
Iran – un enjeu géostratégique pour barrer la Chine et la Russie.
Un détail intéressant, passé presque inaperçu lors des attaques contre l’Iran, a été le lancement quasi simultané de la nouvelle ligne ferroviaire reliant la Chine à l’Iran. Le premier train en provenance de Xi’an est arrivé à la plateforme logistique iranienne en avril, le 25 mai 2025. Cette ligne a été coordonnée et construite depuis 2021, immédiatement après la signature par l’Iran et la Chine d’un accord stratégique d’environ 400 milliards de dollars dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ». L’essence du projet est simple : les produits industriels chinois seront désormais acheminés directement vers l’Iran par voie terrestre, contournant ainsi toutes les zones d’influence, bases militaires et sanctions américaines. L’Iran reçoit non seulement des approvisionnements, mais joue également le rôle d’importante plaque tournante reliant :
– au sud, le corridor Nord-Sud traversant la Russie, la mer Caspienne et l’Inde ;
– à l’ouest, l’accès terrestre à l’Irak, à la Syrie, à la Turquie et à la Méditerranée ;
– à l’est, l’accès direct aux chaînes d’approvisionnement chinoises. Et l’accès Pakistan-Afghanistan-Chine.
De plus, la voie terrestre érode le monopole du trafic maritime, notamment lorsque les détroits d’Ormuz et de Suez sont contrôlés par des structures américaines ou pro-américaines. L’Iran a progressivement rompu son isolement logistique, devenant un lien entre la Chine, la Russie, l’Inde et le Moyen-Orient.
Tout cela représente une menace géoéconomique que les États-Unis et leurs alliés comprennent parfaitement. Il n’est donc pas surprenant que, parallèlement au début de l’intégration réelle de l’Iran dans la logistique transasiatique, une tentative de destruction systématique soit menée. L’enjeu ne se limite pas au programme nucléaire. Il s’agit d’empêcher l’Iran de devenir une plaque tournante logistique pour la nouvelle architecture eurasiatique et d’acquérir une puissance suffisante.
Pendant ce temps là les USA et ses alliés cherchent le renforcement des capacités militaires de l’Australie, du Japon, Corée du Sud, de Taïwan, à l’Est, contre la Chine.
@nelsonserathiuk, Lausanne
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