Bonsoir Malou,
La situation est tellement compliquée qu’il est toujours utile de rappeler le fonctionnement des institutions. En effet, les députés peuvent déposer une motion de censure après qu’un premier ministre a déclenché l’article 49.3 de la Constitution, et donc engager la responsabilité de son gouvernement, pour tenter de faire adopter un projet de loi sans vote.
Mais les députés peuvent aussi utiliser l’article 49.2 de la Constituion pour déposer une motion de censure contre un gouvernement. Celle-ci peut être déposée à tout moment au cours d’une session parlementaire, à condition qu’elle recueille la signature d’« un dixième au moins des membres de l’Assemblée nationale », soit 58 députés. Les élus de la Nupes l’avaient notamment utilisée en juillet 2022 au début de la dernière législature contre la nouvelle première ministre, Elisabeth Borne, en vain.
Pour Boris Vallaud, Emmanuel Macron « continue d’approfondir la crise qu’il a lui-même ouverte »
Appelés par Emmanuel Macron à « coopérer avec les autres forces politiques » pour tenter de trouver une solution à la crise politique actuelle, les socialistes – comme les écologistes et les communistes – ont aussi dénoncé la décision du chef de l’Etat de ne pas désigner Lucie Castets à Matignon. « Il a dissou[s]. La gauche est arrivée en tête. Il ne la nommera pas », a fustigé le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Boris Vallaud.
Pour le député des Landes, « le président continue d’approfondir la crise qu’il a lui-même ouverte. Affligeant. »
21:32 Vos questions
Bonjour et merci, Quelles sont les consultations prévues demain ?
Bonsoir Yanis,
L’Elysée n’a pas précisé qui participera à ces consultations qui devraient commencer demain. La présidence de la République a simplement fait savoir pour le moment que ces concertations seront menées avec les responsables des partis – hors NFP qui a d’ores et déjà fait savoir que ses représentants ne viendraient pas –, et « des personnalités se distinguant par l’expérience du service de l’Etat et de la République ».
Bonjour, qu’entend-on par le terme de « gouvernement technique » ? Merci !
Bonjour,
Si la situation est bloquée, la nomination d’un gouvernement « technique » pourrait s’imposer comme porte de sortie. Il s’agit de nommer des ministres sans affiliation partisane pour gérer les affaires courantes et mettre en œuvre certaines réformes consensuelles, avec l’appui au cas par cas des différents blocs à l’Assemblée.
Une configuration que l’Italie a déjà connue à plusieurs reprises, dans des moments de crise, mais qui n’a jamais été très durable. Difficile en effet pour un tel exécutif de se maintenir dans la durée faute de légitimité des urnes.
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Bonsoir, Pouvez-vous préciser ce qu’est une procédure de destitution ?
Bonsoir Ben,
Il existe effectivement une procédure constitutionnelle permettant la destitution du président de la République. L’article 68 de la loi fondamentale prévoit que « le président de la République ne peut être destitué qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Le « manquement » en cause peut concerner le comportement politique – mais aussi privé – du président, « à condition que ses actes aient porté atteinte à la dignité de sa fonction », précise le site du gouvernement.
Sous la Vᵉ République, cette procédure n’a jamais été votée et elle doit franchir plusieurs obstacles, qui s’annoncent particulièrement difficiles à enjamber au regard de l’équilibre des forces politiques en présence dans les deux chambres parlementaires.
- Premier temps : convaincre l’Assemblée et le Sénat de se constituer en Haute Cour. Cela passe par une proposition de résolution qui doit être successivement validée par le bureau de l’Assemblée (le NFP y dispose d’au moins 12 voix sur 22), adoptée en commission des lois puis dans l’hémicycle à une majorité des deux tiers. Notez que tous les partis membres du NFP ne se sont pas prononcés en faveur de cette procédure de destitution. Un parcours similaire doit ensuite être effectué au Sénat, où la droite et le centre ont la majorité absolue.
- Deuxième temps : une fois la Haute Cour constituée, celle-ci dispose d’un mois pour statuer, à bulletin secret, sur la destitution, là encore à une majorité des deux tiers.
La France insoumise annonce le dépôt d’une motion de destitution contre Emmanuel Macron
Comme il l’avait laissé entendre durant son passage un peu plus tôt sur BFM-TV, le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, annonce dans un communiqué qu’une motion de destitution à l’encontre du chef de l’Etat « sera présentée par les députés insoumis au bureau de l’Assemblée nationale conformément à l’article 68 de la Constitution », pour s’opposer à « un abus de pouvoir ».
Cet article permet au Parlement de destituer le président pour « manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ». Les « insoumis » avaient déjà brandi cette menace le 25 août dans une tribune publiée dans La Tribune Dimanche, et n’avaient pas été soutenus par les autres mouvements du Nouveau Front populaire, laissant planer le doute sur une éventuelle réussite de cette motion. D’autant qu’elle doit aussi être adoptée par le Sénat – où la droite et le centre ont la majorité absolue.
Dans son communiqué, M. Bompard a ajouté que « toute proposition de premier ministre autre que Lucie Castets fera l’objet d’une motion de censure ». « La gravité du moment appelle une réplique ferme de la société française contre l’incroyable abus de pouvoir autocratique dont elle est la victime », a-t-il justifié, appelant à « des marches pour le respect de la démocratie ».
20:23
Fabien Roussel n’ira pas aux nouvelles consultations à l’Elysée et appelle à « une grande mobilisation populaire »
« Je lance un appel. Dans les jours prochains, il va falloir qu’on se mobilise devant les préfectures, dans les centres-villes. Il va falloir qu’il y ait une grande mobilisation populaire », a déclaré le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, assurant qu’il ne se rendrait pas à l’Elysée pour de nouvelles consultations, « si c’est pour nous demander de constituer un gouvernement qui continuerait la politique du gouvernement » sortant. « Ils ne veulent pas que ça change, ce n’est pas la peine que nous venions. »
Alors qu’Emmanuel Macron a invoqué le maintien de la « stabilité institutionnelle [du] pays » pour justifier son rejet d’un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP), M. Roussel estime sur BFM-TV qu’il veut préserver la stabilité « pour ceux qu’il défend depuis sept ans maintenant, pour les plus riches, pour le CAC 40, pour préserver les dividendes ».
« C’est de l’enfumage », a encore dénoncé le patron des communistes au sujet des arguments sur le refus de ministres « insoumis » au sein d’un gouvernement NFP. « Ils ne veulent pas que la gauche et les écologistes gouvernent, ils ne veulent pas répondre aux attentes de changement de nos citoyens », a-t-il ajouté.
Pour Marine Tondelier, le communiqué d’Emmanuel Macron « est une honte »
La colère ne retombe pas à gauche, après la décision du chef de l’Etat de relancer un cycle de consultations pour tenter de trouver un nouveau premier ministre, rejetant ainsi la candidature de Lucie Castets. « Le communiqué d’Emmanuel Macron est une honte », a dénoncé sur X, la secrétaire nationale des Ecologistes, avant de rejeter les arguments du chef de l’Etat.
« Invoquer la stabilité quand on a dissous sans aucune concertation et qu’on refuse le résultat d’une élection pour laquelle les Français n’ont jamais été aussi nombreux à se déplacer est d’une irresponsabilité démocratique dangereuse », a-t-elle fustigé. La dirigeante des Verts affiche également son souhait de continuer à se « battre pour respecter la volonté des Français : les trois quarts d’entre eux veulent une rupture politique avec le macronisme ».
Pour l’« insoumis » Manuel Bompard, Emmanuel Macron « usurpe les pouvoirs qui sont les siens » en refusant de nommer Lucie Castets
Quelques minutes après l’annonce d’Emmanuel Macron de lancer un nouveau cycle de consultations, et de refuser ainsi de proposer au Nouveau Front populaire de former un gouvernement, le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, a dénoncé sur BFM « un coup de force antidémocratique qui se fait sur la base d’une argumentation qui n’a aucun sens ». « S’il existe une autre coalition possible qui dispose d’une majorité à l’Assemblée nationale, que le président de la République nous dise laquelle », a ajouté le député « insoumis » des Bouches-du-Rhône.
Pour M. Bompard, par cette décision, Emmanuel Macron « s’assoit sur le résultat des législatives » et « fait comme s’il n’y avait pas eu un vote il y a maintenant quasiment deux mois ». Comme Mathilde Panot et Cyrielle Chatelain, le dirigeant « insoumis » a réaffirmé que pour la coalition de gauche, il n’y a « aucune autre option que la candidate proposée par le NFP », Lucie Castets.
Il relance aussi la menace d’une éventuelle procédure de destitution à l’encontre d’Emmanuel Macron, qui n’aurait toutefois que peu de chances d’aboutir en raison des équilibres politiques au Parlement. « Par cette décision il usurpe les pouvoirs qui sont les siens car il ne tient pas compte du résultat des législatives », a-t-il accusé.
20:07
Verbatim : l’intégralité du communiqué de presse de l’Elysée
« Le président de la République a reçu vendredi 23 août et lundi 26 août, en vue de la nomination d’un premier ministre, les responsables des partis représentés au Parlement ainsi que les présidents des deux chambres. Les échanges ont été loyaux, sincères et utiles.
Il les a reçus dans son rôle constitutionnel d’arbitre, garant de la stabilité institutionnelle et de l’indépendance de la Nation.
Au terme des consultations, le président de la République a constaté qu’un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis proposés par l’alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front populaire, serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale. Un tel gouvernement disposerait donc immédiatement d’une majorité de plus de 350 députés contre lui, l’empêchant de fait d’agir. Compte tenu de l’expression des responsables politiques consultés, la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option.
Les échanges avec le groupe LIOT et les partis [Ensemble pour la République], MoDem, Horizons, le [Parti radical] et UDI ont dessiné des voies de coalition et de travail commun possibles entre différentes sensibilités politiques. Ces groupes se sont montrés ouverts à soutenir un gouvernement dirigé par une personnalité qui ne serait pas issue de leurs rangs. Le Parti socialiste, les écologistes et les communistes n’ont à ce stade pas proposé de chemins pour coopérer avec les autres forces politiques. Il leur appartient désormais de le faire. La Droite républicaine a défini ses lignes rouges, détaillé son pacte législatif sans s’engager à un vote du budget ni à un soutien ou une participation au gouvernement.
Dès demain mardi 27 août un nouveau cycle de consultations avec les responsables des partis et des personnalités se distinguant par l’expérience du service de l’Etat et de la République reprendra. En ce temps inédit dans la Ve République, où les attentes des Françaises et des Français sont fortes, le chef de l’Etat appelle l’ensemble des responsables politiques à se hisser à la hauteur du moment en faisant preuve d’esprit de responsabilité.
Le président de la République déclare : “Ma responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli. Les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige.” »
« La motion de destitution sera déposée », annonce Jean-Luc Mélenchon
Le leader des « insoumis » a dénoncé « une situation d’une exceptionnelle gravité », créée par Emmanuel Macron en rejetant l’option d’un gouvernement NFP. « La réplique populaire et politique doit être rapide et ferme. La motion de destitution sera déposée », annonce Jean-Luc Mélenchon sur X.
Comme la présidente du groupe « insoumis » à l’Assemblée, Mathilde Panot, M. Mélenchon affirme que « le moment venu, la censure d’un gouvernement de droite viendra ». « Les organisations attachées à la défense de la démocratie devraient engager une réplique commune », ajoute-t-il.
« Nous censurerons la nomination de tout autre premier ministre » que Lucie Castets, affirme Mathilde Panot
Après le refus par Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets à Matignon lundi soir, la présidente du groupe « insoumis » à l’Assemblée nationale prévient « de la façon la plus ferme et solennelle qui soit : nous censurerons la nomination de tout autre premier ministre », dans un message publié sur X. Mathilde Panot réitère aussi la menace lancée le 25 août dans une tribune publiée par La Tribune dimanche de lancer une procédure de destitution à l’encontre d’Emmanuel Macron, sur la base de l’article 68 de la Constitution.
« Si le Président de la République s’entête dans son déni, nous engagerons contre lui une procédure de destitution », met-elle en garde, affichant son refus que « la volonté populaire ne soit pas respectée », alors que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête aux élections législatives.
Les représentants du NFP avaient annoncé qu’ils ne participeraient à de nouvelles discussions avec le président que pour discuter des modalités d’une cohabitation avec Lucie Castets à Matignon, rejetée par l’Elysée
Avant même l’annonce de l’Elysée sur l’ouverture d’un nouveau cycle de consultations avec les responsables des partis et sa décision d’écarter l’option d’un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP), les chefs de file du NFP avaient annoncé qu’ils ne participeraient à de prochaines discussions avec Emmanuel Macron « que pour travailler sur les modalités d’une cohabitation [avec Lucie Castets à Matignon] ».
Après le communiqué de l’Elysée, Cyrielle Chatelain réaffirme que « Lucie Castets est la candidate légitime pour Matignon »
Alors que le président de la République a, dans son communiqué, exhorté le Parti socialiste, les écologistes et les communistes à proposer « des chemins pour coopérer avec les autres forces politiques », rejetant ainsi une nomination de Lucie Castets à Matignon, la présidente du groupe des Verts à l’Assemblée, Cyrielle Chatelain, dénonce sur X une décision « grave et inconséquent[e] », opposant ainsi une fin de non-recevoir au chef de l’Etat.
« Le Président décide de ne pas respecter les résultats d’une élection qu’il a lui-même convoquée. Nous ne nous lâcherons pas », a-t-elle assuré. Pour la députée écologiste de l’Isère, Lucie Castets reste « la candidate légitime pour Matignon ».
19:41 L’essentiel
Emmanuel Macron écarte l’option d’un gouvernement du Nouveau Front populaire au nom de « la stabilité institutionnelle »
« Au terme des consultations, le président de la République a constaté qu’un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis proposés par l’alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front populaire, serait immédiatement censuré par l’ensemble des groupes représentés à l’Assemblée nationale », a annoncé l’Elysée dans un communiqué. Pour maintenir la « stabilité institutionnelle [du] pays », Emmanuel Macron a décidé de « ne pas retenir cette option ».
Face aux blocages, Emmanuel Macron appelle les responsables politiques à faire preuve « d’esprit de responsabilité », et exhorte notamment le Parti socialiste, les Ecologistes et le Parti communiste à proposer « des chemins pour coopérer avec les autres forces politiques ».
Le président a annoncé qu’il lancera, mardi, de nouvelles consultations « avec les responsables des partis » et des « personnalités ». Alors qu’une première série de consultations n’a pas permis de trouver un nom pour remplacer Gabriel Attal, « [s]a responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli », assure le chef de l’Etat, qui estime que « les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives ».
Stéphane Séjourné appelle les « formations républicaines », dont les écologistes et les socialistes, à « rejoindre la table des négociations »
Stéphane Séjourné, le secrétaire général du parti Renaissance, appelle « les formations républicaines, dont les écologistes et les socialistes font partie, à rejoindre la table des négociations », dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse.
« A l’issue des premières concertations qu’[Emmanuel Macron] a menées, chacun peut constater qu’une motion de censure contre un gouvernement NFP, avec ou sans ministre LFI, est inéluctable. Jean-Luc Mélenchon ne peut donc ni se trouver à la table du conseil des ministres, ni derrière le rideau », écrit M. Séjourné.
Cette menace de censure en cas de membres de LFI au gouvernement est brandie par le camp présidentiel, la droite et l’extrême droite.
« La Macronie se disloque » : Jean-Luc Mélenchon estime que Gabriel Attal tente de « ruine[r] » les consultations du président à l’Elysée
Alors que Gabriel Attal a accusé Jean-Luc Mélenchon d’une « tentative de coup de force », avec sa proposition d’un gouvernement Castets sans LFI, le leader des « insoumis » estime qu’il n’est que le « prétexte » pour le premier ministre démissionnaire, qui mène selon lui une opération pour « ruine[r] » les consultations du président.
« Il lui impose une autre méthode de travail. Bref : Attal pousse Macron dehors. S’il y a un coup de force, c’est bien celui-là », écrit Jean-Luc Mélenchon sur X, estimant que « la Macronie se disloque ».
Gérard Larcher quitte l’Elysée, fin des consultations en vue de la nomination d’un premier ministre
Les consultations touchent à leur fin. Le président du Sénat, Gérard Larcher, a quitté l’Elysée après un peu plus d’une heure trente de consultation avec Emmanuel Macron, et ne s’est pas exprimé sur cette discussion à sa sortie.
L’Elysée n’a pas encore communiqué sur les résultats de ce premier cycle de discussions, ni sur d’éventuelles nouvelles consultations mardi, dont la tenue avait été évoquée ce week-end.
Pour Gabriel Attal, la proposition d’un gouvernement Castets sans LFI est un « simulacre d’ouverture » et une « tentative de coup de force » de Jean-Luc Mélenchon
L’initiative de Jean-Luc Mélenchon, qui a ouvert la porte à un gouvernement du Nouveau Front populaire sans ministres de La France insoumise, n’est qu’un « simulacre d’ouverture » et une « tentative de coup de force », estime Gabriel Attal dans une lettre lundi aux députés du groupe Ensemble pour la République.
« Avec le secrétaire général de Renaissance, Stéphane Séjourné, nous avons dit au président que, si nous sommes prêts à des compromis, nous continuons à nous opposer de toutes nos forces à l’application unilatérale du seul projet de LFI et du NFP », pour lequel « la censure serait inévitable », écrit le premier ministre démissionnaire, récemment élu à la tête du groupe macroniste au Palais-Bourbon.
L’ancien député macroniste Sacha Houlié appelle le président à nommer comme premier ministre une personnalité issue des rangs de la gauche
Député macroniste de la première heure, tenant de l’aile gauche et ancien président de la commission des lois, Sacha Houlié a appelé dimanche le président de la République à nommer comme premier ministre une personnalité issue des rangs de la gauche, arrivée en tête aux législatives en nombre de sièges.
« La non-participation – fondamentale – des “insoumis” au gouvernement débloque cette situation », ajoute-t-il dans un message publié sur X, estimant que le programme du NFP « ne peut être mis en œuvre en totalité » sans majorité absolue.
Sacha Houlié appelle les élus d’Ensemble à ne pas « conserver la posture d’un rejet en bloc d’une gauche de gouvernement, qui revient à nier le scrutin ». « Le péril du RN au pouvoir demeure omniprésent et l’extrême droite, la seule bénéficiaire du blocage institutionnel », ajoute-t-il.
Le député avait acté sa rupture avec le camp présidentiel en juillet, en affirmant qu’il ne comptait plus siéger au sein de ce camp à l’Assemblée.
Les chefs de file du Nouveau Front populaire annoncent qu’ils ne retourneront à l’Elysée que pour discuter d’un gouvernement Castets
« Le président de la République doit désormais agir et nommer Lucie Castets à Matignon », ont déclaré les chefs de file du Nouveau Front populaire dans un communiqué publié lundi, trois jours après leur rencontre avec Emmanuel Macron à l’Elysée. « Dans l’attente, nous ne participerons à de prochaines discussions avec le président de la République que pour travailler sur les modalités de cette cohabitation », ont-ils annoncé, précisant se tenir « à sa disposition pour tout échange dans cet objectif ».
Regrettant que le chef de L’Etat « continue de tergiverser » pour nommer un premier ministre, les quatre chefs de partis du NFP et Lucie Castets estiment qu’Emmanuel Macron « complexifie chaque jour la tâche du futur gouvernement » en maintenant en poste un gouvernement démissionnaire et « empêche l’avènement d’une nouvelle façon de conduire la politique de la nation ».
L’Elysée avait laissé entendre ce week-end qu’Emmanuel Macron pourrait lancer de nouvelles consultations mardi, en fonction de l’issue de ces premiers échanges.
Déjà en juillet, Gérard Larcher avertissait Emmanuel Macron : « On ne joue pas avec la France »
Un temps pressenti comme premier ministre de coalition, avant la dissolution de l’Assemblée nationale, le président du Sénat avait prévenu ses troupes en juin qu’il n’avait pas l’intention de quitter le Palais du Luxembourg, et avait dit se préparer à jouer, en ces temps troublés, un rôle de « stabilisateur des institutions ».
Déjà reçu à l’Elysée au lendemain du second tour des législatives, Gérard Larcher avait alors conseillé de temporiser avant de former un nouveau gouvernement : « Il y a un besoin de sérénité et de responsabilité, dans l’intérêt du pays, arguait-il. Donnons-nous du temps pour que la raison l’emporte sur les pulsions. » Il avait également prévenu que si le Nouveau Front populaire (NFP) devait s’imposer à Matignon, il considérerait cette option comme un « coup de force démocratique » et appellerait aussitôt à la censure d’un tel gouvernement.
L’avertissement de Gérard Larcher à Emmanuel Macron : « On ne joue pas avec la France »
Lecture : 4 min.
Gérard Larcher est arrivé à l’Elysée
Gérard Larcher, le président du Sénat (Les Républicains, LR), est arrivé à l’Elysée peu avant 17 heures pour clore cette série de consultations avec Emmanuel Macron.
« Jean Luc Mélenchon empêche la gauche de montrer qu’elle veut apaiser le pays », estime le secrétaire national du PS, Sébastien Vincini
Le président du Conseil départemental de Haute-Garonne et secrétaire national du Parti socialiste (PS), Sébastien Vincini, a appelé lundi à « rompre avec Jean-Luc Mélenchon et son entourage ». « Il est temps que Jean-Luc Mélenchon passe la main, car il empêche la gauche de montrer qu’elle veut apaiser le pays », juge-t-il dans le quotidien La Dépêche. « Il faut montrer que l’on va respecter les institutions et respecter le président de la République », ajoute-t-il.
Si M. Vincini, proche du premier secrétaire du PS, Olivier Faure, dit ne plus accorder « aucun crédit aux outrances de Jean-Luc Mélenchon » et à ses proches « toujours dans l’excès », il n’appelle pas pour autant à rompre avec LFI « car je fais le distinguo avec ceux qui partagent la conviction qu’il faut réparer l’école, sauver l’hôpital public, redonner du pouvoir d’achat et d’améliorer la sécurité ».
Le socialiste déplore par ailleurs que le président de la République, Emmanuel Macron, « cherche une alternance en dehors du Nouveau Front populaire ». Pour lui, « en dehors du Nouveau Front populaire, ça n’est pas une alternance mais de la tambouille politique ».
En période politique troublée, le président du Medef appelle à « imposer le primat de l’économie dans le débat et la décision publics »
Le président du Medef, Patrick Martin, a évoqué lundi devant la Rencontre des entrepreneurs de France son souhait de voir le Medef « étendre son influence » pour peser davantage dans le débat public, au moment où le pays s’expose selon lui « à de graves errements ».
Il a estimé que les élections européennes avaient constitué « un cas d’école », l’influence du patronat européen ayant permis, selon lui, une meilleure prise en compte des questions de compétitivité internationale. Dans la « perspective d’échéances électorales prochaines, nous mobiliserons plus encore notre réseau auprès des élus nationaux et locaux », a-t-il prévenu.
M. Martin, étrillant durant son discours les propositions économiques du Nouveau Front populaire (NFP), notamment le SMIC à 1 600 euros ou l’abolition de la réforme des retraites, estime qu’il faut « imposer le primat de l’économie dans le débat et la décision publics ».
Cela passe d’abord, pour lui, par « réaffirmer la responsabilité et l’autonomie des partenaires sociaux ». Il a appelé à « un grand reset » des régimes de protection sociale et de formation. Faisons-le « en autonomie et sans curatelle », a-t-il lancé, disant n’être pas « un chaud partisan d’un ménage à trois avec l’Etat ».
« Le temps des coalitions est venue, la majorité absolue, c’est terminé », déclare Yaël Braun-Pivet devant le Medef, appelant au « rassemblement »
Dans un discours prononcé lors de la Rencontre des entrepreneurs de France du Medef, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale (Renaissance), a appelé au « rassemblement » de la nation. « Jamais autant qu’aujourd’hui notre pays n’a eu besoin, à ce point, de cet état d’esprit qui ne s’invente pas, qui ne se décrète pas, qui ne s’impose pas », a-t-elle déclaré.
« Le contexte politique particulier que nous connaissons appelle à l’union de tous ceux qui rejettent le pessimisme, le défaitisme, a-t-elle poursuivi. J’en appelle au rassemblement des gens positifs et, sur la scène politique, nous savons ou ils se trouvent. »
Yaël Braun-Pivet a rappelé l’importance de « poursuivre les grandes transformations » économiques et sociales du pays. « Pour les engager, pour les poursuivre, nous avons attendu un mois, mais nous ne pouvons attendre un an. L’horloge tourne », a martelé Mme Braun-Pivet, dénonçant l’attitude de « ceux qui preparent déjà la prochaine dissolution et qui ferment les yeux sur l’urgence ».
« Le temps des coalitions est venue, la majorité absolue, c’est terminé, a-t-elle conclu. La France doit apprendre à fonctionner, comme le font toutes le grandes démocraties du monde, en réunissant des forces politiques qui ne sont pas d’accord sur tout mais qui trouvent des accords. »
A la tribune après elle, Gérard Larcher, le président du Sénat (Les Républicains), a noté l’importance que les présidents des deux chambres du Parlement se présentent ensemble devant les forces économiques du pays. Il a fait état de la « crise politique » dans laquelle est plongée la France depuis ce qu’il a qualifié d’une « dissolution hasardeuse », tout en réservant ses commentaires à ce sujet pour « la fin d’après midi », après sa rencontre avec Emmanuel Macron à l’Elysee.
Le point sur la situation, lundi 26 août, à la mi-journée
- Après la gauche, la droite et son propre camp vendredi, Emmanuel Macron a reçu lundi les chefs de file de l’extrême droite, sans accord à ce stade sur la nomination d’un nouveau premier ministre, qui pourrait nécessiter de nouvelles tractations.
- Le Rassemblement national (RN) votera une motion de censure contre « tout gouvernement de gauche », a affirmé la présidente du groupe du parti d’extrême droite à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, à l’issue d’un entretien d’environ deux heures avec Emmanuel Macron à l’Elysée. L’absence de ministres « insoumis » « ne change[rait] strictement rien », a-t-elle ajouté.
- Le président contesté des Républicains, Eric Ciotti, allié au RN, s’est également dit « totalement opposé à ce qu’il y ait un premier ministre issu du NFP », qui « subira[it] immédiatement une censure des députés de [son] groupe ».
- Gérard Larcher, le président du Sénat (Les Républicains, LR), doit clore à partir de 17 heures cette série de consultations. Mais le chef de l’Etat semble tenté de jouer les prolongations. Il pourrait s’exprimer lundi soir, avant de nouvelles consultations qui seraient organisées mardi.
- Alors que le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a ouvert la porte samedi à la non-participation des « insoumis » à un gouvernement dirigé par Lucie Castets, pour Olivier Faure, il n’y a plus d’« obstacle » à sa nomination à Matignon. « Ils sont en train de faire la démonstration que leur problème n’était pas LFI, mais le programme du NFP », a pour sa part estimé l’eurodéputée « insoumise » Manon Aubry lundi matin sur LCI.
Bonjour, Comment fonctionne les motions de censure ? Merci et belle journée
Le vote d’une potentielle mention de censure est-il anonyme?
Bonjour Dounja et Bigorneaux,
Le vote de la motion de censure prend la forme d’un scrutin public, et non pas d’un vote à bulletin secret (comme c’est le cas par exemple pour la désignation aux postes-clés de l’Assemblée). En application de l’article 49, alinéa 2 de la Constitution, pour être adoptée, une motion de censure doit recueillir la majorité absolue des voix des députés, soit 289. Lors de ce scrutin, seuls les votes en faveur de la motion sont recensés.
Gérard Larcher attendu à l’Elysée à 17 heures
Gérard Larcher, le président du Sénat (Les Républicains, LR), doit clore à partir de 17 heures cette série de consultations menées par Emmanuel Macron en vue de nommer un premier ministre.
Le chef de l’Etat semble tenté de jouer les prolongations. Il pourrait s’exprimer lundi soir, avant de nouvelles consultations qui seraient organisées mardi. « Manifestement », la désignation d’un premier ministre, « n’est pas imminente », a ironisé Eric Ciotti au sortir de son rendez-vous.
Eric Ciotti affirme que son groupe, A droite !, censurera « tout premier ministre » issu du NFP
« Tout premier ministre issu de l’un des quatre partis du Nouveau Front populaire subira une censure des députés de mon groupe », A droite !, qui compte seize élus, a déclaré Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et allié du Rassemblement national (RN), à la sortie de son entretien avec Emmanuel Macron. « Jamais le Nouveau Front populaire », a-t-il martelé, jugeant « dangereux » les partis de cette coalition qui rassemble les Ecologistes, La France insoumise (LFI), le Parti communiste français (PCF) et le Parti socialiste (PS). « La seule alliance possible, c’est l’union des droites », a estimé le président contesté du parti Les Républicains (LR).
Le RN censurera un gouvernement de gauche, l’absence de ministres LFI « ne change[rait] strictement rien », dit Marine Le Pen
Le Rassemblement national (RN) votera une motion de censure contre « tout gouvernement de gauche », a affirmé la présidente du groupe du parti d’extrême droite à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, à l’issue d’un entretien d’environ deux heures avec Emmanuel Macron à l’Elysée. L’absence de ministres « insoumis » « ne change[rait] strictement rien », a-t-elle ajouté. « Le Nouveau Front populaire est dirigé par La France insoumise », a estimé Marine Le Pen. « C’est Jean-Luc Mélenchon qui dirigera en réalité ce gouvernement » si Lucie Castets était nommée première ministre.
« Emmanuel Macron a choisi le chaos et laisse perdurer ce chaos », a-t-elle encore déclaré, avant de botter en touche : « Je ne peux pas vous apporter de solution. » Face au blocage de l’Assemblée nationale, le président de la République a la possibilité de « s’adresser directement au peuple », par référendum, a-t-elle cependant souligné.
La cheffe de file des députés RN a également demandé à M. Macron l’ouverture d’une session extraordinaire de l’Assemblée avant la nomination d’un premier ministre. « Ce que je veux, c’est que l’Assemblée nationale puisse être en situation d’opérer une censure [d’un nouveau gouvernement] si c’est nécessaire », a-t-elle expliqué. Alors que les députés doivent se réunir en session ordinaire à partir du 1er octobre, « je ne veux pas que, pendant un mois, un premier ministre puisse par décret, par toute une série de moyens donnés par la Constitution, mettre en œuvre une politique qui soit dangereuse pour les Français », a insisté Mme Le Pen.
Eric Ciotti est arrivé à l’Elysée
Le président contesté des Républicains, Eric Ciotti, allié au Rassemblement national (RN), est arrivé à l’Elysée peu avant midi.
Gouvernement Attal : les limites de la gestion des « affaires courantes »
Lecture : 4 min.
Jordan Bardella et Marine Le Pen sont arrivés à l’Elysée
Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, et la présidente du groupe du parti d’extrême droite à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, sont arrivés à l’Elysée vers 10 h 30 dans le cadre des consultations menées par le président de la République en vue de nommer un premier ministre. Ils n’ont fait aucune déclaration à la presse.
« Leur problème n’était pas LFI, mais le programme du NFP », affirme Manon Aubry
« Les masques tombent. Ils sont en train de faire la démonstration que leur problème n’était pas LFI, mais le programme du NFP », a estimé l’eurodéputée « insoumise » Manon Aubry lundi matin sur LCI.
Jusqu’à présent, une majorité de députés allant du centre à l’extrême droite avaient promis de censurer immédiatement un gouvernement comprenant des ministres de La France insoumise (LFI). Or, Jean-Luc Mélenchon s’est dit prêt samedi à ce qu’un éventuel gouvernement dirigé par Lucie Castets ne comporte aucun ministre « insoumis ». Ce qui n’a pas débloqué la nomination de Lucie Castets à Matignon, puisque, de fait, Emmanuel Macron ne veut pas du programme du Nouveau Front populaire (NFP).
« On sera du côté de la solution et pas du problème, a ajouté Manon Aubry. On est prêt à envisager toutes les solutions. »
Gouvernement du NFP sans ministres « insoumis » : pour Olivier Faure, il n’y a plus d’« obstacle » à la nomination de Lucie Castets
Interrogé sur Franceinfo lundi matin, le premier secrétaire du Parti socialiste (PS), Olivier Faure, a estimé qu’il n’y avait plus d’« obstacle » à nommer Lucie Castets première ministre. Le « prétexte » qui bloquait son arrivée à Matignon – à savoir la censure d’un gouvernement comprenant des ministres « insoumis » – a été « levé », a-t-il dit. Le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a en effet ouvert la porte samedi à la non-participation des « insoumis » à un gouvernement dirigé par Mme Castets.
En outre, la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) à Matignon « a montré qu’elle [était] disposée et apte aux compromis (…). Que peut-elle dire de plus si ce n’est qu’elle respectera la démocratie parlementaire ? », a ajouté M. Faure. Faute de majorité absolue, « nous ne pouvons pas imposer » de nom, « mais nous pouvons faire en sorte que la base de la discussion ce soit le programme du Nouveau Front populaire », a-t-il affirmé.
Le président du Medef met en garde contre « un flou politique qui dure trop longtemps »
« Les chefs d’entreprise sont inquiets, il ne faudrait pas les rendre fébriles avec un flou politique qui dure trop longtemps » et « des décisions politiques inappropriées au regard de nos intérêts économiques », a dit Patrick Martin, président du Medef, lundi matin sur France Inter. « On a besoin de visibilité, on a besoin de stabilité, et surtout qu’on ne vienne pas nous matraquer par des mesures législatives totalement inappropriées au regard de la situation économique », a-t-il insisté, évoquant notamment la hausse du smic.
« Si le programme de LFI [La France insoumise] était appliqué, ce serait insupportable pour le pays (…). Nous subirions immédiatement une sanction sur nos finances publiques », avait également déclaré Patrick Martin dans une interview au Figaro publiée dimanche. L’accord des partis de gauche prévoit que le programme du Nouveau Front populaire, dont les principales mesures économiques avaient été présentées en juin, soit appliqué en cas de nomination de Lucie Castets à Matignon.
Yaël Braun-Pivet est arrivée à l’Elysée
Fabien Roussel s’inquiète d’« une crise démocratique extrêmement grave »
Interrogé sur BFM-TV lundi matin, le secrétaire national du Parti communiste français, Fabien Roussel, a estimé que le pays était confronté à « une crise démocratique extrêmement grave » et a appelé à « un gouvernement qui répond[e] aux attentes de changement des Français ».
Fabien Roussel a également fustigé les chefs de partis qui ont promis de censurer tout gouvernement comprenant des ministres issus de La France insoumise (LFI), les accusant de faire de « l’enfumage ». « Aujourd’hui, ils disent sans les “insoumis”. Demain, ils vont dire sans les communistes parce qu’ils mangent les enfants, sans les écologistes parce qu’on veut des corridas en France. » « Qu’est-ce qu’ils veulent ? Ils veulent supprimer le peuple ? Ils veulent supprimer les élections ? », a interrogé Fabien Roussel.
Soutien sans participation au gouvernement : Jean-Luc Mélenchon met la pression sur le camp présidentiel… et la gauche
Lecture : 4 min.
08:53
Le RN accuse Emmanuel Macron « de jouer avec les institutions » et d’avoir « bloqué » la France
« A force de petites tractations (…), on arrive aujourd’hui à un pays ingouvernable alors qu’on n’a jamais eu autant besoin d’un gouvernement fort », a affirmé Laurent Jacobelli, porte-parole et député Rassemblement national (RN), lundi matin sur RTL. « La France souffre et le président joue avec les institutions », a-t-il accusé. « Le président de la République a créé un piège qui s’est refermé sur lui, c’est à lui de trouver la solution », par exemple en gouvernant par référendum.
Le député et vice-président du RN Sébastien Chenu a assuré, de son côté, que son parti censurerait tout gouvernement souhaitant appliquer le programme de la gauche, qu’il comprenne ou non des ministres « insoumis ». Pour le RN, « ce n’est pas une question d’hommes, mais de programme », a déclaré Sébastien Chenu lundi matin sur France 2. « Emmanuel Macron a fait en sorte que la France soit bloquée », a-t-il dit, jugeant que le président de la République est « l’unique responsable » de la situation actuelle.
Le président du RN, Jordan Bardella, et la présidente du groupe parlementaire du parti d’extrême droite, Marine Le Pen, seront reçus par le chef de l’Etat à l’Elysée, à partir de 10 h 45.
Bonjour, Pourquoi Macron ne veut pas nommer Lucie Castets (désolée je reviens de vacances et j’ai perdu le fil 😅)
Bonjour Laetisuis,
Tout d’abord, on espère que vous avez passé de bonnes vacances !
Emmanuel Macron s’appuie sur la promesse, faite par une écrasante majorité de députés allant du centre à l’extrême droite, de censurer immédiatement un gouvernement Castets comprenant des ministres issus de La France insoumise (LFI). Or, le chef de l’Etat affirme chercher un premier ministre capable de réunir « la majorité la plus large et la plus stable » possible.
Mais le chef des « insoumis », Jean-Luc Mélenchon, est venu démonter cette construction samedi, en ouvrant la porte à une non-participation des « insoumis » au gouvernement de Lucie Castets. Une riposte destinée à montrer que « les ministres “insoumis”, en fait, c’est un prétexte. C’est du programme dont vous ne voulez pas », a expliqué l’ancien candidat à l’élection présidentielle.
De fait, c’est du programme dont le chef de l’Etat ne veut pas. « Est-il possible que vous vous entendiez après avec LFI ? », avait demandé une retraitée à Emmanuel Macron le 18 juin. « Non, ce ne sont pas des programmes de gouvernement, je ne peux pas m’entendre avec des gens qui veulent foutre le bazar », lui avait répondu le président, dénonçant un programme du NFP « totalement immigrationniste » – reprenant au passage une expression d’extrême droite – et comportant « des choses ubuesques ».
Bonjour, pourquoi ce temps si long pour trancher de la part d’Emmanuel Macron ?
Bonjour Flou,
Vous trouverez des éléments de réponse dans cette analyse de notre journaliste Solenn de Royer.
Le président a choisi de prendre son temps pour acter le vote des Français, sept semaines après qu’ils se sont exprimés, le 7 juillet. Près de deux mois après sa défaite, Emmanuel Macron fait comme s’il avait gagné et que tout dépendait encore de lui, et la France n’a toujours pas de nouveau gouvernement.
« On n’a pas envie que la vie reprenne ses droits », a lâché le chef de l’Etat le 12 août devant les acteurs des Jeux olympiques, laissant entrevoir dans cet aveu déconcertant le fond de sa pensée.
Emmanuel Macron a toujours revendiqué ce statut de « maître des horloges ». Aujourd’hui, il veut ralentir le temps, pour se donner l’illusion de rester maître du jeu, alors qu’il est confronté au rejet des Français et à la compétition pour sa succession. Si Emmanuel Macron n’est pas pressé de dévoiler son choix pour Matignon, c’est aussi parce qu’il sait qu’à la minute où le nouveau premier ministre formera un gouvernement censé refléter le vote des Français – qui ont manifesté un profond désir d’alternance – il commencera à s’effacer.
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Pour Sandrine Rousseau, le refus d’Emmanuel Macron de désigner Lucie Castets à Matignon est « déni du vote des Français »
Interrogée sur TF1 lundi matin, la députée écologiste Sandrine Rousseau a dénoncé « la politique partisane » menée par Emmanuel Macron, qui, en tant que président de la République, assure le fonctionnement régulier des institutions. Or, le refus du chef de l’Etat de désigner Lucie Castets première ministre est « un déni du vote des Français », a pointé l’élue écologiste.
« [Emmanuel Macron] nous met dans une situation de fragilité démocratique », a affirmé Sandrine Rousseau, pour qui la nomination de Lucie Castets à Matignon relève d’« une question de principe » et « de respect de nos institutions ».
Avec Lucie Castets, la gauche pense le coup d’après, Matignon ou pas
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Au programme aujourd’hui
Après avoir reçu les représentants des partis de gauche, ceux du camp présidentiel et ceux des Républicains vendredi, le président de la République doit mener plusieurs autres entretiens à l’Elysée, lundi :
- à 9 h 30, Emmanuel Macron doit accueillir la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet ;
- les représentants du Rassemblement national (Jordan Bardella pour le parti, Marine Le Pen pour le groupe à l’Assemblée nationale) arriveront ensuite, vers 10 h 45 ;
- l’allié de ces derniers, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et président du groupe A droite !, est attendu pour midi ;
- en fin de journée, le président du Sénat, Gérard Larcher, sera le dernier interlocuteur du chef de l’Etat.
Alors que le gouvernement de Gabriel Attal est démissionnaire depuis le 16 juillet, le chef de l’Etat pourrait s’exprimer aujourd’hui ; l’Elysée a fait savoir que de nouvelles consultations pourraient aussi être organisées mardi.
Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à la seconde journée des consultations menées par Emmanuel Macron avec les chefs de parti et des présidents de groupe parlementaire dans la perspective de nommer le successeur de Gabriel Attal à Matignon.
Malou