Neuf enfants d’un couple de médecins tués dans une frappe israélienne

Kuala Lumpur a condamné dimanche les « atrocités » commises à Gaza qui témoignent de « l’indifférence et d’une politique de deux poids, deux mesures » à l’égard du peuple palestinien. « Elles sont le résultat direct de l’érosion du caractère sacré du droit international », a déclaré le ministre des affaires étrangères malaisien, Mohamad Hasan, devant ses homologues du bloc d’Asie du Sud-Est (Asean), qui se réunissent lundi en sommet à Kuala Lumpur.

« Les atrocités commises contre le peuple palestinien témoignent encore de l’indifférence et d’une politique de deux poids, deux mesures », a poursuivi M. Hasan. « L’Asean ne peut rester silencieuse », a martelé le ministre malaisien, dont le pays assure la présidence tournante du bloc régional.

La Malaisie, dont la population est majoritairement musulmane, n’a pas de relations diplomatiques avec Israël. Beaucoup dans le pays soutiennent les Palestiniens.

En février, les ministres des affaires étrangères de l’Asean avaient déjà exprimé leur « soutien de longue date » aux Palestiniens.

Kuala Lumpur a acheminé plus de 10 millions de dollars de dons et d’aide humanitaire à Gaza depuis le début de la guerre, en octobre 2023, dans le territoire palestinien.

Mounir Albourche, directeur général du ministère de la santé du gouvernement du Hamas pour la la bande de Gaza, a déclaré sur X que la frappe israélienne ayant tué vendredi neuf enfants d’un couple de médecins s’était produite peu après que le mari de la docteure Alaa Al-Najjar, le docteur Hamdi Al-Najjar, l’avait amenée à son travail. « Quelques minutes à peine après son retour, un missile a frappé leur maison », a-t-il relaté, ajoutant que le médecin était « actuellement en soins intensifs ».

Comme chaque samedi à Tel-Aviv, des manifestants se sont rassemblés pour réclamer la libération des otages, portant une banderole géante sur laquelle on pouvait lire « Sauvez les otages, mettez fin à la guerre ».

Parmi les 79 morts recensés au cours des dernières vingt-quatre heures figurent neuf des dix enfants d’une médecin, rapporte l’agence Associated Press (AP) qui cite ses collègues et le ministère de la santé de Gaza.

« Hier, vendredi 23 mai 2025, nos équipes ont transféré [à l’hôpital] les corps de neuf enfants martyrs, dont certains étaient carbonisés, de la maison du docteur Hamdi Al-Najjar et de son épouse, la docteure Alaa Al-Najjar », a déclaré à l’Agence France-Presse Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile de Gaza, selon qui « l’occupation israélienne a ciblé [leur] maison (…) dans le quartier Gizan Al-Najjar à Khan Younès ».

Alaa Najjar, pédiatre à l’hôpital Nasser, était de service à ce moment-là et elle est rentrée chez elle en courant pour trouver sa maison en feu, a déclaré Ahmad Al-Farra, chef du service pédiatrique de l’hôpital, à l’agence AP. Le mari de M^me Najjar a été grièvement blessé et leur seul enfant survivant, un fils de 11 ans, se trouve dans un état critique, a fait savoir M. Al-Farra.

Les enfants tués étaient âgés de 7 mois à 12 ans. Khalil Al-Dokran, porte-parole du ministère de la santé de Gaza, a déclaré à AP que deux des enfants étaient restés sous les décombres.

De son côté, l’armée israélienne a déclaré dans un communiqué avoir frappé des suspects opérant d’une structure proche de ses troupes et a qualifié la zone de Khan Younès de « zone de guerre dangereuse ». Elle a ajouté en avoir évacué les civils et que « l’allégation concernant des dommages causés à des civils non impliqués est en cours d’examen ».

Les hôpitaux de la bande de Gaza ont reçu les corps de 79 personnes et 211 blessés au cours des dernières vingt-quatre heures, annonce le ministère de la santé de Gaza contrôlé par le Hamas. Ces chiffres n’incluent pas ceux des hôpitaux du nord du territoire en raison de la difficulté d’accès, précise le texte.

Depuis la rupture du cessez-le-feu par Israël le 18 mars, 3 747 personnes ont été tuées et 10 552 blessées. Depuis le 7 octobre 2023, le bilan s’élève à 53 901 morts et 122 593 blessés, toujours selon le ministère dont les chiffres sont jugés fiables par l’ONU.

Dans un communiqué, l’armée israélienne a affirmé samedi que ses troupes avaient « éliminé des terroristes et démantelé des infrastructures terroristes, y compris souterraines » dans l’enclave palestinienne, au cours des dernières vingt-quatre heures. L’armée de l’air « a frappé plus de 100 cibles terroristes », ajoute le texte.

« Au moins 15 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, ont péri dans les bombardements israéliens », a annoncé samedi Mahmoud Bassal, porte-parole de la défense civile dans la bande de Gaza.

Quatre, dont un enfant, ont été tués dans le quartier de Touffah, dans le nord de l’enclave, et cinq autres dans le bombardement « d’un rassemblement de citoyens attendant des camions d’aide, à l’ouest de Khan Younès », dans le Sud, a-t-il précisé.

Dans le quartier d’Amal, à Khan Younès même, quatre membres d’une même famille ont, selon lui, trouvé la mort dans le bombardement d’un appartement, et deux personnes ont été tuées à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza.

La défense civile de la bande de Gaza a annoncé, samedi matin, la mort de six personnes, dont deux mineurs, dans des frappes aériennes nocturnes dans le centre et le sud du territoire palestinien assiégé, où Israël intensifie son offensive.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de cet organisme de premiers secours, « quatre morts », un couple et deux enfants mineurs de la même famille, ainsi que « des dizaines de blessés » ont été transportés vers des hôpitaux après le bombardement vers 1 h 30 (0 h 30 à Paris) d’une habitation dans le quartier Amal de Khan Younès (🚩), dans le sud du territoire palestinien. M. Bassal a également fait état de « deux morts et plusieurs blessés, dont des enfants », dans le bombardement une demi-heure plus tard d’une habitation du camp de réfugiés de Nousseirat (🚩), dans le centre de la bande de Gaza.

Interrogée par l’Agence France-Presse, l’armée israélienne a déclaré qu’elle n’était pas en mesure de commenter ces attaques, à moins qu’on ne lui en fournisse « les coordonnées géographiques exactes ». A l’heure actuelle, nous ne sommes pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations de M. Bassal.

Ce direct va vous tenir informés des événements liés à la guerre dans la bande de Gaza, lancée par Israël après l’attaque meurtrière sur son sol du mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre 2023.

Notre live précédent, qui couvre la période du 17 au 23 mai, est accessible en cliquant sur ce lien.