Mercredi 4 au soir la censure l’emportait à l’Assemblée nationale : les projets de loi de finance, et de financement de la sécurité sociale, de l’exécutif Macron/Barnier, sont caducs. Cependant ce gouvernement « démissionnaire » reste en place « pour expédier les affaires courantes ».
Macron consulte. Le fait que le PS se soit rendu à son invitation et l’ait conduit à inviter aussi LFI, le PCF et Les Écologistes, ces deux derniers ayant accepté d’y aller lundi, ne devrait pas occuper une place aussi centrale pour certains militants. Certes, il serait préférable, du point de vue de la démocratie, de ne plus se rendre à aucune invitation de Macron. Mais la position de LFI pour des présidentielles anticipées repose, elle aussi, sur le respect des institutions de la V° République, alors qu’elles sont en cause et que le débouché passe par un affrontement social qui les renverse.
Un gouvernement NFP, pour lequel celui-ci a depuis des mois légitimé Lucie Castet, serait une étape en ce sens et c’est bien pour cela que Macron n’en veut pas, comme il ne veut pas de l’abrogation de sa réforme des retraites et la moindre remise en cause de sa politique.
Le budget 2025 n’étant pas adopté, les mesures antisociales et les suppressions de postes qu’il prévoit, ce qui est notamment le cas dans l’enseignement public, n’ont plus de base légale. Mais dans le cadre des plafonds d’emplois résultant de la loi de finance 2024 provisoirement reconduite, les recteurs et autres directeurs académiques peuvent transférer des emplois d’un programme budgétaire à un autre. Nul doute que, pour persister coûte que coûte dans les suppressions de postes, seule chose qu’ils savent faire, ils vont le tenter, et qu’épreuves de force il y aura !
Jeudi 5, la force de la grève notamment dans l’enseignement public où elle a été clairement majoritaire, constitue un signal et un point d’appui pour aller vers cet affrontement social imposant un changement de régime, seule issue à la crise de régime.
Les positions des directions syndicales donnent un tableau assez confus qui reflète leur crainte d’aller en ce sens.
La CFDT, l’UNSA et FO-Fonction publique disent que « faute d’interlocuteur » il ne serait pas responsable d’appeler à l’action la semaine prochaine. Mais pourtant le « gouvernement démissionnaire » est bien là et Macron dit vouloir nommer un prétendu gouvernement « d’intérêt général » au plus vite. Et les services de l’État, recteurs, préfets, directeurs d’ARS, vont continuer à vouloir à toute force appliquer des mesures non seulement illégitimes et non démocratiques, mais désormais sans bases légales !
Quant aux patrons, ils accumulent les plans de suppressions d’emplois. Nous avons donc l’appel de la CGT au jeudi 12 contre celles-ci, un appel commun FSU/CGT/Solidaires dans l’enseignement public à l’action ce jour-ci, sans oublier les secteurs de FO qui n’ont pas appelé au 5 au motif que cela allait chauffer … vers le 12. Précisons toutefois que la grève reconductible à la SNCF n’a rien d’évident. D’ailleurs, la direction manœuvre et garantit le statut des personnels du fret pour 3 ans tout en engageant sa privatisation.
Nous ne savons donc pas ce qui va se passer le 12, mais une chose est sûre : un appel unitaire clair aurait permis d’amplifier le premier grand pas fait le 5. Comme l’explique par exemple la FSU de la Gironde, plutôt que le « renvoi au local » c’est un appel clair avec ultimatum qui serait suivi. Plusieurs assemblées générales locales, comme en Côte-d’Or, ont décidé la grève les 10, 11 et 12 dans l’enseignement.
S’il est manifeste que la force de la grève le 5, la mise en cause du « choc des savoirs » par le Conseil d’État, les tentatives annoncées des recteurs d’imposer les suppressions de postes illégales, placent l’enseignement public en première ligne avec la jeunesse derrière lui, la lutte contre les suppressions d’emplois dans les entreprises, qui est la plus difficile, doit sortir de l’isolement boite par boite et bassin par bassin. Une nouvelle poussée vers le Tous ensemble va donc se produire cette semaine !
Le Tous ensemble sera politique. A l’heure où les peuples syrien et coréen montrent la voie du combat contre les pouvoirs exécutifs, Macron/Barnier/Le Pen et leur régime en seront la cible.
Le 08/12/2024.
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