En Nouvelle-Calédonie, la démission du mouvement Calédonie ensemble provoque la chute du gouvernement local
Dans le courrier annonçant sa démission, le parti affilié à Renaissance explique que la situation économique et sociale dans l’archipel impose « la solidarité entre les institutions ». « Je ne peux que constater que ça n’a pas été le cas et je le regrette », ajoute Jérémie Katidjo-Monnier, membre démissionnaire du gouvernement calédonien.
Au lendemain de la nomination de Manuel Valls au ministère des outre-mer, la Nouvelle-Calédonie entre dans une nouvelle crise institutionnelle. Le mouvement Calédonie ensemble a démissionné, mardi 24 décembre, du gouvernement collégial calédonien, entraînant automatiquement la chute de l’exécutif local, a-t-on appris dans un courrier du parti consulté par l’Agence France-Presse.
Dans ce courrier, Calédonie ensemble (centre droit) explique que « depuis les événements du 13 mai [le] pays s’est enfoncé dans une profonde détresse économique et sociale. En pareilles circonstances, la solidarité entre les institutions (…) constitue une ardente obligation ». « Je ne peux que constater que ça n’a pas été le cas et je le regrette », affirme dans ce courrier Jérémie Katidjo-Monnier, membre démissionnaire du gouvernement calédonien.
Ces dissensions se font jour après six mois de crise politique et sociale profonde, mais aussi des tensions insurrectionnelles qui ont fait quatorze morts et ont été provoquées par un projet de réforme du corps électoral dans cet archipel français du Pacifique Sud. L’Etat avait alors décidé de reporter les élections provinciales prévues cette année à novembre 2025, ajournant ainsi le traitement du dossier ultrasensible du corps électoral.
Démission collective
Depuis plusieurs semaines, plusieurs groupes politiques ont marqué leur désaccord envers le plan de sauvegarde de refondation et reconstruction porté par le gouvernement collégial et surtout ses conditions de financement. Dans sa lettre, M. Katidjo-Monnier estime ainsi que « le gouvernement qui procède du Congrès, qui est l’exécutif du pays, s’est transformé, au fil du temps, en une instance indépendante, et particulièrement des groupes politiques du Congrès dont il est issu, qu’ils soient d’ailleurs indépendantistes comme non indépendantistes ».
Ce courrier est également signé des sept autres « candidats de liste » susceptibles de lui succéder. En effet, le gouvernement calédonien est désigné par les membres du Congrès, à l’occasion d’un scrutin de liste. En cas de démission individuelle d’un membre du gouvernement, le suivant sur la liste prend sa place. Seule la démission collective entraîne la chute du gouvernement. En attendant la désignation d’un nouvel exécutif, l’actuel président, l’indépendantiste Louis Mapou, se chargera de gérer les affaires courantes.
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