Aux Etats-Unis, des milliers de personnes manifestent…

Aux Etats-Unis, des milliers de personnes inquiètes pour « l’Etat de droit » manifestent contre l’administration Trump

Depuis New York ou Washington, à l’Est, jusqu’à San Francisco, à l’Ouest, en passant par le Texas, au Sud, les manifestants ont également dénoncé la politique anti-immigration du président américain.

Le Monde avec AFP

Les chiffres réels sont difficiles à obtenir – de nombreux services de police se refusant à fournir des estimations – mais la deuxième mobilisation en deux semaines contre l’administration Trump a réuni des milliers de personnes, samedi 19 avril, dans les rues de plusieurs villes des Etats-Unis, dénonçant ce qu’elles considèrent comme des menaces aux idéaux démocratiques du pays.

« Pas de roi en Amérique » ou « Résistons à la tyrannie », pouvait-on lire sur des pancartes à la manifestation organisée à New York, à côté d’images du président américain, Donald Trump, affublé d’une moustache à la Hitler.

« La démocratie court un grand danger », a déclaré, à l’Agence France-Presse, Kathy Valy, 73 ans, une descendante de survivants de la Shoah, qui affirme que ce que lui ont raconté ses parents à propos de la montée du nazisme dans les années 1930 « est en train de se passer ici ». « La différence avec les autres fascistes (…) c’est que Trump est trop bête pour être efficace et que son équipe est divisée », se rassurait-elle.

Les manifestants ont particulièrement dénoncé la politique anti-immigration de la Maison Blanche, au moment où la Cour suprême a suspendu les expulsions d’immigrés sur la base d’une loi de 1798 sur « les ennemis étrangers ». « Les immigrés sont les bienvenus ici », criaient les manifestants réunis devant la bibliothèque de la plus grande ville des Etats-Unis, à quelques encablures de la célèbre Trump Tower.

« Le Congrès devrait intervenir et dire “Non, nous ne sommes pas en guerre”. On ne peut pas utiliser cela », a avancé, à l’agence de presse américaine AP, Marshall Green, un manifestant venu de l’Etat du New Jersey voisin. « On ne peut expulser des gens sans procédure régulière et chacun dans ce pays a droit à une procédure régulière, quoi qu’il arrive », ajoute-t-il.

Melinda Charles, arrivée du Connecticut, a dit qu’elle s’inquiétait des « excès de pouvoir de l’exécutif », citant des conflits avec les tribunaux fédéraux, l’université Harvard et d’autres établissements d’élite. « Nous sommes censés avoir trois pouvoirs gouvernementaux égaux, a-t-elle souligné. Voir le pouvoir exécutif devenir si fort, je veux dire, c’est tout simplement incroyable. »

L’effigie du président Donald Trump affublé d’une moustache à la Hitler, lors d’une manifestation organisée pour « Protéger les migrants, protéger la planète », à New York, le 19 avril 2025.

« Nous avons déjà perdu tellement »

Des manifestants se sont également rassemblés devant la Maison Blanche, à Washington, en nombre apparemment inférieurs à la mobilisation du 5 avril, qui avait réuni des dizaines de milliers de personnes.

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L’administration Trump mène « un assaut contre l’Etat de droit et le fait qu’il faut empêcher l’Etat d’empiéter sur les droits des gens qui vivent, ici, aux Etats-Unis », a dénoncé Benjamin Douglas, 41 ans. Avec un keffieh sur la tête, M. Douglas portait une pancarte en soutien à Mahmoud Khalil, cet étudiant palestinien arrêté, en mars, à New York et menacé d’expulsion pour avoir organisé des manifestations contre la guerre dans la bande de Gaza. L’administration républicaine s’en prend à des personnes « afin de faire monter la xénophobie et éroder des protections juridiques bien établies », a-t-il accusé.

A Boston (Massachusetts), toujours sur la côte est du pays, George Bryant s’est dit préoccupé par le fait que le président Trump soit en train de créer un « Etat policier ». « Il défie les tribunaux. Il kidnappe des étudiants. Il sape les freins et les contrepoids », a énuméré le manifestant, ajoutant : « C’est du fascisme. »

A Denver (Colorado), dans le Centre-Ouest, des centaines de personnes se sont rassemblés devant le Capitole de l’Etat avec des banderoles exprimant leur solidarité avec les migrants et en criant « Ne touchez pas ! ». Plusieurs manifestants agitaient des drapeaux américains, certains tenus à l’envers pour signifier leur mécontentement.

Dans le très conservateur Texas, une manifestation s’est déroulée à Galveston, une ville de 50 000 habitants qui borde le golfe du Mexique. « J’en suis à ma quatrième manifestation, a confié Patsy Oliver, une écrivaine de 63 ans. D’habitude, j’attends l’élection suivante, mais, là, ce n’est plus possible. Nous avons déjà perdu tellement de choses. »

Lors de la manifestation contre l’administration Trump, à Washington, le 19 avril 2025.

Des rassemblements jusque devant des concessions Tesla

Sur la Côte ouest, des centaines de personnes se sont rassemblées sur une place à San Francisco pour tracer dans le sable en lettres géantes les mots « DESTITUTION + DEMISSION ».

Des rassemblements ont également été signalés à l’extérieur de concessions Tesla, la marque automobile propriété d’Elon Musk, le milliardaire chargé par Donald Trump d’effectuer des économies drastiques dans la fonction publique.

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Des personnes ont également défilé dans le centre-ville d’Anchorage, en Alaska – un Etat détaché géographiquement du reste du pays et situé au nord-ouest du Canada – avec des pancartes énumérant les raisons de leur colère, dont une sur laquelle était écrit : « Aucune pancarte n’est assez GRANDE pour énumérer TOUTES les raisons pour lesquelles je suis ici ! »

La mobilisation globale était organisée par un groupement baptisé 50501, un chiffre correspondant à cinquante manifestations dans les cinquante Etats du pays et aboutissant à un mouvement unique d’opposition au président républicain. Le mouvement constitue « une réponse décentralisée rapide aux actes antidémocratiques et illégaux de l’administration Trump et de ses alliés ploutocrates », explique-t-il sur son site Internet.

Selon cette organisation, quelque 400 manifestations étaient prévues dans la journée et 50501 a appelé des millions de personnes à descendre dans la rue.

Le Monde avec AP et AFP

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