant au second équipage. Alors que Sulivan tentait de fuire à pied, l’un des policier⸱es lui aurait tiré dessus avec un pistolet à impulsion électrique et l’autre lui aurait tiré dessus en pleine poitrine avec une arme létale. Sulivan est mort de ses blessures quelques minutes plus tard, selon l’avocat de sa famille.

Selon une information du Parisien, l’avocat de la famille de la victime a porté plainte pour « homicide volontaire » ce mardi contre la policière qui aurait tiré, actuellement mise en examen après la levée de sa garde-à-vue. Dans le texte de la plainte cité par 20 Minutes, l’avocat explique que « la fonctionnaire de police a tiré à très courte distance sur Sulivan et la balle l’a atteint au niveau de la poitrine. Lorsque la policière a tiré, elle avait nécessairement conscience que le tir par arme à feu en direction d’une zone vitale telle que la poitrine pourrait entraîner la mort de ce dernier ».

Chargée de l’affaire, l’’inspection générale de la police nationale (IGPN) examinera les conditions du tir. De son côté, le syndicat policier d’extrême droite, Alliance, ne s’est pas fait attendre pour prendre la défense de la policière par l’intervention de la secrétaire Christelle Sanier. Celle-ci a tenté de justifier le tir mortel, déclarant que la victime représentait surement une menace et que : « Quand on interpelle des personnes, on voit qu’elles ont peu de respect pour la police et la justice ». Un discours déshumanisant récurrent après des violences d’État, qui sert à criminaliser et diaboliser les victimes tout comme le fameux motif du « refus d’obtempérer » qui fait des dizaines de mort par an. Pour l’instant, la policière est sous contrôle judiciaire.

Entre lundi et mardi, des tirs de mortiers en direction de la police, ainsi que des incendies de poubelles ont été relayés par la presse, faisant écho à la colère des quartiers populaires qui avait surgi l’été dernier suite au meurtre policier de Nahel. Le lendemain, le préfet de la Manche a pris des arrêtés « interdisant le transport et la vente de feux d’artifice et de carburant en récipient transportable ainsi que l’autorisation de la captation d’image des caméras des aéronefs ». Une mesure sécuritaire visant à écraser toute révolte qui pourrait surgir.

Les proches de Sulivan ont organisé ce mercredi une marche blanche en son honneur, l’occasion pour la famille pour le millier de personnes réunies d’affirmer leur détermination à obtenir justice et vérité pour Sulivan.

Le jeune homme fait désormais partie d’une longue et tragique liste de victimes de violences policières à l’image du jeune homme violenté par la police ce 6 juin à Venissieux, de Nahel tué en juin 2023 ou de Wanys, assassiné en mars dernier. Alors que nous approchons de l’anniversaire de la mort de Nahel, la police continue en toute impunité de tuer dans les quartiers populaires. Un acharnement d’État contre lequel l’ensemble du mouvement ouvrier doit lutter, pour obtenir vérité et justice pour Sulivan et toutes les familles des victimes.

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