
Le Hamas et le Jihad islamique ont diffusé des images de captifs, affaiblis et très amaigris. Plus de 60 000 personnes se sont réunies à Tel-Aviv ce samedi soir pour réclamer leur retour.
INTERNATIONAL – Des images qui ont suscité une vive émotion. La publication jeudi et vendredi par le Hamas et le Jihad islamique, son allié, de vidéos montrant deux otages, affaiblis et très amaigris, a suscité l’émoi en Israël, et de nouveau ravivé le débat sur la nécessité d’un accord de cessez-le-feu pour les libérer.
Le Hamas a publié ce samedi 2 août une version plus longue de la première vidéo de l’un d’entre eux, Evyatar David, le montrant peinant à se tenir debout dans un tunnel. Pelle à la main, celui-ci explique être en train de « creuser sa propre tombe », et affirme que « le temps presse ». Sa famille a condamné une propagande « ignoble » du Hamas, qui viole « les standards humanitaires les plus basiques », jugeant que le jeune homme « n’a plus que quelques jours à vivre dans son état actuel ».
Des dizaines de milliers de personnes se sont ainsi rassemblées ce samedi soir à Tel-Aviv en soutien aux familles et pour exiger la libération des otages, illustration de l’émotion qui s’est de nouveau saisie du pays.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé sa « profonde consternation face aux enregistrements diffusés par l’organisation terroriste Hamas », selon un communiqué de ses services diffusé dans la nuit de samedi à dimanche. Celui-ci affirme avoir « déclaré aux familles que les efforts pour ramener tous nos otages se poursuivent et se poursuivront continuellement et sans relâche », alors que les dernières négociations indirectes entre le Hamas et Israël en juillet dernier ont abouti à un nouvel échec.
De vives réactions internationales
Dimanche matin, les titres de presse en Israël restaient largement consacrés au sujet : « Affamés, décharnés et désespérés » (Yedioth Ahronoth), « L’enfer à Gaza » (Ma’ariv), « Cruauté sans limite » (Israël Hayom), « Netanyahu n’est pas pressé » (Haaretz).
Ces vidéos ont également fait réagir en Europe. « Images ignobles, insupportables, des otages israéliens détenus depuis 666 jours à Gaza par le Hamas. Leur calvaire doit cesser », a écrit Jean-Noël Barrot, le ministre français des Affaires étrangères, sur son compte X. « Ils doivent être libérés, sans condition. Le Hamas doit être désarmé et exclu de la gouvernance de Gaza », a-t-il dit, ajoutant à propos de ce territoire que « l »aide humanitaire doit y entrer massivement ».
Emmanuel Macron s’est aussi indigné sur X, dénonçant la « cruauté abjecte » et l’« inhumanité sans limite » du Hamas.
« Les images des otages israéliens sont effroyables et témoignent de la barbarie du Hamas. Tous les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition », a dénoncé la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, sur le réseau social X. « Le Hamas doit déposer les armes et mettre fin à son règne sur Gaza. […] Dans le même temps, une aide humanitaire à grande échelle doit être autorisée à atteindre les personnes dans le besoin », a-t-elle affirmé.
« Conquérir toute la bande de Gaza »
Images à l’appui sur son compte Telegram, le ministre d’extrême droite de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir s’est pour sa part rendu au petit matin ce dimanche sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est, une visite habituellement vue comme une provocation par les musulmans.
« De la même manière que nous avons prouvé qu’il est possible d’exercer notre souveraineté sur le mont du Temple, il est également possible de “conquérir toute la bande de Gaza” et “d’encourager une émigration volontaire”. C’est la réponse que nous devons donner aux vidéos atroces publiées par le Hamas », a lancé le ministre.
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