France: la grande distribution s’oppose à l’installation de panneaux solaires sur les parkings

En France, les grands parkings extérieurs doivent être équipés d’ombrières à énergie solaire d’ici juillet 2026, a confirmé le gouvernement dans un décret publié vendredi 15 novembre. Les premiers concernés par cette décision sont les entreprises de grande distribution. Elles avaient demandé un report de cette échéance d’au moins deux ans, mais n’ont pas été entendues.

Des panneaux solaires sur le parking d’un supermarché à Montpellier, dans le sud de la France, le 3 février 2010. ASSOCIATED PRESS – CLAUDE PARIS
« Dur, dur de ne pas être écoutés à ce point par les pouvoirs publics », proteste sur le réseau X Dominique Schelcher, en citant une chanson. À la tête des supermarchés U, il n’est pas le seul patron de la grande distribution à reprocher au gouvernement français de saper leur compétitivité.

Face au changement climatique, la France tente d’accélérer le déploiement des énergies renouvelables, dont l’énergie solaire joue un rôle clé. La loi sur les énergies renouvelables de 2023 impose ainsi aux parkings extérieurs (neufs comme existants) d’installer sur la moitié de leur surface des ombrières photovoltaïques, des infrastructures recouvertes de panneaux solaires permettant à la fois de faire de l’ombre et de produire de l’énergie. Les gestionnaires ont jusqu’à juillet 2026 pour les plus grands parkings (plus de 10 000 mètres carrés) et juillet 2028 pour ceux de plus petite taille (plus de 1 500 mètres carrés).

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Si de nombreuses entreprises et collectivités ont commencé à s’équiper, le secteur de la grande distribution, premier concerné avec ses 21 000 magasins et centres commerciaux, et ses 70 millions de mètres carrés de parkings, avait demandé en avril un report de l’échéance « de deux ans au minimum ». Ce délai n’a pas été accordé, mais le décret publié vendredi au Journal officiel précise que les espaces verts, les zones de stockage ou les espaces logistiques ne sont pas pris en compte dans le calcul de la superficie du parking. Les allées de circulation rentrent, elles, dans le calcul, contrairement à ce que demandaient les acteurs de la distribution.

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Les parkings sont exemptés s’ils bénéficient de l’ombre d’arbres sur la moitié de leur surface, à raison d’un arbre pour trois emplacements de stationnement. Le décret exempte aussi les parkings « pour lesquels il est démontré que l’installation de ces dispositifs est impossible en raison du caractère excessif du coût total hors taxe des travaux nécessaires ».

Les enseignes de la grande distribution s’inquiètent du coût pour les ombrières photovoltaïques qu’elles doivent installer, estimé à 11 milliards d’euros. Les entreprises pourraient certes concéder ces installations à des fournisseurs d’énergie qui revendraient l’électricité produite tout en payant des loyers pour les surfaces de parking occupées.

Avec autant de points positifs, pourquoi une telle opposition du côté des grandes chaînes de supermarchés et de centres commerciaux ? Ces derniers affirment que leurs clients se rendent de plus en plus dans leurs magasins en transports en commun. Les surfaces de parkings ne seront peut-être bientôt plus occupées par les voitures et pourraient être vendues pour des projets immobiliers, plutôt que de servir aux énergies renouvelables.

Pour les faire plier, la loi prévoit des sanctions allant jusqu’à 40 000 euros par an pour les gestionnaires de parking, jusqu’à la mise en conformité. Une paille par rapport aux millions d’euros de chiffre d’affaires que ces enseignes réalisent chaque année.

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