Yuk Hui
Il est de plus en plus évident que la victoire électorale de Trump s’accompagnait d’un Cheval de Troie. Ce qui aurait pu être une simple radicalisation brutale, une version Disneyworld du contrat social représentatif, est en passe de se faire disrupter et hacker par voie de tech. D’un coup : la science-fiction se substitue à la fiction du suffrage. C’est probablement la première fois qu’un coup d’État interne à la démocratie libérale s’effectue à l’aide d’une armée 4chan de prétoriens geeks. C’est bien la première fois que le Deep State se fait doubler par ce que l’on pourrait appeler le Dark State, que le Dark remplace le Deep, que l’Obscur relaie la Profondeur, et qu’une bande de gamins néonazis de vingt ans, les DOGE kids, parvient à prendre le contrôle de l’État à distance – depuis l’intérieur. Les bonnes analyses de ce qui se joue dans la réélection de Trump-Musk ne font pas florès. Nous avons publié celles que nous croyons les plus fines ou les plus singulières (Norman Ajari ou Frédéric Neyrat). Il y a huit ans, nous avions publié Sur la Conscience malheureuse des Néoréactionnaires qui annonçait ce qui n’était encore qu’en germe. Aujourd’hui, son auteur, le philosophe et informaticien hongkongais Yuk Hui, professeur à Rotterdam, revient sur les sources idéologiques de la Néoréaction qui, comme il le dit lui-même, « sont désormais à la Maison Blanche. » |
Poster un Commentaire