Chez les indés – quelques titres du lien ci-dessus
BOLLORE, l’olligarque qui extrême-droitise la France
Les médias sont-ils perdus ou savent-ils très bien ce qu’ils font ?
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Nelly – simple avis
RIEN NE NOUS AURA ETE EPARGNE !
Sous couvert d’antisémisme, nous sommes prisonniers de la pensée macroniste, soumise au dictat de la médiacratie du capitalisme au service des sionistes. La terreur y est exercée à chaque seconde d’antennes par cette horde de journaleux, ayant rompus tout lien avec l’histoire passée, conjuguant, aujourd’hui, ce que fut le national socialisme hitlérien et ses collaborateurs, tant au niveau européen, notamment, dans notre pays, qu’à l’échelon mondial, comme défenseurs bienfaisants de cette doctrine exterminatrice, raciale , génocidaire , à l’égard des juifs. En cela, devrait-on oublier la répression féroce ayant eu lieu à l’égard de la RESISTANCE dans notre pays, à cette idéologie de la tyrannie ? La prédation, la délation se conjuguent encore et toujours, sous les signes de la servilité des uns et, l’extermination des autres, sous quelque forme que ce soit.
Comment ce revers de l’histoire s’est-il produit faisant, qu’aujourd’hui, Marine Le Pen et ses proches adhèrent, désormais, à une dénonciation de façade de l’antisémitisme pour mieux aiguiser la stigmatisation des musulmans et, plus largement, la xénophobie ? Peut-on se satisfaire d’un déplacement des stigmatisations, sans rappeler celles de Jean Marie Lepen ?
Jean-Marie Le Pen en 2005 : «En France, l’occupation allemande n’a pas été particulièrement inhumaine»
En 2005, dans une interview au journal d’extrême-droite «Rivarol» le président fondateur du Front national Jean-Marie Le Pen comparait les victimes de l’Occupation allemande à de simples « bavures ».
Le Rassemblement national est-il l’héritier de Waffen-SS et du régime de Vichy, comme l’affirme la députée LFI Sarah Legrain ?
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Condamner les actes commis par le Hamas le 7 octobre 2024 en Israel ne peut servir de prétexte à exterminer une population de femmes, d’enfants, de vieillards, dans tous les espases d’un territoire où rien ne leur aura été épargné, ou , toute notion même de l’humain, n’est devenue pour les impérialistes que la légitimité à envoyer des armes pour soutenir l’anéantissement d’innocents.
L’Occident et ses valeurs universelles ne peuvent servir de caution à l’état sioniste, au regard du non respect des droits démocratiques, faisant appel aux respects des résolutions prises et entérinées par les juridictions onusiennes, prévues à cet effet. De plus, le vote par la Knesset, le 19 juillet 2023, d’une loi fondamentale définissant Israël comme « l’Etat-nation du peuple juif » est en contradiction avec la précédente définition, qui insistait sur la caractère « juif et démocratique » d’Israël .
De ce point de vue, quelles vérités de légitimité peuvent être données à un état, s’affirmant poursuivre des terroristes, alors qu’il exerce depuis des dizaines d’années, une répression sans failles, à l’encontre d’israéliens palestiniens avec des violations quotidiennes sur les personnes et leur environnement, des milliers de morts ?
Qu’il faille condamner les crimes commis par le Hamas, c’est certain, pour autant, quel regard, de compassion, d’empathie, d’intéressement à l’autre dans sa différence, a-t-on pu voir chez la communauté juive dans notre pays et dans le monde, vis à vis des populations civiles palestiniennes ? La démocratie peut-elle en son sein, faire figure d’extrêmisme fanatique portant l’idéologie messioniste au paroxyme de la terreur ? Pourquoi, n’entent-on jamais, des voix de paix entre les deux communautés dans notre pays ?
La shoah peut-elle servir de caution à légitimer ce qui se passe à GAZA ?
Comment soutenir l’insoutenable, lorsque l’on entend et que l’on lit que Serge Klarsfeld, figure de la mémoire de la Shoah, avoue préférer le RN à LFI ?
Comment en est-on arrivé à cette collaboration de classes ayant permis de rompre toute analyse objective des années de collaboration, apportant un point d’ancrage à une légitimité intellectuelle négationniste de l’histoire ?
• L’ACTU / Bolloré, l’oligarque qui extrême-droitise la France
• SUR LE TERRAIN / À Roubaix, à Lyon, dans les Yvelines
• L’ENTRETIEN / Les médias sont-ils perdus ou savent-ils très bien ce qu’ils font ?
• DÉMOCRATIE / Tractage, TikTok, téléphone : le Nouveau Front populaire mobilise
• EN LUTTE / Les syndicats peuvent-ils faire perdre l’extrême droite?
• L’ALTERNATIVE / «J’amène de l’humour à des gens qui n’ont pas le temps d’aller en ville»
• LA VIE DES INDÉS / Un front des médias indépendants
• LES INDÉS EN ANGLAIS / Comment les électeurs handicapés accèdent à la démocratie
• DU CÔTÉ DE CHEZ NOUS / Benoît Coquard : dans les milieux où on vote RN, « la gauche est invisible »
• LA VIDÉO DE LA SEMAINE / Si le RN accède au pouvoir…
Bolloré, l’oligarque qui extrême-droitise la France
« L’empire Bolloré : les ondes incarnées du RN », titre cette semaine le site Les Jours, qui suit depuis des années l’ascension de l’immense groupe médiatique de l’oligarque français Vincent Bolloré, milliardaire, industriel d’extrême droite, et magnat de la presse. « De CNews au “JDD” en passant par Europe 1 où Cyril Hanouna tient une nouvelle tribune, tous les médias du groupe sont en croisade pour l’extrême droite », poursuit Les Jours. Cyril Hanouna, le présentateur de CNews vient en effet d’arriver sur les ondes d’Europe1 quelques jours après l’annonce de la dissolution, pour une nouvelle émission. «Le groupe fait campagne pour le RN, mais ils ne veulent pas prendre de risques pour C8”avant son audition par l’Arcom (l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) le 9 juillet prochain en vue de la reconduction de son autorisation d’émettre », explique aux Jours un élu du personnel du groupe. « Pour commenter l’actualité politique dans cette période d’élections législatives anticipées extrêmement tendue, Europe1 offre une tribune quotidienne à un animateur qui s’est récemment distingué par des prises de positions en faveur du Rassemblement national dans son émission Touche pas à mon poste sur C8, un autre média appartenant au milliardaire Vincent Bolloré », résume aussi le médiaLes Nouvelles News. Dans cette émission, « Hanouna qui a clamé qu’il quitterait la France si La France Insoumise arrivait un jour au pouvoir. Et applaudi une mesure promise par Sébastien Chenu, du RN : supprimer la double nationalité en France, sauf pour ceux dont la deuxième nationalité est européenne. Fin mai, il faisait le buzz sur les réseaux en complimentant Marion Maréchal alors représentante du parti d’Eric Zemmour, Reconquête. Dans son émission du 13 juin dernier, il essayait même de rabibocher le RN et Reconquête », poursuit le magazine en ligne. Dans un entretien à The Conversation, l’historien de la presse Alexis Lévrier revient sur l’ascension de l’empire médiatique de Bolloré. L’homme « s’inscrit assez clairement dans une droite d’inspiration maurassienne, acquise à un catholicisme traditionnel et à une vision de la France comme un pays menacé par la présence en son sein d’étrangers inassimilables, détaille l’historien. Une partie des médias de Vincent Bolloré peuvent ainsi être considérés comme le trait d’union entre une extrême droite qui a triomphé entre la Belle Époque et la période collaborationniste, et le retour en force du discours xénophobe aujourd’hui. Le vocabulaire qu’ils utilisent rappelle parfois lui-même l’histoire du journalisme d’extrême droite. » Vincent Bolloré étend toujours plus son emprise sur la presse. Il est en discussion pour racheter Le Figaro. L’industriel s’est aussi attelé ces dernières années à attaquer en diffamation les médias, dont Basta !, Mediapart, Libération et Radio France qui enquêtaient sur ses affaires en Afrique.
Dernier jour pour soutenir Basta!
Pour lutter contre Bolloré et consort, les médias indépendants vont devoir s’unir. C’est ce que fait le Portail des médias libres auquel nous voulons donner beaucoup plus de force dès la fin de l’année. Aidez-nous à faire entendre d’autres voix !
Streetpress nous emmène sur le terrain à Roubaix. « Dans le Nord, où le Rassemblement national est arrivé en tête aux élections européennes, Roubaix fait exception : LFI arrive première et le vote RN recule. Le député candidat à sa réélection, David Guiraud, et son parti, éveillent un réel espoir. » Séréna, 21 ans, assure que « lui, c’est un vrai gars qu’on voit souvent ». Stéphanie aussi le soutient. Elle « fait partie des 2700 licenciés de Camaïeu, laissés du jour au lendemain sur le carreau en 2022, et soutenus dans leur mouvement de contestation par le député. En local, David Guiraud a également été sur le piquet de grève quand les ouvrières de Vertbaudet ont bloqué leur usine pour des conditions de vie plus dignes, ou avec les compagnons sans-papiers qui accusent Emmaüs de traite d’êtres humains. » À Lyon en revanche, l’extrême droite menace dans les urnes et dans la rue, rappelle Rue89Lyon. Le 14 juin encore une fois, dans la soirée, « des militants d’extrême droite radicale sont venus défiler dans les Pentes de la Croix-Rousse, un quartier lyonnais marqué à gauche, progressiste et militant. Peu après 22 h, une cinquantaine de nervis venus du Vieux-Lyon, encagoulés, masqués et vêtus de noir, ont effectué une véritable “descente” à coup de slogans racistes. Sur plusieurs vidéos consultées par Rue89Lyon, on entend distinctement la troupe hurler “Islam hors d’Europe” ou encore “Bleu, blanc, rouge, la France aux Français”. Sur une autre vidéo diffusée sur le réseau social X, un militant s’exclame : “On est nazis putain !” ». Reporterre, de son côté, est en reportage dans un quartier populaire des Yvelines, et y a rencontré des habitants « écœurés par la politique ». « Sur le terrain, on voit la puissance des médias comme CNews : les gens répètent tels quels certains de leurs arguments », se désole Matthieu, un informaticien engagé auprès de LFI qui, « jusqu’au 28 juin », continuera de tracter. Autour de lui, une dizaine de personnes participent à du porte-à-porte. Certaines, comme la lycéenne Rania, participent pour la première fois à une action de ce type. « C’est le score du RN qui m’a poussée à venir : en tant que personne dont la mère est immigrée, l’extrême droite me fait peur. Cela m’effraie aussi pour les droits des femmes. Ce parti manipule vachement les gens »
Les médias sont-ils perdus ou savent-ils très bien ce qu’ils font ?
« Au milieu du marasme, les chaînes d’info plongent à pieds joints dans la stratégie du RN : se normaliser à l’excès, et apparaître, dans un retournement sémantique ahurissant, comme l’unique barrage au péril Front populaire. » Arrêt sur images enparle dans un long entretien avec le journaliste Sylvain Bourmeau, fondateur et directeur du journal en ligne AOC (Analyse, opinion, critique) et soutien affiché de l’union de la gauche. « Le premier impact que les médias ont sur le débat politique, c’est un impact interne. Ils sont très copieurs, ils regardent ce que font les voisins. Le premier impact d’un média qui va accorder beaucoup d’attention au RN va être que les autres vont avoir tendance à s’aligner. C’est ainsi que se construisent des cadrages, des manières de poser la question, des manières de camper des personnages politiques », développe le journaliste. « Il faut continuer à dire ce que c’est que l’extrême droite », rappeler qu’elle est raciste et antisémite, insiste aussi Sylvain Bourmeau. Il juge par ailleurs qu’«un des problèmes du combat contre l’extrême droite, contre le racisme, c’est peut-être qu’on l’a trop judiciarisé et pas assez considéré comme un combat politique de tous les jours. »
Tractage, TikTok, téléphone : le Nouveau Front populaire mobilise
« La création du Nouveau Front populaire et la crainte de l’arrivée massive du Rassemblement nationale à l’Assemblée nationale ont entraîné une très forte mobilisation auprès des partis politiques de gauche », rapporteStreetpress. « En cinq jours, plus de 32 000 personnes ont rejoint les canaux de LFI, soit une personne toutes les dix secondes. À EELV, c’est plus de 500 nouvelles adhésions – en temps normal c’est dix fois moins – et 20 000 personnes qui intègrent les boucles du parti en moins d’une semaine. » Lors de la première mise en ligne de deux millions de tracts du Nouveau Front populaire, « le stock est vidé en 12 heures à peine. Léa Balage El Mariky de EELV confirme l’engouement. Rien que pour la manifestation de samedi dernier, son parti dit en avoir imprimé et distribué 60 000. » D’autres tentent de mobiliser en masse sur les réseaux sociaux. « Les jeunes internautes de gauche inondent les réseaux sociaux avec des “édits”. De courtes vidéos attractives à la gloire de députés insoumis tels que Sébastien Delogu, David Guiraud ou encore Clémence Guetté. Une manière de riposter à la “Bardellamania” et de toucher un public jeune », expliqueLe Bondy Blog. Et puis il y a le bon vieux téléphone. Reporterreparle de l’initiative de l’association Victoires populaires qui « a organisé une campagne d’appels pour mobiliser les électeurs de gauche afin qu’ils aillent voter Nouveau Front populaire aux législatives. Le 18 juin, les bénévoles ont passé 17 000 coups de fil. » Les bénévoles piochent notamment « dans le carnet d’adresses de l’ex-Primaire populaire : près de 400 000 personnes qui espéraient faire émerger une candidature unique à gauche lors de la dernière présidentielle ». Cette fois, « l’espoir est de retour ».
Les syndicats peuvent-ils faire perdre l’extrême droite ?
« Quoi de mieux qu’un ouvrier pour défendre les ouvriers ? », interroge Cédric Brun sur Rapports de force. « Depuis le début de la semaine, ce délégué syndical CGT chez Stellantis à Valenciennes est candidat à la députation pour le Nouveau Front Populaire dans la 19e circonscription du Nord, grâce à une investiture de La France Insoumise. » Pour mener sa campagne, il compte sur ses camarades de la CGT. «Notre force, c’est de connaître la réalité de la vie des habitants, d’y être implanté, d’être habitué à porter des revendications et à aller tracter à la sortie des usine», dit-il. Les syndicats, et a fortiori la CGT et ses près de 600 000 adhérents, hébergent de gros bataillons de militants en capacité d’aller chercher les électeurs. « Et les politiciens ne s’y trompent pas. Au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale, François Ruffin appelait le mouvement syndical à rejoindre le “Front Populaire” – pas encore constitué en union des gauches – pour en amplifier la puissance. Un rapprochement a priori contre-nature, puisque de nombreuses organisations syndicales (FO, CGT, Solidaires, FSU, UNSA) se réclament de la charte d’Amiens, qui énonce qu’elles n’ont pas “à se préoccuper des partis” afin que leur action se concentrent “contre le patronat”». Mais «à dix jours du scrutin, pas le temps de tergiverser, c’est le sentiment d’urgence qui prédomine et la CGT “compte peser de toutes ses forces” dans la bataille. »
«J’amène de l’humour à des gens qui n’ont pas le temps d’aller en ville»
Pour Nicolas Meyrieux, « le déclic écologique est venu progressivement ». Après des années passées à parler d’écologie avec humour sur Youtube et à la télévision, c’est maintenant de ferme en ferme qu’il se donne en spectacle. « Devenu agriculteur l’année dernière dans les Landes, le comédien est fier de pouvoir continuer à faire rire avec la crise écologique tout en nourrissant l’humanité. » Il raconte son parcours et ses inspirations dans un entretien à Vert. « Au fil des années, j’ai fait des changements progressifs. J’ai arrêté d’acheter des vêtements neufs, je suis devenu végétarien, je ne mangeais que bio, j’ai vendu ma voiture, arrêté de prendre l’avion… À cette époque, j’ai fait tous les gestes possibles pour être cohérent avec mes convictions », explique l’homme. Puis, il s’est « rendu compte que l’agriculture était à la base de toute l’écologie. C’est ce qui réduit les inégalités sociales, prend soin des ressources naturelles, favorise la biodiversité… » En 2019, le Youtoubeur part s’installer dans les Landes et passe un diplôme au lycée agricole. Après deux ans à chercher un terrain, il s’installe en maraichage, tout en continuant à faire des spectacles, auprès des agriculteurs et agricultrices.
«C’est dommage que tu trahisses ta race, mais sache que ce n’est pas sans retour. Perso moi si je te vois dans la rue te faire violer par un gros nègre ou un bougnoule, je bouge pas je te laisse dans ta merde sale pute (sic) ». C’est un message qu’a reçu une journaliste de Rue89Lyon. « Désolé pour le réveil violent », s’excuse le journal en ligne dans sa newsletter. « Mais voici un extrait du message qu’a reçu notre journaliste Marie Allenou, quelques jours après la razzia du RN aux Européennes, pour avoir publiquement dénoncé les exactions de l’extrême droite dans un documentaire. » L’extrême droite est un danger pour les médias indépendants et pour la liberté de la presse, rappellent des dizaines de médias indépendants dans une tribune publiée cette semaine « Pour un front commun des médias contre l’extrême droite ». « Partout en Europe, dans le monde, où l’extrême droite gouverne, celle-ci est violemment attaquée : interdiction de publication, destruction du secret des sources, multiplication des procédures baillons, censure, pressions et intimidations, assèchement des aides publiques à la presse », rappelle cette tribune. « L’enjeu est de préserver la possibilité même d’une presse indépendante du pouvoir politique, pluraliste, avec des journalistes exerçant leur métier en toute liberté. Sans presse libre, pas de démocratie. »
Comment les électeurs handicapés accèdent à la démocratie
On fait un pas de côté par rapport aux législatives françaises avec le média états-unien Yes Magazine, qui s’intéresse au vote des personnes handicapées, à quelques mois des élections présidentielles états-uniennes de novembre. « La grande majorité des bureaux de vote aux États-Unis ne sont pas entièrement accessibles. Les militants de la justice pour les personnes handicapées s’efforcent de changer cette situation », explique le magazine. « Des recherches ont montré que la grande majorité des bureaux de vote du pays ne sont pas entièrement accessibles, ce qui signifie qu’ils présentent tous des obstacles potentiels à l’expression du vote des personnes handicapées. De nombreux États disposent également de lois électorales restrictives, telles que celles qui limitent le vote par correspondance, suppriment l’inscription le jour du scrutin ou rendent plus difficile le vote anticipé en personne. » Ces règles sont particulièrement contraignantes pour les électeurs handicapés. « Plus de 11 % des électeurs handicapés ont déclaré avoir eu des difficultés à voter lors des dernières élections générales, malgré l’extension du vote par correspondance à titre de précaution contre la pandémie. »
Benoît Coquard : dans les milieux où on vote RN, « la gauche est invisible »
Benoît Coquard est un sociologue qui a enquêté pendant des années sur le terrain du Grand Est, dans des territoires désindustrialisés, prolétaires, et qui votent massivement pour le RN. « Ce qui détermine le vote c’est avant tout la catégorie sociale, la génération, le niveau de diplôme et de revenu, ainsi que le genre. On ne vote donc pas RN seulement parce qu’on est ruraux . Mais souvent on est rural parce qu’on est ouvrier, ou qu’on appartient à des catégories sociales qui votent plus massivement RN que les autres. » rappelle-t-il dans un entretien à Basta ! Lui aussi a grandi dans cette campagne ouvrière. « Quand on est d’une campagne comme la mienne, dans le Grand Est, personne ne se cache depuis le 9 juin pour dire qu’il a voté RN. Tout le monde semble d’accord. Il y a donc des effets de polarisation entre d’un côté les grandes villes, qui concentrent les catégories sociales les plus diplômées, et de l’autre côté les bourgs et petites villes où on a des métiers manuels, des catégories sociales moins diplômées, pas forcément les plus précaires mais qui se renforcent dans cette opposition là. » Le chercheur rappelle aussi que « les propos racistes, xénophobes, notamment islamophobes, je les ai entendus dans toutes les catégories sociales que j’aie croisées, et chez des gens qui votent de gauche à droite. Mais ils ne votent pas tous en fonction de cette xénophobie qui peut être exprimée. » La gauche, dans ces territoires, est invisible, déplore-t-il. Alors même que le mouvement des gilets jaunes « a fait exploser la question sociale. Il y avait dans les premiers jours le sentiment d’être du bon côté de l’histoire, de porter quelque chose qui nous dépasse, qui mobilise largement les gens, qui donne l’espoir d’être un jour majoritaires et de ne pas être juste là en train de contester. La gauche a peu appuyé ces engagements de personnes précaires, ou alors s’y est engagée trop tardivement. » Son constat est certes pessimiste mais dessine aussi des voies pour changer les choses.
Le Rassemblement national est aux portes du pouvoir. « Que fera l’extrême droite si elle accède au pouvoir dans trois semaines ? Qui seront ses cibles ? » interroge Mediapart dans une émission spéciale en accès libre. « En réalité, nous le savons déjà, au vu de l’histoire et des exemples contemporains », répond le média avec de nombreux invité·es : Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre et écrivaine ; Jean-François Corty, président de Médecins du monde ; Rokhaya Diallo, journaliste et réalisatrice ; Sarah Durocher, présidente du Planning familial ; Carine Fouteau, présidente de Mediapart ; Sarah Ichou, directrice du Bondy Blog ; Judith Lou Lévy, productrice ; Ugo Palheta, sociologue ;Maud Pouyé, libraire ; Serge Slama, professeur de droit public ; Michaël Zemmour, économiste.
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