La Niouzeletteur de Pacôme Thiellement : Des fois je te vois parmi les choses

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Où l’auteur de la niouzeletteur informe, entre autres, d’une projection d’un très beau film, de la publication du livre d’une grande artiste, d’une émouvante vidéo, d’un voyage à Bayonne et d’une soirée-hommage à un ami dessinateur disparu.

C’est un long mois de juin. Lourd, éprouvant. Et c’était une longue semaine, pleine de nuits sans sommeil et d’impressions d’étouffement, d’écrasement. D’engloutissement. Pas moins de trois génies sont passés de l’autre côté en moins de sept jours : Sly Stone, Brian Wilson et Marc’O. C’est beaucoup.

Marc’O, on va forcément en parler tout à l’heure, au ciné-club. Aux Dimanches de Charm el-Cheikh. A L’Archipel. En espérant que vous receviez la niouzeletteur à temps, et rien n’est moins sûr. Enfin, vous pourriez le savoir quand même. Cette séance de cinéma, ce n’est pas comme si elle sortait de nulle part. Cette séance de cinéma, je vous l’ai déjà annoncée, au moins, dans les deux niouzeletteurs précédentes.

Marc’O, on va en parler parce que, dans cette séance de cinéma de tout à l’heure, on va regarder le très très beau documentaire sur Bulle Ogier : Bulle Ogier – Portrait d’une étoile cachée. En présence de la réalisatrice, Eugénie Grandval. Et ensuite on va en parler ensemble. Tout à l’heure, ça veut dire le dimanche 15 juin à 17 heures, au cinéma L’Archipel, 17 boulevard de Strasbourg 7500 Paris.
https://www.larchipelcinema.com/film/627785/
https://www.larchipelcinema.com/reserver/F627785/

Parce que c’est chez Marc’O que la géniale Bulle Ogier a commencé, avec Les Idoles, au théâtre. Et avec ces autres génies que sont Pierre Clémenti et Jean-Pierre Kalfon. Et ensuite, c’est L’Amour fou de Jacques Rivette, en 1968. Bulle Ogier et Jean-Pierre Kalfon : l’invention d’un jeu nouveau ; et presque l’invention d’une âme nouvelle. Mais bon, tout ça, vous le savez déjà. Soit vous le savez ; soit, de toutes façons, on en parle tout à l’heure.

C’est un mois de juin lourd et éprouvant. Mais c’est un mois qui contient sa dose de surprises. Pas seulement de mauvaises. De bonnes également. Cette niouzeletteur est généralement l’occasion de vous évoquer les bonnes. C’est sa vocation, sa mission.

Et pour commencer, un chef d’œuvre. Un livre d’artiste magnifique, désarmant de puissance et de beauté. Une autofiction dessinée-écrite tellement chargée d’ombres qu’elle en devient lumineuse, foudroyante, épiphanique, pleine de fureur et de silences. C’est Séances spéciales de Sandra Ghosn. Elle a fait elle-même l’édition de ce livre, un livre complexe. Plus complexe à l’intérieur qu’il n’en a l’air à l’extérieur, avec ses accordéons et ses calques, ses lapsus et ses dessins dans lesquels une forme peut en cacher une autre. Un vrai voyage dans l’inconscient, individuel et social, ses coins et recoins. Il y a de quoi trembler. Vous pouvez le commander directement chez elle, par ce lien, vous n’aurez pas fini de le relire.
https://linktr.ee/sandraghosn?lt_utm_source=lt_share_link#481277679

Pour ceux qui me (et nous) connaissaient déjà à l’époque, Sandra Ghosn faisait partie de la vingtaine d’artistes géniaux que j’avais invités pour une exposition, La Bibliothèque de Babylone. C’était en 2017, dans une galerie malheureusement disparue aujourd’hui, la galerie Corinne Bonnet. Il y avait tous mes artistes vivants préférés : Jean-Christophe Menu, Killoffer, Mattt Konture, Placid, Muzo, Captain Cavern, Olivia Clavel, Pascal Blondeaux, Thomas Perino, Scott Batty, etc. Etc. Tous mes artistes préférés, non : pas tous. Pas tous, évidement. Mais il y en avait beaucoup. Et parmi ces artistes, il y avait Sandra Ghosn. Elles et ils faisaient la couverture d’un livre. Un livre brûlé, perdu ou seulement projeté, fantasmé : La Chasse spirituelle d’Arthur Rimbaud, Grandeur de Marx de Gilles Deleuze, Les Enfants de Dostoïevski, La décomposition de Paris d’Antonin Artaud, Les 1001 Femmes de Charles Baudelaire. La chère Eugénie Barbezat était venue. Elle en avait fait un reportage vidéo pour L’Humanité.
https://www.youtube.com/watch?v=tx9EAqrwbIg&t=203s

Un artiste qui avait une place importante, mais à part, dans cette expo, c’est le photographe Arnaud Baumann. C’est normal. Arnaud Baumann est toujours à part. Et maintenant qu’il fait, non seulement des photographies mais des vidéos, ses vidéos sont complètement à part. Il en a fait une nouvelle, pour célébrer Willem qui a reçu le grand prix de l’Académie des Beaux-Arts. C’est une super nouvelle, il en a fait un super film. Avec Delfeil de Ton, Virginie Vernay, Jackie Berroyer et quelques autres :
https://www.youtube.com/watch?v=QT8NBmjEVNs

C’est sur sa chaîne Comment ça va ? La chaîne se nourrit lentement de tous ses petits films. Arnaud Baumann filme les artistes qu’il aime et fait de l’art avec leur image. Vous devriez voir ça. Je vous en signale une poignée. Si vous ne les connaissez pas déjà, ce sera l’occasion de les découvrir. Comme par exemple une vidéo de la soirée au Monte-en-l’air lors de la publication du troisième volume des Lundis de Delfeil de Ton en 2023, avec Jean-Christophe Menu et Willem (et plein d’invités surprises, dont Olivia Clavel et Berroyer).
https://www.youtube.com/watch?v=J_gGCPu2ano&t=32s

Mais aussi une visite d’exposition de ses propres photos en 2024 par Delfeil de Ton. Baumann a appelé ça “Comme un Lundi”. En référence aux Lundis de Delfeil de Ton, bien sûr.
https://www.youtube.com/watch?v=cB1h98KNUtw

Si vous ne savez pas assez qui sont Delfeil de Ton et Jackie Berroyer, et si vous voulez qu’on vous les re-raconte, qu’ils se re-racontent même, je vous rappelle qu’on les avait interviouvés, Denis Robert et moi, pour Blast. Les intervious existent. Je vous en remets les liens. Delfeil de Ton d’abord :
https://www.youtube.com/watch?v=_0xidF-HmUc&t=2136s

Jackie Berroyer ensuite :
https://www.youtube.com/watch?v=QsJt5FeBzmA&t=2340s

Et si les questions relatives à Hara-Kiri vous intéressent, je vous indique également cette récente et passionnante interviou, chez les Papiers Nickelés, d’Alexandre Devaux au sujet de son exposition Gébé, un génie du dessin de presse. Exposition magnifique, en cours à la Bibliothèque Nationale. Je vous ai déjà dit d’aller la voir. Je vous le redirai autant de fois qu’il le faudra.
https://www.youtube.com/watch?v=YTTcVV2u49Y

Et sinon ? Sinon, j’ai recommencé à voyager et je vais (un peu) continuer. Le prochain rendez-vous est à Bayonne. L’objet ? Je vous le donne en mille : parler de David Lynch. Ce sera donc une sorte de conférence, au cinéma L’Atalante, en ouverture d’une nuit David Lynch. Et c’est vendredi prochain, le 20 juin 2025.
https://atalante-cinema.org/evenement/nuit-lynch-conference-pacome-thiellement-20-6-2025/

Et tant que j’y suis, je peux vous annoncer dès maintenant qu’il y aura une soirée consacrée à un ami artiste disparu. Un grand artiste et ami qui est parti de l’autre côté il y a un peu plus de deux ans, et qui était d’ailleurs le fils de Gébé dont je vous ai indiqué l’exposition plus haut. C’était notre cher et grand Pascal Blondeaux. C’était l’immense Pascal.

La soirée en hommage à Pascal aura lieu à la librairie Le Monte-en-l’air, 2 rue de la Mare 75020 Paris, le mardi 1er juillet à 19h.

Pascal a publié deux livres magnifiques aux Cahiers Dessinés : Des fois je vois les choses comme ça et Territoire des mousses et des lichens. Il a fait une revue de dessins, Rien ne se perd, où publièrent Olivia Clavel, Kiki Picasso, Pyon, Jean-Christophe Menu… Il réfléchissait sur les origines communes du dessin et de l’écriture et faisait des recherches sur la préhistoire. Il nous en avait bien parlé, au Monte-en-l’air, en 2013, lors de l’année Satan Trismégiste. Et tout avait été filmé. Ce qui fait qu’on peut revoir Pascal nous parler magnifiquement de la préhistoire et des origines du dessin et de l’écriture :
https://vimeo.com/80610311

Comme on peut revoir notre chère Hermine Karagheuz lire René Daumal, toujours au Monte-en-l’air et pour Satan Trismégiste, mais quelques mois plus tôt :
https://vimeo.com/62056967

Ou Apollinaire quelques mois plus tard :
https://vimeo.com/85036790

Hermine et Pascal nous manquent. Hermine et Pascal me manquent.

L’hommage à Pascal sera au Monte-en-l’air, donc. 2 rue de la Mare, donc. Le mardi 1er juillet à 19h, donc. Sans doute à l’extérieur, sur la place. Une soirée pour accompagner la publication d’un recueil inédit de dessins qu’il avait fait avant de nous laisser. Un Rien ne se perd de ses propres dessins. Mais une soirée qui nous permettra également de l’évoquer, longuement. Alors réservez votre soirée. Et venez.

Et quel est le morceau de Zappa de cette niouzeletteur ? Le morceau de Zappa de cette niouzeletteur est ou sera : King Kong. Mais dans sa version folle de 1988, sur Make a Jazz Noise Here. Avec le solo de saxophone baryton des Enfers. Il rend tellement heureux.
https://www.youtube.com/watch?v=yzwlYtxukPk

Si vous ne souhaitez plus recevoir la Niouzeletteur de Pacôme Thiellement, merci de nous l’indiquer par mail à l’adresse suivante : contact@blast-info.fr

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