Des jeux et des désordres
Nous vous l’avions promis : Mediapart suit les Jeux olympiques, sans mépris ni naïveté. Au quotidien, on vous raconte les joies et les plaisirs suscités par le sport. Les émotions, aussi. Mais nous n’éludons rien des compromissions écologiques ou financières, et des volontés répressives du gouvernement lors de ces JO de Paris.
Nous n’oublions pas non plus les désordres du monde. Cette semaine l’a parfaitement illustré.
Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou prend le risque d’un conflit régional généralisé, en décidant d’opérations ciblées contre des responsables du Hamas ou du Hezbollah libanais. Le tout sur le territoire de pays étrangers – l’Iran pour le premier, le Liban pour le second.
Le monde attend désormais la riposte promise par l’Iran et ses alliés. Dans un temps suspendu où l’impuissance occidentale est manifeste. Et où le soutien à Israël autoriserait tout, en dépit du droit international.
Plus au nord, l’Ukraine semble se préparer à des concessions territoriales, deux ans et demi après la guerre engagée par la Russie. L’armée russe tire avantage des problèmes d’effectifs et de commandement ukrainiens, et avance lentement mais inexorablement dans le Donbass. Le soutien des États-Unis et de l’Union européenne ne suffit manifestement pas. Les déclarations péremptoires d’Emmanuel Macron non plus.
Le président français a une nouvelle fois pris son pays de court en décidant, malgré l’absence de gouvernement et sans débat public, de revenir sur la position historique de la France sur le Sahara occidental. À rebours du droit international et des résolutions de l’Onu, et pour le plus grand plaisir du roi du Maroc.
Le même jour, Mohammed VI a décidé de gracier plusieurs journalistes, dont Omar Radi et Soulaimane Raissouni, et des militant·es des droits humains marocain·es. Une annonce surprise qui nous réjouit profondément, tant leur emprisonnement ajoutait au désordre du monde.
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