Cet été, les procédures judiciaires contre le projet d’autoroute se multiplient . 

sur France Culture?
Cet été, les procédures judiciaires contre le projet d’autoroute se multiplient .

Peut-on évaluer à cette aune la vitalité de la démocratie environnementale?

Jaline Garde, journaliste en charge du pôle écologie du journal Mediapart

fait le point. Avec

  • Jade Lindgaard Journaliste, en charge du pôle Écologie à Mediapart

25 minutes de trajet en moins, c’est ce qui justifie la construction de

l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres, permettant à ses usagers

une économie de temps et d’essence. Le chantier est en cours :

selon la journaliste, un millier d’ouvriers travaillent aujourd’hui pour

l’entreprise Atosca, en charge des travaux. Dénoncée pour sa

prédation environnementale, la procédure fait l’objet de multiples

plaintes de la part des associations écologistes.

« C’est une autoroute qui fait polémique au nom de l’impact climatique »

explique Jaline Garde, « d’autant plus qu’elle longe une route et

une voie ferrée déjà existante mais pas assez développées. »

Un dissensus au sommet de l’Etat aux dépends de la forêt de Crémade

Ces plaintes résultent d’un combat administratif :

d’un côté, la préfecture défend la construction de la A68,

de l’autre, les services déconcentrés du ministère de l’écologie

s’opposent au projet.
Jaline Garde résume le conflit :

« Des arbres ont été coupés en dépit du droit de l’environnement.

Dans le cadre d’une commission d’enquête parlementaire,

la DREAL, services déconcentrés du ministère de l’écologie,

n’ont cessé d’écrire à l’entreprise Atosca pour indiquer

l’interdiction de déboiser. Pourtant, les arbres ont été coupés.

D’après l’entreprise, les opérations ont été maintenues

à la demande de la préfecture du Tarn, un autre service de l’État qui,

elle, avait en tête une seule chose : le maintien de l’ordre,

le départ des militants, et par conséquent la coupe des arbres. »

Droit de l’aménagement versus écologie : une bataille d’interprétations

« 24 recours en tout ont été déposés contre cette autoroute depuis un an et demi.

Certains ont déjà été rejetés, d’autres sont en cours de jugement »

explique la journaliste. La dernière plainte en date récuse des faits de destruction

de biodiversité en bande organisée.

Une formule abrupte, qui pour autant se justifie selon Jaline Garde.

« Cette formulation désigne le fait qu’il y a eu une concertation.

Ce n’est pas simplement une décision fortuite, c’est qu’il y a eu la volonté organisée,

il y a eu l’intention de détruire ce qui a été détruit. »

Ces scénarios sont voués à se répéter, compte tenu du pouvoir conféré

aux travaux considérés d’utilité publique, en particulier des autoroutes.

Pour autant, le droit a changé. « Aujourd’hui, le droit fait passer devant

la protection du climat, la protection des espèces protégées, la protection de l’eau. »

Finalement, résume-t-elle, le conflit cristallise les enjeux de l’économie

des concessions autoroutières : quel intérêt public ?

À quoi est utilisé l’argent des contribuables ?

 

 

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