EN IMAGES – Tour d’horizon des principaux soulèvements populaires récents, de la Bolivie au Liban en passant par l’Irak.
Les mouvements de contestation populaires se sont multipliés ces dernières semaines autour du monde. Le point sur la situation en Bolivie, au Chili, en Equateur, en Ethiopie, en Guinée, en Irak, au Liban…
CHILI
Quand ? Depuis le 18 octobre.
Quel élément déclencheur ? La hausse des tickets de métro à Santiago.
Où en est-on ? Le président conservateur Sebastian Piñera a annoncé samedi 26 octobre un vaste remaniement. Une grève générale a commencé le 23 octobre. Pour l’heure, elle est maintenue.
Quel bilan humain ? 18 morts.
LIBAN
Quand ? Depuis le 17 octobre.
Quel élément déclencheur ? Une nouvelle taxe sur les appels passés via la messagerie WhatsApp.
Où en est-on ? Le gouvernement de Saad Hariri a rapidement annulé la mesure et annoncé des réformes économiques d’urgence. Mais le mouvement de contestation, réclamant le départ de l’ensemble de la classe politique, continue de grandir du nord au sud du pays, provoquant sa quasi-paralysie.
Quel bilan humain ? Manifestations pacifiques, émaillées de quelques heurts.
BOLIVIE
Quand ? Depuis le 21 octobre.
Quel élément déclencheur ? Le dépouillement polémique de la présidentielle du 20 octobre, donnant vainqueur le chef de l’Etat sortant, Evo Morales.
Où en est-on ? Plusieurs régions sont le théâtre de violents incidents. Le 23 octobre une grève générale a débuté à Santa Cruz, capitale économique et bastion de l’opposition, avant de s’étendre. Le dirigeant socialiste, qui avait qualifié le mouvement de «coup d’Etat», a revendiqué la victoire le 24.
Quel bilan humain ? Des blessés dans des affrontements entre partisans et détracteurs d’Evo Morales.
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EQUATEUR
Quand ? 1-13 octobre.
Quel élément déclencheur ? La hausse du prix des carburants.
Où en est-on ? Après 12 jours de manifestations, un accord a été conclu entre le mouvement indigène, fer de lance de la contestation, et le président Lenin Moreno, qui a retiré le décret controversé.
Quel bilan humain ? Huit morts et 1340 blessés.
ETHIOPIE
Quand ? Depuis le 23 octobre.
Quel élément déclencheur ? Des centaines de manifestants sont descendus dans la rue pour manifester contre le premier ministre et récent prix Nobel de la paix, Abiy Ahmed, accusé par l’opposant Jawar Mohammed de préparer une attaque contre lui.
Où en est-on ? Les violences ont d’abord éclaté dans la capitale, Addis Abeba, avant de se répandre dans la région d’Oromia. A l’origine dirigées contre Abiy Ahmed, elles se sont ensuite transformées en affrontements ethniques.
Quel bilan humain ? 67 morts
GUINÉE
Quand ? Depuis le 7 octobre.
Quel élément déclencheur ? Le projet prêté au président sortant Alpha Condé, 81 ans, de briguer sa propre succession en 2020 et de changer à cette fin la Constitution.
Où en est-on ? Les manifestations rassemblant des milliers de Guinéens se succèdent à l’appel du Front national pour la défense de la constitution (FNDC), coalition de partis d’opposition, de syndicats et de membres de la société civile.
Quel bilan humain ? Une dizaine de morts.
IRAK
Quand ? Depuis le 1er octobre.
Quel élément déclencheur ? Appels spontanés sur les réseaux sociaux pour réclamer du travail et des services publics fonctionnels.
Où en est-on ? Après une semaine de contestation violemment réprimée, le gouvernement a annoncé des mesures sociales, mais aucune réforme en profondeur. La rue veut, elle, une nouvelle Constitution et un renouvellement total de la classe politique. Vendredi, la contestation a repris, avec une nouvelle flambée de violences, attisée par le leader chiite Moqtada Sadr.
Quel bilan humain ? Plus de 150 morts la première semaine. Plus de 40 morts pour la seule journée de vendredi.
ET AILLEURS…
D’autres mouvements entamés plus tôt se poursuivent :
À Hongkong, un mouvement de contestation est né le 9 juin, enclenché par un projet de loi autorisant les extraditions vers la Chine continentale. Les manifestations et actions quasi-quotidiennes, rassemblant jusqu’à deux millions de personnes dans ce territoire de 7,3 millions d’habitants, ont plongé l’ex-colonie britannique dans sa pire crise politique depuis la rétrocession en 1997. Le projet a été suspendu début septembre mais les revendications se sont élargies à la dénonciation du recul des libertés et des ingérences grandissantes de Pékin dans les affaires de sa région semi-autonome. Initialement pacifiques, les manifestations ont dégénéré en violents heurts entre militants et forces de l’ordre. De nombreux militants pro-démocratie ont été attaqués par des partisans du pouvoir de Pékin.
En Algérie, la décision du président Abdelaziz Bouteflika de briguer un 5e mandat a provoqué une vague de manifestations pacifiques le 22 février. Abdelaziz Bouteflika a démissionné début avril, mais les manifestations ont continué, réclamant le départ de l’ensemble de l’appareil politique. Le «Hirak» (mouvement) rejette la tenue d’une élection présidentielle, annoncée le 12 décembre par le pouvoir intérimaire, n’y voyant qu’un moyen pour le «système» de se maintenir au pouvoir.
En Catalogne (Espagne), des émeutes ont démarré le 14 octobre, immédiatement après la condamnation de neuf dirigeants séparatistes à de lourdes peines de prison. En six jours, près de 600 personnes ont été blessées et plus de 200 interpellations ont eu lieu. De nouvelles manifestations doivent avoir lieu ce week-end à Barcelone.
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