Les dirigeants d’une usine de PFAS sont condamnés au pénal

C’est la première fois en Europe que les dirigeants d’une usine de PFAS, accusés d’avoir contaminé l’eau potable de près de 350000 personnes en Vénétie, sont condamnés au pénal. 141 années de prison au total. Une décision qui pourrait encourager les citoyens dans le sud de Lyon, où plusieurs procédures juridiques ont été lancées contre les industriels de la plateforme de Pierre-Bénite.
Pour Michela Piccoli, c’est l’aboutissement d’un combat qui dure depuis 8 ans. C’est donc en larmes qu’elle et les autres mamans du collectif “Mamme no PFAS” se tombent dans les bras à l’annonce du verdict, au tribunal de Vicenze, dans la province du Veneto, en Italie. Onze managers de l’industriel italien Miteni viennent d’être condamnés pour “désastre environnemental et “empoisonnement des eaux » à de lourdes peines de prison, 141 années au total.
“On a gagnéeeeeee !”, s’exclame celle qui a fondé le collectif de mères révoltées par la contamination de la région italienne aux PFAS, ces molécules toxiques et persistantes dans l’environnement utilisées depuis les années 1940 pour produire les traitements antiadhésifs, imperméables et antiadhérents, qui recouvrent des poêles à frire aux parapluies, en passant par les tapis.
“C’est une grande victoire pour ceux qui croient en la vérité. Nous nous sommes toutes entraidées, et l’activisme est la clé de ce combat”, réagit Elisabetta Donadello, membre du collectif. Les avocats qui ont porté le combat avec les associations sont applaudis par une foule de partie civile en liesse, à la sortie de l’audience.
Car il s’agit là « d’une sentence historique”. Alors que partout en France, du sud de Lyon à Rumilly en Haute-Savoie, en passant par la Seine-Maritime, des nouveaux foyers de pollution industrielle sont révélés chaque jour, c’est la première fois en Europe qu’un producteur de PFAS et ses dirigeants sont reconnus coupables devant une juridiction pénale. « Il s’agit de condamnations pour infraction volontaire, ce qui signifie qu’ils ont pollué en sachant, en étant conscients qu’ils blessaient des gens. C’était donc un grand bonheur, un bonheur que nous n’avons pas pu contenir parce que l’émotion s’est transformée en décharge émotionnelle et en pleurs », ajoute Michela Piccoli. Entre les indemnisations pour la région de la Vénétie et celles pour le ministère de l’Environnement, les personnes tenues responsables du désastre devront verser 64,5 millions d’euros.
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