Candidature de François Hollande. On peut sans doute être tenté d’ironiser, et certain-e-s ne s’en privent pas : « Quoi, ce type qui a détruit jusqu’à l’idée de gauche, qui a achevé la rupture du PS avec son ancrage populaire, qui a mené une politique réactionnaire et provoqué le désespoir politique, qui a promu Manuel Valls, caricature de la droite… lui, le même François Hollande est labellisé candidat du Nouveau Front Populaire ? » On peut même être tenté de s’offusquer, de se scandaliser, d’y voir une faiblesse du Front Populaire…
Pourtant, c’est le contraire. Si ce type qui a répété sur tous les tons qu’il ne pouvait pas être question d’alliances avec LFI décide de se rallier au nouveau Front Populaire, il faut bien voir que c’est de sa part un recul, la contrepartie du succès des courants les plus radicaux de la gauche. Certainement pas parce qu’il serait lui-même devenu partisan de la gauche radicale, mais parce qu’il a abandonné (fût-ce provisoirement) l’idée qu’il caressait de pouvoir l’éliminer. Autrement dit, il faut prendre comme une victoire ce ralliement, même si l’on peut douter de sa sincérité ou de sa bonne foi, même si on le juge peu enthousiaste, même s’il était du bout des lèvres. Une victoire encourageante.
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