En direct, législatives 2024 : Marine Tondelier estime qu’Emmanuel Macron devrait demander dès aujourd’hui au Nouveau Front populaire « un nom de premier ministre »
« Le fera-t-il ? Ne le fera-t-il pas ? Comme ce président est toujours plein de surprises, nous verrons, mais c’est ça la logique institutionnelle », a dit la dirigeante des Ecologistes.
Le Nouveau Front populaire doit présenter, « dans la semaine », « une candidature » au poste de premier ministre, dit Olivier Faure
Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), était l’invité de Franceinfo dans la matinée. Il a d’abord dressé un constat : les résultats ont montré « un désaveu clair du camp présidentiel » et que la « seule alternative » crédible était le Nouveau Front populaire.
Interrogé sur les jours à venir, le premier secrétaire du PS a demandé au chef de l’Etat qu’il « reconnaisse » sa défaite. « C’est parce que nous avons appelé au front républicain au second tour et au sacrifice de nos candidats » que le RN n’a pas eu de majorité, déclare-t-il, alors qu’il rappelle que les députés macronistes ne l’ont pas fait partout, encore moins pour les Républicains. Il fixe comme cap le milieu ou la fin de semaine pour « proposer une candidature ».
Il appelle tout de même à prendre en compte « la réalité » de la situation, à savoir que le NFP, n’a pas de majorité et donc qu’il sera nécessaire de trouver des solutions texte par texte. « Je porte avec toute l’énergie de l’espoir ce que nous avons proposé aux Français mais le réalisme s’impose, nous serons obligés de discuter », ajoute-t-il espérant que le Parlement « redevienne le cœur battant de la démocratie ».
Clémentine Autain évoque la création d’un nouveau groupe parlementaire
Sur BFM-TV, Clémentine Autain, qui fait partie des « frondeurs » de La France insoumise (LFI) et qui a été réélue dès le premier tour dans la 11e circonscription de la Seine-Saint-Denis, a expliqué qu’il « faudrait très vite une réunion des députés du NFP [Nouveau Front populaire] (…) pour [être prêts] au plus vite à faire une proposition à Emmanuel Macron ».
Selon elle, il n’est pas sûr que LFI soit le groupe majoritaire au sein du NFP. « Nous ne sommes pas dans le groupe de La France insoumise : imaginez que nous créions un nouveau groupe politique, pas caporalisé. » Elle rappelle que le premier ministre ne peut être Jean-Luc Mélenchon, ni François Hollande. Elle n’exclut pas sa candidature, ni celle de Marine Tondelier, et appelle au consensus.
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« Pas de négociation » sur le programme du NFP, assure Manuel Bompard
Manuel Bompard était invité sur France 2 ce matin. Le coordinateur de La France insoumise (LFI) avait déclaré la veille : « Nous pouvons gouverner et faire appliquer le programme du NFP [Nouveau Front populaire] » en rappelant que le NFP était devenu « la première force politique du pays » et qu’il était donc « en capacité de gouverner ».
Dans la matinée, le député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône a réitéré ses propos. « Tout le monde n’a pas gagné hier soir, c’est le Nouveau Front populaire qui arrive en tête et il y a des perdants : le camp macroniste, qui a perdu beaucoup de sièges, et le RN [Rassemblement national], qui a progressé, mais bien loin de ce qui était prévu », puisqu’il n’a « pas obtenu de majorité relative ni de majorité absolue », a-t-il expliqué.
Il est nécessaire que le président de la République, Emmanuel Macron, appelle pour gouverner « un ou une première ministre issue du NFP », a-t-il ajouté, tout en rappelant que l’usage républicain veut qu’il s’agisse d’un premier ministre qui vient de la première force politique de la coalition, faisant ici référence au bon score de LFI.
Il a répété, comme Jean-Luc Mélenchon dans son discours la veille, qu’il n’y aurait « pas de négociation sur [le] programme [du NFP] » et qu’ils entendent bien « appliquer le programme du NFP, tout le programme », tout en reconnaissant être dans une situation de majorité relative, ce qui complexifie la tâche. Il appelle ainsi les autres groupes « à prendre leurs responsabilités ».
« On prend acte et on va s’opposer, sans compromission », selon le porte-parole du RN
« Aujourd’hui, il y a une grande frustration », a reconnu Louis Aliot, vice-président du Rassemblement national (RN), sur RTL, tout en estimant que la formation d’extrême droite « reste le premier parti et, à l’Assemblée nationale, le premier groupe politique ». « Nous sommes sur une dynamique par rapport à 2022, mais c’est vrai que nous avons été bloqués par cette espèce d’arc contre nature soi-disant républicain », a-t-il déclaré.
« On ne fera pas l’économie d’un examen de conscience. Il y a des candidats qui ont été candidats qui n’auraient pas dû l’être, a ajouté M. Aliot. Si on veut le pouvoir, il faut qu’on prenne les dispositions pour gagner et pour mettre en face dans chaque circonscription des candidats d’abord implantés et des candidats qui comptent, qui savent de quoi ils parlent. »
Pour le porte-parole du RN, Sébastien Chenu, invité ce matin sur France Inter, « dans certaines circonscriptions, le choix des candidats n’était pas le bon. Il s’agissait de circonscriptions qui n’étaient pas à notre portée. Les députés [RN] qui arrivent aujourd’hui à l’Assemblée nationale ne semblent poser aucun problème ».
« Les candidats [RN] qui n’étaient évidemment pas à leur place seront tout de suite débranchés, et le sont tout de suite lorsqu’il y a un problème. Mais c’est vrai qu’on peut encore faire mieux », a ajouté M. Chenu.
« On prend acte et on va s’opposer, sans compromission, a encore affirmé le porte-parole du RN. Nous, on n’est pas là pour faire des tambouilles d’arrière-cuisine, aller négocier dans le dos des Français des espèces d’alliances comme peut-être le [Parti socialiste] rêve d’en faire une avec Renaissance en lâchant [Jean-Luc] Mélenchon. On leur laisse tout ça. »
Marine Tondelier estime qu’Emmanuel Macron devrait demander dès aujourd’hui à la gauche « un nom de premier ministre »
Après le succès de la gauche – arrivée en tête des élections législatives, dimanche, mais sans obtenir de majorité absolue –, Emmanuel Macron « devrait appeler aujourd’hui officiellement le Nouveau Front populaire à lui transmettre un nom de premier ministre », a estimé lundi sur RTL la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier. « Le fera-t-il ? Ne le fera-t-il pas ? Comme ce président est toujours plein de surprises, nous verrons, mais c’est ça la logique institutionnelle », a-t-elle déclaré.
Comme avant le scrutin, elle a souligné « qu’un bon premier ministre doit apaiser le pays [et] fédérer dans son propre camp » et que, par conséquent, ce n’était « pas parti pour être Jean-Luc Mélenchon ».
Pour autant, La France insoumise reste, selon elle, incontournable pour constituer une majorité à l’Assemblée nationale. « Ceux qui nous expliquent qu’ils vont faire une majorité sans LFI n’ont pas eu les mêmes profs de maths que moi (…). Je ne vois pas comment c’est possible », a-t-elle ajouté.
Après une première réunion dimanche soir avec ses homologues Olivier Faure (Parti socialiste), Manuel Bompard (LFI) et Fabien Roussel (Parti communiste français) pour « analyser » les résultats, « le travail va continuer aujourd’hui, toute la journée, sans doute demain et les jours qui suivront », a par ailleurs ajouté Mme Tondelier, sans préciser où et à quelle heure les discussions reprendront.
Le chef de l’Etat va devoir, pour la première fois, composer avec ses adversaires
Après sept ans de présidence « verticale », le chef de l’Etat, qui disait aller dans cette élection « pour gagner », n’a plus les cartes en main et va devoir, pour la première fois depuis son accession à la tête de la République française, composer avec ses adversaires. Le premier ministre, Gabriel Attal, observe ainsi que « le centre de gravité du pouvoir sera désormais plus que jamais entre les mains du Parlement et, donc (…), de nos concitoyens ». La nouvelle Assemblée nationale « sera une Assemblée souveraine, dont la légitimité est forte en raison de la participation élevée, et sur laquelle le président n’aura aucune prise, analyse l’historien Patrick Weil. Car les députés ont été élus soit contre le président de la République, soit malgré lui ».
Si la déroute qui s’annonçait après la dissolution de l’Assemblée nationale est évitée, la coalition présidentielle perd environ 80 sièges. Une hémorragie qui aurait été bien plus importante sans le front républicain, souligne le président de l’UDI, Hervé Marseille, saluant le travail de Gabriel Attal, qui a « porté le combat ». « Le RN n’a pas eu la majorité grâce au front républicain », approuve l’ancien ministre Clément Beaune.
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Yannick Jadot : « Nous proposerons cette semaine un gouvernement »
Le sénateur écologiste était invité sur Franceinfo ce matin. « Le plus dur commence ce matin pour nous », a-t-il affirmé, au lendemain de la soirée électorale. Dimanche soir, toutes les formations de la coalition de gauche l’ont répété : ce sera sur le programme du Nouveau Front populaire (NFP), fort de ses quelque 190 élus, que doit se fonder le projet du nouveau gouvernement.
« Incontestablement, le président de la République doit aller vers le Nouveau Front populaire pour lui proposer Matignon », a insisté M. Jadot, qui a rappelé : « Jean-Luc Mélenchon n’est pas le leader du [Nouveau] Front populaire, il veut peser sur la situation politique, c’est normal, mais l’équilibre du NFP fait que nous avons besoin d’un profil consensuel. »
« Il va falloir laisser quelques jours à l’Assemblée nationale pour s’organiser », a voulu tempérer M. Jadot, avant de déclarer que le NFP proposerait « un gouvernement cette semaine ».
Dans les matinales ce matin
- 7h20 : Yannick Jadot, sénateur d’Europe Ecologie-Les Verts, sur France Info
- 7h40 : Laure Lavalette, député RN du Var, sur France 2
- 7h50 : Sébastien Chenu, député RN du Nord, sur France Inter
- 8h15 : Manuel Bompard, député LFI Bouches-du-Rhône, sur France 2
- 8h20 : François Bayrou, président du Modem, sur France Inter
- 8h30 : Julien Odoul, député de l’Yonne et porte-parole du Rassemblement national, sur RFI
- 8h30 : Pierre Jouvet, député européen, secrétaire général du Parti Socialiste, sur Public Sénat
- 8h30 : Olivier Faure, premier secrétaire du PS, sur France Info
- 8h30 : Clémentine Autain, députée Nouveau front populaire de Seine-Saint-Denis, sur BFM-TV/RMC
- 8h40 : Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts, sur France Inter
Bienvenue dans ce direct
Bonjour à tous et à toutes et bienvenue dans ce nouveau direct, au lendemain des élections législatives qui ont vu le Nouveau Front populaire se classer en tête, suivi du camp présidentiel et du Rassemblement national.
Vous pouvez nous suivre toute la journée.
Le point sur les résultats des élections législatives, lundi 8 juillet, à 6 h 45
- Le front républicain a tenu. Déjouant les sondages, l’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) est arrivée en tête du second tour des législatives, dimanche, devant la coalition présidentielle et le Rassemblement national, au terme d’un scrutin qui a fortement mobilisé les électeurs avec une participation de 66,6 %, la plus forte depuis 1997.
- Mais aucune majorité ne se dégage pour former un gouvernement. Jean-Luc Mélenchon a appelé Emmanuel Macron à confier à un représentant du NFP le poste de premier ministre.
- Avec 182 députés, la gauche devient la première force politique à l’Assemblée nationale, en progression par rapport aux 151 élus de 2022, sous la bannière de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes).
- Autre surprise majeure, la relative résistance du camp macroniste, qui comptera 168 députés, certes loin des 250 élus de la précédente législature, mais bien au-dessus de ce qui était annoncé par de nombreux sondages.
- Si le RN est loin de décrocher la majorité, il réalise une progression historique, avec 143 députés (dont les LR-RN), contre 89, en juin 2022. Mais voit s’échapper l’ambition de placer Jordan Bardella à la tête de Matignon.
- Le premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé qu’il présenterait, lundi, sa démission à Emmanuel Macron. Il « assumera [ses] fonctions aussi longtemps que le devoir l’exigera », a-t-il ajouté.
- Clémentine Autain, comme avant elle François Ruffin, a acté sa séparation d’avec La France insoumise. Elle a annoncé qu’elle ne siégerait pas au sein du groupe « insoumis » à l’Assemblée.
Bonjour Em,
Le ministère de l’intérieur ne comptabilise que les élus au second tour, il faut donc y ajouter les élus au premier tour.
L’Ile-de-France divisée
- La Seine-Saint-Denis reste à gauche
Le Nouveau Front populaire (NFP) confirme le grand chelem réalisé en 2022 par la Nupes, avec 12 circonscriptions sur 12 remportées par la gauche. La moitié des députés du département avaient été réélus dès le premier tour, principalement des figures « insoumises » (Clémentine Autain, Eric Coquerel, Aurélie Trouvé…).
Affrontant une candidate investie par son propre parti contre lui, le député sortant LFI Alexis Corbière a été largement réélu avec 57 % des voix dans la 7e circonscription (Montreuil, Bagnolet). Tous les députés sortants du département ont été réélus, à l’exception de Raquel Garrido dans la 5e circonscription (Bobigny, Drancy).
- Les Yvelines et les Hauts-de-Seine restent des bastions du camp présidentiel
Dans les Hauts-de-Seine, département historiquement à droite et passé sous pavillon macroniste dès 2017, de nombreux ministres ont conservé, ou gagné, un poste de député. Le ministre des affaires étrangères Stéphane Séjourné a été élu à Boulogne-Billancourt pour la première fois, et le premier ministre Gabriel Attal, comme la porte-parole du gouvernement Prisca Thevenot, ont été réélus. Dans les Yvelines, huit députés sur 12 restent macronistes, dont Aurore Bergé et Karl Olive.
- La Seine-et-Marne contient la progression du RN
A l’issue du second tour, le NFP détient six circonscriptions, deux allant à Ensemble, deux au RN et une à LR. Largement rurale, la Seine-et-Marne était un département-clé en Ile-de-France pour le parti d’extrême droite. Mais alors que huit triangulaires s’annonçaient à l’issue du premier tour, les désistements ont tenu le RN en échec.
Outre la réélection dans la 6e circonscription de sa seule députée sortante dans le département, le parti lepéniste ne conquiert que la très rurale 4e circonscription (Provins, Nangis) avec Julien Limongi.
- Le Val-d’Oise voit les macronistes reculer
Le camp présidentiel enregistre un net reflux dans le Val-d’Oise par rapport aux législatives de 2022, avec une seule circonscription sauvée sur les six détenues.
Dans la 4e circonscription, la candidate Ensemble Naïma Moutchou (Horizons) sauve les meubles avec 55,4 % des voix, bénéficiant du désistement du candidat LR-RN arrivé troisième.
Dans le Vexin (1re circonscription), le maintien de la députée sortante arrivée troisième, la macroniste Emilie Chandler, aboutit à la victoire sur le fil de la RN Anne Sicard avec seulement 500 voix d’avance sur le candidat NFP.
Le reflux des macronistes se fait au bénéfice du NFP qui prend le contrôle de quatre nouvelles circonscriptions, portant son total à huit dans le département.
- Dans l’Essonne, le règne de Dupont-Aignan s’achève
Après vingt-sept ans à représenter la 8e circonscription, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) perd son siège dans une triangulaire, devancé par le syndicaliste cheminot Bérenger Cernon (NFP). Le RN, qui espérait progresser dans ce département, ne fait que conserver la circonscription qu’il détenait depuis 2022.
Les deux France du 7 juillet : le « soulagement » du peuple de gauche, la désillusion des électeurs RN
De la place de la République, à Paris, à la Canebière, à Marseille, des électeurs de gauche se sont rassemblés pour fêter le score inattendu du Nouveau Front populaire.
Militants et sympathisants RN affichent leur déception et dénoncent une élection confisquée. Découvrez notre récit d’une nuit historique.
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Bonjour, Pourrait-on connaître la répartition des sièges au sein de la coalition RN-LR? Merci
143 RN-Ciotti, mais 88 RN, c’est bien ça ?
Bonjour à vous deux,
Selon notre décompte, issu des résultats définitifs du ministère de l’intérieur, le groupe du Rassemblement national compte 143 députés, dont 17 issus du ralliement du président des Républicains, Eric Ciotti, au parti d’extrême droite.
L’ancien sondeur Jérôme Sainte-Marie, candidat RN dans les Hautes-Alpes, battu au second tour
Dans la première circonscription des Hautes-Alpes, celle de Gap, l’ancien sondeur Jérôme Sainte-Marie a été battu. Avec 48,4 %, il est dévancé par Marie-José Allemand, responsable du Parti socialiste local, élue avec 51,6 %.
Le responsable de la formation des cadres au RN était arrivé en tête au premier tour, avec 38,2 % des voix. Pascale Boyer, la candidate du camp présidentiel, arrivée en troisième position, s’était désistée.
Bonjour, Quels sont les résultats pour les triangulaires ? Merci
Bonsoir, Peut-on identifier le nombre de députés RN qui ont été élus du fait de triangulaires où les candidat·e·s des différents bords se sont maintenu·e·s ?
Bonsoir ! Savons-nous combien de candidats RN ont été élus dans des triangulaires ?
Bonjour à tous les trois,
Dans 29 circonscriptions où un candidat d’extrême droite est arrivé en première ou deuxième position, lors du premier tour, des candidats ont choisi de maintenir, au second tour, leur candidature lors d’une triangulaire ou une quadrangulaire.
Si le maintien de ces candidatures n’a globalement pas profité au RN, neuf députés, dont trois LR-RN, ont toutefois, été élus à l’issue de triangulaires.
Fait notoire, les électeurs ont d’eux-mêmes sanctionné les deux candidats de gauche qui avaient refusé de se désister. Chaque configuration était particulière. Nous vous proposons ici le détail des résultats dans ces 29 circonscriptions.
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Après sa victoire surprise, le Nouveau Front populaire en première ligne d’une situation politique inédite
Jusqu’à 20 heures, dimanche 7 juillet, personne à gauche ne plaçait ce Nouveau Front populaire (NFP), bâti à la hâte après la dissolution décidée par Emmanuel Macron, en tête du second tour des élections législatives. Si ce résultat est inespéré, la marche reste haute pour matérialiser un gouvernement du NFP : l’alliance obtient 182 sièges de députés, contre 168 pour Ensemble et 143 pour le RN (dont les LR-RN). Elle reste loin de la majorité absolue, 289 députés sur 577.
Comment le NFP pourrait-il gouverner alors qu’il disposera d’une majorité relative, encore plus faible que la coalition macroniste qui comptait 246 députés ? Après les manifestations de joie, particulièrement audibles dans les grandes villes, de Marseille à Paris, tant le soulagement était grand de ne pas voir le RN accéder au pouvoir, vient le temps des calculs, explique Sandrine Cassini et Julie Carriat dans cet article.
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Forte progression du RN en Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui remporte 30 circoncriptions sur 42
En 2022, le Rassemblement national (RN) avait gagné la moitié des sièges de députés en Provence-Alpes-Côte d’Azur, avec 21 élus. Deux ans plus tard, l’extrême droite, avec ses alliés ciottistes, a encore progressé, avec 30 sièges, échouant certes à signer un grand chelem dans le Var (7 sur 8) et dans le Vaucluse (4 sur 5), mais s’implantant désormais dans des bastions urbains comme Aix-en-Provence ou Marseille.
Parmi les députés élus de la région : Emmanuel Fouquart, ex-gendarme de 57 ans, dans la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône, comprenant la zone industrielle et portuaire près de Marseille, fief communiste depuis presque quarante ans. Battu, Pierre Dharréville, député depuis 2017, ancien journaliste, était le dernier député communiste de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
A Marseille, le RN, qui n’avait conquis qu’une circonscription de la ville, il y a deux ans, en a désormais trois sur sept, dont celle conquise par un inconnu ciottiste dans la 6e. Après avoir réussi à sauver son unique siège de 2022, celui de Gisèle Lelouis, dans les quartiers populaires du nord de la ville, avec moins de 1 000 voix d’avance face à l’Ecologiste Amine Kessaci, le RN a décroché deux circonscriptions du sud et de l’est de la ville, bénéficiant des mauvais reports de voix portées au premier tour sur les députés sortants macronistes contraints de se désister.
Eric Ciotti, président contesté des Républicains depuis son alliance avec le RN, a lui été réélu dans son fief des Alpes-Maritimes. En annonçant sa victoire, il a dénoncé, devant la presse, « la tambouille politicienne » et « l’alliance de la honte » entre « macronistes, écologistes, “insoumis”, socialistes, communistes et amis de M. [Xavier] Bertrand » qui « amène le pouvoir à l’extrême gauche sur un plateau d’argent ».
Le RN a fait carton plein dans les Alpes-de-Haute-Provence, où la participation a dépassé les 70 %. Le parti d’extrême droite a ainsi conservé son siège acquis en 2022 dans la circonscription de Digne, la ville-préfecture, et conquis la 2e circonscription en jeu, malgré le retrait des candidats macronistes arrivés troisièmes dans les deux cas.
La répartition des sièges au sein d’Ensemble, la coalition présidentielle
MoDem : 33
Horizons : 26
Renaissance : 102
Divers centre : 3
Divers droite : 1
UDI : 2
Agir : 1
Les réactions de l’étranger après les résultats du second tour des élections législatives
- Le premier ministre espagnol se félicite du « rejet de l’extrême droite » en France et au Royaume-Uni
Le socialiste Pedro Sanchez s’est félicité, dimanche soir, que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un « rejet de l’extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale ». « Cette semaine, deux des plus grands pays d’Europe ont choisi la même voie que l’Espagne, il y a un an », a-t-il écrit sur X après les élections législatives françaises et britanniques. « Le Royaume-Uni et la France ont dit OUI au progrès et à l’avancée sociale et NON à la régression des droits et libertés », a-t-il ajouté.
- Le président brésilien Lula se réjouit d’une victoire « contre l’extrémisme »
Luiz Inacio Lula da Silva a salué, dimanche, le triomphe « contre l’extrémisme » et la « maturité des forces politiques » en France. « Très heureux de la démonstration de grandeur et de maturité des forces politiques de France qui se sont unies contre l’extrémisme », a déclaré le leader de gauche sur X. Lula, au pouvoir de 2003 à 2010, avant d’être réélu en 2023, a estimé que le résultat en France et la victoire des travaillistes au Royaume-Uni, cette semaine, « renforcent l’importance du dialogue entre les segments progressistes pour défendre la démocratie et la justice sociale ». Et d’ajouter : « Ils doivent servir d’inspiration à l’Amérique du Sud. »
- Pour le porte-parole du groupe social-démocrate (SPD), « le pire » a été évité
Le responsable des questions de politique étrangère du groupe parlementaire des sociaux-démocrates allemands (SPD) à la chambre des députés (Bundestag), Nils Schmid, a jugé, dimanche, auprès du groupe de presse Funke que « le pire » avait été « évité », avec le score décevant de l’extrême droite aux élections législatives, dont Emmanuel Macron ressort, à ses yeux, « politiquement affaibli ».
« La constitution d’un gouvernement va être compliquée », a ajouté M. Schmid, appelant les « partis démocratiques » français à faire preuve de « flexibilité ». L’Allemagne est rodée à la formation de coalitions gouvernementales parfois hétéroclites. C’est le cas de celle que dirige l’actuel chancelier Olaf Scholz, qui inclut, à gauche, des sociaux-démocrates et des écologistes et, à droite, des libéraux.
- Le premier ministre polonais pronostique la « déception » de la Russie et le « soulagement » de l’Ukraine
Donald Tusk a déclaré, dimanche sur X, que l’incapacité de l’extrême droite française à remporter une majorité aux élections législatives rendait Varsovie « heureuse » et entraînerait la « déception » de la Russie et le « soulagement » de l’Ukraine.
- Bernie Sanders félicite « la gauche française »
L’ancien candidat à la présidentielle américaine, représentant de la gauche du parti démocrate, a félicité sur X « la gauche française pour avoir affronté l’extrême droite et l’avoir vaincue ». Le sénateur du Vermont affirme que « si les hommes politiques sont aux côtés des familles de travailleurs, les familles de travailleurs seront à vos côtés », relevant que « l’abaissement de l’âge de la retraite et l’augmentation du salaire minimum sont très populaires ».
- Amichai Chikli, ministre israélien, s’en prend à Jean-Luc Mélenchon
Le ministre chargé de la diaspora et de la lutte contre l’antisémitisme a posté, dimanche soir sur X, un message s’opposant à Jean-Luc Mélenchon, « la version française de Jeremy Corbyn, un haineux d’Israël de cœur et d’âme, qui a refusé de condamner les événements [attentats] d’octobre et de définir le Hamas comme une organisation terroriste ». Selon le ministre israélien, « l’alliance rouge-verte [gauche et islam] conduira l’Europe vers un abîme profond, très profond ». Le responsable politique avait estimé, cette semaine, au micro de la radio israélienne Kan qu’une victoire de Marine Le Pen à l’élection présidentielle française serait une « excellente » nouvelle pour Israël.
Clémentine Autain ne siégera pas au sein du groupe « insoumis » à l’Assemblée nationale
La députée de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain a annoncé sur LCI, dimanche soir, qu’elle ne siégerait pas au sein du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale. « J’ai bien compris que je ne fais plus partie du groupe », a relevé la députée, s’appuyant sur un décompte des députés LFI élus dès le premier tour, effectué par Jean-Luc Mélenchon, le 30 juin.
Elle a également justifié son choix par le sort réservé aux dissidents « insoumis ». Selon Mme Autain, LFI a « beaucoup de mal à supporter que tout le monde ne soit pas au cordeau, caporalisé ».
Affirmant encore « vouloir sortir des guerres fratricides », elle a annoncé qu’elle siégerait aux côtés des « purgés », Danielle Simonnet, Hendrik Davi et Alexis Corbière, qui n’avaient pas obtenu l’investiture du parti de Jean-Luc Mélenchon, mais ont été réélus.
Quel est le détail du Nouveau Front populaire : pourcentage LFI, PS… ?
Répartition des sièges au sein du NFP…
Bonsoir, Quel est le nombre de députés pour chacun des partis qui composent le NFP?
Bonsoir à vous,
Les sièges au sein du Nouveau Front populaire (NFP) se répartissent ainsi :
- La France insoumise forme le groupe le plus nombreux avec 74 députés, auquel s’ajoutent 3 dissidents.
- Le Parti socialiste réunit 59 députés. A noter que cinq, dont Jérôme Guedj, ont été élus sous la seule étiquette PS.
- Les Ecologistes comptent 28 députés.
- Le Parti communiste français a 9 députés.
- Génération.s rassemble 5 députés
- Par ailleurs, 5 députés sont étiquetés NFP-divers gauche (parmi lesquels figure, notamment, François Ruffin) et 2 NFP-régionalistes
Les résultats des onze circonscriptions des Français de l’étranger
- Première circonscription (Etats-Unis et Canada) : Roland Lescure (54,2 %), ministre délégué chargé de l’industrie et de l’énergie, candidat Renaissance-Ensemble, bat Oussama Laraichi (45,7 %), candidat Les Ecologistes-Nouveau Front populaire. M. Lescure avait déjà été député de la circonscription de 2017 à 2022 : son suppléant Christopher Weissberg l’avait remplacé après sa nomination comme ministre du gouvernement Borne.
- Deuxième circonscription (Mexique, Amérique centrale et du Sud, Caraïbes) : Eleonore Caroit (53,3 %), députée sortante Renaissance-Ensemble, est réélue face à Sergio Coronado (46,7 %), candidat Les Ecologistes-Nouveau Front populaire.
- Troisième circonscription (Europe du Nord – îles Britanniques, Islande, Scandinavie, Finlande et pays baltes) : Vincent Caure (50,5 %) a été élu député Renaissance-Ensemble face à Charlotte Minvielle (49,5 %), candidate Les Ecologistes-Nouveau Front populaire. M. Caure succède au député sortant Renaissance Alexandre Holroyd.
- Quatrième circonscription (Benelux – Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) : Pieyre-Alexandre Anglade (50,2 %), député sortant Renaissance-Ensemble, est réélu face Cécilia Gondard (49,8 %), candidate du Parti socialiste-Nouveau Front populaire.
- Cinquième circonscription (Péninsule Ibérique, incluant les Açores et les Canaries, Andorre et Monaco) : Stéphane Vojetta (61,5 %), député sortant apparenté Renaissance, est réélu face à Maxime Da Silva (38,5 %), candidat La France insoumise-Nouveau Front populaire.
- Sixième circonscription (Suisse et Liechtenstein) : Marc Ferracci (59,5 %), député sortant Renaissance-Ensemble, est réélu face à Halima Delimi (40,5 %), candidate du Parti socialiste-Nouveau Front populaire.
- Septième circonscription (Europe centrale, hors Suisse et Liechtenstein, et les Balkans) : Frédéric Petit (58,2 %), député sortant MoDem-Ensemble, est réélu face à Asma Rharmaoui-Claquin (41,8 %), candidate La France insoumise-Nouveau Front populaire.
- Huitième circonscription (Chypre, Grèce, Israël, Italie, Malte, Turquie et Territoires palestiniens) : Caroline Yadan (52,7 %), candidate Renaissance-Ensemble, l’emporte face à Meyer Habib (47,3 %), député sortant Les Républicains, qui tenait son siège depuis 2013. Mme Yadan était jusqu’alors députée de Paris, élue suppléante de Stanislas Guerini en 2022, entrée en fonction après la nomination de ce dernier au ministère de la transformation et de la fonction publique.
- Neuvième circonscription (Maghreb et Afrique de l’Ouest, hors Bénin, Ghana, Togo et Nigeria) : Karim Ben Cheikh (74,7 %), député sortant Génération.s-Nouveau Front populaire, est réélu face à Samira Djouadi (25,3 %), candidate Renaissance-Ensemble.
- Dixième circonscription (Proche-Orient et majeure partie de l’Afrique – Afrique centrale, orientale et australe et Bénin, Ghana, Togo et Nigeria) : Amélia Lakrafi (53,2 %), députée sortante Renaissance-Ensemble, est réélue face à Elsa Di Meo (46,8 %), candidate du Parti socialiste-Nouveau Front populaire.
- Onzième circonscription (Biélorussie, Moldavie, Ukraine, Russie, pays du Caucase, majeure partie de l’Asie, hors Moyen-Orient et Asie mineure, et Océanie) : Anne Genetet (57 %), députée sortante Renaissance-Ensemble, est réélue face à Franck Pajot (43 %), candidat du Parti socialiste-Nouveau Front populaire.
Le taux de participation s’élève à 66,7 %, un record depuis 1994
Le taux de participation au second tour des élections législatives s’est élevé à 66,7 %, soit une mobilisation identique à celle du premier tour. Il s’agit d’un record, depuis les législatives anticipées de 1997, qui avaient mobilisé 71,1 % des votants au second tour.
D’ici combien les députés fraîchement élus dans cette nouvelle législature siègeront-ils à l’Assemblée Nationale ? Dès cette semaine ou plus tard ?
Bonjour Edouard,
L’article 12 de la Constitution fixe le début de la nouvelle législature au deuxième jeudi qui suit l’élection, soit le 18 juillet. Retrouvez (presque) toutes les réponses à vos questions sur l’après-législatives en lisant cet article des Décodeurs du Monde.
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L’Assemblée nationale compte 36 % de femmes
A l’issue des élections législatives, le nombre de femmes élues députées s’élève à 208, pour 369 hommes, soit une Assemblée composée à 36 % de femmes. Un ratio en très léger repli par rapport à celui de la précédente mandature (37 %), au cours de laquelle 215 femmes siégeaient au Palais-Bourbon, pour 362 hommes.
La gauche remporte 182 sièges devant Ensemble (168) et le RN (143), selon les résultats définitifs
Le ministère de l’intérieur a publié les résultats définitifs du second tour des élections législatives. Le Nouveau Front populaire, l’alliance de gauche, arrive en tête avec 182 sièges, devant Ensemble, la coalition gouvernementale (168) et le Rassemblement national allié aux Républicains d’Eric Ciotti (143).
Les Républicains (LR) regroupent 45 sièges, selon notre décompte. Eux en revendiquent 56, une différence qui s’explique par le fait qu’ils englobent certains élus qui n’ont pas ou plus l’étiquette LR, comme Aurélien Pradié. Le député du Lot a annoncé reprendre sa liberté par rapport au parti, nous le classons sous la simple étiquette « droite ».
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A Aix-en-Provence, le maintien de la députée sortante Renaissance Anne-Laurence Petel offre la victoire au candidat LR/RN
La seule triangulaire de second tour dans les Bouches-du-Rhône a tourné à l’avantage du candidat de l’union des droites extrêmes, Gérault Verny, adhérent Les Républicains (LR) soutenu par le Rassemblement national (RN).
Dans la 14e circonscription des Bouches-du-Rhône, qui couvre le centre historique d’Aix-en-Provence et les villes et villages des contreforts de la montagne Sainte-Victoire, le maintien de la députée sortante Anne-Laurence Petel avait déclenché une forte polémique ces derniers jours. Arrivée troisième au premier tour, la candidate de la majorité présidentielle a refusé de se désister au profit du socialiste Jean-David Ciot, estimant qu’elle était « la seule à pouvoir faire barrage au RN ».
Son maintien – seul accroc au front républicain dans le département – lui a valu les reproches de toute la gauche des Bouches-du-Rhône, le maire de Marseille Benoît Payan en tête, mais aussi du député sortant MoDem de l’autre circonscription aixoise Mohamed Laqhila.
Mme Petel a, à l’inverse, reçu le soutien de Gabriel Attal, de Bruno Le Maire et du président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Renaud Muselier (Renaissance).
Dimanche, elle n’a pas été suivie par ses électeurs puisqu’elle perd près de mille voix entre les deux tours et termine troisième du scrutin. Jean-David Ciot, socialiste investi par le Nouveau Front populaire (NFP), qui progresse de près de 5 000 voix en une semaine, échoue à seulement 858 bulletins (sur 70 960 votants) du candidat LR-RN, novice en politique et inconnu sur cette circonscription.
« Nous avons voulu laisser le choix aux électeurs. Ce choix n’est pas gagnant ce soir », s’est justifiée Mme Petel, en reconnaissant sa défaite devant ses supporteurs. « Je viens de la société civile, je repartirai vers la société civile. Mais je ne quitte pas la politique pour autant » a-t-elle annoncé, malgré l’échec de sa stratégie jusqu’au-boutiste, laissant planer l’hypothèse d’une candidature à l’élection municipale à Aix-en-Provence en 2026.
Dans l’autre circonscription aixoise, la 11e des Bouches-du-Rhône, le retrait du candidat de la majorité présidentielle, Mohamed Laqhila, lui aussi député sortant, a été essentiel pour permettre la victoire du socialiste Marc Pena (NFP) en duel face au candidat RN. « Mme Petel ajoute le déshonneur à la défaite », a commenté, à l’annonce des résultats, Benoît Payan, qui avait tout tenté en début de semaine pour obtenir le désistement d’Anne-Laurence Petel.
Résidant à Bruxelles, j’attends, avec impatiences, les résultats de la 4e circonscription des Français de l’étranger… Mais comment expliquer que le décompte soit si long, d’autant plus si l’on considère que beaucoup, dont je fais partie, ont voté il y a trois ou quatre jours par Internet, ce qui devrait accélérer le dépouillement ?
Bonsoir Georges H.,
Les résultats de la 4e circonscription n’ont pas encore été publiés par le ministère de l’intérieur, mais le ministère des affaires étrangères les a déjà donnés. Le scrutin était très serré dans cette circonscription qui rassemble les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Pieyre-Alexandre Anglade (Renaissance) arrive en tête avec 50,2 % des voix, contre 49,8 % pour sa rivale socialiste, Cécilia Gondard.
Hendrik Davi, le dissident LFI réélu, s’est joint aux manifestants à Marseille
Plusieurs milliers de personnes sont encore réunies sur la place Jean-Jaurès, dans le 6e arrondissement de Marseille, où la manifestation partie du Vieux-Port a terminé sa marche. Le cortège, estimé par la préfecture de police à 5 000 personnes, a traversé une partie du centre-ville sans dégâts, pour finir la soirée dans ce secteur nocturne acquis aux antifas. Parmi la foule, on a pu croiser le député sortant Hendrik Davi, ex-LFI, venu aussi fêter sa large réélection dans la 5e circonscription.
La France métropolitaine, c’est bien, mais les DOM-TOM et les Français de l’étranger existent aussi. Pourquoi les ignorer?
Bonsoir Melbourne,
Aucune circonscription n’est ignorée ! Notre carte des résultats du second tour est mise à jour, avec toutes les circonscriptions, au fil de la publication des résultats officiels validés par le ministère de l’intérieur.
Parmi les onze circonscriptions des Français de l’étranger, les résultats de huit d’entre elles ont été annoncés. Elles ont toutes été remportées par le camp présidentiel (avec notamment la victoire de Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’industrie et de l’énergie, en Amérique du Nord, et celle de Caroline Yadan, contre Meyer Habib, sur le pourtour méditerranéen). Trois résultats, dans les 3e, 4e et 9e circonscriptions des Français de l’étranger, restent attendus.
Dans les outre-mer, les députés sortants ont remporté une grande partie des circonscriptions. Le Rassemblement national a obtenu ses deux premiers députés à La Réunion et à Mayotte.
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A Lyon, la gauche victorieuse dans les quatre circonscriptions
Les candidats du Nouveau Front populaire (NFP) ont remporté les quatre circonscriptions de Lyon intra-muros, avec la députée sortante écologiste Marie-Charlotte Garin, réélue dès le premier tour, et les trois autres candidats, élus au second.
« C’est historique », a salué le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet sur X.
Marie-Charlotte Garin, 28 ans, élue pour la première fois en juin 2022, avait récolté 51,5 % des voix dans la 3e circonscription (3e, 7e et 8e arrondissements) dès le premier tour.
Dans la 1re circonscription, Anaïs Belouassa-Cherifi, 29 ans, militante de LFI qui a fait partie de l’équipe de campagne de Jean-Luc Mélenchon, l’a remporté avec 46,6 % des voix, devançant Thomas Rudigoz (Ensemble) et Laurent Mouton (RN).
Dans la 2e circonscription, au nord de Lyon, qui comprend le quartier sensible de La Duchère, un autre candidat du NFP, Boris Tavernier, a gagné avec 58,6 % des voix, battant Loïc Terrenes (Ensemble). Ce militant associatif de 44 ans, spécialiste des questions alimentaires, n’a jamais adhéré à un parti.
Dans la 4e circonscription, c’est la socialiste Sandrine Runel, adjointe à la mairie de Lyon, qui l’a emporté avec 42,5 % des voix, devant Anne Brugnera (Ensemble) et Yannick Chaumont (RN).
« C’est le grand chelem, on a remporté les quatre circonscriptions lyonnaises », s’est-elle félicitée dans une vidéo sur X. D’autant que, selon elle, la 4e circonscription était « ingagnable, une circonscription de droite depuis toujours, la circonscription de Raymond Barre ».
Le premier ministre espagnol se félicite du « rejet de l’extrême droite » en France et au Royaume-Uni
Le socialiste Pedro Sanchez s’est félicité, dimanche soir, que la France et le Royaume-Uni aient opté pour un « rejet de l’extrême droite et un engagement ferme en faveur de la gauche sociale ».
« Cette semaine, deux des plus grands pays d’Europe ont choisi la même voie que l’Espagne, il y a un an », a-t-il écrit sur X après les élections législatives françaises et britanniques. « Le Royaume-Uni et la France ont dit OUI au progrès et à l’avancée sociale et NON à la régression des droits et libertés », a-t-il ajouté.
Gabriel Attal réélu dans les Hauts-de-Seine
Le premier ministre Gabriel Attal a été réélu, dimanche, dans la 10e circonscription des Hauts-de-Seine, où il était opposé à la candidate socialiste Cécile Soubelet, selon les résultats définitifs publiés par le ministère de l’intérieur. Le chef du gouvernement a obtenu 58,2 % des suffrages contre 41,8 % pour la socialiste. Il avait déjà été élu député en 2017 et 2022.
Bernie Sanders félicite « la gauche française »
L’ancien candidat à la présidentielle américaine, Bernie Sanders, représentant de la gauche du parti démocrate, a félicité sur X « la gauche française pour avoir affronté l’extrême droite et l’avoir vaincue ».
Le sénateur du Vermont affirme que « si les hommes politiques sont aux côtés des familles de travailleurs, les familles de travailleurs seront à vos côtés », relevant que « l’abaissement de l’âge de la retraite et l’augmentation du salaire minimum sont très populaires ».
Meyer Habib, député sortant des Français de l’étranger, proche de Benyamin Nétanyahou, battu
Candidat dans la 8e circonscription, Meyer Habib, apparenté Les Républicains (LR), a été battu par Caroline Yadan (Renaissance), selon les résultats diffusés par le ministère des affaires étrangères. La candidate du camp présidentiel l’emporte avec 52,70 % des voix contre 47,30 % pour le député sortant, proche de Benyamin Nétanyahou. La 8e circonscription regroupe plusieurs pays du pourtour méditerranéen, dont Israël, l’Italie, la Grèce et la Turquie.
Tensions sur la place de la République, à Paris
A partir de 22 h 30, toutes les issues de la place de la République ont été bloquées. De petits groupes d’antifascistes masqués ou cagoulés cherchent à affronter les forces de l’ordre, lançant des pétards et des bouteilles, et incendiant des vélos. Des pétards de mortiers sont également utilisés.
Tandis que les cordons de policiers entourant la place resserrent le dispositif, un groupe mobile intervient au gré des feux de poubelle et des avancées de jeunes hommes masqués, accompagnant leur charge de force gaz lacrymogène. Les cris « ACAB » (« All Cops Are Bastards », un slogan que l’on traduit par « Tous les flics sont des bâtards ») se multiplient. Une jeune fille voilée regrette l’ambiance gâchée. Sa mère : « On s’en fout, les flics ont tous voté RN. » Rue de Malte, deux hommes sont interpellés. L’un des deux est évacué, le second est toujours sur place, inconscient.
Peu avant minuit, la place de la République se vide d’une grande partie des manifestants alors que des incidents sporadiques opposent plusieurs groupes de jeunes cagoulés aux forces de l’ordre. Ces groupes, plus étoffés qu’il y a une heure, continuent à lancer des projectiles sur les forces de l’ordre et ont incendié des palettes et plusieurs vélos électriques.
Hervé Berville, ministre de la mer, réélu dans les Côtes-d’Armor
Le ministre chargé de la mer et de la biodiversité a été réélu « haut la main avec environ 62,15 % » des suffrages dans la 2e circonscription des Côtes-d’Armor face au RN, a fait savoir son équipe, dans un communiqué. Ce « macroniste de la première heure », qui se présentait sous l’étiquette du parti présidentiel Renaissance, enregistre une progression de 7 points par rapport à 2022, toujours selon ce communiqué.
Le ministère de l’intérieur crédite, pour sa part, le ministre de 63,63 % des voix, profitant du désistement du candidat EELV, Jérémy Dauphin, au nom du front républicain.
Fin de la soirée électorale de La France insoumise, place de la Bataille-de-Stalingrad, à Paris
La soirée organisée par La France insoumise, place de la Bataille-de-Stalingrad, à Paris, vient d’être clôturée par les organisateurs. La scène installée pour l’occasion a été éteinte, tout comme l’écran géant qui a retransmis les discours des Ieaders du mouvement passés sur le podium. Tout au long de la soirée, les résultats des candidats victorieux de La France insoumise ont été ovationnés par la foule, tout comme les défaites de ceux d’Ensemble et du Rassemblement national.
Emmanuelle Ménard battue dans l’Hérault par le candidat RN
La députée de Béziers, Emmanuelle Ménard, épouse du maire de la ville et élue jusqu’à présent avec le soutien tacite du Rassemblement national, a été battue dimanche par le candidat officiel du parti d’extrême droite. Elle a récolté 29,19 % des suffrages, contre 47,26 % pour Julien Gabarron. La LFI Magali Crozier arrive troisième dans cette triangulaire, avec 23,55 % des suffrages.
Le député communiste André Chassaigne réélu face à la candidate RN dans le Puy-de-Dôme
Député de la 5ᵉ circonscription du Puy-de-Dôme depuis vingt-deux ans et président du groupe communiste à l’Assemblée depuis 2012, le député communiste, André Chassaigne, a été réélu avec 55,27 % des voix, face à la candidate du Rassemblement national, Brigitte Carletto (44,73 %).
Aurore Bergé réélue pour le compte du camp présidentiel dans les Yvelines
Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a été réélue dans la 10e circonscription des Yvelines soumise à une triangulaire, a-t-elle signalé sur X.
La macroniste a obtenu 49,05 % des voix, contre 32,19 % au candidat du Rassemblement national, Thomas du Chalard, et 18,76 % au prétendant du Nouveau Front populaire (La France insoumise), Cédric Briolais.
Celui-ci ne s’était pas désisté au nom du front républicain contre le RN, estimant que le parti d’extrême droite n’était pas en mesure de l’emporter du fait de son important retard au premier tour face à Mme Bergé.
Annie Genevard réélue dans le Doubs
La secrétaire générale du parti Les Républicains, Annie Genevard, a été réélue dans la 5e circonscription du Doubs. Mme Genevard, l’une des principales figures du parti à avoir contesté le rapprochement entre LR et le Rassemblement national décidé par le président contesté, Eric Ciotti, a récolté 62,69 % des voix face à la candidate RN, Florianne Jeandenand (37,31 %).
Le socialiste Boris Vallaud réélu largement dans les Landes
Le député de la 3ᵉ circonscription des Landes depuis 2017, président du groupe socialiste sortant, a rassemblé 56,65 % des voix exprimées dimanche, devançant de loin la candidate du Rassemblement national, Sylvie Franceschini (43,35 %). Il a remporté les dernières élections législatives, avec près de 60 % des voix, dans une circonscription acquise aux socialistes depuis 1978.
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Le ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, réélu dans le Loir-et-Cher
Le ministre de l’agriculture, député de la 1ʳᵉ circonscription du Loir-et-Cher depuis 2017, a rassemblé 60,20 % des voix exprimées, devant la candidate du Rassemblement national, Marine Bardet (39,80 %). Il conserve donc son siège à l’Assemblée.
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Charles de Courson réélu dans la Marne
Il va poursuivre une carrière de député commencée il y a plus de trente ans, en 1993, et jamais discontinuée. Le centriste Charles de Courson, figure de l’Hémicycle, a été réélu dimanche soir dans la 5e circonscription de la Marne avec 50,42 % des suffrages face au candidat du Rassemblement national, Thierry Besson (49,58 %).
Premières échauffourées à Paris
Dans la capitale les premières échauffourées opposent un petit groupe de manifestants et les forces de police place de la République. Aux jets de bouteille, pour l’essentiel, répondent quelques tirs de grenades lacrymogènes. Un important dispositif policier est toujours sur place. Les incidents restent pour le moment très localisés.
En Gironde, le député sortant du RN Grégoire de Fournas battu par la candidate du NFP
La socialiste Pascale Got, députée entre 2007 et 2017, retrouve son fauteuil de députée de la 5e circonscription de la Gironde qu’elle a arrachée dimanche au député RN sortant Grégoire de Fournas, qui avait été exclu de l’Assemblée fin 2022 après ses propos à teneur raciste dans l’Hémicycle.
L’élu du Médoc, viticulteur de profession, avait été frappé d’une exclusion de quinze jours, pour avoir lancé « qu’il retourne en Afrique », lors d’une intervention du député « insoumis » Carlos Martens Bilongo sur les migrants. Grégoire de Fournas avait nié tout caractère raciste, assurant parler du bateau humanitaire Ocean Viking alors bloqué en mer avec 234 migrants, et pas de Carlos Martens Bilongo, élu noir du Val-d’Oise.
L’ancien ministre macroniste Aurélien Rousseau élu pour le Nouveau Front populaire dans les Yvelines
Aurélien Rousseau, ancien ministre macroniste de la santé qui avait quitté son poste cet hiver en protestation contre la loi immigration, a été élu – pour la première fois – pour le Nouveau Front populaire dans les Yvelines. Il arrive devant Nadia Hai, l’ancienne ministre déléguée chargée de la ville dans le gouvernement de Jean Castex et devant la conseillère régionale d’Ile-de-France, Babette de Rozières (LR-RN).
Le socialiste Jérôme Guedj annonce sa réélection face au RN dans l’Essonne
« Merci à toutes et à tous ! Je suis réélu ce soir député de la 6e circo. de l’Essonne avec 73,9 % », a déclaré le député socialiste sortant, Jérôme Guedj, sur X, battant la candidate RN Natacha Goupy. Il a ajouté : « A tous les citoyens mobilisés pour faire vivre le front républicain, je serai un député exigeant pour faire vivre la gauche républicaine, écologiste, sociale. »
La situation dans sa circonscription était inédite en France : M. Guedj, en désaccord avec la ligne de La France insoumise, avait refusé l’étiquette du Nouveau Front populaire, tout en étant soutenu par le Parti socialiste et plusieurs figures à gauche. Mme Kribi-Romdhane, par ailleurs son ancienne suppléante, avait, elle, revendiqué l’étiquette du NFP. Arrivée en troisième position le 30 juin, elle s’était retiré dans l’entre-deux-tours.
Olivier Véran battu dans l’Isère
L’ex-ministre de la santé Olivier Véran, candidat à sa réélection dans la 1e circonscription de l’Isère, a été battu, comme il l’a annoncé sur X, face au candidat du Nouveau Front populaire, l’« insoumis » Hugo Prevost. « Ma défaite se confond et s’efface derrière la victoire d’un pays qui a une fois encore dit non à l’extrême droite. Nous sommes passés près. Prenons soin de ce qui nous unit. De l’autre côté de l’été viendra je l’espère le temps de la réconciliation », écrit l’ancien ministre.
Olivier Marleix, patron des députés LR, réélu dans l’Eure-et-Loir
Le patron des députés Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale avant la dissolution a été réélu dimanche dans la 2e circonscription d’Eure-et-Loir avec plus de 57 % face au candidat du RN, Olivier Dubois.
Au premier tour, M. Marleix avait terminé en deuxième position avec 25,92 %, loin derrière Olivier Dubois, dans cette circonscription de Dreux où l’extrême droite avait connu ses premiers succès il y a quarante ans. Arrivée troisième le 9 juin, la candidate socialiste Nadia Faveris s’était désistée dans l’entre-deux-tours au nom du barrage républicain.
A Paris, un proche de Rachida Dati maintient la 7ᵉ circonscription dans le giron de Renaissance
Jean Laussucq, l’adjoint de Rachida Dati à la mairie du 7e arrondissement investi par Renaissance, a été élu dimanche député de la 2e circonscription de Paris où il succède à Gilles Le Gendre, macroniste historique qui n’avait pas été réinvesti par le camp présidentiel.
Selon les résultats définitifs communiqués par la mairie de Paris, M. Laussucq recueille 56,5 % des voix, contre 43,5 % pour la candidate du Parti socialiste Marine Rosset. M. Le Gendre, ancien président du groupe LRM (devenu Renaissance), avait maintenu sa candidature malgré l’absence de soutien de son parti, et fini en troisième position au premier tour.
Annonçant son désistement et son vote pour Mme Rosset, lors de l’entre-deux-tours, il avait déploré la décision « consistant à préférer à un soutien de la première heure d’Emmanuel Macron des ralliés de circonstance ». « Le candidat de Mme Dati doit assumer le discrédit de la figure politique dont il est la créature et dont la nomination récente au gouvernement a représenté une trahison des idéaux d’éthique politique et des promesses de renouvellement des pratiques politiques portés par Emmanuel Macron en 2017 », avait écrit M. Le Gendre.
Nicolas Dupont-Aignan perd son siège dans l’Essonne
Le député sortant Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France), élu dans l’Essonne depuis vingt-sept ans, a perdu son siège après l’élection de Bérenger Cernon (UG), selon les résultats publiés par le ministère de l’intérieur.
Bérenger Cernon, cheminot et syndicaliste CGT, remporte 40,52 % des voix, tandis que les voix de la droite ont été divisées entre Nicolas Dupont-Aignan (37,48 %) et François Durovray, président (Les Républicains) du département (22 %).
Le député « insoumis » Louis Boyard annonce avoir été réélu dans le Val-de-Marne
Dans un message posté sur X, le député de LFI Louis Boyard a annoncé avoir remporté le second tour des élections législatives dans la 3e circonscription du Val-de-Marne, à l’issue d’une triangulaire.
Le candidat d’Ensemble Loïc Signor avait décidé de se maintenir au second tour, alors qu’il est arrivé en troisième position au premier tour, derrière le député « insoumis » sortant et Arnaud Barbotin (divers droite, se revendiquant de l’« union nationale » entre le Rassemblement national et Eric Ciotti, le président contesté du parti Les Républicains).
Philippe Poutou (NPA-NFP) perd au second tour face au député sortant Christophe Barthès (RN)
Le député sortant Christophe Barthès (RN) avait raté de peu sa réélection avec 49,3 % des suffrages. Il valide finalement son élection au Palais-Bourbon face à Philippe Poutou (NPA-NFP) au second tour avec 61,4 % des suffrages, obtenant 4 000 voix supplémentaires entre les deux tours. Le candidat de la gauche obtient, lui, presque 11 000 suffrages de plus malgré une participation en légère baisse, sans toutefois arriver à combler son écart.
Manifestation de soulagement et de joie à Marseille
Quelques milliers de Marseillais se sont rassemblés sur le Vieux-Port à l’annonce des résultats nationaux et sont partis en cortège vers 22 heures en remontant la Canebière dans une ambiance pour l’instant très festive. La « manifestation de résistance au RN » à laquelle plusieurs associations et des collectifs opposés à l’extrême droite avaient appelé, s’est transformée en rassemblement joyeux. Dans la foule, très jeune, les militants d’Alternatiba ou d’Extinction Rebellion côtoient ceux du syndicat Solidaires ou des Jeunesses communistes. Quelques drapeaux palestiniens flottent aussi alors que les manifestants scandent « Marseille antifa ! » et « Tout le monde déteste Bardella ».
« On est sur un gros soulagement », souffle Jojo, le pseudo qu’accepte de donner un solide barbu de 32 ans, chemise ouverte et sourire aux lèvres, qui navigue de groupe en groupe. « Il y avait une vraie peur d’un gouvernement d’extrême droite. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de joie. Faut en profiter », assure-t-il, alors qu’autour de lui on se congratule. Pierre, 18 ans, tient une pancarte faite maison où il est écrit « Les fachos sont fâchés », et sourit. « Je suis content parce que je ne m’attendais pas à ce qu’on gagne » explique-t-il. « C’est ma première manifestation. Qu’on gagne ou qu’on perde, j’avais prévu de venir pour marquer le coup. Mais, là, c’est vraiment une très bonne surprise », lâche-t-il, en se mettant en route avec le cortège.
Léo, architecte de 34 ans, souffle lui aussi : « Je vois des sourires qui reviennent alors que ça fait deux semaines que même les plus vaillants tirent un peu la gueule. J’aurais trouvé ça très triste de voir l’extrême droite gagner ! » « C’est une étape. Une petite victoire, mais ça nous fait nous rendre compte qu’il y a un réel combat à mener. Il faut que la gauche réussisse à expliquer aux gens qui pensent qu’en votant toujours plus à droite ils se trompent de cheval. » Perchée sur un plot pour estimer la foule, l’ex-chroniqueuse radio et militante associative Kaouther Ben Mohamed lance « On n’a pas gagné, on les a battus ! » à un homme qui l’interpelle.
Tensions dans les rues de Rennes et de Nantes
Des tensions ont éclaté entre forces de l’ordre et manifestants, dimanche soir, à Rennes et à Nantes où plusieurs milliers de personnes ont déambulé après s’être réjouies des résultats des élections législatives, selon des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) sur place. A Rennes, un millier de personnes, 750 selon la préfecture, se sont réunies en début de soirée place de la République. Ce rassemblement avait été interdit par la préfecture et les forces de l’ordre étaient présentes en nombre, selon un journaliste de l’AFP.
Les manifestants sont ensuite partis en cortège pour une « déambulation festive » en direction du centre historique, mais les forces de l’ordre les empêchent de s’y rendre. Alors qu’ils étaient bloqués près de la gare, des manifestants ont jeté des projectiles contre les forces de l’ordre qui ont répliqué par des gaz lacrymogènes, selon l’AFP, qui a constaté que la vitrine d’un supermarché avait été endommagée. Trente et une personnes ont été interpellées « après des dégradations », a précisé la préfecture.
A Nantes également, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées pour suivre les résultats dans le centre-ville, dans une ambiance festive, a constaté une journaliste de l’AFP. Un cortège a par la suite défilé dans les rues et a été plusieurs fois repoussé par les forces de l’ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène. Des feux d’artifice ont été tirés par des manifestants, qui ont également jeté des bouteilles en direction de la police.
Vers 22 h 15, les forces de l’ordre ont à nouveau tiré des lacrymogènes pour disperser les manifestants. Un policier a été blessé et évacué conscient par les pompiers après l’explosion d’un cocktail Molotov près de lui, selon l’AFP.
Yaël Braun-Pivet, présidente sortante de l’Assemblée, annonce être réélue dans les Yvelines
« Je remercie les électeurs de la #circo7805 pour leur confiance renouvelée ! Comptez sur moi pour mettre toute mon énergie au service du rassemblement et de l’action au service de tous, à l’Assemblée et sur notre territoire », a déclaré Yaël Braun-Pivet, députée Renaissance et présidente sortante de l’Assemblée, sur X. Elle était opposée à un candidat NFP, Yassine Benyettou, et à un candidat LR-RN, Jacques Myard.
Des sympathisantes du Nouveau Front populaire à Paris : « On espère que la gauche va rester unie »
A Paris, place de la Bataille-de-Stalingrad, Jean-Luc Mélenchon vient de terminer son discours sur la scène montée par La France Insoumise, et cinq jeunes femmes dans la foule calme et joyeuse s’enlacent, se lancent dans une ronde vive. Elles crient « Vive la France » et chantent la Marseillaise.
Elles ont entre 19 et 21 ans, sont originaires de plusieurs endroits de France (Alsace, Provence, Picardie), sont étudiantes en sciences politiques au Havre et se retrouvent à Paris pour la soirée. « Extrêmement heureuses », disent-elles de concert, à la hauteur de la « peur » ressentie ces trois dernières semaines de « voir notre pays tomber entre les mains de l’extrême droite ».
L’une d’entre elles, Lou, qui accepte de donner son prénom, se prend à rêver d’une « ère nouvelle » sous l’égide du Nouveau Front populaire au pouvoir. « On espère que la gauche va rester unie », poursuit-elle, aussitôt reprise par l’une de ses camarades : « On n’y croit pas trop. » Une autre, qui souhaite rester anonyme : « J’ai peur qu’ils s’entredéchirent sur le choix du premier ministre. »
Dans le petit groupe, la joie est immense, radieuse et pourtant tempérée. La conscience de la division du pays est présente, et les têtes sont déjà tournées vers 2027, la prochaine grande échéance électorale. « Ce n’est pas gagné, insiste Lou. Les trois années qui viennent sont décisives, on attend beaucoup du Nouveau Front populaire. »
La ministre Sarah El Haïry battue par le candidat du NFP en Loire-Atlantique
Fabrice Roussel, maire socialiste de La Chapelle-sur-Erdre, a été élu dimanche, sous l’étiquette du Nouveau Front populaire (NFP), dans la 5e circonscription de Loire-Atlantique, face à l’actuelle ministre chargée de l’enfance, Sarah El Haïry.
Agé de 51 ans, il est édile de cette commune située au nord de Nantes depuis 2008, et est l’actuel premier vice-président de Nantes Métropole. Il était avant cela professeur d’économie et gestion à Ancenis. Il bat la ministre chargée de l’enfance et vice-présidente du MoDem, tenante du siège depuis 2017.
Vincent Jeanbrun, maire LR de l’Haÿ-les-Roses bat Rachel Keke dans le Val-de-Marne
« Je veux remercier les 20 632 habitants de notre circonscription qui m’ont fait confiance ce soir. C’est une magnifique victoire collective ! », a déclaré l’édile de l’Haÿ-les-Roses, dimanche soir, sur X. Ce dernier était candidat dans la 7e circonscription du Val-de-Marne, face à la figure « insoumise » Rachel Keke, élue en 2022.
Cette dernière a annoncé sa défaite, sur le même réseau social, déclarant : « Je veux remercier les 20 088 personnes qui m’ont fait confiance. Ce soir, malgré la défaite, le Nouveau Front populaire est victorieux. Courage à mes camarades qui se battront pour les intérêts du peuple à l’Assemblée nationale. La lutte continue. »
Estimation mise à jour de la répartition des voix entre les partis : à gauche, entre 73 et 80 sièges pour LFI, entre 60 et 64 sièges pour le PS, entre 33 et 36 sièges pour les écologistes
D’après les nouvelles estimations de l’institut Ipsos avec le groupe Talan pour France Télévisions, Radio France, France 24/RFI et LCP-Assemblée nationale, au sein du bloc de gauche, La France insoumise décrocherait entre 73 et 80 sièges, le Parti socialiste entre 60 et 64 sièges, les Ecologistes entre 33 et 36 sièges, les communistes entre 11 et 12 sièges.
Du côté du camp présidentiel, Renaissance obtiendrait de 95 à 98 sièges, le MoDem de 32 à 34, et Horizons de 25 à 26.
Pour le Rassemblement national et ses alliés, le RN décrocherait entre 124 et 128 sièges, et la fraction du parti Les Républicains allié au parti lepéniste entre 14 et 17 sièges.
Les Républicains, quant à eux, décrocheraient entre 63 et 67 sièges.
Les candidats divers gauche (hors Nouveau Front populaire) obtiendraient quant à eux autour de 14 sièges ; les candidats classés « autres » (comme les régionalistes) de 9 à 10 sièges ; et les candidats Union des démocrates et indépendants (UDI) ou divers centre autour de 7 sièges.
Le ministre Stanislas Guerini battu par la candidate du NFP
Dans la 3e circonscription de Paris, le ténor du camp présidentiel et ministre de la transformation et de la fonction publiques, Stanislas Guerini, a été battu par la candidate écologiste du Nouveau Front populaire, Léa Balage El Mariky, qu’il avait devancé de peu en 2022.
Après dépouillement de 47 des 49 bureaux de vote, la candidate obtient 53,36 % des voix, contre 46,64 % pour le ministre du gouvernement Attal, selon les résultats communiqués par la mairie.
Sacha Houlié (Ensemble) réélu avec 41,9 % des suffrages
Sacha Houlié, président de la commission des lois à l’Assemblée, a réussi à se faire réélire dans une triangulaire. Ce proche d’Emmanuel Macron obtient 41,9 % des suffrages, loin devant les candidates de LFI, Valérie Soumaille (32,7 %), et du RN, Estelle Chevallier (25,4 %). Avec une participation stable, Sacha Houlié a, semble-t-il, profité du report des voix d’Aurélien Bourdier, candidat du PS dissident.
A Nice
Le Gard, département 100 % Rassemblement national
Devant le quartier général du RN gardois, à Nîmes, les militants ne sont pas autorisés à parler à la presse et les forces de sécurité contrôlent le secteur. Ici, les sentiments sont mitigés, entre les résultats moins bons qu’espérés au niveau national et le score historique du Rassemblement national dans le Gard.
Pas de grande manifestation de joie, mais une véritable satisfaction pour les militants qui ne cachent pas leurs sourires. Pour la première fois, le Rassemblement national a gagné les six circonscriptions du département. Yoann Gillet, député sortant de la 1e circonscription, gagne nettement (54,22 %) face à son adversaire Charles Menard, Nouveau Front populaire (La France insoumise).
Dans un département où la participation est supérieure à la moyenne nationale (68,15 %), les candidats du Nouveau Front populaire n’ont pas pu rattraper leur retard. Le dernier bastion LFI des Cévennes gardoises est tombé aux mains d’Alexandre Allegret-Pilot, candidat ciottiste parachuté aux lendemains des européennes et inconnu sur le territoire.
La 6e circonscription, qui comprend une partie de Nîmes, la préfecture, et la ville d’Uzès, est remportée par l’avocate Sylvie Josserand, une novice en politique, élue eurodéputée le 9 juin. Nicolas Cadène, candidat du Nouveau Front populaire, échoue encore de peu (1 447 voix) et dénonce le « ni-ni » mis en avant depuis une semaine par de la majorité municipale nîmoise et l’équipe Les Républicains du maire, Jean-Paul Fournier.
Tensions dans le centre de Lyon
A Romorantin, avec l’arrivée du RN en troisième position, « on a quand même moins envie de vomir »
La double annonce – une réélection de Roger Chudeau, le député RN de la 2e circonscription et le mauvais résultat national de l’extrême droite – a bon an mal an été bien perçue par l’équipe municipale de Romorantin, rassemblée dans la grande salle de l’hôtel de ville après les dépouillements.
« Ah, on a quand même moins envie de vomir », commente même une conseillère. Le maire, Jeanny Lorgeoux, en place depuis trente-neuf ans, s’est rappelé une phrase de Laurent Fabius, prononcée lorsqu’il était premier ministre, en 1985 : « Le FN pose de bonnes questions, mais apporte de mauvaises réponses ». Demain, la capitale de la Sologne devrait donc accueillir sereinement le passage de la flamme olympique, puis le passage du Tour de France le jour d’après.
François Hollande dit qu’il n’est « pas candidat » pour prendre la tête et former un gouvernement
L’ancien président de la République, élu député de la Corrèze dimanche, a déclaré qu’il n’était « pas candidat » pour former un gouvernement, mais pense « être utile » en matière de « politique étrangère ».
« Pour être dans un gouvernement, faut-il encore être candidat à le diriger ? Je ne le suis pas », a-t-il déclaré sur BFM-TV. « Comment être utile ? En ayant eu les fonctions que j’ai occupées, en ayant sur la politique étrangère de mon pays un certain nombre d’exigences, je pourrais être utile à ce que les intérêts de la France soient préservés », a-t-il complété sur France 2.
« J’ai accepté (…) d’être candidat aux élections pour servir mon pays, pour éviter que l’extrême droite arrive (…). Je ne suis pas venu à l’Assemblée nationale pour un poste quelconque et mon destin, il est accompli. Donc j’ai une responsabilité plus éminente que de chercher à occuper un poste dans un gouvernement », a-t-il également déclaré sur LCI.
François Hollande sera le deuxième ancien chef de l’Etat à siéger à l’Assemblée nationale, après Valéry Giscard d’Estaing en 1984.
L’« insoumis » Raphaël Arnault élu dans le Vaucluse
Il a concentré les critiques venues du camp présidentiel et du Rassemblement national, qui en avaient fait une illustration d’un parti La France insoumise jugé extrémiste. Raphaël Arnault, le candidat « insoumis » dans la 1e circonscription du Vaucluse, a été élu avec 54,98 % des suffrages, devant la candidate RN Catherine Jaouen (45,02 %).
Militant de la Jeune garde antifasciste, mouvement assumant une stratégie musclée et contestée contre l’extrême droite, Raphaël Arnault, qui vient de la région de Lyon, est « fiché S » dans le registre policier recensant les individus potentiellement dangereux pour la sécurité nationale.
Danielle Simonnet, députée LFI sortante dissidente, annonce sa réélection
La députée « insoumise » sortante de la 15e circonscription de Paris, Danielle Simonnet, qui faisait face à la candidate officiellement investie par son parti, la syndicaliste de la CGT Céline Verzeletti, a annoncé dimanche soir sa victoire, à l’Agence France-Presse.
L’élue parisienne, qui totalisait 75 % des bulletins selon des résultats partiels, n’avait pas été réinvestie par le mouvement « insoumis », comme quatre autres députés sortants, en raison de son positionnement critique vis-à-vis de la direction, mais se revendiquait tout de même du Nouveau Front populaire, ralliant les soutiens des autres partis.
A Rennes, 500 personnes venues « partager leur gueule de bois » savourent finalement « leur soulagement »
Arrivées à 19 h 30 avec la mine des mauvais jours sur la place de la République à Rennes (Ille-et-Vilaine), Morgane, Léna et Camille découvrent les résultats à 20 heures, circonspectes. Elles demandent vérification autour d’elles. La gauche est-elle vraiment devant le Rassemblement national ? Oui. Elles s’enlacent, les yeux rougis. « Nous étions venues ici pour trouver du soutien et montrer notre opposition à l’extrême droite. Nous voilà désormais prêtes à partager notre soulagement ! », s’étonnent ces trois internes en médecine.
Au micro, la responsable du syndicat Solidaires qui a appelé avec d’autres organisations à la manifestation de ce soir, maintenue malgré l’interdiction préfectorale, clame : « L’extrême droite a perdu grâce à la réaction des militants antifascistes. Nous ne voulons pas des idées nauséabondes de l’extrême droite, ni à Rennes, ni ailleurs. Restons mobilisés ! »
Quelque 500 personnes applaudissent et s’empressent de reprendre un chant de Bérurier noir : « La jeunesse emmerde le Front national ! » Dans la foule, Thierry Jéron, chercheur et Rozenn Jégou, infirmière, 61 ans, venus « partager une gueule de bois collective » savourent finalement les résultats : « Nous avions très peur. Notre petit-fils de 9 ans est né d’un père marocain. Il y a quelques jours, il a demandé ce qu’était le racisme… » Dans un élan de soulagement et festif, les manifestants dansent et chantent en chœur dans les rues de la ville, à la nuit tombée.
Eric Ciotti annonce sa réélection dans les Alpes-Maritimes
Le président contesté du parti Les Républicains, désavoué par la plupart des cadres du parti pour s’être allié au RN, a annoncé sur X sa réélection dans la 1e circonscription des Alpes-Maritimes.
Clémentine Autain appelle les députés de gauche à se réunir lundi pour se prononcer et pouvoir proposer un premier ministre
La députée LFI sortante de Seine-Saint-Denis Clémentine Autain a appelé dimanche les députés élus de la coalition du Nouveau Front populaire à se réunir dès lundi « en assemblée plénière » pour proposer, à Emmanuel Macron, à l’issue d’un vote, un premier ministre qui ne sera « ni François Hollande, ni Jean-Luc Mélenchon ».
Appelant le chef de l’Etat à ne pas « brutaliser le Parlement », Mme Autain a souhaité que « le Front populaire, dans sa diversité, soit en capacité de dire quel est le point d’équilibre qui permet de gouverner », point d’équilibre qui ne peut être « ni Hollande, ni Mélenchon », selon elle.
Eric Ciotti (LR-RN) dénonce une « alliance de la honte » qui donne « le pouvoir à l’extrême gauche »
Eric Ciotti, le président du parti Les Républicains (LR), contesté par la plupart des cadres du parti pour avoir passé une alliance avec le Rassemblement national (RN), a critiqué dimanche les désistements de la gauche et du camp présidentiel entre les deux tours pour faire barrage au RN.
Devant ses partisans, à Nice, il a dénoncé une « alliance de la honte qui a additionné les macronistes, les écologistes, les “insoumis”, les socialistes, les communistes, les amis de M. [Xavier] Bertrand [le président LR de la région Hauts-de-France] », stigmatisant une « tambouille politicienne » du président Emmanuel Macron qui « amène le pouvoir à l’extrême gauche sur un plateau d’argent ».
La désillusion d’électeurs du RN au bar d’un village de l’Isère
A l’excitation des dernières heures de la journée et du dépouillement du bureau de vote de leur village, Romagnieu (10e circonscription de l’Isère) auquel ils sont venus assister, donnant 67,13 % des voix au Rassemblement national (RN) (sur 1412 inscrits), succède soudain l’aigreur. La colère aussi, en découvrant les résultats nationaux à la télévision, accoudés au zinc du bar du village appelé « La capitale » – parce que les jeunes d’ici disaient se rendre à la capitale en venant au centre du bourg.
Le fossé est immense entre les résultats locaux et nationaux, même si l’on a ici bon espoir que le candidat du RN Thierry Perez l’emporte, ce qui ajouterait un deuxième député RN en Isère, avec Alexis Jolly, le député sortant de la 6e, réélu (les résultats définitifs sont encore en attente). « Ouais c’est la merde ! », lâche, dépité, Morgan V. 23 ans, mécanicien bateau, qui a donné sa voix « à Bardella », dit-il, sans pouvoir citer le nom du candidat de sa circonscription. « Bonne chance pour gouverner le pays, ça va être compliqué ! » peste Christophe C.B, son beau-père, agriculteur et ouvrier.
Tous les deux attendaient beaucoup de cette élection. Ils sont même venus assister à la fin du dépouillement au petit bureau de vote de Romagnieu et partager un verre avec l’équipe municipale. Ils y croyaient. Christophe voulait s’assurer que les résultats du premier tour se confirment. Ici le parti d’extrême droite a fait un score plus important encore qu’au premier tour. Le candidat RN de la 10e circonscription de l’Isère [Thierry Perez], « on le connaît même pas ! Perez il s’appelle. On sait pas qui c’est. Ils nous auraient mis une chèvre avec un drapeau bleu blanc rouge, on aurait voté pour lui », dit Christophe. Avant, il votait à droite, Chirac, Sarkozy. Il a commencé à voter « Marine » en voulant surtout voter contre Macron.
Mélenchon prend la parole à la télévision et, dans un geste maladroit, Christophe fait tomber le verre de coca du comptoir. « Lui c’est pire que le RN, lâche Christophe. Déjà il nous capte pas, nous la France profonde ». Allusion au fait que Jean-Luc Mélenchon se soit, jusqu’à présent, davantage adresser à l’électorat des quartiers populaires où se trouvent ses réserves de voix, qu’à celui des campagnes. « Puis les socialistes, les communistes et LFI, j’attends de voir s’ils arrivent à nous faire quelque chose. Ça va être encore le bordel », grince-t-il.
Une jeune fille passe. Ouvrière en usine. Elle vient commander son demie, sans un regard pour l’écran. Elle n’a pas voté et se fiche complètement de la politique. Pareil pour la tablée dehors. « De toute façon ça change rien à notre vie » lâche Kevin R. artisan plaquiste, qui a arrêté de voter en 2022, en voyant qu’ « ils respectaient pas les résultats ». Jordan Bardella prend, à son tour, la parole à la télévision. « Chut y’a notre meilleur pote qui parle », lance Morgan. Son frère Lucas l’appelle pour commenter les résultats. « Je suis dégoûté. Les gens ils ont encore fait pareil que la dernière fois, avec les médias qui leur ont fait peur, par dépit, ils avaient Macron. Bah là c’est pareil. Ma foi on verra bien », dit Morgan.
« Jvais vous dire, j’ai deux boulots, je bosse comme un dingue, on se fait ponctionner de tous les côtés, nous la classe moyenne, et ça va juste continuer », lance Christophe. « Ça va continuer à être la galère », complète Morgan. « Vous là, vous allez vous prendre 90 % de taxe, ça va vous faire mal au cul », lance-t-il au barman Emmanuel F. qui ne vote plus et semble désabusé. Au loin derrière l’église résonne la musique du Lac du Connemara. Devant la salle des fêtes, une bande de jeunes gens du coin fêtent une « gender reveal » (fête de la révélation du sexe d’un enfant, lors d’une grossesse). Ils nous regardent avec des yeux ronds et incrédules lorsqu’on leur demande où se trouve le bureau de vote.
La gauche fête sa victoire à Paris
Le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, réélu, avec 61,3 % des suffrages
Malgré une abstention en légère hausse – 1 point de plus par rapport au premier tour –, Gérald Darmanin (Ensemble) a réussi à se faire réélire dans sa circonscription du Nord. Il obtient 11 000 voix supplémentaires entre les deux tours, notamment grâce au report de voix des électeurs de gauche : la candidate LFI, Leslie Mortreux, s’était désistée pour le second tour. Le candidat RN, Bastien Verbrugghe, proche de Jean-Philippe Tanguy, n’a pas réussi à combler son retard et n’obtient que 38,6 % des suffrages.
Bartolomé Lenoir (LR-RN) élu dans la Creuse, après une triangulaire où la candidate LR a refusé de se retirer
Le candidat ciottiste Bartolomé Lenoir a été élu dans la première circonscription de la Creuse, après une triangulaire qui lui a été favorable. Malgré de nombreux appels à se désister, la candidate divers droite Valérie Simonet (3e lors du premier tour) avait décidé de se maintenir dans cette circonscription, estimant disposer des réserves de voix du candidat Renaissance éliminé au premier tour pour battre le RN, arrivé largement en tête au premier tour.
Le pire « évité » pour la CFDT, « victoire incroyable » pour la CGT
« Nous avons évité le pire », a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Marylise Léon, après les résultats du deuxième tour des élections législatives, dimanche, qui ont placé en tête l’alliance de gauche, « une victoire incroyable » a estimé son homologue de la CGT, Sophie Binet.
« Merci, merci, merci ! Grâce à la mobilisation de toutes et tous, nous avons évité le pire », a commenté sur X la secrétaire générale de la CFDT, en référence aux premières estimations qui placent le RN en troisième position. « Le prochain gouvernement devra associer tous les acteurs de la société civile pour entendre enfin les vraies préoccupations des citoyens et changer la vie de toutes et tous ! », a-t-elle ajouté.
A l’instar de quatre autres syndicats (CGT, UNSA, FSU et Solidaires), la CFDT avait appelé à « battre l’extrême droite », sans donner de consignes de vote. Pour la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, les résultats de dimanche soir sont « une victoire incroyable ». « La République et la démocratie ont gagné face à l’extrême droite malgré le chaos créé par Macron. Il faut du changement dans nos vies : abrogation de la réforme des retraites, augmentation des salaires et des pensions. On [ne] lâche rien », a écrit la syndicaliste sur X. Dans une décision rare, la CGT avait appelé explicitement à voter pour le Nouveau Front populaire, face à l’extrême droite.
« Il n’y aura ni coalition ni compromission » de la part de LR, prévient Laurent Wauquiez
Laurent Wauquiez, qui nourrit des ambitions élyséennes et a été élu dimanche aux élections législatives en Haute-Loire avec 60 % des voix face au RN, a écarté la participation de LR à une « coalition », rejetant « des combinaisons pour échafauder des majorités contre nature ».
« Le “en même temps” est mort ce soir, et tous ceux qui voudront le prolonger dans le dos des électeurs seront discrédités demain », a déclaré le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui doit renoncer à ses fonctions pour siéger au Palais-Bourbon et qui entend désormais « consacrer toute son énergie » à « offrir un autre chemin à notre pays ».
Cyrielle Chatelain, la présidente du groupe EELV à l’Assemblée, est réélue
La présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale réussit à garder son siège à l’Assemblée nationale. Arrivée en tête au soir du premier tour, elle gagne plus de 8 500 voix au soir du second tour, profitant probablement du report de voix des électeurs centristes, leur candidate s’étant désistée. A l’inverse, son adversaire RN, Edouard Robert, n’obtient que 2 500 voix supplémentaires entre les deux tours, qui ne lui ont pas permis de combler son retard.
Pierre Dharréville, dernier député communiste de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, battu par le RN
Après presque quarante ans sans discontinuer à sa tête, le Parti communiste du député sortant Pierre Dharréville a perdu dimanche la 13e circonscription des Bouches-du-Rhône au profit d’un candidat du Rassemblement national (RN) Emmanuel Fouquart, déjà candidat en 2017 et 2022.
Agé de 57 ans, cet ancien gendarme et élu d’opposition au conseil régional et à la mairie de Martigues, principale ville du territoire, a obtenu 52,87 % des voix, contre 47,13 % pour M. Dharréville. Dans ce territoire ouvrier, historiquement détenu par le Parti communiste, le candidat du RN avait essuyé un échec en 2017 et 2022.
Le nouveau député, accusé d’être un candidat « invisible » et de ne pas avoir mené de campagne localement par le maire communiste de Martigues, Gaby Charroux, avait reconnu avant les résultats une « campagne nationale » avec pour objectif de mener Jordan Bardella à Matignon.
Stéphane Séjourné, ministre des affaires étrangères, annonce son élection dans les Hauts-de-Seine
Stéphane Séjourné, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, a été élu dimanche dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine, a-t-il annoncé sur X. « Elu ! Merci », écrit le ministre sur le réseau social en précisant avoir récolté 72,63 % des voix pour sa première élection au Parlement. Il faisait face à l’écologiste Pauline Rapilly-Ferniot, candidate sous la bannière du Nouveau Front populaire.
Benoît Payan, « soulagé de voir que le RN n’a pas réussi son pari », appelle à une nouvelle Constitution
Sans connaître encore les résultats dans sa ville où les bureaux ont fermé à 20 heures, le maire de Marseille, Benoît Payan, (divers gauche) s’est dit soulagé « de voir que le Rassemblement national qui menaçait la République et ses institutions, n’a pas réussi son pari. Et que les Françaises et les Français sont allés massivement lui dire non ». « Mais ce soir, rien n’est clair, a poursuivi devant la presse, l’élu marseillais. J’observe non pas une victoire, mais une avance de la gauche sur les autres forces politiques du pays. Si nous sommes premiers, nous n’aurons pas la majorité absolue pour gouverner comme nous l’entendons. »
« C’est une chambre extrêmement difficile à gouverner qui semble voir le jour et cette configuration bloque le pays », estime l’ancien socialiste, qui appelle son camp « à l’humilité », mais refuse l’idée d’un gouvernement « d’union nationale ». « Le programme du Nouveau Front populaire doit servir de base à un prochain gouvernement, hors de toute autre base », prévient-il.
Dès vendredi 5 juillet, dans une tribune au journal Libération, Benoît Payan a appelé le président de la République à lancer un référendum en vue d’une nouvelle Constitution. Une proposition qu’il formule à nouveau au soir des résultats. « Ce que nous voyons, c’est que la Ve République est à bout de souffle, et qu’elle nous envoie une chambre qui n’est pas gouvernable. Il va falloir travailler ensemble à transformer nos institutions, revoir le rôle du président de la République et l’immensité de ses pouvoirs qui ne doivent plus être ce qu’ils sont », estime-t-il.
Alexis Corbière annonce sa réélection
En froid avec la direction de La France insoumise, qui ne l’avait pas investi aux législatives après les critiques qu’il avait émises contre le parti, Alexis Corbière a annoncé sur X sa réélection, sur la foi de résultats partiels, dans la 7e circonscription de Montreuil et de Bagnolet, en région parisienne.
« Tous les bureaux de vote ne sont pas encore dépouillés à l’heure actuelle à Montreuil et Bagnolet, mais à l’évidence je suis nettement réélu député de la 7e circonscription ! », a écrit M. Corbière, qui s’était vu barrer la route par la direction de La France insoumise, mais se revendiquait comme le véritable candidat du Nouveau Front populaire. Il était opposé au second tour à la médecin urgentiste Sabrina Ali Benali, investie par le mouvement « insoumis ».
Dans l’Allier, le RN remporte une triangulaire marquée par le maintien de LR
Le député sortant Jorys Bovet (RN) est sorti gagnant de la triangulaire qui l’opposait à Romain Lefebvre (LR) et Louise Héritier (LFI-NFP) dans la 2e circonscription de l’Allier. L’entre-deux tours a été marqué le choix de Romain Lefebvre, arrivé troisième au premier tour avec près de 20 % des voix, de se maintenir malgré les appels au retrait du NFP. Le RN a également pu profiter des reports de voix des électeurs de Nicolas Rousseaux, candidat RN dissident. De son côté, l’insoumise Louise Héritier n’a pas réussi à rassembler au-delà de ses électeurs du premier tour.
Marine Le Pen : « Notre victoire n’est que différée »
Marine Le Pen a jugé dimanche, à l’issue du second tour des élections législatives qui a placé son parti en troisième position, que la victoire du Rassemblement national « n’est que différée », soulignant que le RN était « le premier » parti en France. « La marée monte. Elle n’est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter et, par conséquent, notre victoire n’est que différée », a-t-elle déclaré sur TF1, ajoutant : « J’ai trop d’expérience pour être déçue par un résultat où nous doublons notre nombre de députés. »
François Ruffin : « Les électeurs nous laissent une dernière chance »
Réélu dans la Somme, François Ruffin (Nouveau Front populaire) a déclaré à l’issue du second tour qu’« à l’instant où les ténèbres paraissaient gagner, la lumière s’est rallumée », en référence à la victoire relative de la coalition de gauche face au Rassemblement national.
« Maintenant, je dis : attention aux illusions », a-t-il prévenu, jugeant le bassin minier globalement « ravagé » par le vote pour l’extrême droite. « Perdre les ouvriers, pour nous c’est très grave. Ce n’est pas seulement perdre des électeurs, pour la gauche c’est perdre son âme », a-t-il dit. Alors que « l’extrême droite s’installe dans les terres populaires », « les électeurs nous laissent une dernière chance pour la France », a-t-il jugé.
« A nous de transformer la colère en espérance, nous devons apaiser et non brutaliser », a-t-il poursuivi. Et d’ajouter : « Nous devons gouverner avec respect, avec tendresse. »
Gabriel Attal annonce qu’il remettra sa démission lundi matin, mais qu’il « assumera [ses] fonctions aussi longtemps que le devoir l’exigera »
« Cette dissolution, je ne l’ai pas choisie, et j’ai refusé de la subir », a déclaré le premier ministre, Gabriel Attal, depuis le perron de Matignon, vers 21 h 15. « Ce soir, aucune majorité absolue ne peut être conduite par les extrêmes », a-t-il déclaré, se félicitant que son camp ait « tenu », en obtenant « trois fois plus de députés que ce que donnaient certaines estimations au début de cette élection », et en se classant en deuxième position derrière le bloc de gauche et devant le Rassemblement national.
« Etre premier ministre est l’honneur de ma vie », a-t-il poursuivi à l’adresse des Françaises et des Français, avant de constater que le camp centriste n’a pas obtenu la majorité et de déclarer : « Ainsi, fidèle à la tradition républicaine et conformément à mes principes, je remettrai demain matin ma démission au président de la République. »
« Je sais qu’à la lumière des résultats de ce soir, bon nombre de Français ressentent une forme d’incertitude sur l’avenir, puisque aucune majorité absolue ne se dégage. Notre pays connaît une situation politique sans précédent et se prépare à accueillir le monde dans quelques semaines. Aussi, j’assumerai bien évidemment mes fonctions aussi longtemps que le devoir l’exigera », a toutefois ajouté Gabriel Attal, alors que l’Elysée a fait savoir peu avant qu’Emmanuel Macron attendrait la « structuration » de la nouvelle Assemblée pour « prendre les décisions nécessaires ».
« Ce soir une nouvelle ère commence », a-t-il encore dit, soulignant que le destin de la France se jouera « plus que jamais au Parlement ».
La socialiste Valérie Rabault, vice-présidente de l’Assemblée, battue par la candidate LR, soutenue par le RN
Députée sortante et figure du Parti socialiste, investie par le Nouveau Front populaire lors de ces législatives, Valérie Rabault a été battue au second tour par la maire Les Républicains de Montauban, Brigitte Barèges, élue avec le soutien tacite du Rassemblement national (RN).
Dans la 1re circonscription du Tarn-et-Garonne, le RN ne présentait pas de candidat face à Mme Barèges, déjà députée de 2002 à 2012, partisane de l’union des droites. Cette dernière, âgée de 71 ans, totalise 51,25 % des suffrages contre 48,75 % à Mme Rabault.
Marie-Caroline Le Pen battue de peu dans la Sarthe par la députée LFI sortante
La sœur de Marine Le Pen a été devancée de peu (49,77 %) par la candidate du Nouveau Front populaire dans l’ancienne circonscription de François Fillon, la 4e de la Sarthe, où la députée sortante Elise Leboucher (LFI) a été réélue avec 50,23 % des voix.
L’aînée des trois filles de Jean-Marie Le Pen était pourtant arrivée nettement en tête à l’issue du premier tour (39,26 %), mais Mme Leboucher (25,94 % au premier tour) a bénéficié du désistement de la candidate du camp présidentiel, Sylvie Casenave-Péré, arrivée lors du premier tour en troisième position avec seulement 35 voix de moins qu’elle.
Pour Stéphane Séjourné, il est « évident » que « Jean-Luc Mélenchon et ses alliés » ne peuvent « pas gouverner la France »
« Contrairement à ce que certains prédisaient, le bloc central, républicain, modéré, est encore là, debout », a déclaré le chef de file du parti présidentiel Renaissance, Stéphane Séjourné, alors que le camp présidentiel est arrivé en deuxième position, derrière le bloc de gauche, rassemblant 150 à 170 députés, selon les résultats à cette heure.
« Aucune force politique n’a la majorité à l’Assemblée nationale », a constaté l’actuel ministre des affaires étrangères, alors que le Nouveau Front populaire (NFP) se trouve en situation de majorité relative (172 à 192 sièges), comme l’était le camp présidentiel lors de la mandature qui s’est achevée.
Stéphane Séjourné a affirmé que le camp présidentiel présentera des « conditions préalables à toute discussion » en vue d’une majorité, excluant que « Jean-Luc Mélenchon et un certain nombre de ses alliés » puissent gouverner la France, depuis le QG de son parti. Renaissance sera, selon lui, « intransigeant sur la défense des principes républicains, et notamment de la laïcité, ainsi que la lutte contre le racisme et l’antisémitisme », ainsi que sur « la poursuite résolue de la construction européenne et du maintien du soutien de l’Ukraine face à la Russie ».
La ministre Agnès Pannier-Runacher élue face au RN dans le Pas-de-Calais
La ministre déléguée à l’agriculture, Agnès Pannier-Runacher, a été élue dimanche dans la 2e circonscription du Pas-de-Calais face à son concurrent du Rassemblement national (RN), après le désistement d’un candidat du Nouveau Front populaire (NFP).
Mme Pannier-Runacher a recueilli 55,84 % des voix contre 44,16 % pour Alban Heusèle (RN), qui était arrivé en tête au premier tour dans cette circonscription auparavant détenue par la macroniste Jacqueline Maquet. Le candidat du NFP, l’écologiste Alexandre Cousin, s’était désisté après être arrivé en troisième position au premier tour.
Le RN continue de progresser dans le Pas-de-Calais où le parti d’extrême droite a conquis six circonscriptions dès le premier tour, et au moins trois autres ce dimanche, contre six députés RN en 2022.
A Nice, devant le QG d’Eric Ciotti, stupeur et mines déconfites
Plusieurs dizaines de sympathisants d’Eric Ciotti se sont rassemblés devant le fief du candidat, sur le port, à Nice. Le candidat LR-RN, calfeutré à l’intérieur, est donné gagnant. Mais à l’annonce des résultats nationaux, stupeur. Des mines déconfites, des visages en larmes. Même l’appel du pied de Jordan Bardella diffusé en direct sur un écran géant n’a pas réussi à consoler les militants. « Ce soir, tout commence, et rien ne peut arrêter un peuple qui s’est remis à espérer », promet le chef de file du RN. Pas assez pour regonfler les troupes. « Ca va faire comme d’habitude, on va prendre aux petits retraités pour donner aux étrangers », fustige une dame habillée tout en beige, assise sur une chaise en plastique.
« La prochaine fois qu’un journaliste se fera égorger, on ne viendra pas pleurer pour vous », s’écrie alors une autre, assise dans l’espace presse. Le département, promis à la vague bleu marine, a beaucoup moins voté pour ce second tour qu’ailleurs en France.
Sur la route, quelques voitures osent le klaxon. « Faites pas cette tête, on a gagné ! », lance un chauffeur. Son véhicule est hué. Un ange passe.
Edouard Philippe : les législatives, qui devaient provoquer une « clarification », ont conduit à une « grande indétermination »
Le patron du parti Horizons, membre du camp présidentiel, a dénoncé, dans une prise de parole, une « alliance électorale hétéroclite » à gauche qui arrive en tête au second tour des législatives. A mots couverts, il critique aussi la dissolution de l’Assemblée décidée par Emmanuel Macron qui devait, selon le président de la République, aboutir à une « clarification », mais n’a accouché que d’une « grande indétermination », selon le maire du Havre.
L’absence de majorité claire est à même de mettre en danger la « crédibilité » du pays, selon lui. Dans ce contexte, « les forces politiques centrales ont une responsabilité qu’elles ne peuvent écarter », a-t-il ajouté, en appelant à un « accord qui stabilisera la situation politique », mais qui « ne peut être construit ni avec le Rassemblement national ni avec La France insoumise ».
Un tel accord « ne sera pas durable », selon lui, mais « permettra au mieux de gérer le pays ». « Nous devons voir plus loin », selon M. Philippe, qui appelle à « rassembler les intelligences les plus nombreuses » . « Je les invite à me rejoindre » et à « participer à la construction d’un espoir », conclut l’ex-premier ministre d’Emmanuel Macron.
Pour François Bayrou, il est « inimaginable » que le Nouveau Front populaire obtienne une majorité pour gouverner
Le président du MoDem a estimé dimanche qu’il était « inimaginable que le Nouveau Front populaire ait quelque majorité que ce soit » pour gouverner à l’issue du second tour des législatives, où la gauche est pourtant arrivée en tête, devançant le camp présidentiel.
« Personne n’a gagné », a ajouté M. Bayrou, selon qui les électeurs ont d’abord voté au second tour pour empêcher le Rassemblement national d’avoir une majorité absolue, et alors que Nouveau Front populaire est en situation de majorité relative, pas absolue.
François Hollande se félicite de la victoire du NFP et acte la « défaite de la majorité »
L’ancien président de la République François Hollande, qui a remporté le second tour dans la 1re circonscription de Corrèze avec 43, 29 % des voix, retournera donc siéger à l’Assemblée nationale, où il a été élu de 1988 à 1993, puis de 1997 à 2012, avant d’être élu à la présidence de la République. Lors d’une déclaration, peu avant 21 heures, ce dernier s’est félicité de son élection et de l’échec du RN dans sa circonscription, malgré « une triangulaire qui n’aurait pas dû être », avec le maintien du député de droite sortant.
Il a ensuite salué la victoire du bloc du Nouveau Front populaire, y voyant là le résultat de « la gauche rassemblée », qui a pris ses responsabilités pour empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir, tout en soulignant la « défaite de la majorité ». Le résultat de l’alliance des partis de gauche est « une satisfaction mais aussi une responsabilité », selon lui, alors que le bloc se trouve certes en situation de majorité, mais en majorité relative.
L’écologiste et ancienne ministre Dominique Voynet élue députée dans le Doubs
L’ancienne ministre Dominique Voynet (Les Ecologistes-NFP) a été élue dimanche députée de la 2e circonscription du Doubs avec 59,95 % des suffrages contre le RN Eric Fusis (40,05 %), bénéficiant du désistement du représentant macroniste entre les deux tours.
« Je remercie les électrices et électeurs, d’où qu’ils soient, qui m’ont fait confiance. Mais ma joie est mêlée de gravité car un chantier énorme nous attend pour reconquérir le cœur de celles et ceux qui ont voté pour l’extrême droite. Je veux y contribuer de toutes mes forces », a déclaré l’écologiste à l’Agence France-Presse.
Emmanuel Macron attendra la « structuration » de la nouvelle Assemblée pour « prendre les décisions nécessaires », annonce l’Elysée
L’Elysée annonce dimanche qu’Emmanuel Macron ne fera pas appel dans l’immédiat à un nouveau premier ministre. Le chef de l’Etat qui prône la « prudence » face à des résultats qui peuvent encore évoluer dans la soirée veut attendre que l’Assemblée nationale se structure avant de nommer un nouveau chef du gouvernement, sans savoir, encore, si Gabriel Attal va lui proposer sa démission. Le chef de l’Etat compte « à ce stade » se rendre à Washington pour le sommet de l’OTAN et devrait partir ce mercredi.
Réactions de joie à Rennes
Jordan Bardella fustige « l’alliance du déshonneur » qui « prive les Français d’une politique de redressement »
Le chef de file du Rassemblement national (RN), dont le parti et ses alliés (la fraction du parti Les Républicains qui a suivi le président contesté du parti, Eric Ciotti, dans son alliance avec le RN), sont arrivés en troisième position à l’issue du second tour des élections législatives (132 à 152 sièges), a dénoncé les « alliances contre nature » entre le camp présidentiel et la gauche, qui, selon lui, ont conduit à la défaite de son parti.
« Malheureusement, l’alliance du déshonneur et les arrangements électoraux passés par Emmanuel Macron et Gabriel Attal avec l’extrême gauche privent » les électeurs d’un gouvernement RN, a déclaré M. Bardella, dans une attaque contre le front républicain qui a conduit à des désistements à gauche, au centre et à droite pour éviter l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir. Selon lui, « ces accords électoraux jettent la France dans les bras de Mélenchon ».
L’eurodéputé a toutefois salué « la dynamique qui porte le RN et qui l’a mis en tête du premier tour » et lui permet d’obtenir un nombre historique de députés. « Face au parti unique », a-t-il estimé, déclarant aux électeurs du parti que « ce soir tout commence ». « Je serai là, pour vous, avec vous, jusqu’à la victoire. Ce soir, un vieux monde est tombé, et rien ne peut arrêter un peuple qui s’est remis à espérer », a-t-il conclu.
Le footballeur Jules Koundé fait part de son « soulagement » à l’issue du second tour des législatives
Il avait déjà pris nettement position contre le Rassemblement national. Le footballeur Jules Koundé, actuellement dans l’équipe de France pour l’Euro 2024 de football, a fait part de son « soulagement » sur X après le résultat du second tour. « Félicitations à tous les Français qui se sont mobilisés pour que ce beau pays qu’est la France ne se retrouve pas gouverné par l’extrême droite », a-t-il écrit.
Sur la place de la République, à Paris, un rassemblement après les résultats
Raphaël Glucksmann : face à une « Assemblée divisée », « il va falloir se comporter en adulte »
« Nous sommes en tête, mais on est dans une assemblée divisée (…) et donc il va falloir se comporter en adulte », a déclaré Raphaël Glucksmann (Place publique), à l’issue du second tour des élections législatives qui placent la gauche en tête des résultats. « Il va falloir parler, il va falloir discuter, il va falloir dialoguer », a-t-il ajouté. « Le cœur du pouvoir a été transféré à l’Assemblée et (…) c’est un changement de culture politique qui est nécessaire et qui va être fondamental. »
La France est plongée « dans un bourbier », après des « alliances contre nature », dénonce Sébastien Chenu (RN)
Emmanuel Macron a plongé la France « dans un bourbier », a déclaré dimanche le vice-président du Rassemblement national (RN), Sébastien Chenu, sur CNews, à l’issue du second tour des élections législatives qui a vu le bloc de gauche arriver en tête. Le député a dénoncé les « alliances tout à fait contre nature » en référence aux nombreux désistements pour faire barrage au parti d’extrême droite.
« La justice sociale, environnementale » et « le peuple » ont « gagné », se félicite l’écologiste Marine Tondelier
La secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, a estimé dimanche que « la justice sociale a gagné, la justice environnementale a gagné, et le peuple a gagné » à l’issue du second tour des élections législatives qui placent la gauche et l’alliance du Nouveau Front populaire en tête des résultats. « Nous allons gouverner », a promis dans la foulée la cheffe de file des Ecologistes.
Elisabeth Borne réélue dans le Calvados
L’ex-première ministre, candidate du camp présidentiel dans la 6e circonscription du département, a été réélue avec 56,37 % des suffrages.
« Le NFP doit prendre en main cette nouvelle page de notre histoire », déclare Olivier Faure
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a pris la parole peu après 20 h 15, se félicitant des résultats, avec l’arrivée en tête du bloc de gauche du Nouveau Front populaire, lors de ce second tour des élections législatives anticipées. « Ce soir, la France a dit non à l’arrivée du RN au pouvoir ! », a-t-il déclaré, témoignant d’un « soupire de soulagement », sous les applaudissements des militants socialistes, rassemblés à La Bellevilloise, à Paris (20e arrondissement).
« Je le dis ce soir, nous nous prêterons à aucune coalition des contraires », a-t-il ajouté, rejetant, comme Jean-Luc Mélenchon peu avant, tout gouvernement de coalition entre la gauche et le bloc macroniste. Avant de faire valoir : « Le Nouveau Front populaire doit prendre en main cette nouvelle page de notre histoire. » Selon lui, les partis de gauche comptent gouverner et appliquer le programme commun du NFP.
« C’est le rôle du Nouveau Front populaire, et en son cœur [du Parti socialiste], de refonder un projet collectif », selon M. Faure. « Ce soir nous disposons d’une majorité relative et donc je demande à ceux qui ont été désavoués à trois reprises d’annoncer clairement qu’ils reconnaissent leur défaite » et « qu’ils disent clairement que dans l’année à venir, ils ne mêleront jamais leur voix pour s’allier à l’extrême droite pour empêcher le Nouveau Front populaire », a-t-il également déclaré à l’adresse du camp présidentiel, ajoutant : « Le temps du mépris, c’est terminé. »
François Ruffin réélu dans la Somme
Le candidat Nouveau Front populaire, en délicatesse avec la direction de son parti, La France insoumise, a été réélu dans la 1e circonscription de la Somme avec 51,21 % des voix.
Gérald Darmanin annonce sa réélection dans le Nord
Dans un message sur X, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, vient d’annoncer sa réélection dans sa circonscription du Nord.
Laurent Wauquiez élu en Haute-Loire
Ancien député de la 1re circonscription de Haute-Loire de 2004 à 2007 puis de 2012 à 2017, Laurent Wauquiez a été réélu avec 60,67 % des suffrages exprimés, contre 39,33 % pour le candidat RN, Alexandre Heuzey. L’écologiste Celline Gacon, troisième au premier tour avec 18,66 %, s’était désistée en sa faveur.
Les premiers résultats du second tour des législatives, par Les Décodeurs
La composition de l’Assemblée nationale sera précisée dans cet article au fur et à mesure de la soirée.
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La carte des résultats des législatives 2024 au second tour, le nouvel hémicycle et le tableau des candidats élus
Aurélien Pradié (LR) élu dans le Lot
Aurélien Pradié, candidat Les Républicains dans la 1ʳe circonscription du Lot, a été réélu avec 53,78 % des voix, face à la candidate du Nouveau Front populaire (LFI), Elsa Bougeard (23,26 %).
« Le président a le devoir d’appeler le Nouveau Front populaire à gouverner », déclare Jean-Luc Mélenchon
Le chef de file de La France insoumise (LFI) a pris la parole tout juste après 20 heures depuis le restaurant La Rotonde Stalingrad, situé face au canal de l’Ourcq, à Paris, où son mouvement tient sa soirée électorale. Jean-Luc Mélenchon a salué la mobilisation électorale pour « arracher un résultat que l’on disait impossible », soit une victoire de la gauche.
« Notre peuple a clairement écarté la solution du pire pour lui. Ce soir le RN est loin d’avoir la majorité absolue », s’est-il félicité, estimant qu’il s’agit là d’« un immense soulagement pour des millions de personnes qui constituent la nouvelle France ».
« Une majorité a fait un autre choix pour le pays » que l’extrême droite, a ajouté M. Mélenchon, estimant que désormais « la volonté du peuple doit être confirmée ». « Le président doit s’incliner » face aux résultats de la gauche, qui devient majoritaire à l’Assemblée, sous la bannière de la coalition du Nouveau Front populaire, a-t-il lancé.
Appelant M. Macron à nommer un nouveau premier ministre issu de l’alliance des partis de gauche : « Le premier ministre doit s’en aller (…). Le président a le devoir d’appeler le Nouveau Front populaire à gouverner, celui-ci y est prêt. » Selon Jean-Luc Mélenchon, le NFP « appliquera rien que son programme, tout son programme ». Le créateur du mouvement « insoumis » n’a pas précisé qui, selon lui, devrait prendre la tête d’un gouvernement de gauche.
François Hollande élu député de la Corrèze
L’ancien président de la République a remporté le second tour des élections législatives dans la 1re circonscription de Corrèze, d’après les résultats quasiment définitifs.
Sur la base de 97 % des bulletins dépouillés, l’ancien président, candidat sous les couleurs du Nouveau Front populaire, est arrivé en tête avec 43,29 % des voix, devant la candidate du Rassemblement national Maïtey Pouget, deuxième avec 31,43 % des voix, et le député sortant Francis Dubois (Les Républicains), arrivé troisième avec 25,28 % des voix. Il ne reste plus suffisamment de bulletins à dépouiller pour que la situation puisse être renversée.
Répartition des voix entre les partis : à gauche, entre 68 et 74 sièges pour LFI, entre 63 et 69 sièges pour le PS, entre 32 et 36 sièges pour les Ecologistes
D’après les premières estimations de l’institut Ipsos avec le groupe Talan pour France Télévisions, Radio France, France 24/RFI et LCP-Assemblée nationale, au sein du bloc de gauche, La France insoumise décrocherait entre 68 et 74 sièges, le Parti socialiste entre 63 et 69 sièges, les Ecologistes entre 32 et 36 sièges.
Du côté du camp présidentiel, Renaissance obtiendrait de 95 à 105 sièges, le MoDem de 31 à 37, et Horizons de 24 à 28.
Pour le Rassemblement national et ses alliés, le RN décrocherait entre 120 et 136 sièges, et la fraction du parti Les Républicains allié au parti lepéniste entre 12 et 16 sièges.
Les Républicains, quant à eux, décrocheraient entre 57 et 67 sièges.
Les candidats divers gauche (hors Nouveau Front populaire) obtiendraient quant à eux de 13 à 16 sièges ; et les candidats classés « autres » (comme les régionalistes) de 8 à 11 sièges.
Selon de premières estimations, la gauche arrive en tête au second tour des législatives (entre 172 et 192 sièges), légèrement devant le camp présidentiel (entre 150 et 170 sièges) et le RN (entre 132 à 152 sièges)
A 20 heures, d’après les premières estimations de l’institut Ipsos et du groupe Talan pour France Télévisions, Radio France, France 24/RFI et LCP-Assemblée nationale, la coalition de gauche, le Nouveau Front populaire, arriverait en tête au second tour des élections législatives, remportant entre 172 et 192 sièges.
Le camp présidentiel rassemblé sous la bannière Ensemble décrocherait quant à lui entre 150 et 170 sièges.
Le Rassemblement national et ses alliés (la fraction du parti Les Républicains qui a suivi le président contesté du parti, Eric Ciotti, dans son alliance avec le RN) obtiendraient quant à eux de 132 à 152 sièges.
Le parti Les Républicains, pour sa part, décrocherait entre 57 et 67 sièges.
Si les scores finaux, qui seront affinés dans les heures qui viennent, se trouvent bien dans ces fourchettes, aucune formation n’obtiendrait la majorité absolue, de 289 sièges.
Fermeture des derniers bureaux de vote
Alors que la plupart des bureaux de vote de la France hexagonale ont fermé à 18 heures, les derniers qui sont restés ouverts dans plusieurs grandes villes, ferment leurs portes à 20 heures. Les premiers résultats et projections en sièges vont être annoncés dans quelques instants.
Le RN obtient ses deux premiers députés en outre-mer, à La Réunion et Mayotte
Le Rassemblement national a obtenu dimanche les deux premiers députés ultramarins de son histoire, à La Réunion et à Mayotte, ont déclaré les candidats du parti d’extrême droite dans ces deux circonscriptions, au soir du second tour des élections législatives.
Joseph Rivière (RN) a annoncé sa victoire et son adversaire, Alexis Chassalet (divers gauche), a reconnu sa défaite dans la 3e circonscription de La Réunion, où le premier a obtenu un peu plus de 51 % des voix selon des résultats provisoires. A Mayotte, « il apparaît très clairement » qu’Anchya Bamana (RN) « est élue », a déclaré le député sortant Mansour Kamardine (Les Républicains) au micro de la chaîne La 1ère, sans précision sur son score.
Des informations sur La Réunion ?
Bonsoir SB,
Dans la 4e circonscription de La Réunion, la candidate du Nouveau Front populaire, Emeline K/Bidi, a été réélue avec 61 % des suffrages, devant Jonathan Rivière, candidat du Rassemblement national (39 %), selon Réunion La 1ère. « C’est un grand bonheur, une grande fierté et une grande responsabilité », a déclaré la députée réélue à la chaîne locale, se félicitant de sa victoire. Pour le reste des circonscriptions, nous attendons encore les résultats.
Bonjour et merci pour les infos en direct. En termes de participation, les institutions de sondage ont ils mis à jour leurs prévisions?
Bonsoir,
Sur la base des taux de participation enregistrés à midi et 17 heures, la participation finale du second tour est estimée à 67 % par les instituts de sondages Ipsos et OpinionWay, à 67,1 % par Elabe et à 67,5 % par l’IFOP, contre 66,7 % enregistrée au premier tour. Cela constituerait un record depuis les législatives anticipées de 1997.
Pour rappel, la participation au second tour s’élevait à 59,71 % à 17 heures, en légère hausse par rapport à celle du premier tour, une semaine avant. Le 30 juin, à la même heure, la participation avait atteint 59,39 %. Les Français ne s’étaient plus autant déplacés pour voter depuis les législatives qui avaient suivi l’élection de François Mitterrand à l’Elysée, en 1981, il y a quarante-trois ans.
Alexis, électeur du RN en Isère : « J’attends que les choses changent, ne serait-ce que pour mes entreprises »
Quelques minutes avant la fermeture du bureau de vote, en tee-shirt et pantalon de chantier, Alexis A. est arrivé à la salle polyvalente Roger Durand des Avenières Veyrins-Thuellin, dans la 6e circonscription de l’Isère, où le député Rassemblement national sortant, Alexis Jolly, est arrivé au premier tour avec une très grosse avance de voix sur la candidate Nouveau Front populaire-La France insoumise.
Agé de 30 ans, chef d’entreprise en électricité et pompes à chaleurs, les bras tatoués – « I will not die » sur le gauche –, Alexis vote FN-RN depuis ses 18 ans et attend les résultats de ce soir avec impatience, excitation et espoir. « Ça fait quinze jours que je pense qu’à ça. J’attends que les choses changent, ne serait-ce que pour mes entreprises », dit-il, en évoquant notamment la baisse des tarifs de l’électricité et celle de la TVA, parmi les promesses du RN. Au contraire, la promesse d’un SMIC a 1 600 euros par le NFP l’effraie : « Demain, si je dois embaucher, ce serait compliqué. »
« On m’a toujours dit de pas croire les politiques, mais là j’y crois vraiment », dit-il. A 20 heures, ils regarderont la télé en famille avec sa compagne et son frère, associé dans son entreprise, qui viendra exprès.
Alors que de nombreux candidats de la gauche et du camp présidentiel, qualifiés après le premier tour, se sont désistés pour faire barrage au RN, « j’espère surtout qu’on aura la majorité absolue », poursuit Alexis. « On s’est exprimé clairement aux européennes, et à nouveau la semaine dernière. Sinon, ça veut dire qu’on devra supporter les alliances entre les gauchos et Macron, ça voudra dire qu’on est les plus nombreux dans le pays, qu’on est majoritaire mais qu’on refuse de nous écouter. Ce ne sera pas démocratique », estime-t-il.
La permanence du député sortant RN est bien visible dans le centre-ville. Alexis parle de son père, immigré espagnol dont les parents ont fui le franquisme. « [Quand nous étions] petits, il nous rabâchait “le FN jamais” , raconte-t-il. Aujourd’hui, s’il avait le droit de vote, il voterait RN, parce qu’il a été très déçu de la gauche Hollande. »
« A ce stade », aucune prise de parole d’Emmanuel Macron attendue ce soir, selon l’Elysée
Avant que le chef de l’Etat ne s’entretienne avec les chefs des partis du camp présidentiel, à 18 h 30 au palais présidentiel, l’Elysée a précisé au Monde qu’aucune prise de parole d’Emmanuel Macron n’était « envisagée à ce stade » ce soir.
Pourquoi dans le 94 et le 93 ils ont fermé des bureaux de vote et ils ont dit au électeurs c bon vous avez déjà voté au 1er tour
Bonsoir,
Si des bureaux de vote n’étaient pas ouverts ce dimanche dans certains endroits, c’est tout simplement parce que les députés desdites circonscriptions ont été élus dès le premier tour, la semaine dernière – en dépassant la barre des 50 % et en réunissant les voix d’au moins 25 % des électeurs inscrits sur les listes électorales. Voilà pourquoi il n’y avait pas de second tour aujourd’hui. Au total, 76 députés ont été élus au premier tour cette année, contre cinq en 2022.
Dans le Val-de-Marne (94), c’est le cas par exemple dans la 2e circonscription, où la députée « insoumise » sortante Clémence Guetté a été réélue sous les couleurs du Nouveau Front populaire (NFP) avec 55 % des voix, ou encore de sa collègue de banc Mathilde Panot, dans la 10e circonscription du département (59,27 %), ainsi que l’autre candidate Génération·s pour le NFP Sophie Taillé-Polian, dans la 11e circonscription (57,36 %).
Idem en Seine-Saint-Denis (93), où six députés de gauche sortants ont été réélus dès le premier tour : dans la 1re circonscription, l’« insoumis » Eric Coquerel (65,28 %) ; dans la 2e circonscription le communiste Stéphane Peu (71, 80 %) ; l’« insoumis » Bastien Lachaud (71,68 %) dans la 6e circonscription ; ainsi que les députées sortantes LFI Aurélie Trouvée (63,19 %) dans la 9e, Nadège Abomangoli dans la 10e (52,60 %) et Clémentine Autain dans la 11e (62,65 %).
A Sucy-en-Brie, dans le Val-de-Marne : « On nous parle d’un retour de la retraite à 60 ans, mais est-ce qu’ils peuvent vraiment le faire ? »
A bord de sa Suzuki blanche, Nadia se gare devant le bureau de vote numéro 6 de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), dans le quartier prioritaire de la Fosse-rouge. Mais cette femme de 52 ans, travaillant dans le secteur médical, n’est pas venue là pour déposer un bulletin dans l’urne. Elle n’est pas inscrite sur les listes électorales de la ville et ne vote plus depuis plusieurs années. « On est tellement déçu que les choses ne changent pas, alors on se dit à quoi bon ? Ce qui doit se faire doit se faire », souffle-t-elle depuis son siège conducteur.
Nadia ne croit plus en la politique et avoue être « perdue ». Trop de promesses non tenues selon elle. « On nous parle d’un retour de la retraite à 60 ans. Mais est-ce qu’ils peuvent vraiment le faire ? », interroge-t-elle, tout en reconnaissant qu’elle ne sait plus quel parti a évoqué cette proposition. La quinquagénaire n’a pas vraiment d’avis sur le Rassemblement national. « Ça m’inquiète quand j’entends mes collègues autour de moi en parler, mais je n’ai pas l’impression que ça me concerne plus que ça », déclare-t-elle.
Son fils, lui, a voté. Il n’a pas vraiment cherché à la convaincre. Elle lui a redit qu’elle « ne voyai[t] pas l’intérêt ». Et de résumer : « Ça sera toujours mauvais. Là, je ne m’attends pas à grand-chose. Comme ça, je ne serai pas déçue. »
De son côté, Belinda suivait encore la politique il y a quelques années, mais depuis elle a « un peu laissé tomber », reconnaît-elle. Trop d’informations, dans les médias, sur les réseaux sociaux. « On ne sait plus trop qui croire », regrette cette habitante de la Fosse-rouge. Elle s’est quand même déplacée pour voter pour le candidat du Nouveau Front populaire dans la 4e circonscription du Val-de-Marne. « Je vais voter surtout pour l’avenir de mes enfants, clame cette mère au foyer de 32 ans, entourée de son fils, Ayman, 8 ans, et sa fille, Mayssa, 3 ans. Je ne veux pas qu’ils connaissent les crises ou les guerres. »
Elle pourrait être d’accord avec certaines propositions du Rassemblement national, « notamment sur la baisse des prix », cite-t-elle en exemple. Mais le parti d’extrême droite « représente le racisme », selon elle, et veut « diviser les Français ». « Alors que la France, c’est justement ce mélange d’origines », sourit-elle.
A Lyon, des magasins du centre-ville ont protégé leurs vitrines contre d’éventuels débordements
Emmanuel Macron recevra Gabriel Attal et les chefs de partis du camp présidentiel à 18 h 30
Le chef de l’Etat recevra le premier ministre, Gabriel Attal, et les chefs des partis du camp présidentiel à 18 h 30 au palais présidentiel, a fait savoir Le Figaro, une information confirmée au Monde par l’Elysée. Cette réunion interviendra une heure et demie avant l’annonce des résultats du second tour des législatives anticipées, prévue à 20 heures.
A Villebarou : « Les valeurs du RN sont aux antipodes ce qui a fait la grandeur de mon pays »
Villebarou (Loir-et-Cher) vit encore sous le choc de l’annonce, le mois dernier, de la fermeture de la chocolaterie Poulain. Stéphane Masson, son maire, qui se classe au centre gauche, sort d’ailleurs d’une rencontre avec Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture et candidat MoDem de cette 1e circonscription du département. « Devant moi et l’intersyndicale, il s’est engagé à tout mettre en œuvre pour infléchir la décision du groupe, déclare M. Masson. Il faut y croire, pour les jeunes. »
Beaucoup d’entre eux ont voté aujourd’hui. Comme Espoir, 18 ans, 2 mètres, claquettes-chaussettes et qui préfère ne pas dévoiler son patronyme. Ses parents ont fui le Tchad pour vivre en paix lorsqu’il était bébé. Aujourd’hui, son père « travaille dans la finance », sa mère est aide-soignante. Le maire : « C’est un jeune qui s’intéresse à la République. Il m’a demandé un jour s’il pouvait hisser le drapeau lors d’une cérémonie. J’ai été très touché. »
Espoir se met à l’écart pour essayer d’expliquer ce qui l’a poussé à voter aujourd’hui : « La France est un beau pays mais il y manque l’ordre et le respect. Alors bon, voilà, vous avez compris. » Il disparaît.
Sort du bureau Moad Hamani, 22 ans, étudiant en médecine, maillot de foot de la Juventus de Turin et cheveux bouclés. Ses parents sont nés au Maroc, lui en France comme son frère et ses deux sœurs. « Ma famille, mes amis… Je crois que j’ai dû convaincre une bonne trentaine de proches d’aller voter ! J’avais déjà voté en 2022 mais pas aux européennes. Et puis quand j’ai découvert cette carte de France toute bleue le soir des résultats, ça a été le déclic. Je me suis dit qu’il fallait se bouger. »
Ce dimanche, M. Hamani a voté pour Marc Fesneau, afin de ne pas laisser gagner Marine Bardet, la candidate de l’extrême droite, au second tour : « Je lis beaucoup sur l’histoire de France et les valeurs du Rassemblement national sont aux antipodes ce qui a fait la grandeur de mon pays. » Il regrette que tant de jeunes « se soient laissés séduire par les réseaux sociaux, par un Bardella qui les fait marrer dans des vidéos, tout en ignorant complètement d’où vient son mouvement ».
Il déplore aussi que la gauche n’ait pas su « affronter sérieusement des problèmes importants comme l’insécurité ». Moad Hamani développe : « On a laissé l’extrême droite convaincre les électeurs que c’était à cause de l’immigration. » Assis sur un muret, il observe le vieux monument aux morts dressé face au parvis de la mairie. « Tout comme on a laissé l’extrême droite s’emparer du drapeau français… Je suis fier de mon pays, j’aimerais pouvoir le montrer sereinement. »
Le taux de participation pour le second tour atteint 59,71 % à 17 heures
A 17 heures, la participation au second tour des législatives 2024 s’élève à 59,71 % en France métropolitaine, soit légèrement en hausse par rapport au premier tour la semaine dernière (59, 39 %). Elle progresse de près de vingt points par rapport au second tour en 2022 (38,1 %). C’est le chiffre le plus élevé pour des élections législatives depuis celles de 1981 (61,4 %), qui avaient suivi l’élection de François Mitterrand à l’Elysée.
La participation finale du second tour est estimée à 67 % par les instituts Ipsos et OpinionWay, à 67,1 % par Elabe et à 67,5 % par l’IFOP, contre 66,7 % au premier tour. Cela constituerait un record depuis les législatives anticipées de 1997.
Pour rappel, les bureaux de vote ferment pour la plupart à 18 heures mais sont ouverts jusqu’à 20 heures dans les grandes villes. A midi, la participation était de 26,63 %, soit 7,5 points de plus par rapport à 2022 (18,99 %). Elle est également en hausse par rapport au premier tour, dimanche dernier (25,9 %), atteignant un record pour un second tour des législatives depuis 1981.
Lors des dernières élections législatives, cinq députés avaient été élus dès le premier tour, contre 76 cette année. Le taux de participation est calculé à partir du nombre de citoyens convoqués aux urnes ce dimanche, qui est donc sensiblement différent de celui du second tour de 2022.
Par peur de débordements après l’annonce des résultats, les commerçants des Champs-Elysées se barricadent
Face à d’éventuels débordements qui pourraient éclater dimanche soir après l’annonce des résultats, 30 000 policiers ont été mobilisés partout en France, dont 5 000 à Paris.
Dans le Val-de-Marne, les Fontaine se rendent aux urnes en famille
Chez les Fontaine, aller voter fait partie de « la sortie familiale » du jour, sourient-ils de bon cœur. Sortant du bureau de vote n °1 de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne), il y a la mère, Monique, le père, Christophe, la fille Marion. L’autre fille n’a pas pu être là mais a confié à sa famille une procuration. « On vote systématiquement », assure Monique, 64 ans, retraitée. « Mes parents m’ont appris que c’était toujours important de s’exprimer. Encore plus aujourd’hui quand le Rassemblement national est aux portes du pouvoir », résume Marion, journaliste de 27 ans.
Toute la famille a voté pour le Nouveau Front Populaire (NFP), opposé à un candidat Ensemble et un autre Rassemblement national dans la 4e circonscription du Val-de-Marne. Mais pas forcément pour les mêmes raisons. Les parents sont plutôt dans une optique de « vote utile ». « On commence à y être habitués », en rigole presque Monique. « En 2002, quand on a voté Chirac, ça ne correspondait pas à nos convictions. Mais bon on a dû s’y résoudre », se souvient Christophe, 59 ans, cadre supérieur dans l’aéronautique – « je fais partie des gens dont on ne s’attend à ce qu’ils votent à gauche », s’amuse-t-il. Les parents se définissent plutôt de centre gauche. « On votait PS quand il y avait encore un Parti socialiste », précise Monique. Elle se dit gênée par la figure de Jean-Luc Mélenchon à gauche, mais « passe au-dessus ».
Marion, elle, est heureuse d’avoir un vote « aussi par conviction, enfin ». « Il y a un espoir qui fait du bien », s’enthousiasme-t-elle, après la formation du Nouveau Front populaire. Alors les repas de famille sont parfois agrémentés de quelques désaccords. « Rien de méchant, ça reste des débats de gauche », plaisante Marion. « On a été jeune, c’est normal d’être idéaliste, analyse son père. Et puis quand on vieillit, on devient un peu plus réalistes, notamment sur les programmes économiques. » Lui a voté pour Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle de 2017. « L’idée de base de rassembler le centre gauche et le centre droit était une bonne idée. Mais la suite a été plus décevante », conclut-il.
Bonjour et merci pour vos lives. Connait on le pourcentage de participation à cette heure ?
Bonjour,
Le prochain taux de participation sera communiqué à 17 heures par le ministère de l’intérieur, nous vous le donnerons ici dès qu’il tombe !
Pour rappel, à midi, la participation s’élevait à 26,63 %, en hausse par rapport à celle du premier tour (25,9 %). Ce taux de participation est aussi le plus élevé enregistré pour des élections législatives depuis celles de 1981 (28,3 %).
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A Rennes, les jeunes sont « tellement fiers de leur ville de gauche »
Amandine et Sidonie Labitté, étudiante de 23 ans et intérimaire de 21 ans, sortent du bureau de vote du quartier populaire de Villejean à Rennes (Ille-et-Vilaine). « Forcément », elles ont voté pour le Nouveau Front populaire, sans connaître le nom de sa candidate : « Rennes est une ville de gauche. Cette identité fait partie du patrimoine de la cité. Nous sommes tellement fières de vivre ici. Surtout en ce moment. » Lors du premier tour, la capitale bretonne s’est distinguée comme la métropole votant le plus à gauche et le moins pour le Rassemblement national, après Paris.
Assis sur une table de ping-pong, entouré d’amis d’enfance avec lesquels il a grandi dans ce quartier quadrillé de tours HLM, Flance, 23 ans, ingénieur informaticien, appuie : « La montée du RN signifie une augmentation du racisme. Une partie de la France ne veut pas de nous… A Rennes, nous sommes moins inquiets. La mixité sociale a fait ses preuves. Les Rennais sont moins sensibles aux chaînes de télévision qui pointent l’immigration comme la source de leurs problèmes. » Autour de Flance, chacun tente d’expliquer la spécificité du vote local. Certains le pensent façonné par « l’esprit critique » des étudiants des universités. Ou une culture politique « ravivée » par les fréquentes mobilisations sociales.
D’autres y voient l’héritage du socialiste Edmond Hervé, maire qui a dirigé la ville plus de trente ans durant, et du « bon boulot » de ses successeurs. A moins que ça ne soit la réputation de la cité, qui « aimante une population de gauche, et repousse celle plus à droite ».
Bonjour, Pouvez-vous rappeler comment fonctionnent les estimations à partir de 20h ?
Bonjour,
A 20 heures, l’ensemble des estimations diffusées par les médias proviendront d’instituts de sondage. Ces estimations sont constituées à partir d’observateurs présents dans un échantillon de bureaux de vote. Ils y observent le dépouillement et leurs remontées sont extrapolées pour établir une estimation nationale du vote.
Nous vous relaierons, à 20 heures, une projection en nombre de sièges par parti, accompagnée d’une marge d’erreur, elle aussi exprimée en sièges. Au fur et à mesure de la soirée, les instituts de sondages affineront leurs estimations, notamment quand le dépouillement débutera dans les bureaux de vote qui ferment à 20 heures.
Dans le même temps, le ministère de l’intérieur va commencer à diffuser des résultats, dans les circonscriptions où le dépouillement est terminé. Nous vous transmettrons ces deux sources dans ce direct pour affiner, au fur et à mesure de la soirée, l’analyse des résultats de ce second tour. Nous devrions avoir un panorama complet de l’Hémicycle dans la nuit, même si les résultats définitifs ne seront connus que lundi, voire plus tard dans la semaine.
Dans les bureaux de vote de la cité Air-Bel à Marseille (11ᵉ), la participation monte doucement (34 % et 28 % à 15 heures) mais reste en retrait par rapport à celle du premier tour. « Ils vont venir après la plage », imagine un assesseur. « Beaucoup de gens sont partis en vacances », explique, pour sa part, une agente municipale qui supervise aussi le scrutin.
Dans cette cité de l’est de Marseille, qui a massivement voté « insoumis » aux Européennes, la motivation des électeurs semble claire : « On ne veut pas que le Rassemblement national passe, parce qu’on sait que ça va impacter nos vies », souffle Naïma Ali, aide-soignante de 32 ans. Elle est venue avec son frère, Azhar, 29 ans, né comme elle à Marseille de parents d’origine comorienne, et tous deux reconnaissent ressentir « une vraie peur ». « Je travaille en tant que livreur. Et cette semaine, un client m’a dit qu’il allait voter RN pour que les gens comme moi partent », raconte-t-il, inquiet.
Conseiller d’insertion professionnelle, Adel, 23 ans, n’est pas venu voter au premier tour mais s’est déplacé aujourd’hui « pour contrer la montée en puissance du racisme ». La veille, raconte-t-il, son petit frère de 18 ans a été agressé pas très loin de la cité. Et il n’a aucun doute sur la nature xénophobe de l’attaque. Sa sœur Soaila, 25 ans, qui travaille dans l’immobilier, se dit « choquée » par l’ambiance de la campagne. « Sur les réseaux sociaux, la haine attise la haine », déplore-t-elle.
Une fois élue, cette assemblée siégera-t-elle jusqu’en 2027 ou 2029?
Bonjour Dees,
Bien malin qui peut dire jusqu’à quand siégeront les députés élus cette année… La seule chose certaine, c’est qu’ils siégeront au moins jusqu’à l’été 2025 car, selon la Constitution, il ne peut pas y avoir de nouvelle dissolution dans les douze prochains mois. Théoriquement, les députés élus cette année le sont pour cinq ans, donc jusqu’en 2029. Mais si le président élu en 2027 n’est pas du même bord que la majorité à l’Assemblée (en supposant bien sûr qu’Emmanuel Macron reste en poste jusqu’à la fin de son mandat), il y a fort à parier qu’il dissoudra à son tour l’Assemblée, dans la foulée de son élection.
Bonjour et merci pour votre live! Je suis inscrite pour la première fois de ma vie dans une circonscription des Français de l’étranger. Savez vous qui a décidé de ces circonscriptions et quels ont été les critères de découpage? Merci beaucoup!
Bonjour, LisaB,
Oui, nous le savons ! Et nous allons vous le dire : les circonscriptions législatives pour les Français établis hors de France ont été créées par la réforme de la Constitution de 2008, souhaitée par Nicolas Sarkozy. Jusqu’à cette date, les Français vivant hors de France n’étaient représentés qu’au Sénat. En 2010, toutes les circonscriptions législatives ont été redécoupées en intégrant ces onze nouvelles circonscriptions, tout en maintenant le nombre de députés à 577 (chiffre inchangé depuis 1986).
Comme les autres, ces dernières, qui ont été déterminées en tenant compte du nombre de Français résidant dans chaque zone, sont de tailles très différentes. Leurs électeurs ont pu voter pour la première fois lors des législatives de 2012.
Pourquoi dans la neuvième circonscription des Français de l’étranger il y a quelqu’un à plus de 50 % de voix mais un deuxième tour ?
Bonjour,
En effet, dans cette circonscription, Karim Ben Cheïkh a obtenu 51,57 % des suffrages exprimés au premier tour, mais n’a pas été élu pour autant. C’est également le cas, entre autres, dans la 1re circonscription de Martinique où, malgré un score de 56,56 %, Jiovanny William n’a pas été élu dès le premier tour.
Car pour être élu au premier tour, il ne suffit pas de recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés, il faut aussi obtenir au moins 25 % du nombre d’inscrits, ce qui est mécaniquement plus difficile quand la participation est faible, comme elle l’a été dans ces deux circonscriptions (respectivement 28,07 % et 30,54 %).
Dans le bureau de vote situé près de la mairie de Bonneuil-sur-Marne (Val-de-Marne), les électeurs défilent, ce dimanche après-midi. La participation a encore augmenté de 12 points par rapport à celle de la semaine dernière. « J’ai l’habitude de voter, mais aujourd’hui c’est encore plus important que d’habitude », assure Jilali Sbiai, 48 ans, habitant de Bonneuil depuis quinze ans. « On est dans une situation critique, où il n’y a plus grand-chose qui va dans le pays », déplore-t-il.
Ce restaurateur et président d’un club de foot de Créteil se montre désabusé vis-à-vis des représentants politiques. Son rêve serait d’ailleurs de « choper un élu » pour lui faire prendre le RER à 5 heures du matin et « voir comment il se débrouille ». Jilali Sbiai a tout de même voté pour Lyes Louffok, candidat du Nouveau Front populaire, arrivé en tête dans la 1re circonscription du Val-de-Marne au premier tour et opposé à Sylvain Berrios (divers droite) et Anne-Gaëlle Sabourin (Rassemblement national). « Même si je ne pense pas que la gauche pourra aller au bout de ses idées, si déjà on pouvait conserver nos acquis, ce serait pas mal », espère-t-il. L’arrivée potentielle du RN au pouvoir ? Ce n’est pas tant sur le plan politique que cela inquiète ce Franco-Marocain – « ils ne feront rien » – que sur « la libération des actes racistes sur le terrain », qu’il observe. « Après tout, dans un système, il faut parfois toucher le fond pour pouvoir remonter », conclut-il.
Derrière lui, Azzeddine, 21 ans, étudiant en commerce international, a déposé le même bulletin dans l’urne. On lui demande s’il souhaite venir dépouiller ce soir. « Ah non, je serai trop tenté de tricher ! », se marre-t-il. C’est la première année qu’il vote, par soutien au NFP, qui est « pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine, mais aussi pour le smic à 1 600 euros, la retraite à 60 ans », énumère-t-il, mais aussi pour s’opposer au « parti raciste » qu’est le RN, selon lui. Pour se rendre au bureau de vote, Azzeddine a enfilé son maillot de foot de l’Algérie, « pour le symbole ». Ce Franco-Algérien craint que le RN ne l’oblige à choisir « entre sa mère et son père ».
Bonjour et merci pour le live. Comment font les députés d’outre mer pour participer aux débats et voter ?
Bonjour Tatata,
S’il est possible de suivre les séances de l’Assemblée nationale à distance, les députés doivent être sur place pour participer aux débats et pour voter. Ils peuvent toutefois déléguer leur vote à un de leur collègue, sachant qu’un député ne peut être titulaire que d’une seule délégation de vote par scrutin.
Par ailleurs, les députés d’outre-mer bénéficient de certains avantages pour faciliter leurs venues à Paris : l’Assemblée prend en charge une partie de leurs transports aériens, à raison d’un crédit annuel égal au coût de vingt-six passages en classe affaires entre Paris et leur circonscription et, pour les députés élus dans le Pacifique, au coût de seize passages en classe affaires entre Paris et leur circonscription ainsi que huit passages pour toute destination en France métropolitaine.
Les députés des Français de l’étranger ont également droit à un crédit annuel équivalent à quatre-vingts passages en classe premium ou économique vers Paris (pour les circonscriptions européennes) ou trente passages en classe affaires vers Paris (pour les extra-européennes). Vous trouverez plus d’informations sur les situations matérielles des députés en cliquant sur ce lien.
A Lyon, « pas question de rater le vote, toutes les élections comptent »
Agés de 63 à 80 ans, ils ont décidé de passer le dimanche à l’ombre des platanes de la place Marécal-Lyautey, dans le 6e arrondissement de Lyon, en commençant par une partie de pétanque. Pas question pour autant de rater l’élection. « Les élections c’est un bien précieux. On s’organise pour y participer. Je n’ai jamais oublié un vote. Ce matin, j’étais la première à l’ouverture du bureau dans mon arrondissement. Le président du bureau m’a demandé de constater que l’urne était bien vide avant de commencer. J’ai signé le papier ! », confie Claude, 80 ans.
Comme ses amis, Marie-Anne, Christine, Jean-Marc, Jean-Michel, réunis dans la douceur dominicale, Claude préfère ne pas donner son patronyme. Mais elle cite volontiers leur association commune : l’Accueil des villes de France (AVF). « Nous organisons des événements pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux habitants, pour créer du lien, faire visiter notre ville. Nous sommes tous de fervents citoyens finalement », dit Christine, 70 ans. « Et toutes les élections comptent, il n’y a pas de petit scrutin », ajoute Marie-Anne, 63 ans.
A l’image de l’électorat lyonnais, fortement mobilisé avec un taux de participation de 41,37 % à 14 heures, les retraités ont tous voté dans leurs arrondissements respectifs. « Les gens se sentent très concernés, et pour cette élection la démocratie est en jeu, ils se mobilisent, on le voit », témoignage Pascal Blache (LR), maire du 6e arrondissement de Lyon. Dans la 4e circonscription du Rhône, la socialiste Sandrine Runel est arrivée en tête du premier tour (38 %), et elle affronte au second Anne Brugnera, la députée sortante de la majorité présidentielle (31,03 %), et une candidate inconnue du RN qui a obtenu 17,91 %. Le report des voix du candidat LR (10,37 %) sera décisif dans ce secteur historiquement à droite, où le jeu reste très ouvert.
Ce dimanche, tout un pays se tient au bord du vide, de l’inconnu, comme saisi de vertige. Seule certitude du moment, quelque chose va crever ce soir après 20 heures : un abcès, une époque, un système ? Entre surexcitation et dépression, la France retient son souffle en attendant les résultats du second tour des élections législatives convoquées au lendemain du score historique du Rassemblement national aux européennes du 9 juin. Chacun, à sa manière, a l’impression d’être à la veille d’un tournant historique.
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J’ai aujourd’hui tenu un bureau de vote pour la première fois. On voit des gens qui habitent près de chez toi mais que tu ne croises jamais, on voit des gens qui votent tranquille et d’autres qui sont en panique dans l’ordre des opérations , on voit des gens qu’on connait et qui te regardent en biais, on voit la solennité, la gêne, la maladresse,la fierté, le soulagement du devoir accompli . Des gens qui votent en famille, d’autres à distance les uns des autres, comme s’ils allaient aux putes… On voit des presque centenaires qui donnent tout pour y être … Le résultat de cette élection sera ce que chacun aura apporté . J’espère qu’il conviendra à mes opinions, mais cette matinée m’aura montré que personne ne va voter de manière anodine … Si vous hésitez encore, allez y…
Bonjour et vive le live du Monde. Dites-nous, toujours pas de résultat pour les français à l’étranger ? Savez-vous vers quelle heure ils seront connus ?
Bonjour, Lupin,
Eh non ! toujours pas. A priori, vous avez le temps de vaquer à vos occupations dominicales et de revenir nous voir dans la soirée : au premier tour, les premiers résultats des circonscriptions des Français établis hors de France ont été donnés dans notre live à… 1 h 58 du matin. Le dépouillement sera probablement plus rapide pour le second tour, mais, quoi qu’il en soit, il va falloir vous armer de patience.
« Nous n’obéirons pas. » Cet avertissement a été lancé, « en conscience et en responsabilité », par une quarantaine de cadres de l’éducation nationale – chefs d’établissement, inspecteurs généraux de l’administration –, à travers une pétition qui a commencé à circuler le 14 juin. L’initiative traduit les interrogations qui taraudent des milliers de fonctionnaires : dans l’hypothèse où l’extrême droite prenne les commandes du pays, sera-t-il possible de s’affranchir des directives qu’elle adressera aux agents publics ?
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Bonjour Le Monde et merci pour ces veilles. En attendant 20 heures, on a donc le temps de poser des questions. En voici une : Si aucune majorité absolue ne se dessine immédiatement, Le Président peut-il maintenir à titre provisoire son actuel gouvernement, ne serait-ce que pour assurer la gestion des J.O. ?
Bonjour, Imago,
Si aucune majorité absolue ne se dessine à l’Assemblée nationale ce soir ou au cours des prochains jours, le risque d’un blocage institutionnel est réel. Les institutions n’imposent aucun calendrier pour former un gouvernement, mais aucun texte législatif ni réglementaire ne peut être adopté en son absence. Plusieurs hypothèses ont été évoquées lors des derniers jours :
- la formation d’un « gouvernement d’union nationale », appuyé par une coalition qui rassemble au-delà des camps politiques ;
- la nomination d’un gouvernement « technique » pour gérer le pays, avec des ministres sans affiliation partisane, sur le modèle de celui qu’a dirigé Mario Draghi en Italie de 2021 à 2022 ;
- un gouvernement minoritaire à l’Assemblée nationale, mais qui chercherait des compromis pour faire voter des lois au cas par cas.
Une certitude : faute de majorité claire et stable, un gouvernement de ce type vivrait sous la menace d’une censure à l’Assemblée nationale, ce qui pourrait aboutir à la succession rapide de plusieurs gouvernements.
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Bonjour, Merci tout d’abord pour votre fil. Dites voir, savez-vous comment est calculé le taux de participation ? Dans le sens où pour ce second tour, un grand nombre de circonscriptions (notamment dans des départements fortement abstentionnistes) ont déjà leur député donc ne vote pas. Sera-t-il vraiment pertinent de comparer un taux de participation probablement fortement élevé alors que le corps électoral s’est nettement amoindri ? Merci de votre réponse !
Bonjour, est-ce que ce chiffre de 26,63% de participation concerne l’ensemble des inscrits en métropole ou uniquement le cumul des inscrits des circonscriptions où se tient un deuxième tour. Dans ce dernier cas, la hausse prends du poids, non ?
Bonjour, Petite question technique : comment évalue-t-on la participation au deuxième tour sachant que certaines circonscription ne sont pas appelées à voter une seconde fois suite à l’élection dès le premier tour d’un candidat? Merci à vous!
Bonjour, Comment est calculé le taux de participation sachant qu’il y a eu beaucoup d’élus au premier tour et beaucoup de gens qui n’ont pas à voter?
Bonjour à tous,
Cette histoire de taux de participation au second tour vous turlupine visiblement beaucoup. Pourtant, c’est une simple question de proportionnalité : au second tour, la participation est calculée sur la base du nombre d’inscrits étant appelés aux urnes ce dimanche. C’est-à-dire en excluant les quelque 6 millions de Français inscrits dans les 76 circonscriptions qui ont déjà élu leurs députés respectifs au premier tour. L’équation étant toujours la même (nombre de votants/nombre d’inscrits appelés à voter), les taux sont donc comparables.
En Loir-et-Cher, « au final, c’est encore Le Pen contre les autres, de toute façon »
Midi à la salle des fêtes de Veuzain-sur-Loire, 3e circonscription du Loir-et-Cher, duel entre Virginia De Oliveira (RN) et le député sortant Renaissance, Christophe Marion. La première a obtenu 41,58 % des voix au premier tour ; le deuxième, 30,49 %.
Mario et Béatrice, jeunes retraités, sortent du bureau de vote un peu stressés : « C’est fou, les gens ne se cachent plus, j’en ai vu se précipiter sur le bulletin du RN. Je parie qu’ils ne connaissaient même pas le nom de la candidate. Elle n’est pas venue par ici et son visage n’apparaît nulle part sur les affiches. » Leur fils vit en Angleterre, marié à une Britannique. Ils ont une petite fille : « Eux ont vraiment de quoi célébrer, avec une belle victoire des travaillistes et un vrai programme politique. »
Annie, 80 ans, pénètre dans le bureau, s’empare d’un des deux bulletins en souriant poliment, se retourne pour s’asseoir sur son déambulateur puis, l’air défiant, hausse la voix pour que d’autres l’entendent : « Vous ne me verrez pas voter pour le macroniste. J’en ai trop vu. » Une amie vient la saluer : « Pourquoi tu ne parles plus à ma sœur ? » « Je vais te dire… Parce qu’elle s’est convertie à l’islam, comme sa fille ! J’ai des amis arabes, mais ça, non, je ne peux pas. » Le visage blême, stupéfaite, la dame s’éloigne en bougonnant : « J’espère que ce soir, les cons ne passeront pas ! »
Au bar-tabac-PMU voisin, les clients enchaînent les Amigo, les jeux de grattage et le rosé frais. Un colosse aux chaussures de chantier, le visage fendu par un doux sourire, paie sa tournée. Dès l’ouverture du bureau, avant d’aller arracher des ronces, il a voté pour le candidat RN, mais impossible pour lui aussi de se souvenir de son nom. « Au final, c’est encore Le Pen contre les autres de toute façon. Il y a une semaine, ils nous disaient qu’avec Mélenchon, ça serait le chaos, la guerre civile. Maintenant, ils sont copains comme cochon. » Il gratte un deuxième ticket Cash, perd et lâche, résigné : « Comment vous dire… La politique, qu’ils soient de droite ou de gauche, pour eux là-haut, ce n’est qu’un jeu. »
Emmanuel Macron a voté au Touquet, Gabriel Attal à Vanves
Comme dimanche dernier, le président de la République a déposé son bulletin dans l’urne dans la commune du Touquet-Paris-Plage, dans le Pas-de-Calais. Outre le chef de l’Etat, et le président contesté des Républicains, Eric Ciotti, dont nous vous avons relayé quelques images du vote à Nice plus tôt dans ce direct, d’autres personnalités ont voté pour ce second tour depuis ce matin.
François Hollande a voté à Tulle, en Corrèze, où il est en ballottage favorable au second tour ; Gabriel Attal était, lui, à Vanves – le premier ministre est candidat à sa réélection dans les Hauts-de-Seine ; l’ancienne cheffe du gouvernement Elisabeth Borne était à Vire, dans le Calvados, où elle tente de garder son siège ; l’ex-premier ministre Edouard Philippe a, pour sa part, voté au Havre – il n’est pas candidat mais a annoncé qu’il voterait pour la candidate communiste dans sa circonscription de résidence, afin de contrer le Rassemblement national.
Dans un bureau de vote à Marseille : « Je n’aime ni l’un ni l’autre »
A l’école maternelle Jean-Mermoz, dans le 8e arrondissement de Marseille, une longue file d’attente mène au bureau 804, qui compte 1 328 inscrits. Dans cette 2e circonscription des Bouches-du-Rhône, qui couvre des quartiers aisés de la ville, la sortante, Claire Pitollat (Ensemble), arrivée troisième, s’est désistée et a fait campagne pour le candidat socialiste représentant le Nouveau Front populaire, Laurent Lhardit, contre son adversaire LR/RN, Olivier Rioult.
« Son soutien a été franc et massif », note la maire du secteur, Olivia Fortin, membre du Printemps marseillais, qui préside le bureau. A Jean-Mermoz, pourtant, beaucoup d’électeurs de la candidate macroniste ne cachent pas leur désarroi. « C’est très dur de choisir. Je n’aime ni l’un ni l’autre », lâche un jeune papa, qui ne souhaite pas donner son nom, ni faire part de son vote. David Ktorza, 25 ans, étudiant en gestion, avait voté pour Claire Pitollat, mais ce matin il a mis un bulletin blanc dans l’urne. « J’ai été un peu déçu de sa démarche, j’aurais préféré qu’elle se maintienne. Pour moi, voter RN est impensable. Mais la présence de LFI, un parti pour moi intrinsèquement antisémite, dans le Nouveau Front populaire me bloque aussi ». Son copain d’enfance, Leo Appelbaum, 24 ans, qui termine ses études pour être dentiste, a choisi au dernier moment le bulletin NFP plutôt que le vote blanc : « Je me suis renseigné sur le candidat. Ce n’est pas un “insoumis” mais un socialiste. Et je sais que dès demain LFI et le PS vont se tirer dessus » explique-t-il.
Nouvelle-Calédonie : élection d’un indépendantiste et d’un loyaliste
Les résultats du second tour ont été rendus publics en Nouvelle-Calédonie :
Dans la 2e circonscription, le candidat indépendantiste (divers gauche), Emmanuel Tjibaou, a remporté le scrutin, avec 57 % des voix, devant le candidat loyaliste (divers droite), Alcide Ponga.
Emmanuel Tjibaou est le fils de Jean-Marie Tjibaou, leader indépendantiste kanak assassiné en 1989 à Ouvéa, et le frère de Joël Tjibaou, mis en examen le 25 juin – pour « complicité de tentative de meurtre », « vol en bande organisée avec arme », « destruction en bande organisée du bien d’autrui par un moyen dangereux » – et placé en détention provisoire à Nouméa.
Dans la 1re circonscription, Nicolas Metzdorf (loyaliste, divers droite) remporte l’élection, avec 52,41 % des voix, face à l’indépendantiste Omayra Naisseline. Il avait déjà été élu en 2022, mais dans la 2e circonscription.
A Goven, Bruno n’a « jamais eu autant de mal à voter »
Ce dimanche matin, Bruno Berty, 65 ans, installe Brune, sa petite-fille, sur le siège arrière de son VTT devant le bureau de vote de Goven (Ille-et-Vilaine). Médecin à la retraite, il a dû choisir entre le bulletin de la députée (LFI) sortante, Mathilde Hignet, et celui de Jacques François (RN), arrivé en tête au premier tour avec 32,3 % des suffrages.
« Je n’ai jamais eu autant de mal à voter. Je ne veux surtout pas du RN. J’ai refusé de voter blanc. J’ai décidé d’aller au-delà de la figure de Jean-Luc Mélenchon et de soutenir la députée sortante, qui me semble avoir fait un travail sérieux », explique le docteur. Bruno Berty se définit comme social-démocrate. Cet électorat modéré a été le socle de la réussite d’Emmanuel Macron en Bretagne, région qui l’a le mieux élu en 2017, mais aussi la plus rétive aux idées d’extrême droite. Bruno Berty grimace : « On met la montée du RN sur le dos d’Emmanuel Macron. Ça fait vingt-cinq ans que ce vote progresse. Ce que j’entendais hier sur l’immigration dans l’intimité de mon cabinet se dit désormais sans filtre dans la rue… »
A Nice, « l’angoisse ultime et l’envie d’y croire, quand même »
Dans la cour de l’école des Baumettes, à Nice, Ruth Lake, 70 ans, s’assoit sur un blanc pour prévenir une amie qui lui a confié sa procuration que ça y est, elle a bien voté. Elle profite d’un moment de calme pour écrire son texto à l’ombre, sans savoir que c’est aussi ici que vote Eric Ciotti, candidat exclu de son parti à la suite de son alliance avec le Rassemblement national. Et qu’il est au coin de la rue.
Soudain, les caméras débarquent. C’est la cohue. Une douzaine de journalistes et de photographes se pressent autour du candidat. Lui serre diligemment les mains des retraitées venues le saluer « pour son courage ». Ruth lève les yeux, Eric Ciotti lui tend la main. Elle fait « non » de la tête, range ses bras derrière son dos et regarde ailleurs.
La scène est cocasse mais symbolique dans cette 1re circonscription des Alpes-Maritimes, où l’ancien chef des Républicains est arrivé largement en tête, devant le candidat du Nouveau Front populaire, Olivier Salerno (26 %), et Graig Monetti, candidat estrosiste pour la majorité présidentielle (22 %). Dans le département, trois députés RN ont été élus dès le premier tour. Le parti est en tête de toutes les circonscriptions restantes.
Ruth ne fait pas partie de cette grande majorité bleu marine. Américaine, elle a obtenu le droit de voter en France en décembre. Il s’agit donc de sa toute première élection nationale, et elle compte bien « ne pas donner ce premier bulletin à l’extrême droite ». Aux Etats-Unis, explique-t-elle, la France est vue comme un eldorado pour les libéraux. Le Washington Post faisait récemment le portrait d’un ancien élu démocrate venu se « réfugier » en France, « terre d’exil loin de Trump ». Mais l’eldorado promis a vite disparu, et désormais Ruth prend du sirop pour dormir tant elle craint la montée de l’extrême droite sur le territoire français. Ce matin, Le Monde titrait sur une France « entre angoisse et espoir ». Elle a pris le titre en photo, qu’elle nous montre fièrement. « L’angoisse ultime, et l’envie d’y croire, quand même. C’est exactement ça », dit-elle.
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La participation à midi s’élève à 26,63 %
La participation au second tour des législatives 2024 s’élève à 26,63 % à midi en France hexagonale, en hausse de 7,5 points par rapport à 2022 (18,99 %).
Pour rappel, lors des dernières élections législatives, cinq députés avaient été élus dès le premier tour, contre 76 cette année. Le taux de participation est calculé à partir du nombre de citoyens convoqués aux urnes ce dimanche, qui est donc sensiblement différent de celui du second tour de 2022.
Au premier tour, le 30 juin, la participation à midi était de 25,9 %, également en hausse de 7,5 points par rapport à celle de 2022 (18,4 %).
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Ambiance dans les bureaux de vote
A-t-on les résultats pour la Réunion et les circonscriptions des Français de l’étranger ? Merci.
Bonjour. Peut on tirer un enseignement des resultats dans les DOM ?
Bonjour,
A la Réunion, tout comme à Mayotte et en Nouvelle-Calédonie, le scrutin a lieu aujourd’hui (alors qu’il s’est tenu hier dans les autres départements et territoires d’outre-mer) et les résultats seront donc connus dans la journée, voire dans la soirée. Idem pour les Français de l’étranger (au premier tour, ces résultats sont tombés tard dans la soirée). Pour les circonscriptions ultramarines où le nom du député élu est déjà connu, le premier enseignement que l’on peut tirer à ce stade est qu’il y a eu une prime nette aux sortants presque partout, à l’exception d’une circonscription de Martinique et de celle, unique, de Polynésie.
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En attendant 20 heures, on a le temps de se questionner sur la suite. Quand un nouveau gouvernement doit-il être nommé ? Comment peut-il être formé ? Que se passe-t-il en l’absence de majorité absolue ? Peut-il y avoir une nouvelle dissolution prochainement ? Vous avez des questions, nous avons les réponses !
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Près de Lyon, « si l’extrême droite arrive je partirai, mais où ? », s’interroge Sara, binationale franco-britannique
Etablie et mariée dans la région lyonnaise depuis trente ans, Sara Green, 60 ans, a demandé et obtenu la double nationalité franco-britannique en 2018. Ce matin, elle vote au bureau de la mairie de La Mulatière, avec inquiétude. « J’ai dit à mes trois filles qu’on partirait si l’extrême droite arrivait au pouvoir. Mais je me demande où nous irons ? », s’interroge cette cadre en communication, avec l’ironie piquante toute britannique. Elle a voté trois fois en une semaine, deux fois en France, une fois par procuration dans la circonscription de son dernier domicile anglais, au sud de Londres.
« Après le Brexit et Johnson, l’extrême droite monte aussi en Angleterre, c’est quand même fou », dit Sara Green. Dans la 12e circonscription du Rhône, au sud de Lyon, moins de 5 % des voix du premier tour séparent les trois candidats qualifiés pour la triangulaire du second tour. Arrivé deuxième, Cyrille Isaac-Sibille, député sortant de la majorité présidentielle, n’a pas voulu se désister, alors que l’extrême droite est en embuscade. En tête au premier tour, la candidate écologiste Lucie Gaillot Durand, médecin de profession, a axé sa campagne sur la lutte contre les polluants chimiques, en espérant échapper à la montée de l’extrême droite. « Ici les gens râlent beaucoup, s’ils connaissaient la situation de l’Angleterre ils se plaindraient moins ! », s’amuse Sara.
Bonjour, merci pour votre live! Vous écrivez que 76 députés ont déjà été élus au 1er tour, et qu’il y a 409 duels, 89 triangulaires et 2 quadrangulaires au 2e tour. Cela fait 576 au total et non 577?
Bonjour, Jean-Claude,
Rien ne vous échappe. En effet, il reste bien une circonscription où il n’y a aucune de ces configurations. La réponse se trouve dans un de nos précédents messages : il s’agit de la 2e circonscription de Guyane, où il n’y avait qu’un seul candidat pour ce second tour, la candidate arrivée deuxième s’étant désistée dès le dimanche soir du premier tour.
Le premier ministre, Gabriel Attal, a voté à Vanves (Hauts-de-Seine).
Pourquoi oublier la Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélémy ?
Bonjour, COM,
Il n’y a aucune bonne raison à cela, voici de quoi réparer cet oubli.
En Guyane :
- 1re circonscription : Jean-Victor Castor, candidat du MDES (Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale) est élu avec 76,11 % des voix.
- 2e circonscription : Davy Rimane (divers gauche, DIV. G.) a, sans surprise, été élu ; l’autre candidate, Sophie Charles, s’étant désistée.
A Saint-Pierre-et-Miquelon : le député sortant (divers droite, DIV. D.), Stéphane Lenormand, a été réélu, avec 61,72 % des voix.
A Saint-Martin et Saint-Barthélemy : le candidat du MoDem, Frantz Gumbs, est élu, avec 55 % des voix.
Pourquoi peut on avoir les résultats des ultramarins dès maintenant ? Je pensais que les résultats ne pouvaient tomber qu’à 20h.
Bonjour, Dipourkoi,
Les règles sur la publication des résultats avant la fermeture des bureaux de vote ne sont pas tout à fait les mêmes pour l’élection présidentielle et pour les législatives, comme l’indique l’article L52-2 du code électoral. Pour la présidentielle, l’ensemble du territoire français constitue une seule circonscription électorale ; par conséquent, aucun résultat partiel ou définitif ne peut être communiqué avant la fermeture du dernier bureau de vote sur le territoire métropolitain. En revanche, pour les législatives, les résultats dans les départements d’outre-mer peuvent être rendus public si les bureaux de vote ont fermé dans les départements concernés.
Pouvez-vous rappeler le nombre de circonscriptions qui ont une triangulaire établie à la sortie du premier tour, le nombre de désistements dans les triangulaires ainsi que le nombre de triangulaires ce matin ?
Bonjour, De Tur,
Sur les 306 triangulaires possibles au second tour, seules 89 auront effectivement lieu ; pour cinq quadrangulaires possibles, seules deux ont résisté. En conséquence, dans la grande majorité des circonscriptions (409), deux candidats seulement s’affronteront ce dimanche. Vous retrouverez plus de détails dans l’article ci-dessous :
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Bonjour Pourrions-nous avoir les résultats dans les DOM-TOM ? Merci
Bonjour, Colette,
Voici les résultats pour les circonscriptions de Guadeloupe et de Martinique.
Pour La Guadeloupe (34,67 % de participation) :
- 1ʳᵉ circonscription : Olivier Serva (Divers gauche, DV. G.) est élu, avec 77,59 % des voix
- 2ᵉ circonscription : Christian Baptiste (DV. G.) est élu, avec 72,38 % des voix
- 3ᵉ circonscription : Max Mathiasin (DV. G.) est élu, avec 69,15 % des voix
- 4ᵉ circonscription : Elie Califer (Parti socialiste-Nouveau Front populaire, PS-NFP) est élu, avec 71,09 % des voix
Pour La Martinique (32,44 % de participation) :
- 1re circonscription : Jiovanny William (Régionalistes, REG) est élu, avec 81,97 % des voix
- 2e circonscription : Marcellin Nadeau (REG) est élu, avec 65,68 % des voix
- 3e circonscription : Béatrice Bellay (PS-NFP) est élue, avec 54,53 % des voix
- 4e circonscription : Jean-Philippe Nilor (REG) est élu, avec 86,58 % des voix
43,3 millions de Français appelés aux urnes pour le second tour
Selon notre calcul, établi d’après les données de l’Insee (en date d’avril 2022), près de 6 millions de Français ne sont pas concernés par ce second tour des législatives anticipées, car le ou la député(e) de leur circonscription a déjà été élu au premier tour. Reste donc environ 43,3 millions de Français qui peuvent aller glisser un bulletin dans l’urne aujourd’hui.
Les taux de participation qui seront communiqués à 12 heures puis à 17 heures se fonderont sur ces chiffres, ils seront donc comparables aux taux du premier tour et à ceux des élections législatives précédentes.
Bonjour, comment est calculé l’abstention avec les circonscriptions qui ont déjà élues un député au premier tour ?
Bonjour Ichich,
La participation au second tour sera calculée proportionnellement au nombre de votants appelés aux urnes ce dimanche, c’est-à-dire le corps électoral de base moins les électeurs des 76 circonscriptions qui ont déjà choisi leur député. Nous sommes justement en train de faire le calcul…
Pour rappel, 76 des 577 circonscriptions ont déjà été pourvues au premier tour. Sont déjà élus : 39 députés du Rassemblement national et alliés, 32 du Nouveau Front populaire, deux de la majorité présidentielle, deux divers droite et un du parti Les Républicains. Dans les autres circonscriptions se tiennent 409 duels, 89 triangulaires et deux quadrangulaires.
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Bonjour.Sur les 49,3 millions d’électrices et d’électeurs combien a voté pour le RN au premier tour ? Pouvez-vous nous le rappeler ?
Bonjour Detonnant,
Au premier tour, près de 10,7 millions de personnes ont voté pour le Rassemblement national. Vous pouvez retrouver tous les score nationaux par partis pour le premier tour en cliquant sur ce lien.
Les bureaux de vote ont ouvert dans l’Hexagone
Les Français sont appelés à voter ce dimanche pour le second tour des élections législatives anticipées, dans les circonscriptions où un candidat n’a pas été élu dès le premier tour. Les bureaux de vote sont ouverts jusqu’à 18 heures – 20 heures dans les grandes villes.
Les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Polynésie française et ceux votant dans les bureaux ouverts par les ambassades et postes consulaires sur le continent américain étaient, eux, appelés à voter samedi.
La liste des candidats pour le second tour
A l’issue du premier tour, jusqu’à 306 triangulaires étaient annoncées. Mais le nombre final est très inférieur, en raison des nombreux désistements de candidats, principalement du Nouveau Front populaire et d’Ensemble, pour faire barrage au Rassemblement national.
Retrouvez dans notre article l’analyse en graphiques des désistements et des maintiens, ainsi que la liste des candidats dans chaque circonscription.
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La carte des résultats du premier tour
Qui est arrivé en tête lors du premier tour des élections législatives ? Qui a été élu dès le 30 juin ? Retrouvez tous les résultats en cartes, ainsi que le tableau des triangulaires et duels pour le second tour dans notre article.
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Le programme (prévisible) de la journée
- 8 heures : ouverture des bureaux de vote dans l’Hexagone. Les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Polynésie française et ceux votant dans les bureaux ouverts par les ambassades et postes consulaires sur le continent américain étaient, eux, appelés à voter samedi.
- 12 heures, 17 heures, 20 heures : chiffres de la participation.
- 18 heures : fermeture des bureaux de vote dans la plupart des communes. Dans les grandes villes, cet horaire repoussé à 20 heures.
- 20 heures : publication des premiers résultats et des estimations. Aucune estimation, aucun résultat, aucun sondage… ne peut être publié avant cet horaire.
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré au second tour des élections législatives
Nous suivrons ici la journée électorale, notamment grâce aux témoignages recueillis par plusieurs de nos journalistes, reporters et photographes, sur le terrain. Puis, à partir de 20 heures, nous publierons les premiers résultats et les premières estimations et suivrons les réactions politiques.
Em