Guerre de Trump en Iran : les points sur les « i ».

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Par aplutsoc2 le 22 juin 2025

Cette nuit, Donald Trump a « lâché » l’aviation étatsunienne sur l’Iran. La fameuse « grosse bombe » GBU-57 aurait été larguée sur les sites de Fordo, Natanz et Ispahan. Les commentaires déferlent également dans les médias. Avant tout, il faut mettre les points sur les « i » sur trois choses.

d’abord, comment faire croire au monde, même si l’AIEA le dit, que le bombardement des sites industriels les plus dangereux qui ne soient n’entraînent pas de conséquences à court, moyen et long terme ? La prise en otage des centrales nucléaires ukrainiennes par la Russie a morcé cette dérive. La guerre s’organise maintenant autour des sites nucléaires. Ce n’est pas la guerre nucléaire mais son antichambre, la guerre à propos du nucléaire. Bien entendu, le nucléaire iranien doit être éliminé, mais ceci passe par le renversement du régime iranien, pas par le bombardement de l’Iran. Comme d’ailleurs le nucléaire israélien, ce secret de Polichinelle. Et comme les autres.

Deuxièmement, justement : le régime iranien. Netanyahou a déclaré, comme par hasard juste avant l’attaque étatsunienne sur l’Iran, que le mais n’est pas le changement de régime en Iran. Et les syndicalistes, féministes et démocrates iraniens le savent : la répression, la chape de plomb, sont plus fortes que jamais. « Grâce » aux bombardements israéliens et étatsuniens. Il s’agit de faire taire les peuples. Ce n’est pas Israël ni les Etats-Unis qui ont fait tomber Bachar el Assad. Tout au contraire elle les a terrorisés. Il n’y pas un poil, il n’y a pas une fois, de « positif » dans le bombardement de l’Iran. La majorité des Oraniens observe, avec une légère satisfaction dans la mesure où cela confirme ce qu’ils ne savent que trop bien, l’incapacité du régime à défendre les villes et les quartiers bombardés, et sa faiblesse à défendre ses propres dignitaires quand l’attaque vient de l’extérieur. Mais la répression et les bombardements se conjuguent contre leur résistance. En ce sens, oui : Khamenei/Trump/ Netanyahou, même combat…

Troisièmement, cette intervention est avant tout la suite du coup d’Etat rampant aux Etats-Unis. Comme le crie Bernie Sanders, elle est anticonstitutionnelle, le Congrès n’ayant pas été consulté – et compte tenu de la crise chez les MAGA Trump aurait eu besoin des Démocrates au Congrès pour valider cette guerre !

Le mouvement contre Trump aux Etats-Unis, sans aucune aide des Démocrates ni des sommets syndicaux, prépare et discute maintenant, dans mille forums, sa prochaine déferlante, qui se dessine pour telle ou telle date de juillet.

En outre, exactement quand les avions étatsuniens partaient de Diego Garcia et même, semble-t-il, de Guam (quelle gabegie…), Poutine proférait une déclaration dont la seule phrase importante, mais clef, est : « l’Ukraine nous appartient » . Les bombardements de quartiers urbains n’ont jamais été aussi graves sur l’Ukraine que depuis le début de la guerre de Netanyahou en Iran.

Dans ce contexte, la « grâce » par le dictateur de Bélarus Loukatchenko de 14 prisonniers – aucun pour le syndicat indépendant BKDP -, dont Serhiy Tikhanovski, qui a retrouvé son épouse Svetlana Tikhanovskaia, ce dont on ne peut que se réjouir -, semble lié au voyage de l’émissaire trumpo-poutinien des Etats-Unis Keith Kellog, et servir de prudence à l’intégration ouverte de la Bélarus à l’Axe Trump/Poutine en Europe, ce qui menace directement les pays baltes.

Poutine avait grondé par avance, non pas tant sur des bombardements étatsuniens mais sur une éventuelle liquidation de Khamenei : il semble qu’il a été entendu. La hausse consécutive des prix du pétrole lui convient. Le deal porte sur l’Ukraine et plus encore, c’est de plus en plus clair. Mais tous les égards doivent se porter sur la Chine, sans oublier que les grèves y montent et que le pouvoir n’y est pas si solide. La rupture du bloc eurasiatique, que les Etats-Unis n’ont pu obtenir en tentant de livrer l’Ukraine, et que porte la guerre contre l’Iran, ne saurait lui convenir.

« La paix par la force » , serine Netanyahou, cette ridicule et sanglante réplique du GW Bush de 2003. C’est à la fois la guerre et la révolution, dans ce monde qui chauffe, que porte, et sans doute plus vite que tous ne le croient dans ces sommets qui ne maîtrisent rien et surtout pas eux-mêmes, qui se préparent.

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