
Comment l’assassinat de Charlie Kirk donne à Donald
Depuis l’assassinat de son ami, Donald Trump promet un dessein particulièrement sombre à tous ceux qui n’adhèrent pas à sa politique.
ÉTATS-UNIS – Donald Trump a perdu un ami, mais cette tragédie lui ouvre aussi un boulevard pour mettre enfin le feu aux poudres. Depuis l’assassinat du commentateur ultra-conservateur Charlie Kirk le 10 septembre, le président américain promet un dessein sombre à tous ceux qui n’adhèrent pas à sa politique. Quel que soit leur bord, il n’a qu’une expression pour les désigner : les « gauchistes radicaux ».
Et le républicain ne se le cache pas : alors que son pays est déjà en proie à une spirale de violence politique, il ne compte pas arranger les choses. Interrogé par une journaliste sur l’émission Fox & Friends sur comment rassembler le pays entre radicaux de droite et radicaux de gauche, Donald Trump a répondu : « Je vais vous dire quelque chose qui va me causer des ennuis, mais je m’en fiche complètement ».
En deuil, le président américain semble surtout mû par un esprit de vengeance. Mercredi soir, avant même que le suspect ne soit identifié et que des messages antifascistes ne soient retrouvés sur des munitions chez lui, il avait déclaré dans un message vidéo menaçant :
« Mon administration retrouvera chacun de ceux qui ont contribué à cette atrocité et à d’autres violences politiques, y compris les organisations qui les financent et les soutiennent, ainsi que ceux qui s’en prennent à nos juges, aux responsables de l’application de la loi et à tous ceux qui apportent l’ordre dans notre pays. »
La politique du « eux » contre « nous »
Tout ceci contraste fortement avec les réactions qu’il a pu avoir lors des agressions à l’encontre de démocrates, qu’il n’a d’ailleurs même pas pris la peine de mentionner ces derniers jours. Comme le meurtre d’un membre de la Chambre des représentants du Minnesota en juin ou l’incendie criminel du domicile du gouverneur démocrate de Pennsylvanie, Josh Shapiro, en avril. Lors de l’agression en 2022 contre le mari de l’ancienne présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, à leur domicile, il s’était même moqué en déclarant « Nous allons tenir tête à la folle Nancy Pelosi, qui a ruiné San Francisco. Comment va son mari, quelqu’un le sait ? », avait relevé le site Politico.
Le « eux » contre « nous » est désormais la ligne d’attaque affirmée de l’administration Trump et de ses partisans. « Les radicaux de droite sont souvent radicaux parce qu’ils refusent la criminalité. Ils s’inquiètent de la frontière. Ils disent : “Nous ne voulons pas que ces gens entrent. Nous ne voulons pas que vous brûliez nos centres commerciaux. Nous ne voulons pas que vous tiriez sur nos compatriotes en pleine rue” », a déclaré Trump.
Et de poursuivre : « Les radicaux de gauche sont le problème et ils sont vicieux, horribles et politiquement avisés, même s’ils veulent des sports pour hommes et femmes, ils veulent la transsexualité pour tout le monde, ils veulent des frontières ouvertes. »
Kirk victime de la « guerre culturelle »
Dans un pays totalement polarisé, l’assassinat de Charlie Kirk est venu confirmer « tous les préjugés sur la bataille culturelle et politique déchirant l’Amérique » qu’entretient la MAGA sphère, souligne Le Monde. L’influenceur de 31 ans serait d’ailleurs mort en « martyr » au cours de ce qu’il appelait cette « guerre culturelle »
Charlie Kirk « est une victime de guerre », a lancé Steve Bannon jeudi dans son émission en ligne. Victime de l’« État profond », de la « gauche radicale » et tous ceux qui défendent l’« idéologie woke » et le « terrorisme trans ». « La gauche est une menace à la sécurité nationale », a renchéri l’influenceuse extrémiste Laura Loomer, qui murmure à l’oreille du président.
Ce dernier a fourni peu de détails sur la manière dont il envisage de se venger. Mais plusieurs responsables de l’administration ont promis d’examiner attentivement les discours de ceux qui ont critiqué Charlie Kirk.
Censure violente au pays des libertés
Ainsi, la croisade MAGA semble se lancer tout d’abord sur les réseaux sociaux. Le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a déclaré que son agence suivait de près tout militaire qui célébrait ou se moquait de la mort de Kirk. Christopher Landau, le secrétaire d’État adjoint, a proposé que l’administration retire les visas des personnes qui se réjouissaient de sa mort, souligne le New York Times.
Au Capitole, Clay Higgins, républicain de Louisiane, a déclaré qu’il utiliserait son autorité au Congrès pour demander l’interdiction immédiate à vie des plateformes de médias sociaux pour quiconque « minimiserait l’assassinat de Charlie Kirk ».
« Je m’attaque également à leurs licences et permis commerciaux ; leurs entreprises seront sévèrement mises sur liste noire, ils devraient être expulsés de toutes les écoles et leurs permis de conduire devraient être révoqués », a-t-il écrit sur X. « Je vais rayer de la carte, avec un préjudice extrême, ces créatures maléfiques et malades qui ont célébré l’assassinat de Charlie Kirk. Je commence dès aujourd’hui. » Plusieurs personnes ont déjà perdu leur emploi depuis mercredi.
Pour le Géopolitologue Louis Duclos, « la pression n’a fait que monter et il est possible que l’assassinat de Kirk devienne l’étincelle qui risque de mettre le feu aux poudres. »
Il s’inquiète ainsi que des assassinats soient commandités par des soutiens de Charlie Kirk contre des politiques démocrates par vengeance, écrit-il sur X.
Donald Trump a repoussé les limites de son autorité pour punir ses opposants et les institutions politiques. Désormais sous la bannière du deuil et galvanisé par l’esprit de vengeance, rien ne semble pouvoir l’arrêter.
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