USA/AFFAIRE EPSTEIN : LE CAMP REPUBLICAIN SE FISSURE

Pendant des années, Trump et ses alliés ont exploité l’affaire Epstein comme une arme contre les démocrates. « Ils ne veulent pas que vous voyiez la liste. Les démocrates. Hollywood. Les gros donateurs. Ils sont tous dessus », déclarait-il lors d’un meeting en Floride en 2020 en répétant inlassablement qu’il publierait la liste pour détruire « l’Etat profond ».
En juin 2025, les projecteurs se sont à nouveau braqués sur le président lorsque son ancien conseiller Elon Musk a affirmé – dans un message X désormais supprimé – que Trump était « dans les dossiers Epstein ».
La rumeur gonflant, en juillet 2025, retournement complet. Pressé par la remontée de nombreux documents dans la presse US le liant personnellement à Epstein et à ses relations pédophiles, Trump déclare :  » Epstein a toujours été un outil des démocrates. C’est leur canular ». Il nie l’affaire et le scandale et nie avoir lui-même exigé la divulgation des noms.
Le 10 juillet, la procureure générale, Pam Bondi, qui avait déclaré il y a peu qu’elle avait la liste Epstein sous les yeux, vire totalement de bord et orchestrée par la Maison-Blanche, avec Kash Pater le nouveau chef trumpiste du FBI, ils publient quelques documents du dossier Epstein, et en concluent qu’il n’y a rien dedans, qu’il n’y a pas de liste Epstein et que Trump est blanc comme neige.
Résultat : tout le monde, en particulier ses plus fervents soutiens MAGA, biberonnés depuis des années au scandale de la liste Epstein par l’équipe Trump, ne le croient pas et au contraire le soupçonnent d’être lui-même impliqué dans l’affaire.
Après un article du Wall Street Journal du 7 juillet citant une lettre compromettante de Trump envoyée à Epstein en 2003, Trump attaque ce journal en diffamation. Le journal réplique en publiant la lettre complète, où Trump parle d’Epstein comme d’un « partenaire d’idées, homme de goût, soutien solide dans certains projets immobiliers ».
Puis ces derniers jours, ses proches influenceurs MAGA, Tucker Carlson, Liz Wheeler ou Megyn Kelly soutenus par la base MAGA appellent alors à la clarté. Trump les traite le 14 juillet« de fous, d’idiots utiles » et il refuse désormais leur soutien . La base du mouvement « Make America Great Again » (Maga) est en révolte comme jamais auparavant. L’unité MAGA vacille.
Des responsables républicains s’inquiètent publiquement de perdre leur électorat. L’un d’entre eux va même évoquer l’idée d’une rupture. L’unité républicaine vacille.
Trump tente alors de faire diversion et lance d’énormes accusations aussi ridicules les unes que les autres pour donner à manger à ses troupes qui le lâchent.
Tulsi Gabbard, trumpiste directrice du renseignement national , ce 18 juillet, lance une offensive inédite. Elle affirme que Barack Obama aurait « fabriqué des renseignements », pour faire croire à une ingérence russe destinée à favoriser Trump afin de délégitimer la victoire républicaine, et préparer « un coup d’État juridique ».
En même temps, le 17 juillet, Trump accuse des milliardaires progressistes d’avoir payé les révoltés de Los Angeles, planifié les émeutes et qu’il allait publier leurs noms.
Mais ça ne marche pas. Ses ennemis qui sont maintenant les MAGA de base ne lâchent pas le morceau. Ils veulent la liste des complices du pédophile Epstein. Alors, un jour Trump déclare qu’il n’y a rien à voir, le lendemain qu’il va publier des documents, mais on ne sait pas lesquels, le troisième jour qu’il va demander à la justice de libérer les documents en espérant ainsi faire trainer les choses. Il ment, se contredit et s’enfonce encore plus.
Joe Walsh , ancien député républicain qui s’est présenté contre Trump à l’élection présidentielle de 2020, a déclaré : « Je parle à la base tous les jours et rien ne l’anime autant que l’État profond. L’affaire Epstein était une promesse de Trump. Cela allait enfin révéler l’État profond. Et maintenant, Trump ne dit rien ? Ça ne tiendra pas. »
Qu’il y ait une liste ou pas, Trump est pris dans les filets qu’il a lui-même construits. « L’Etat profond » dont il a lui-même bâti le mythe, c’est lui.
(Photo, Donald Trump, Melania Trump, et les deux organisateurs du réseau pédophile Jeffrey Epstein et Ghislaine Maxwell )
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