La demande d’un negationnisme d’Etat.
On m’a demandé ce que je pensais de cette proposition de Klugman et également de la réaction de Pierre Tevanian à son sujet , sur le caractère inflationniste de l’usage du mot génocide.
J’ai travaillé plusieurs années sur le negationnisme contemporain de la Shoah. Negationnisme que j’ai appelé negationnisme de divertissement. Le soralisme et le dieudonnisme avaient en effet réussi à créer un phénomène inédit : nier un génocide, ridiculiser ses victimes, faire des chansons dansantes avec les chambres à gaz comme thème est devenue pendant plusieurs années un mode de sociabilité, un loisir , une activité culturelle tout autant qu’une expression politique. Cette forme de fascisme correspondait à la phase de la conquête politique du pouvoir, et à la recherche de l’hégémonie culturelle en contexte minoritaire . Dans cette configuration, l’état était sollicite comme régulateur antifasciste conservateur visant à maintenir un ordre perçu comme démocratique.
Il ne l’était pas . Le passage de témoin dans cette affaire est Manuel Valls ; le même homme qui s’est présenté comme le fer de lance de la protection de la mémoire de la Shoah a, de manière quasi concomittante été celui qui a réactivé une phase aiguë de la war on terror en France, et est devenu en même temps, le premier vecteur de méthode du negationnisme actif à son propos, en proclamant l’interdiction d’expliquer et de comprendre certains phénomènes historiques.
Depuis deux ans, dans le paroxysme genocidaire de la war on terror, le negationnisme d’etat dévient une norme sociale. Contrairement au negationnisme classique, il se présente , non pas sous la forme de raisonnements longs et abscons visant à étayer des mensonges historiques mais sous une forme brutale et sèche. Il est interdit de dire la vérité et puis c’est tout .
D’abord ‘interdiction de se prononcer pour tel ou tel homme politique Palestinien. L’interdiction de justifier ou même de contextualiser la violence politique si elle est le fait des victimes du génocide.
Puis maintenant l’extension : les termes définissant la situation à Gaza , l’histoire comparée des génocides sont en train de faire l’objet d’offensives semi légales puis de lois .
Il s’agit d’un système negationniste inédit au sens où il ne s’accompagne pas d’un travail de titan pour cacher le génocide en cours à Gaza . Il a été très vite acté que ceci étant impossible dans l’état actuel des technologies informationnelles. La fermeture des comptes sur les réseaux, les shadowban de la première phase génocidaire n’ont servi à rien . Par conséquent, il s’agit désormais en Occident d’interdire le Sens .
Libre à chacun de regarder mais pas de nommer .
C’est le sens de toutes les dernières lois et propositions de loi soit disant destinées à lutter contre l’antisémitisme.
Cependant il me semble que ce negationnisme d’état n’est pas une nouveauté, mais simplement la fin d’un processus entamé depuis des décennies.
Depuis le 11 septembre 2001, personne ne nous a caché la war on terror. Au contraire on a mis une combinaison orange vif à ses premières cibles pour qu’on ne les rate pas , en quelque sorte .
De l’Afghanistan à l’Irak, en passant par la Syrie et l’Algérie, à aucun moment on ne nous a caché l’Empire en campagne . Cela fait un quart de siècle que nous savons tous et toutes que la qualité de » civil » est réservée à certaines aires géographiques , culturelles, raciales . Cela fait 25 ans que nous savons tous que le Camp, banni d’Occident est le mode de gestion normalisé de toute opposition politique ailleurs .
Simplement très vite, le dénoncer à été une source de stigmate social, puis de problèmes juridiques . Simplement et massivement, nous avons accepté d’être les sujets de l’Empire .
Finalement, ce qui se passe depuis un an et demi, c’est la phase descendante du 4eme Empire . Celle où sa légitimité est contestée au cœur même de la Capitale Occidentale . Par le lien inédit avec ce qui semblait être sa périphérie absolue, une » bande » de Terre minuscule. Qui est devenue le Cœur de la résistance pour des centaines de millions d’âmes en Occident.
Si l’on analyse de cette manière, le negationnisme d’état en marche est le dernier soubresaut de la machine idéologique fasciste, pas le signe de son apogée.
La War on Terror avait besoin, non pas seulement de la supériorité technologique militaire mais aussi de l’adhésion au moins passive des masses et donc de la croyance au paradis sur terre protègé par des barbelés, des camps et des bombes .
La combinaison orange pour les uns comme possibilité du rêve occidental pour tous les autres.
Mais le rêve factice s’est transformé en cauchemar . Et surtout, quelque part , des humains ont persisté à exister pleinement, à mourir au besoin pour garder leur âme.
Le génocide des Palestiniens est la seule réponse possible pour l’Empire. A partir du moment où des centaines de millions de gens ont refusé son déroulement, il n’est pas possible de trouver assez de combinaisons oranges .
Reste la camisole mentale du negationnisme d’état. Lorsqu’il n’est plus possible d’arrêter l’histoire en marche, il y a cette tentative absurde,, empêcher de la dire .
La raison pour laquelle elle se fonde sur une prétendue protection de la mémoire de l’extermination des Juifs d’Europe n’est pas seulement le fait que l’état d’Israël soit un état juif .
C’est surtout que l’histoire de la Shoah a été faite de manière tellement précise et documentée qu’elle rend accessible à tout occidental la compréhension exacte d’un nouveau génocide en cours, dans ses symptômes les plus anodins . C’est aussi qu’elle dit la vérité la plus proche de nous géographiquement sur la société occidentale . Non pas un havre de paix mais le lieu où on peut, en quelques années déshumaniser son voisin de palier et l’exterminer légalement .
Interdire les comparaisons, c’est interdire de dire le réel.
C’est vain .
En effet, il est tout à fait probable que la chute de l’Empire amènera aussi à une refonte absolue de l’histoire de la War on Terror.
En réétudiant chacune de ses manifestations, il est probable que les historiens du futur trouveront l’intention genocidaire ailleurs qu’en Palestine ces dernières décennies. Et peut-être en viendront ils à se posé la question d’une tentative genocidaire islamophobe mondiale . Ce sera à la science de trancher sur ce point , mais la question sera forcément posée.
On m’a demandé ce que je pensais de cette proposition de Klugman et également de la réaction de Pierre Tevanian à son sujet , sur le caractère inflationniste de l’usage du mot génocide.
J’ai travaillé plusieurs années sur le negationnisme contemporain de la Shoah. Negationnisme que j’ai appelé negationnisme de divertissement. Le soralisme et le dieudonnisme avaient en effet réussi à créer un phénomène inédit : nier un génocide, ridiculiser ses victimes, faire des chansons dansantes avec les chambres à gaz comme thème est devenue pendant plusieurs années un mode de sociabilité, un loisir , une activité culturelle tout autant qu’une expression politique. Cette forme de fascisme correspondait à la phase de la conquête politique du pouvoir, et à la recherche de l’hégémonie culturelle en contexte minoritaire . Dans cette configuration, l’état était sollicite comme régulateur antifasciste conservateur visant à maintenir un ordre perçu comme démocratique.
Il ne l’était pas . Le passage de témoin dans cette affaire est Manuel Valls ; le même homme qui s’est présenté comme le fer de lance de la protection de la mémoire de la Shoah a, de manière quasi concomittante été celui qui a réactivé une phase aiguë de la war on terror en France, et est devenu en même temps, le premier vecteur de méthode du negationnisme actif à son propos, en proclamant l’interdiction d’expliquer et de comprendre certains phénomènes historiques.
Depuis deux ans, dans le paroxysme genocidaire de la war on terror, le negationnisme d’etat dévient une norme sociale. Contrairement au negationnisme classique, il se présente , non pas sous la forme de raisonnements longs et abscons visant à étayer des mensonges historiques mais sous une forme brutale et sèche. Il est interdit de dire la vérité et puis c’est tout .
D’abord ‘interdiction de se prononcer pour tel ou tel homme politique Palestinien. L’interdiction de justifier ou même de contextualiser la violence politique si elle est le fait des victimes du génocide.
Puis maintenant l’extension : les termes définissant la situation à Gaza , l’histoire comparée des génocides sont en train de faire l’objet d’offensives semi légales puis de lois .
Il s’agit d’un système negationniste inédit au sens où il ne s’accompagne pas d’un travail de titan pour cacher le génocide en cours à Gaza . Il a été très vite acté que ceci étant impossible dans l’état actuel des technologies informationnelles. La fermeture des comptes sur les réseaux, les shadowban de la première phase génocidaire n’ont servi à rien . Par conséquent, il s’agit désormais en Occident d’interdire le Sens .
Libre à chacun de regarder mais pas de nommer .
C’est le sens de toutes les dernières lois et propositions de loi soit disant destinées à lutter contre l’antisémitisme.
Cependant il me semble que ce negationnisme d’état n’est pas une nouveauté, mais simplement la fin d’un processus entamé depuis des décennies.
Depuis le 11 septembre 2001, personne ne nous a caché la war on terror. Au contraire on a mis une combinaison orange vif à ses premières cibles pour qu’on ne les rate pas , en quelque sorte .
De l’Afghanistan à l’Irak, en passant par la Syrie et l’Algérie, à aucun moment on ne nous a caché l’Empire en campagne . Cela fait un quart de siècle que nous savons tous et toutes que la qualité de » civil » est réservée à certaines aires géographiques , culturelles, raciales . Cela fait 25 ans que nous savons tous que le Camp, banni d’Occident est le mode de gestion normalisé de toute opposition politique ailleurs .
Simplement très vite, le dénoncer à été une source de stigmate social, puis de problèmes juridiques . Simplement et massivement, nous avons accepté d’être les sujets de l’Empire .
Finalement, ce qui se passe depuis un an et demi, c’est la phase descendante du 4eme Empire . Celle où sa légitimité est contestée au cœur même de la Capitale Occidentale . Par le lien inédit avec ce qui semblait être sa périphérie absolue, une » bande » de Terre minuscule. Qui est devenue le Cœur de la résistance pour des centaines de millions d’âmes en Occident.
Si l’on analyse de cette manière, le negationnisme d’état en marche est le dernier soubresaut de la machine idéologique fasciste, pas le signe de son apogée.
La War on Terror avait besoin, non pas seulement de la supériorité technologique militaire mais aussi de l’adhésion au moins passive des masses et donc de la croyance au paradis sur terre protègé par des barbelés, des camps et des bombes .
La combinaison orange pour les uns comme possibilité du rêve occidental pour tous les autres.
Mais le rêve factice s’est transformé en cauchemar . Et surtout, quelque part , des humains ont persisté à exister pleinement, à mourir au besoin pour garder leur âme.
Le génocide des Palestiniens est la seule réponse possible pour l’Empire. A partir du moment où des centaines de millions de gens ont refusé son déroulement, il n’est pas possible de trouver assez de combinaisons oranges .
Reste la camisole mentale du negationnisme d’état. Lorsqu’il n’est plus possible d’arrêter l’histoire en marche, il y a cette tentative absurde,, empêcher de la dire .
La raison pour laquelle elle se fonde sur une prétendue protection de la mémoire de l’extermination des Juifs d’Europe n’est pas seulement le fait que l’état d’Israël soit un état juif .
C’est surtout que l’histoire de la Shoah a été faite de manière tellement précise et documentée qu’elle rend accessible à tout occidental la compréhension exacte d’un nouveau génocide en cours, dans ses symptômes les plus anodins . C’est aussi qu’elle dit la vérité la plus proche de nous géographiquement sur la société occidentale . Non pas un havre de paix mais le lieu où on peut, en quelques années déshumaniser son voisin de palier et l’exterminer légalement .
Interdire les comparaisons, c’est interdire de dire le réel.
C’est vain .
En effet, il est tout à fait probable que la chute de l’Empire amènera aussi à une refonte absolue de l’histoire de la War on Terror.
En réétudiant chacune de ses manifestations, il est probable que les historiens du futur trouveront l’intention genocidaire ailleurs qu’en Palestine ces dernières décennies. Et peut-être en viendront ils à se posé la question d’une tentative genocidaire islamophobe mondiale . Ce sera à la science de trancher sur ce point , mais la question sera forcément posée.
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