
Chez CND, on ne sacralise ni les religions, ni ceux qui les dirigent.
Mais dans un monde encore très fortement dominé par l’occident chrétien, on ne peut minimiser l’impact de la mort du pape François.
Premier pape venu d’Amérique latine, Jorge Mario Bergoglio avait bousculé, dès son arrivée en 2013, les codes d’une institution pétrie de traditions séculaires (et fortement réactionnaires). Progressiste sur certaines questions sociales, humaniste dans ses prises de position internationales, il est resté profondément conservateur sur d’autres sujets cruciaux, en particulier ceux liés aux questions de sexualité, de genres et sur l’avortement.
Une voix sociale dans un monde fracturé
François restera dans l’histoire comme le pape qui a mis au centre de son action la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et les injustices. Sous son impulsion, l’Église a clairement formulé et dénoncé les dérives du capitalisme, les inégalités économiques et les violences écologiques. Il a été l’un des seuls chefs spirituels mondiaux à faire de la question migratoire une priorité morale, appelant sans relâche les Européens à accueillir les réfugiés, en particulier ceux fuyant les conflits du Moyen-Orient et de l’Afrique.
Sur la scène internationale, il n’a pas hésité à prendre des positions diplomatiques très fortes, soutenant publiquement la cause palestinienne, dénonçant « l’injustice durable » vécue par le peuple palestinien.
Un progrès à géométrie variable
Mais ce même pape qui parlait d’une « Église pauvre pour les pauvres » n’a jamais véritablement ouvert les portes aux minorités sexuelles ou de genre. Certes, ses propos en 2013 – « Qui suis-je pour juger ? » – avaient été salués comme une rupture. Mais dans les faits, les avancées ont été minimes. Les actes homosexuels sont toujours considérés dans le catéchisme comme « intrinsèquement désordonnés », le pape ayant rappelé que pour l’église catholique, cela reste un « péché ». Mais que ce péché ne devrait pas être condamné par la loi.
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Sacha Ruiu
Le pape n’est pas un allié des peuples. Il est leur illusion.
CND affirme ne pas sacraliser les religions. Très bien. Mais que reste-t-il de cette posture critique quand on déroule une hagiographie à peine maquillée d’un pape ?
Pas de sacralisation ? Non. Mais une réhabilitation. Or cela revient au même.
1. Un pape “progressiste” ?
Ce pape a dit des mots contre la pauvreté. C’est vrai. Mais qu’a-t-il fait d’autre que parler ? L’Église est toujours milliardaire. Toujours patriarcale. Toujours homophobe. Toujours hostile à la révolution.
Lénine disait :
« La religion est une forme d’oppression spirituelle une sorte de soumission permanente. »
François a peut-être “bousculé les codes”… mais jamais les dogmes. Il a adouci le ton, jamais la ligne. Il a renouvelé la vitrine, pas l’appareil.
2. Une voix morale pour la paix ?
Oui, il a parlé de la Palestine. Oui, il a dénoncé les inégalités.
Mais aucune révolution n’est née d’une homélie. Et surtout : aucun peuple n’a été libéré par le Vatican.
Staline aurait ri :
« Le pape ? Combien de divisions ? »
Non pas pour nier l’influence spirituelle, mais pour rappeler l’impuissance volontaire du clergé face à l’injustice systémique.
Quand il fallait appeler à la résistance armée ou à l’abolition radicale de l’ordre capitaliste, le pape François a prêché la prière, la diplomatie, la paix abstraite.
3. Un “progrès à géométrie variable” ? Non. Une stratégie.
Quand l’Église parle de “péché” pour l’homosexualité ou l’avortement, ce n’est pas une maladresse. C’est sa doctrine. François l’a toujours validée. Il a mis un peu d’eau tiède dans la violence morale. Pas une goutte de libération réelle.
Mao l’aurait dit ainsi :
« Les idées dominantes d’une époque sont toujours les idées de la classe dominante. »
Et le pape n’a jamais cessé d’être leur représentant spirituel.
Conclusion :
On ne combat pas le capitalisme avec des sermons.
On ne défend pas les peuples en encensant ceux qui les endorment.
On ne peut pas célébrer un pape sans trahir les combats contre l’idéologie religieuse.
Comme le disait Lénine :
« Les communistes ne peuvent rester neutres vis-à-vis de la religion. Ils doivent la combattre en tant que facteur de soumission idéologique. »
À ceux qui osent “rendre hommage critique” à un pape, nous répondons : vous ne critiquez pas, vous légitimez. Et cela, les masses ne vous le pardonneront pas.
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