Arguments pour la lutte sociale | Lire sur le blog ou le lecteur |
AU BOULOT ! A propos du nouveau film de François Ruffin.
» Il n’existe aucun travail minable ou honteux. Ce qui est minable, c’est le jugement de ceux qui se croient supérieurs. « Le pitch du nouveau documentaire d’intervention sociale de François Ruffin et de Gilles Perret ? Vouloir réinsérer les riches représentés par Sarah Saldmann, célèbre avocate et chroniqueuse télé prompte à dénoncer l’assistanat, embarquée pendant une semaine à la découverte de la France qui galère ou se lève tôt. Iels sont livreurs, cuisiniers, assistantes de vie ou agriculteurs, français comme immigrés, hommes et femmes, vivent et travaillent aux quatre coins du pays mais sont tous smicards ou en voie de réinsertion. En dépit de la dureté de leurs conditions d’existence voire de santé, iels cherchent non seulement à s’en sortir mais font preuve de solidarité ce qui rend vite suranné l’interjection du titre du film tout comme le regard sur elles et eux de notre anti-héroïne. La seconde partie, sans elle, montre que le propos du film n’est pas tant le travail mais sa vision par celles et ceux qui bossent au bas de l’échelle sociale et les puissants qui les jugent ; c’est l’habitus qui est montré, pas la lutte des classes et c’est en cela qu’il est intéressant. Certes, Ruffin n’est pas Ken Loach et se voit accusé régulièrement de chercher avant tout à se mettre en scène mais son film, tout comme les précédents, est une satire social opposant les petits et les gros tout comme le carnaval laisse voir un jour par an un ordre social inversé. Comme son final le démontre, il s’agit de réhabiliter le rôle des classes laborieuses et de restaurer une fierté populaire en lien avec le projet politique qui est le sien. LD, le 16/11/2024. |
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