Ah qu’elle était assommante…

Et il a raison.

Une ville hérissée de grilles sur des centaines de kilomètres et militarisée comme jamais, c’est la France en effet.

Une ville dont les sans-abris ont été chassés pour cacher la misère aux touristes, c’est la France en effet.

Les passants contrôlés pour vérifier qu’ils étaient bien en possession d’un ausweis en bonne et due forme, c’est la France en effet.

Une cérémonie qui a coûté plus de 120 millions d’euros dans un pays où il n’y a jamais eu autant de pauvres, c’est la France en effet.

La main basse de LVMH sur la ville de Paris et sur cette cérémonie, c’est la France en effet.

Des militaires levant le drapeau de cette organisation mafieuse qu’est le CIO, c’est la France en effet.

Faudrait-il quand même se réjouir au motif que ce spectacle a fait enrager l’extrême-droite ?

Aya Nakamura et des drag-queens instrumentalisés par un régime ayant voté la préférence nationale avec le RN, faut-il vraiment s’en réjouir ?

Des artistes et sportifs racisés célébrés le temps d’une cérémonie organisée par un régime dont la police se livre quotidiennement et en toute impunité à des violences contre les Noirs et les Arabes, faut-il vraiment s’en réjouir ?

Faut-il vraiment se réjouir qu’un régime réactionnaire et violent se donne des airs de tolérance et d’ouverture le temps d’un spectacle par ailleurs interminable et parfois grotesque ?

Ne faisons toutefois pas la fine bouche car il y eut bien quelques moments exceptionnels dans cette cérémonie.

Les athlètes algériens jetant des roses dans la Seine à l’endroit où la police de de Gaulle massacra plus de 150 Algériens le 17 octobre 1961.

Les athlètes palestiniens agitant des drapeaux de leur pays sans que la police ne puisse les leur arracher ni les placer en garde à vue.

Et Emmanuel Macron devant se limiter à prononcer une seule et courte phrase. Suffisante néanmoins pour qu’on entende très distinctement  les sifflets et les huées.