Président du comité national olympique français et membre du comité international olympique, vous menacez de sanction les porte-drapeaux et, à travers eux, tous les athlètes qui exprimeront leur solidarité avec les sportifs palestiniens et leur peuple, victime de ce que la Cour internationale de Justice estime être un cas plausible de génocide.
De quel droit, David Lappartient ?
Qui êtes-vous pour vous arroger le triste privilège de violer les principes de non-discrimination, protection et intégrité des athlètes inscrits dans la Charte olympique ?
Quel but poursuivez-vous ? Celui d’être inscrit par les peuples et par l’Histoire sur la liste honteuse des dirigeants sportifs qui se sont laissés conduire à ignorer le cri des opprimés et à piétiner les valeurs qu’ils avaient mission de défendre ?
Avez-vous déjà oublié la visite de Tommie Smith en France au mois de juin 2024 ? Que nous a dit ce héros de la lutte pour les droits humains, ce champion de tout premier ordre qui, avec John Carlos et Peter Norman, a sacrifié sa carrière pour un geste inoubliable de défi aux racistes et de solidarité avec leurs victimes ? Le message est plus important que la médaille.
Reprenez vos esprits, David Lappartient ! 17 000 orphelins errent aujourd’hui dans Gaza bombardée et affamée, plus de 50 000 civils sont morts à Gaza depuis octobre 2023, la plupart dans des souffrances inexprimables, des enfants visés par des bombes à fragmentation sont amputés chaque jour sans anesthésie, d’autres sont transformés en torches humaines ou écrasés vivants sous les chenilles des tanks et des bulldozers, les cris d’horreur et d’indignation jaillissent de toutes parts et d’abord des agences des Nations-Unies et des ONG présentes sur le terrain, elles-mêmes systématiquement ciblées. Faut-il poursuivre cette liste des méfaits d’un État qui prétend à l’impunité et compte sur votre silence ?
Vous avez atteint l’âge de 51 ans, David Lappartient, un âge que des dizaines de milliers de Gazaouis n’atteindront jamais parce qu’un régime qui répand la haine et l’hystérie collective détient sur eux le droit de vie ou de mort. Non, le soutien à Gaza n’est pas une opinion personnelle, c’est un devoir humain !
Cette neutralité que vous invoquez, imposez-la non pas aux athlètes français étrangers à ces crimes, mais aux athlètes israéliens susceptibles d’y avoir participé ou de les soutenir !
Saisissez les instances olympiques chargées de veiller à ce qu’un état suprémaciste ne puisse se joindre à la grande fête de l’universalisme et de « l’inclusivité absolue » voulue par Pierre de Coubertin. Proposez l’exclusion d’Israël coupable de nettoyage ethnique comme vos prédécesseurs avaient proposé et obtenu celle de l’Afrique du Sud coupable d’apartheid. Le comportement de l’État dont il est question et les obligations qui vous incombent ne vous laissent pas d’autre choix.
Souvenez-vous des paroles de Desmond Tutu, homme de combat pour la paix : rester neutre devant l’injustice, c’est choisir le camp de l’oppresseur.
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