Violences policières Au Burger King, «j’ai obéi aux ordres»

Violences policières

Affaire des gilets jaunes matraqués dans un Burger King en 2018 : le parquet demande un procès contre neuf CRS

Le parquet de Paris a requis un procès pour violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique contre neuf CRS accusés d’avoir frappé des «gilets jaunes» et un journaliste lors d’une manifestation à Paris, en décembre 2018.

publié le 1er août 2024
Le parquet de Paris a requis ce jeudi 1er août un procès devant le tribunal correctionnel contre neuf CRS soupçonnés de violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique sur au moins quatre «gilets jaunes» et un journaliste, selon l’AFP, qui cite une source proche du dossier. Les faits s’étaient déroulés dans un restaurant Burger King près des Champs-Elysées, lors d’une manifestation dans la capitale, le 1er décembre 2018. Ils avaient été médiatisés grâce à la diffusion des images de l’agression, issues notamment de la vidéosurveillance du fast-food.

Le parquet a relevé que certains CRS «munis de leur matraque et de leur bouclier» avaient frappé «à plusieurs reprises les manifestants non hostiles». Ces derniers s’étaient «réfugiés» dans le restaurant Burger King, situé à une centaine de mètres en contrebas de l’Arc de triomphe, à l’angle de la rue de Tilsitt et de l’avenue de Wagram, lors de l’acte III du mouvement des «gilets jaunes», d’après le réquisitoire définitif. Ils «se trouvaient au sol» ou «tentaient de sortir les mains en l’air», a souligné le ministère public, qui a ouvert une information judiciaire en mai 2019. Les violences imputées aux agents ont notamment entraîné une incapacité totale de travail (ITT) inférieure ou égale à huit jours chez les parties civiles. Il revient désormais à la juge d’instruction de trancher sur la tenue d’un procès ou non.

A l’époque des faits, «les violences policières n’existaient pas pour Emmanuel Macron», a taclé Arié Alimi, avocat de deux manifestants blessés. «Il est désormais probable que neuf CRS soient renvoyés devant le tribunal», s’est-il félicité. Le conseil, qui représente de nombreuses parties civiles dans des dossiers d’accusations de violences policières, a prédit que «la multitude de procédures à venir permettra à la population de prendre conscience du drame vécu par toutes les victimes». Quant aux suspects et à leur commandant, qui échappe, lui, aux poursuites car placé sous le statut de témoin assisté, ils ont présenté tout au long de l’enquête leur intervention comme indissociable du chaos de l’acte III des «gilets jaunes», avec des violences à Paris et d’importantes dégradations de l’Arc de Triomphe.

Mise à jour : jeudi 1er août à 18h45, avec davantage d’informations.

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