
Une aide sans le consentement, la participation ou le leadership des populations qu’elle prétend servir n’est pas humanitaire. C’est de la coercition coloniale.
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Génocide et colonialisme de peuplement
Génocide mais marqué
Seuils caloriques, portes biométriques et politique de survie rationnée.
Pas d’aide humanitaire — Une infrastructure pour le siège
À première vue, la Fondation humanitaire pour Gaza (GHF) se présente comme une solution neutre, efficace et financée par des fonds privés à une crise catastrophique. Avec ses tableaux de bord épurés, sa direction issue d’anciens militaires et ses cadres de conformité de Wall Street, elle commercialise un modèle technocratique d’aide « sûre » aux Palestiniens pris au piège de la famine artificielle à Gaza. Elle utilise le langage de l’humanitarisme – neutralité, dignité, transparence – pour masquer ce qu’elle est en réalité : un mécanisme de contrôle pour gérer la famine et la surveillance sous le siège israélien.
Il ne s’agit pas d’aide humanitaire. Il s’agit d’une architecture de siège déguisée en compassion. La GHF ne remplace pas des systèmes défaillants ; elle institutionnalise des systèmes contrôlés par l’étranger et alignés sur l’occupation qui affaiblissent définitivement la société civile palestinienne tout en offrant aux bailleurs de fonds internationaux un déni plausible.
Soyons clairs :
la GHF n’est pas une alternative à l’humanitarisme raté. C’est le visage corporatiste de la gestion du siège.
Il ne fonctionne pas comme une bouée de sauvetage, mais comme une armature logistique de l’apartheid, conçue pour rationner strictement la survie et consolider l’influence étrangère sur chaque calorie et chaque ration distribuée.
Il substitue des entrepreneurs militaires privés aux soldats d’occupation, des bases de données biométriques à un accès équitable et des pistes d’audit à l’autodétermination.
Il normalise l’idée que la nourriture et l’eau doivent passer par la coordination militaire israélienne, le contrôle occidental et la surveillance financière américaine avant d’atteindre un seul Palestinien.
Il ne s’agit pas de neutralité, mais d’une occupation opérationnalisée.
En construisant des « Sites de Distribution Sécurisés » (SDS) au sein d’un territoire assiégé sans consentement, leadership local ni participation significative du peuple palestinien, le GHF pose les bases d’une gouvernance par procuration. Ces plateformes n’autonomisent pas les communautés, elles les régulent. Elles ne sont pas conçues pour la souveraineté palestinienne, mais pour gérer la pénurie et maintenir des populations dociles dans des zones étroitement surveillées.
Il s’agit d’une logistique d’apartheid privatisée.
Il s’agit d’une domination coloniale par procuration sous forme biométrique.
Il s’agit de l’économie de siège 2.0 : externalisée auprès d’ONG, aseptisée par l’image de marque et pleinement ancrée dans les structures du pouvoir impérial.
Il s’agit d’une infrastructure d’exclusion, conçue pour contrôler l’accès aux besoins les plus élémentaires, tout en réduisant au silence la dissidence et en contournant toute notion d’action collective palestinienne.
Il n’y a pas d’humanitarisme dans un système fondé sur la logique de l’occupation. Il n’y a que de la complicité.
⸻ Marginalia : Les seuils caloriques comme politique génocidaire ⸻
L’obsession de la Fondation humanitaire pour Gaza de fournir 1 750 kilocalories par repas n’est pas un critère nutritionnel neutre : c’est la codification d’une intention génocidaire par le biais de privations quantifiées.
En vertu de l’article II(c) de la Convention sur le génocide, « soumettre délibérément un groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle » constitue un acte de génocide. Fixer des plafonds caloriques inférieurs au niveau de subsistance, notamment en situation de siège, de déplacements massifs et d’effondrement du système alimentaire, répond à ce critère. L’historique des calculs caloriques d’Israël pour Gaza, notamment le document sur les « lignes rouges » de 2012, a déjà créé un précédent de famine forcée sous couvert de politique administrative.
La participation de GHF à la distribution de rations dans le cadre de cette architecture militaire – coordonnée avec la puissance occupante, acheminée par des couloirs contrôlés par Israël et imposée sans le consentement des Palestiniens – la rend complice de l’administration d’une économie de siège génocidaire. Il ne s’agit pas d’aide humanitaire. Il s’agit de la gestion institutionnelle d’une extermination lente.
Frontières biométriques, zones blindées : une aide militarisée par conception
Les « Sites de distribution sécurisés » (SDS) proposés par GHF ne sont pas des espaces humanitaires ; ce sont des enceintes fortifiées conçues pour le confinement, et non pour les soins. Ce ne sont pas des lieux de refuge ; Ce sont des zones tactiques, gardées par des entrepreneurs privés armés, entourées de clôtures et surveillées, et soumises à une coordination directe avec le régime d’occupation israélien.
Appelons les choses par leur nom :
Une plateforme logistique militaire, déguisée en banque alimentaire.
Le GHF prévoit d’intégrer la reconnaissance faciale, le contrôle biométrique et la régulation des déplacements à tous les aspects de l’accès à l’aide. L’accès à ces sites se fera par des couloirs contrôlés par Israël, ce qui signifie que les Palestiniens devront se soumettre à une surveillance, à des contrôles et à des points de contrôle militarisés avant de recevoir de l’eau, de la farine ou des antibiotiques. Il ne s’agit pas d’un accès libre, mais d’une porte de siège dotée de serrures de haute technologie.
Le GHF affirme qu’il n’y a « aucune condition d’éligibilité ». Mais en pratique, l’éligibilité est contrôlée au périmètre extérieur, où Israël décide qui se déplace, qui est scanné, qui est signalé et qui est refusé.
Ces FDS fonctionneront à la manière des zones tampons de l’époque de l’occupation, limitant la mobilité palestinienne tout en se faisant passer pour des infrastructures humanitaires. Le personnel armé, confirme le GHF, sera composé de ceux qui ont opéré pendant le contrôle israélien du corridor de Netzarim pendant sa prétendue
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