Sur France 2, le président du RN chiffre à « quatre ou cinq » les candidats épinglés pour des propos problématiques. C’est très loin de la réalité.
POLITIQUE – Peut-on prétendre au poste de chef de gouvernement, tout en restant aveugle à ce qui saute aux yeux ? Manifestement oui pour Jordan Bardella. Invité ce jeudi 4 juillet de l’émission L’Événement sur France 2, le président du Rassemblement national a (beaucoup) minimisé le nombre de candidats épinglés par la presse, pour des propos racistes ou antisémites entre autres sorties complotistes.
Puis, Jordan Bardella a expliqué qu’il s’agissait de « quatre ou cinq candidats qui sont passés entre les mailles du filet », faisant référence à Ludivine Daoudi qui, dans le Calvados, a été confondue par une photo la montrant avec une casquette nazie sur la tête. Ou encore à Laurent Gnaedig, qualifié pour le deuxième tour des législatives dans la 1re circonscription du Haut-Rhin, qui a affirmé lors d’un débat que la sortie de Jean-Marie Le Pen sur les chambres à gaz n’était pas antisémite.
« Dans toute organisation humaine il peut y avoir des erreurs de casting », a-t-il encore justifié, affirmant agir avec sévérité contre les « cinq candidats » qui posent problème.
Pris en flagrant déni
Or, c’est peu dire que Jordan Bardella sous-évalue le nombre de cas. Outre Mediapart, Libération en a aussi recensé plusieurs dizaines. Et tous les jours de nouveaux cas apparaissent. Encore ce jeudi 4 juillet, c’est Jérôme Carbriand, candidat soutenu par le Rassemblement national, qui a été repéré par L’Humanité pour des écrits antisémites et homophobes publiés sur un blog.
Direction la Vienne, où la candidate Emmanuelle Darles a également fait parler d’elle. En cause ? Des propos du temps du Covid, où elle expliquait que les vaccinés émettaient des ondes similaires à celles du Bluetooth. En Mayenne, c’est la candidate RN Paule Veyre de Soras qui se défend de tout antisémitisme de la pire des façons.
Les cas problématiques dépassent largement l’échelle marginale évoquée par Jordan Bardella, qui a par ailleurs réinvesti le député sortant Frédéric Boccaletti, qui a fondé la librairie « Anthinéa », en référence à l’écrivain antisémite et vichyste Charles Maurras, et fait l’objet d’une condamnation pour violences avec armes. Dans Libération ce jeudi, son ex-femme l’accuse de violences conjugales.
De quoi faire dire au Premier ministre Gabriel Attal, présent dans la même émission ce jeudi soir : « Jordan Bardella parle de quelques brebis galeuses, non. Quand on a un candidat sur trois qui est problématique, c’est tout le troupeau qui est malade. »
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