
L’HONNEUR D’UN HOMME FACE A LA MEUTE.
JEAN-LUC MÉLENCHON n’est pas parfait. Mais ce qu’on lui fait subir aujourd’hui n’est pas une critique. C’est une exécution politique à ciel ouvert. Une diabolisation méthodique, répétitive, calculée. Et parce qu’il résiste, parce qu’il persiste à nommer ce que d’autres taisent, on cherche à l’abattre.
Non, Jean-Luc Mélenchon n’est pas antisémite.
L’accuser d’un tel crime moral, c’est faire preuve d’une malhonnêteté glaçante. Lui qui, tout au long de sa carrière, a combattu l’extrême droite et toutes les formes de racisme — y compris l’antisémitisme — se retrouve aujourd’hui comparé à Goebbels ? Par un ancien président de la LICRA, Alain Jakubowicz ?
Voilà un seuil d’indécence franchi. Mélenchon n’a jamais nié, relativisé ou banalisé la Shoah. Il n’a jamais glorifié un régime totalitaire. Il dénonce, avec force, l’instrumentalisation politique de la lutte contre l’antisémitisme, et c’est cela qu’on lui fait payer.
Quand il s’indigne du sort de Gaza, il ne nie pas la souffrance du peuple juif. Il s’élève contre l’indifférence médiatique face à la souffrance d’un autre peuple, le peuple palestinien. Est-ce là de l’antisémitisme, ou une exigence d’égalité humaine ?
Non, Jean-Luc Mélenchon ne soutient pas les islamistes.
Affirmer cela est une calomnie ignoble. Lorsqu’il demande de respecter la communauté musulmane, il ne défend pas les extrémistes, il défend la dignité de millions de citoyens français qui n’ont rien à voir avec les prêcheurs de haine. Il réclame que l’on cesse de faire l’amalgame entre foi musulmane et terrorisme, entre voile et soumission, entre mosquée et cellule djihadiste.
Faut-il rappeler que Mélenchon a toujours été laïque, fermement opposé aux ingérences religieuses dans la République ? Mais il est aussi un homme de justice, et la justice commence là où l’on refuse la stigmatisation. C’est cette posture humaniste qu’on veut faire passer pour une complicité.
Oui, Jean-Luc Mélenchon dérange. Parce qu’il dit ce que les autres taisent.
Il dérange parce qu’il dénonce le silence des médias sur les massacres à Gaza, pendant que l’indignation sélective fait rage. Il dérange parce qu’il rappelle que l’on pleure certaines victimes, et que d’autres sont reléguées au bas des écrans, entre la météo et le foot. Il dérange parce qu’il parle de deux poids, deux mesures, et que cette vérité-là brûle les tympans des éditocrates.
Une inversion des fronts républicains
Il y a quelques années, le « front républicain » signifiait un barrage clair à l’extrême droite. Aujourd’hui, des voix de droite — Wauquiez, Retailleau — affirment que l’ennemi, ce n’est plus Le Pen, c’est Mélenchon. Voilà le nouveau dogme. Voilà pourquoi toutes les outrances deviennent permises. Voilà pourquoi un homme peut être accusé d’excuser le viol d’une enfant juive — une accusation odieuse, qui repose sur une interprétation tordue, falsifiée de ses propos.
Mélenchon a parlé d’empathie pour les victimes, mais aussi pour les familles des agresseurs, dans une volonté de comprendre pour éviter que de telles horreurs ne se reproduisent. C’est cela que l’on transforme en « apologie du crime » ? C’est cela qu’on ose salir en public ?
Ce que l’on veut abattre, ce n’est pas l’homme, c’est l’insoumission.
Car derrière Mélenchon, il y a des millions de femmes et d’hommes qui refusent la résignation. Des Français de tous horizons, de toutes confessions, de toutes couleurs. Des jeunes qui refusent le racisme d’État. Des retraités qui refusent la misère. Des humanistes qui refusent la guerre.
Jean-Luc Mélenchon est leur voix. Et c’est cette voix qu’on veut faire taire.
Mais vous ne pouvez pas bâillonner une idée. Vous ne pouvez pas censurer la vérité.
La justice républicaine devra dire le droit. Mais l’histoire, elle, retiendra ceux qui ont crié pendant que les autres chuchotaient.
Jean-Luc Mélenchon est de ceux-là.
François DELPLA, historien, spécialiste du nazisme.
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