Lundi Matin #449 | 28 octobre

 

#449 | 28 octobre
Le début de semaine ayant été un peu chaotique, l’édition d’hier est partie par erreur en retard mais tout de même trop tôt. 4 articles supplémentaires ont depuis été mis en ligne. Voici l’édition complète, en s’excusant pour le dérangement.
Ukraine, guerre des classes et classes en guerre
Entretien avec la chercheuse Daria Saburova

Depuis le 24 février 2022, la Russie est en guerre contre l’Ukraine. Sur cette guerre, beaucoup a été écrit et dit : de l’indignation furieusement européenne de Glucksmann, jusqu’à la lecture géopolitique la plus froide de certains marxistes, ne concevant l’agression russe envers l’Ukraine qu’à travers le prisme, certainement juste mais insuffisant, d’un conflit impérialiste entre l’OTAN et la Russie. Dans toutes ces analyses, c’est comme si un acteur manquait pourtant cruellement : les Ukrainiens eux-mêmes, dont certains semblent avoir presque oublié qu’ils existent, et dont le quotidien est percuté par bientôt plus de trois années de guerre sans répit. Qu’a fait la guerre aux Ukrainiens, et plus particulièrement ici, aux Ukrainiennes ? Comment a-t-elle remis en cause les évidences acquises et remodelé les relations humaines ? Comment a-t-elle transformé les perceptions de soi, et provoqué des engagements subjectifs dévoués pour soutenir ceux qui sont au front ? C’est l’objet de l’enquête du livre Travailleuses de la résistance (Éditions du Croquant) de la militante et philosophe marxiste Daria Saburova, à travers un travail de terrain auprès de femmes des classes populaires de la région industrielle de Dnipro, dans la ville natale de Volodymir Zelensky : souvent russophones, et parfois opposées ou indifférentes au soulèvement de Maïdan. Le travail d’enquête auprès de ces femmes et de ce que Daria Saburova nomme leur « travail de résistance » offre un angle d’approche privilégié et unique pour comprendre de l’intérieur, et à hauteur de vue, ce qu’il en est aujourd’hui d’une partie de la société ukrainienne, de ses traumatismes et de ses combats quotidiens contre un adversaire à la fois proche et lointain.

L’âge de chair
« Les drones de l’ennemi sont étrangement absents ce matin. »
Ghassan Salhab

Alors que nous nous apprêtions à publier l’édition de cette semaine, Ghassan Salhab nous a transmis ces quelques pages, écrites d’une traite, depuis les rues de Beyrouth, inhabituellement calmes.

Chiapas : assassinat du père Marcelo
Entretien avec le prêtre indigène en lutte contre le narco-état mexicain

La semaine dernière, nous publiions un communiqué émanant du comité clandestin révolutionnaire de l’EZLN alertant de graves menaces à l’encontre du mouvement zapatiste. Le 20 octobre 2024, le père Marcelo, soutien du mouvement, prêtre indigène depuis 20 ans au Chiapas et figure de la lutte contre le narco-état mexicain, a été assassiné à San Cristobal de las Casas (Chiapas). Nous publions ici la traduction d’un entretien qu’il avait réalisé en septembre 2022 avec Raúl Zibechi.

« Nature et camarades mutilé.es = engin de NGE brûlé »
Dernier communiqué du GIEC sur la répression du mouvement écologiste en France

Nous avons reçu ce communiqué du GIEC (Gang d’Intervention des Ecureuil.les en Colère). Si nous n’avons pas été en mesure de vérifier qu’il s’agit bien de la branche lyonnaise du fameux groupe d’experts intergouvernemental, tout indique que l’action s’inscrit effectivement dans une réponse groupée à la vague de violences étatiques qui s’abat depuis de nombreux mois sur le mouvement écologiste français.

Antilles : Anatomie d’une crise
Mireille Pierre-Louis

« Ce monde a un goût de cendres »
Monchoachi, l’Espère-Geste.

Anmwé
51 jours de mobilisation en Martinique

Depuis bientôt deux mois, blocages et manifestations s’entêtent en Martinique « contre la vie chère ». Si très peu d’informations semblent atteindre les médias métropolitains un ami nous a transmis ce petit résumé de la situation.

QLF : nouveau parti pris étudiant
« Nous pensons que c’est par ces méthodes pirates et ces lieux de rencontres qu’on pourra lutter sérieusement. »

Depuis les années 50 et la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur, les universités françaises sont connues pour être l’un des principaux vecteurs de politisation de la jeunesse. Mai 68, loi Devaquet, mouvement contre le CPE, la LRU, etc. la plupart des mobilisations les plus vives de ces dernières décennies ont démarré dans les couloirs gris de quelques facs. Si certains ont pu regretter ou fantasmer l’influence des savoirs dispensés par quelques professeurs gauchistes, qui a vécu un mouvement étudiant sait que c’est d’abord une certaine flexibilité subjective qui fait le terreau de ces mobilisations. L’étudiant, c’est cet être social interlope que l’on ne peut plus enfermer toute la journée dans une classe de lycée et qui peut se débrouiller pour travailler le moins possible, il a donc du temps. Évidemment, tout est fait pour qu’une telle disponibilité ne puisse plus s’actualiser dans quelque chose de subversif, le relatif chaos qui nimbait pendant des décennies les universités a doucement mais sûrement été mis en ordre par l’injonction à réussir et ses milles petits dispositifs de mise au pas. La misère en milieu étudiant n’étant pas une fatalité, des élèves fraîchement inscrits dans le supérieur nous ont transmis leur plan d’action : QLF. Ils proposent de prendre la sociabilité étudiante et son quotidien comme point de départ et de se constituer en force depuis-là. Comme ils comptent voir tous les campus renouer avec les moments les plus glorieux de leur histoire, ils ont décidé de rendre la proposition publique [1].

Ils ont leur compte
Seuls ces mots arrêteront la guerre
Patrick Condé

Voilà.
Seuls ces mots arrêteront la guerre.
Ceux d’un yankee qui, avec ses potes, vient de décimer tout un village Cheyenne. Son frère était venu pisser sur le dessin d’un enfant de la communauté (récit d’Amira Hass, du 6 mai 2002, Correspondante à Ramallah). Il fut tué. Car ce n’était pas la première fois, oh non ! Il ne supportait pas qu’un enfant cheyenne, déjà là avant lui sur cette terre, sache si bien dessiner. Il fut tué. Le frangin vengeur a conclu :

Mayday fait sa rentrée
[Radio, Podcast et live]

En septembre s’est lancée la 7e saison de Mayday, une émission réalisée en direct tous les mercredis à 18h sur Radio Canut à Lyon. 1h de radio avec un thème, des docs, de l’actu, des sketchs, des billets, des créations, de la musique … bref un kaléidoscope sonore un peu hybride.
Mercredi 6 novembre à la Méandre, à Châlon sur Saône, Mayday se produira en live et en public à 18h dans le cadre de la deuxième édition du festival de radio Microooooooondes. Le détail est ici ou .

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