Guerre et monde, point le 18/06 à 11h 30.

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Par aplutsoc2 le 18 juin 2025

Mardi 17 juin, au sommet du G7 à Kananaski, en Alberta (Canada), Trump est apparu complètement désaxé. Après des propositions incohérents sur cessez-le-feu ou autre chose en Iran, et après avoir que la Russie n’aurait jamais dû être viré du G7, il est parti, plantant les autres chefs d’Etat et évident d’être là lors de l’arrivée de Zelensky.

Macron, de son côté, a fait une tournée au Groenland où il a été bien accueilli dans la perspective d’un affrontement avec les Etats-Unis. Cependant que Trump une fois parti déclarait qu’on allait voir ce qu’on allait voir en Iran, et qu’il pouvait éliminer Khamenei quand il voulait mais « pas pour l’instant ». Depuis, les forces aéronavales US convergent vers le golfe arabo-persique et les côtes iraniennes sur l’océan Indien.

Contrairement aux commentaires officiels et médiatiques dominants, nous ne devons pas croire à une marche en avant déterminée de Trump, mais bien à des impulsions contradictoires sur tous les points – sauf un : les faveurs faites à Poutine.

Trump a pris un grand coup de la part des larges masses américaines le 14 juin et cela va continuer, nous et reviendrons. Ce point est décisif. Après avoir annoncé que les raids d’ICE s’arrêtaient, il les a relancés.

D’un autre côté, Netanyahou s’est rapidement dirigé vers une impasse avec l’Iran. Là aussi, nous ne suivrons pas les commentaires dominants. Qu’il ait agi avec ou sans l’accord de Trump, il est apparu au bout de trois jours, qu’Israël n’a pas les moyens de détruire le programme nucléaire iranien, qu’il y faut pour cela la « grosse bombe » américaine, et que le « dôme de fer » à des trous dans la raquette. Sans compter la poursuite du massacre odieux des gazaouis sur les points de distribution de nourriture, de la colonisation raciste de la Cisjordanie et des raids contre la Syrie…

Une issue serait l’intervention des masses iraniennes pour renverser le régime des mollahs, ce à quoi aspire la majorité. Mais les bombardements israéliens, qui frappent les civils par centaines, avec de plus le risque de radio-activité, contrarient dans l’immédiat cette aspiration. Il n’y aura pas de changement de régime avec Netanyahou, moins encore qu’il n’y en a eu avec GW Bush : c’est sans lui, malgré lui et contre lui, que les masses en Iran vont chercher à agir pour survivre, tout en utilisant l’affaiblissement du régime.

Ces deux facteurs – l’affaiblissement de la présidence Trump après l’épisode Musk et le 14 juin, la fuite en avant de Netanyahou droit dans le mur – placent Trump devant la possibilité d’une intervention aérienne massive en Iran à la fois pour sortir de l’impasse et se reconstituer en tant qu’« homme fort ».

C’est apparemment ce qui se prépare, peut-être d’un instant à l’autre.

Mais cela accélère les contradictions internationales. La Russie est en train de laisser tomber l’Iran mais tout de même, cela va un peu vite et un peu fort. Le prix, c’est bien entendu l’Ukraine, ouvertement livré à la Russie : les pires bombardements terroristes ont eu lieu à K’yiv. Mais tout cela déplait fort à la Chine, premier partenaire économique de l’Iran. Ce que Trump a raté – séparer la Russie de la Chine – pourrait, sinon avoir lieu, du moins s’amorcer, plus sérieusement, à propos de l’Iran. Le Pakistan montre les dents contre l’intervention israélienne et l’éventuel engagement étatsunien en Iran, voire contre une chute du régime des mollahs qui le verrait peut-être intervenir : derrière le Pakistan, la Chine.

Cela accélère également les contradictions dans l’arc de force qui soutient Trump. Steve Bannon, Cutter Carlsson, Marjorie Taylor Greene, s’opposent à une intervention en Iran, d’une part parce que la base MAGA ne veut pas de guerres extérieures, d’autre part parce que le risque d’un déséquilibre global est patent, comme le leur susurre Poutine. JD Vance se pose en arbitre en faveur de Trump en tentant d’expliquer qu’une telle intervention, courte, serait conforme au principe America First . La crise est réelle et elle pourrait même redonner une place au Congrès, hors-jeu depuis le 21 janvier. Tous les éléments de crise s’accentuent. L’hypothèse, nullement certaine, d’un écrasement rapide de l’Iran ne les résoudra pas

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