Les chiffres de Wikipedia (Page en langue anglaise)donnent une idée exacte des élections US. Ci-dessous, je les arrondis (d’autant que ceux de 2024 ne sont pas complets à 100% à cette heure).
En 2016, il y a presque 109 millions d’abstentions – comme d’habitude jusque là. Du fait du caractère confédéral du pays Trump est élu avec moins de voix que Clinton : près de 63 millions contre 66,85. Jill Stein est à 1,45 million (1,07%).
En 2020, participation historiquement élevée : Biden fait 81,2 millions, Trump 74,2 millions (Howie Hawkins du Green Party 0,4 million). Les abstentions sont tombées à 80,8 millions.
En 2024, il n’y a pas de progression numérique significative de Trump – le fait politique étant bien entendu qu’après avoir tenté un putsch, il est toujours là et que le Parti républicain s’est livré à lui : il fait 74,7 millions (on peut y ajouter les 0,5 million de Robert Kennedy Junior).
C’est le vote démocrate qui baisse : Harris ne fait que près de 71 millions, soit 10 millions de voix de moins que Biden en 2020. Les abstentions remontent à 98 millions et quelques. Stein a 0,64 million (près de 0,4%).
Trump est bien sûr à un niveau élevé mais ce n’est pas un fait nouveau : il n’y a PAS eu de « vague » supplémentaire. Je ne dis pas cela pour que l’on se rassure, mais pour que l’on ne joue pas à se faire peur : il faut partir du réel.
C’est le recul démocrate la clef, que je n’expliquerai pas par les faiblesses de leur campagne car elles sont consubstantielles à la nature, capitaliste et institutionnelle de ce parti, mais par :
- 1°) le recul du niveau de vie réel depuis 2020,
- 2°) l’absence d’une mobilisation comparable à Black Lives Matter de 2020, le « mouvement pro-palestinien des campus » y ayant fait obstacle. Numériquement, les abstentions ou votes gauchistes « pour punir Genocide Joe » sont difficiles à évaluer, mais politiquement leur impact électoral global est décisif car il a interdit une mobilisation indépendante pour barrer la route à Trump.
Les courants gauchistes ou liberals (au sens US du terme) qui ont roulé contre « Genocide Joe » ne sont pas ceux d’où peut sortir une alternative ouvrière indépendante : ils sont alliés au capital sous la forme de l’impérialisme multipolaire.
L’alternative indépendante se trouve du côté des forces qui ont appelé au vote Harris malgré tout pour barrer la route à Trump, y compris dans les syndicats où la campagne UAW n’a pas été une campagne pro-démocrate traditionnelle, mais de fait un début de campagne indépendante, se prolongeant maintenant par l’appel à former un pôle ouvrier.
VP, le 11/11/2024.
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