Le mort Kirk qui booste le fascisme européen…

Il n’y a pas si longtemps on dissertait médiatiquement et parfois éditorialement pour savoir si Marine Le Pen et le RN étaient ou n’étaient pas fascistes. L’époque de la dédiabolisation engagée par le RN, amenant le parti dans la voie d’un néofascisme électoraliste, est aujourd’hui révolue mais la majorité des médias ne se sont pas mis à jour sur le sujet. Tout au plus le terme « extrême-droite », qui permettait d’esquiver qu’il y ait néofascisme dans le RN, va continuer à édulcorer un danger qui s’accentue depuis le développement d’un trumpisme international. Lequel trumpisme international pourrait bien, avec les réactions d’une extrême violence des bases du trumpisme US, suite à l’assassinat de l’ultra-fasciste Charlie Kirk, se mettre dans la roue d’une fascisation désormais ouverte de son mentor américain. Nos médias n’y verront-ils que du feu ?

Tiens, à propos de feu… un peu d’une histoire qui pourrait bien renaitre de ses cendres.

Prenez la réaction du suprémaciste étatsunien Matt Forney qui voit dans l’assassinat de son compère un événement semblable à l’incendie du Reichstag en 1933. Incendie qui, je me base sur la note Wikipedia qui lui est consacrée, alors qu’Hitler a réussi à se faire nommer Chancelier du Reich mais est à la recherche d’une majorité parlementaire, intervint en pleine campagne législative où se déchaînèrent les intimidations de ses affidés, furent prises des interdictions de journaux, etc. Mais il manquait l’élément décisif pour faire levier en faveur d’un basculement politique en faveur des nazis.

Ce levier fut l’incendie (1) du Parlement allemand et l’exploitation immédiate, sans attendre d’enquête, qu’en fit Hitler : « C’est un signe de Dieu ! déclara-t-il. Si ce feu, comme je le crois, est l’œuvre des communistes, nous devons écraser cette peste meurtrière d’une main de fer ! ». Dès le lendemain de l’incendie, une législation abolissant les libertés individuelles, civiles et politiques, la liberté de la presse, restreignant les droits de réunion et d’association, interdisant le Parti Communiste, instaurant les violations du secret des communications, etc. se mit en place. La milice du parti nazi, la SA (Section d’Assaut), obtint le statut de police auxiliaire et se chargea de traquer militants et responsables de l’opposition de gauche. Moins d’un mois après, avec une large majorité au parlement (44%) obtenue par le forcing que l’on vient de voir, Hitler accapara les pleins pouvoirs.

En moins d’un mois le fascisme fit la bascule, l’Allemagne devint fasciste ! La suite, vous devriez la connaître…

Focus d’actualité maintenant : un sommet se tient ce week-end à Madrid et rassemble des leaders du (néo)fascisme européen membres de Patriotes.

Au menu évidemment la centralité de leur combat contre les immigré.e.s avec, aussi, un hommage appuyé au fasciste américain, Charlie Kirk, dont l’assassinat réactive, grâce à l’Américain Maga inspiré que l’on sait, le syndrome de l’incendie du Reischtag … une histoire européenne qui ne peut que parler aux (néo)fascistes de Madrid. Corrélation politico-historique outre-Atlantique qui devrait amener à réfléchir et à alarmer… Marine le Pen fasciste, vous croyez ? Voir mon précédent post FB.

Sur le montage photo joint on voit à gauche la palette de leaders (néo)fascistes (2) lors d’un précédent sommet à Madrid de Patriotes : Marine Le Pen, tout sourire, est à l’écoute de Santiago Abascal, le franquiste de Vox, maître d’oeuvre de l’événement . Et à droite le trumpiste américain Matt Forney.

(1) Incendie provoqué par un militant communiste conseilliste néerlandais, peut-etre manipulé par les SA ou oeuvre des SA eux-memes, cela reste controversé.

(2) De gauche à droite le Portugais André Ventura (Chega !), le Néerlandais Geert Wilders (Parti pour la Liberté), Marine Le Pen et Santiago Abascal, le Premier Ministre hongrois Viktor Orban et l’italien Matteo Salvini (Lega).