L’extrême droite est un danger mortel.

L’extrême droite est un danger mortel. Retailleau aussi.
Le Dimanche 16 février, l’extrême droite, armée de couteaux et de tessons de bouteille, a encore commis une tentative d’assassinat. Et à chaque fois, il faut répéter que cela n’a rien d’un acte isolé, que cette violence s’épanouie parce que le gouvernement et les médias mainstream propagent un discours raciste et des mensonges éhontés sur la gauche. C’est cette rhétorique qui permet aujourd’hui aux milices d’extrême droite de se sentir intouchables. L’extrême droite tue et il faut sans cesse rappeler cette vérité.
Federico Martín Aramburú fût lâchement tué par trois militants d’extrême droite : Loïk Le Priol, Romain Bouvier et Lyson Rochemir. Depuis décembre 2022 et malgré sa mise en examen pour complicité d’assassinat, cette dernière n’est plus en prison, elle a été remise en liberté. Alors je passe en revue tous les événements des derniers mois. Lorsque le 23 décembre 2022, à Paris, William M., armé d’un pistolet semi-automatique et de plusieurs chargeurs avait abattu trois personnes kurdes et en avait blessé d’autres, revendiquant les motivations racistes de son crime, Darmanin, la justice, les médias avaient refusé de parler de terrorisme . Comment un homme ayant déjà attaqué au sabre un camp de réfugié, n’était-il pas fiché S quand on sait que des gilets jaunes, des militants écologistes, d’extrême gauche, anarchistes et des journalistes le sont ? Pourquoi le procès de cet homme se tient à huit clos ? Pourquoi, au bout de seulement quelques jours, parlait-on d’une maladie mentale ? Le racisme n’est pas une maladie, c’est une idéologie politique mortifère. D’ailleurs son acte, et pour des raisons politiques d’alliance idéologiques entre la Macronie et l’extrême droite, ne sera jamais qualifié d’attentat et lui ne sera jamais qualifié de terroriste, l’expertise psychiatrique ramenant son acte à « une altération de son discernement ». Quelques jours plus tard un homme, Tonny F. voulait rendre hommage à ce terroriste ayant tué les 3 personnes Kurdes. Il voulait s’en prendre, selon ses dires à une « voisine bougn*ule », il dénonçait une cité progressivement transformée en « califat » et le rôle du gouvernement, accusé de « sublimer l’africanisation de l’Union européenne » : un racisme revendiqué. Il tire donc sur une adolescente de 13 ans d’origine maghrébine et la circonstance aggravante de racisme n’est pas retenue. Lorsque le maire de Saint-Brévin subit plusieurs tentatives de meurtres de la part de groupuscules d’extrême droite, l’État ignore ses demandes de protection. Un mois après la dernière tentative, les réseaux néonazis responsables de ces attentats défilaient à nouveau à Saint-Brévin sous la protection des CRS, qui selon plusieurs témoins (journalistes), leur ont serré la main. Ces mêmes CRS qui ont ensuite tiré des grenades sur les opposants antifascistes.
En juin 2024, lors des législatives anticipées, tous les médias mainstream, affolés par la création du NFP, ont préféré asséner leur propagande diffamatoire à l’encontre de la LFI plutôt que de rappeler les délits et les crimes de l’extrême droite. Le 28 juin, sur BFM, David Guiraud était invité à parler du programme du NFP. Du moins c’est ce qu’il croyait. En pleine interview, la journaliste l’interrompt pour lui dire : « Ce que vous reproche le président de la République, c’est une forme de communautarisme, vous répondez quoi à ça ? ». Ce membre de la France insoumise, loin d’être naïf, comprend rapidement que la question de la journaliste est orientée pour stigmatiser les Arabes et les Musulmans et non le communautarisme « bourgeois ». Et là tout va très vite, elle rétorque : « Et les Juifs ? Qui sont très inquiets notamment de voir la France insoumise arriver au pouvoir ». Mais sur quelle enquête se base-t-elle pour avancer une telle affirmation ? Bien sûr, cette intervention n’est là que pour alimenter la fable d’une gauche « antisémite ». Répéter à l’infini que la gauche et les musulmans sont antisémites n’en fait pas une vérité car cette dernière se trouve dans les condamnations, dans les décisions de justice prononcées ces derniers mois. Un article du média BLAST, le souffle de l’info en date du 23 avril 2024, nous pouvions lire : « Ainsi, le 29 novembre, 13 personnes ont été arrêtées à Paris pour avoir tagué des croix gammées. Il s’agit d’activistes d’extrême droite et de hooligans néo nazis, dont certains fichés S. Le 10 octobre, dans les Côtes d’Armor, un néo nazi multirécidiviste a été condamné à deux ans de prison ferme pour des propos nazis et antisémites sur les réseaux sociaux. À Fresnes (Val-de-Marne), le 14 octobre, les inscriptions “Heil Hitler” et “White Power” ont été taguées sur des panneaux d’affichage. A Cherbourg (Manche), le 3 mars c’est Sieg Heil qui est inscrit à côté d’une croix gammée. À Besançon, fin octobre, des étoiles de David ont été peintes sur des murs avec pour signature « les rats », le rat noir étant l’emblème historique du GUD (groupe union défense, néo fasciste). Non loin de là, on retrouve des autocollants du groupe néo nazi local Vandal Besaks. Un des membres, un certain Théo Giacone, a été condamné en février 2023 pour la dégradation de la statue de Victor Hugo. Il s’est illustré dans le passé en faisant un salut nazi déguisé en adepte du Ku Klux Klan. Giacone était alors au RN, et avait figuré sur la liste du parti aux régionales, menée par son mentor, l’actuel député Julien Odoul, celui-là même qui dénonçait une « immigration antisémite » le 25 octobre dernier sur Cnews » .
Allons plus loin pour comprendre à quel point l’extrême droite est un danger mortel. Certains cadres et adhérents du RN financent, fournissent des armes ou commanditent des meurtres et des attentats. Le racisme, l’antisémitisme et le terrorisme sont bien à l’extrême droite.
Affaire Claude Herman : ancien du service d’ordre du Rassemblement national (ex-Front national). Il a fourni des armes à Amedy Coulibaly qui a tué cinq personnes lors de l’attentat antisémite de l’Hyper Cacher en 2015. Herman a été condamné à sept ans de prison.
– Affaire Jean-Claude Veillard : ancien candidat du RN au municipal de Paris mis en examen par le parquet antiterroriste pour avoir participé à financer Daesh et Al-Qaïda à hauteur de 13 millions d’euros. Il a supervisé la collaboration de Lafarge avec des groupuscules terroristes en Syrie.
– Affaire Claude Sinké : cet ex candidat RN a tenté, en 2019, d’incendier la mosquée de Bayonne et a tenté d’assassiner deux hommes avec son arme à feu.
– Affaire Thibault Gond Manteaux, investi tête de liste à Strasbourg par le Rassemblement national en 2019, malgré son passé « d’organisateur de ratonnades » dans « l’affaire des kebabs d’Auxerre » entre 2004 et 2005. Il figure parmi les neuf condamnés pour des incendies à caractère raciste commis notamment à l’aide de cocktail molotov.
– Affaire Sébastien Dudognon, ancien secrétaire départemental du Front National de la jeunesse a voulu commettre des attentats à l’explosif. Il a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste et criminelle.
Le 3 juillet 2024, un site d’extrême-droite avait publié une liste de noms d’avocats qui avaient signé une tribune contre le RN. Tribune intitulée : « Liste (très partielle) d’avocats à éliminer » et illustrée d’une photo de guillotine. Lors de ces législatives, parmi les candidats présentés par le Rassemblement national, 109 d’entre eux ont été épinglés par le média Street Press pour des propos racistes, antisémites, homophobes, complotistes, anti-IVG. La Macronie, pourtant si prompte à défendre à plusieurs reprises le RN dans les médias et vouloir l’intégrer dans l’arc républicain, est restée très silencieuse concernant les menaces de mort et les agressions émanant de sympathisants d’un parti créé par des criminels de guerre. Le média d’extrême droite Frontières a diffusé les identités d’une soixantaine d’avocats. Dans un hors-série paru le 30 janvier, le magazine dresse une liste des « coupables de l’invasion migratoire» les accusant d’être « complices des personnes en situation irrégulière cherchant à obtenir un titre de séjour. Citation : « Nous vous livrons […] le podium, tous tribunaux administratifs confondus, des avocats les plus empressés à défendre les étrangers en situation irrégulière. » Des menaces de mort ont aussi été proférées contre trois magistrats ayant siégé au procès de Marine Le Pen et des cadres du Rassemblement national (RN). Le parti d’extrême droite est poursuivi pour détournements de fonds publics, dans l’affaire des assistants européens du parti, le jugement sera rendu le 31 mars. « Les procureurs Louise N. et Nicolas B. ainsi que la présidente du tribunal Bénédicte de P. ont reçu des menaces de mort de la part de personnes écrivant dans la section de commentaires du site d’extrême droite Riposte Laïque ». Une « balle de 9 mm dans la nuque », écrit un certain François Desvignes ou encore un certain Job, estimant que Bénédicte de P. doit être « éliminée au plus vite » .
Et enfin il y a eu le Dimanche 16 février, une trentaine d’individus d’extrême droite « cagoulés et munis de tessons de bouteille » ont pénétré dans la cour d’un immeuble du Xe arrondissement où se situe l’association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie (ACTIT) alors que des militants antifascistes regardait le film Z de Costa-Gavras. Après avoir hurlé « Paris est nazi » et avoir blessé à l’arme blanche un homme, six d’entre eux ont été arrêtés. Retailleau n’a réagit que deux jours plus tard dans un discours – médiocre – à l’Assemblée Nationale. Je le cite : « S’il y a un combat qui devrait nous réunir, c’est le combat contre la violence, contre le fascisme, le nazisme, l’extrême droite… et aussi contre l’ultragauche ! ». Le mot « ultra gauche » est crié. L’extrême droite tente de nous tuer et Retailleau trouve le moyen de nous criminaliser. Nous, antifascistes, nous existons parce que les fascistes existent. Il est révoltant de renvoyer dos à dos des groupuscules fascistes se battant pour la « pureté de la race » et des militants d’extrême gauche luttant contre le racisme et les autres formes de discrimination. Retailleau a toujours tenu des propos racistes, identitaires, autoritaristes. Il est celui qui a parlé de « régression ethnique » lors des révoltes dans les banlieues, suite à l’assassinat de Nahel. Il est celui qui affirme que la situation catastrophique à Mayotte est du fait des « noirs » et des « Musulmans ». Alors, si aujourd’hui des groupuscules d’extrême droite » tentent d’assassiner des personnes racisées et des militants de gauche, c’est aussi à cause des discours racistes et décomplexé du Ministre de l’Intérieur.
En ciblant la gauche antifasciste, Retailleau vise un autre objectif : nous empêcher de réagir et de nous défendre face aux tentatives de meurtre de l’extrême droite. Son discours stigmatisant tend aussi à nous museler et à nous priver de notre légitime défense. Nous n’avons à demander à un gouvernement, responsable de cette situation, son autorisation pour défendre nos vies.
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