PETITES MANOEUVRES ENTRE FAUX AMIS C’EST PAS A L’ELYSEE, C’EST PAS A MATIGNON QU’ON OBTIENDRA SATISFACTION

Conférence de Jean-Luc Mélenchon lors des AMFIS 2024 . Chateauneuf sur Isère, le 23 août 2024.
PETITES MANOEUVRES ENTRE FAUX AMIS
C’EST PAS A L’ELYSEE, C’EST PAS A MATIGNON QU’ON OBTIENDRA SATISFACTION !
Un certain nombre de sympathisants de LFI et du NFP ne dissimulent pas leur enthousiasme devant les dernières déclarations de Mélenchon qui envisage un gouvernement Castets sans ministres LFI. Cette manoeuvre serait d’une rare habileté car elle obligerait le centre et la droite à se démasquer en refusant l’application du programme du NFP, et pas seulement la présence de ministres LFI. La belle affaire ! On sait tout de même depuis le début du film que ni les macronistes ni la droite ne veulent de l’abolition de la loi Macron sur les retraites… qu’ils ont soutenue. Quant aux prétextes pour censurer un gouvernement NFP nouvelle formule, on peut leur faire confiance pour en trouver. Pour qu’un gouvernement Castets ne soit pas immédiatement censuré, il lui faudrait élargir la coalition vers le centre, voire la droite, donc leur faire des concessions. Castets n’a d’ailleurs pas manqué de faire des appels du pied à Macron et ses troupes dans ce sens, quitte à se contredire d’un jour à l’autre, voire dans la même journée…
L’objectif de Mélenchon semble être de préparer l’avenir, surtout le sien comme candidat à la prochaine Présidentielle. L’adaptation de ses partenaires, qui ne rêvent que de ça, à une formule de coalition élargie, lui permettrait de dénoncer la trahison de ses concurrents de gauche et de se présenter comme la seule alternative face au RN.
De façon détournée, la solution « Castets sans LFI » équivaudrait à un éclatement du NFP, certes un peu plus soft que ce que laissaient augurer les disputes et polémiques initiales. Néanmoins, dans l’immédiat, la ligne Glucksmann – Hollande serait gagnante. Quant aux conséquences sur la Présidentielle, beaucoup d’eau (polluée) aura coulé sous les ponts de Paris d’ici deux ans.
Mais croyez vous vraiment que ces petites manoeuvres politiciennes passionnent les travailleurs, même ceux qui ont voté pour le NFP ? Pensez-vous qu’ils se souleveraient en masse pour obliger Castets à tenir les promesses du NFP si elle les abandonnait ou les rognait ? Elle a déjà expliqué qu’il ne s’agissait que d’un « horizon » sans que cela suscite la moindre réaction.
NON, comme disait le fameux slogan : « C’est pas à l’Elysée, c’est pas à Matignon qu’on obtiendra satisfaction ! »
Nomination du premier ministre : Mélenchon soumet l’hypothèse d’un gouvernement Castets sans membre de LFI
lemonde.fr

Nomination du premier ministre : Mélenchon soumet l’hypothèse d’un gouvernement Castets sans membre de LFI

Le fondateur de La France insoumise renvoie la balle et la pression sur les partis macronistes et la droite qui menacent d’un vote de censure tout nouveau gouvernement comprenant des ministres « insoumis ».

Le Monde avec AFP

Publié aujourd’hui
Conférence de Jean-Luc Mélenchon lors des AMFIS 2024, à Chateauneuf-sur-Isère (Drôme), le 23 août 2024.

Jean-Luc Mélenchon a créé la surprise, samedi 24 août, en ouvrant la porte à une non-participation des « insoumis » à un éventuel gouvernement de Lucie Castets. Invité du journal de 13 heures de TF1, il a interpellé les trois partis du camp macroniste et la droite, qui agitent la menace d’une censure si La France insoumise (LFI) devait entrer au gouvernement.

« Le gouvernement de Lucie Castets, s’il ne comportait aucun ministre “insoumis”, est-ce que vous vous engagez à ne pas voter la censure et à lui permettre d’appliquer le programme pour lequel nous sommes arrivés en tête des élections législatives ? », a demandé le patriarche de la gauche radicale. « Si vous nous répondez non, on dira que les ministres “insoumis”, en fait, c’est un prétexte, c’est du programme dont vous ne voulez pas », a-t-il ajouté.

L’option d’un soutien de LFI sans participation au gouvernement − comme l’avaient fait les communistes avec le Front populaire en 1936 − est dorénavant sur la table et les cartes sont rebattues. C’est ainsi que l’a entendu Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, membre de la coalition du Nouveau Front populaire (NFP).

« Jean-Luc Mélenchon ouvre la voie à un soutien sans participation de La France insoumise à un gouvernement de Lucie Castets. Le prétexte de la présence de ministres LFI n’existe plus », a-t-il réagi sur la plate-forme X.

Une « position constructive », selon Lucie Castets

« La déclaration de Jean-Luc Mélenchon met le camp Macron face à ses responsabilités. Les écologistes attendent avec impatience la réponse des chefs des partis Renaissance, Horizons et MoDem », a de son côté commenté, auprès de l’Agence France-Presse, la patronne des écologistes, Marine Tondelier.

« J’attends les réponses à la question de Jean-Luc Mélenchon », a simplement réagi, devant la presse, Lucie Castets, qui avait été prévenue de l’initiative mélenchoniste en amont, à l’inverse des autres dirigeants de gauche. « Les quatre forces du NFP ont vocation à gouverner », a rappelé la candidate de la gauche à la primature, en saluant cependant une « position constructive » du leader LFI.

Jusqu’ici, devant la presse, les dirigeants de LFI rejetaient l’hypothèse d’une non-participation à un gouvernement de Lucie Castets. Cette dernière, reçue vendredi matin à l’Elysée avec onze représentants du Nouveau Front populaire, avait maintenu devant Emmanuel Macron sa volonté d’avoir des ministres LFI, plus gros groupe du NFP à l’Assemblée, dans son gouvernement.

Mais vendredi soir, tard, Jean-Luc Mélenchon et des proches, qui se présentent comme « du côté de la solution et non du problème » ont discuté de cette option. Car la présence au gouvernement de membres du mouvement de gauche radicale est une ligne rouge pour les macronistes, la droite et l’extrême droite.

« Pour nous c’est non aux ministres LFI et non à un programme inspiré par LFI. Nous sommes opposés à leur participation à un gouvernement, comme à leurs idées », a maintenu dans l’après-midi le chef des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau.

« Si c’est pour appliquer le programme des “insoumis”, censure en effet », a abondé le député Renaissance du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre. « Pas de ministre LFI, pas de propositions LFI dans le programme et plus de LFI à l’Assemblée nationale. Là oui, on commence à être bien… », a ironisé le député macroniste du Gers et ancien rapporteur général du budget, Jean-René Cazeneuve.

Coup de poker

Emmanuel Macron a entamé vendredi un cycle de consultations des chefs de parti et de groupe parlementaire censé déboucher sur la nomination d’un premier ministre, six semaines après les élections législatives qui ont vu la coalition de gauche du NFP arriver en tête en nombre avec 193 sièges, toutefois loin de la majorité absolue. Le président doit encore recevoir les leaders du Rassemblement national Marine Le Pen et Jordan Bardella lundi, puis leur allié Eric Ciotti.

Et si la Macronie prenait les « insoumis » au mot ? « Chiche ! », a répondu le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard. « Le sujet ce n’est pas nous, c’est l’application du programme », a-t-il promis.

A gauche, ils étaient nombreux à saluer un beau coup de poker de Jean-Luc Mélenchon. « C’est plutôt habile de la part de Jean-Luc d’apparaître comme celui qui ne bloque pas », analysait le député écologiste de Seine-Saint-Denis et ex-« insoumis » Alexis Corbière.

Le Monde avec AFP

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