COUP DE TONNERRE AUX USA : DES JUGES SUSPENDENT LES DROITS DE DOUANE DE TRUMP ET RÉDUISENT D’AUTANT SON AUTORITÉ
La décision des juges annule le « jour de la libération » célébré à grand fracas par Trump. C’est une gifle… et plus que cela, une remise à sa place d’un président qui croyait pouvoir jouer au shériff et imposer sa dictature personnelle.
La décision concerne à la fois les droits de douane de 25% imposés au Canada, au Mexique et 30% à la Chine et la surtaxe d’au moins 10 % imposée le 2 avril sur l’ensemble des produits de 180 pays entrant aux États-Unis, et jusque 50 % selon les pays d’origine. Selon le tribunal, cette décision appartient au congrès et pas au président. L’un des juges a estimé que cela « constituerait un renoncement du pouvoir législatif au bénéfice d’une autre branche du gouvernement », ce qui est contraire à la Constitution américaine. Cette décision survient alors que Trump avait récemment ramené le spectre des droits de douane de 50 % sur l’Union européenne, avant de repousser sa menace au 9 juillet. Le Tribunal vient donc de lui couper les ailes sur ce front. Ce qui fait que l’UE comme les autres Etats vont se demander si ça vaut le coup de négocier avec un pantin qui n’a pas vraiment d’autorité, ses menaces étant du vent. En tous cas, jusque là.
Ce qu’il faut surtout retenir de ces 4 mois de gouvernement, aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, c’est qu’il y a un gouffre absolument saisissant entre la rhétorique de Trump et la réalité. Les annonces, les menaces et les décrets d’un côté, et ce qui change réellement dans les faits de l’autre car la plupart sont bloqués ou suspendus par des juges. En 4 mois, il y a eu plus de bruit et de vent que de changements réels, pas plus en tous cas que dans les autres démocraties occidentales. En 4 mois, Trump a surtout montré son incompétence et son impuissance mais a aussi, par le bruit qu’il a fait, réussi à mobiliser contre lui, et au delà de lui contre le monde du capitalisme, toute la société civile attachée à la démocratie et les travailleurs attachés aux droits sociaux.
Par ailleurs, après l’inflation qui menace et les licenciements annoncés, puis la baisse de la note des USA par Moody’s, cerise sur le gâteau, Musk quitte le navire avec fracas.
Alors que dirigeant de l’efficacité gouvernementale, ses entreprises sont en quasi faillite (sacré efficacité !), Musk s’en va en critiquant Trump et son budget : « J’ai été déçu de voir ce projet de loi de dépenses massives — franchement — qui augmente le déficit budgétaire ». Le projet de budget, en l’état, entraînerait une hausse du déficit fédéral de 3 800 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie, le contraire de ce qu’a promis Trump et ce pourquoi a été embauché Musk. De plus Musk accuse Trump de s’arranger pour que DOGE soit « en passe de devenir le bouc émissaire pour tout » ce qui ne va pas.
Bref, jamais un gouvernement américain n’avait été aussi près de la faillite, 4 mois seulement après son investiture et quelques jours avant les mobilisations populaires qui s’annoncent massives , le 6 juin des anciens combattants contre Trump et le 14 juin, de l’ensemble de la population.

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