« Nomades. On les chasse, on les arrête, on les parque, on les assigne à résidence, on invente mille stratagèmes policiers et juridiques pour les « sédentariser », les « éduquer », les « responsabiliser », leur inculquer la propreté du corps et des mœurs, et ils trouvent toujours assez de force d’âme pour résister au mépris et aux vexations, assez d’énergie pour s’échapper quand on veut les retenir et pour revenir quand on veut les éloigner, assez d’industrie pour vivre aux dépends des peuples qui les persécutent, assez d’insouciance pour rejeter l’acculturation citoyenne et conchier les espaces verts de la société des loisirs. Leur résistance, leur obstination, leur dignité dans l’indignité nous servent de modèles dans l’adversité. »
Harpocrate, Paroles clandestines, Saint-Georges d’Oléron, éditions Libertaires, 2008
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