
Message de la Présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum Pardo, en réponse au communiqué de la Maison Blanche annonçant l’imposition par le Président Trump des droits aux importations en provenance du Canada, du Mexique et de la Chine
Nous rejetons de manière catégorique la calomnie de la Maison Blanche accusant le gouvernement du Mexique d’avoir des alliances avec des organisations criminelles ainsi que toute autre intention d’ingérence sur notre territoire.
Si de telles alliances existent, c’est bien dans les magasins d’armes des États-Unis qui vendent des armes de forte puissance à ces groupes criminels, tel qu’il a été prouvé par le Département de la Justice des États-Unis lui-même en janvier dernier.
En quatre mois, notre gouvernement a mis en sécurité plus de 40 tonnes de drogues, y compris 20 millions de doses de fentanyl et a arrêté plus de 10 000 personnes liées à ces groupes.
Si le gouvernement des États-Unis et ses agences voulaient s’attaquer à la grave question de la consommation de fentanyl dans leur pays, ils peuvent par exemple lutter contre la vente des drogues dans les rues de leurs principales villes, ce qu’ils ne font pas ; et au blanchiment d’argent découlant de cette activité illégale qui a fait tant de mal à leur population.
Ils pourraient également lancer une vaste campagne visant à éviter la consommation de ces drogues et prendre soin de leurs jeunes, tel que nous l’avons fait au Mexique. La consommation et la distribution des drogues existent bien dans ce pays :il s’agit d’un problème de santé publique auquel il n’a pas fait face. Par ailleurs, l’épidémie d’opioïdes synthétiques aux États-Unis a pour origine la prescription indiscriminée de médicaments de ce genre, agréés par l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA), comme en témoigne le procès visant une entreprise pharmaceutique.
Le Mexique ne veut pas de confrontation
Nous partons d’une coopération entre pays voisins. Non seulement le Mexique ne veut pas de fentanyl aux États-Unis, mais il n’en veut nulle part. C’est pourquoi, si les États-Unis veulent lutter contre les groupes criminels trafiquants de drogues, générateurs de violence, nous devons travailler ensemble de manière globale, mais toujours selon les principes de responsabilité partagée, de confiance mutuelle, de coopération et notamment de respect de la souveraineté, ce qui n’est pas négociable. Coordination, oui ; subordination, non.
Pour ce faire, je propose au Président Trump de créer ensemble un groupe de travail avec nos meilleures équipes de sécurité et de santé publique.
Ce n’est pas en imposant des droits de douane que l’on résout les problèmes, mais en discutant et en engageant un dialogue, tel que nous l’avons fait ces dernières semaines avec leur département d’État pour aborder le phénomène migratoire ; dans notre cas, dans le respect des droits de l’homme.
Le graphique que le Président Trump a téléchargé sur les réseaux sociaux relatif à la baisse des migrations a été conçu par mon équipe de travail, qui a été en liaison permanente avec la sienne.
Je donne des instructions au ministre de l’Économie pour qu’il mette en œuvre le plan B sur lequel nous avons travaillé, qui comprend des mesures tarifaires et non tarifaires visant à défendre les intérêts du Mexique.
Rien par la force ; tout par la raison et le droit.
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