Chaque bateau a été attaqué par une quinzaine de drones

 

« Chaque bateau a été attaqué par une quinzaine de drones » : à bord de la flottille pour Gaza, la tension monte

Une nouvelle flottille, composée d’une cinquantaine de bateaux, à bord desquels de nombreuses personnalités, est en mer pour « briser le blocus israélien pour Gaza ». Parmi les participants, la Strasbourgeoise Fiona Michel. Témoignage.

Sa voix ne tremble pas. Pourtant, elle le reconnaît, elle a peur. « Un mélange de peur et de motivation« , précise Fiona Michels, que nous avons jointe ce lundi 29 septembre en appel vidéo. Depuis le Yulara, le voilier sur lequel elle fait route pour Gaza, cette Strasbourgeoise de 34 ans témoigne. Marin-pompier de formation, elle a choisi, en tant que membre de l’association Global Sumud Flottilla de participer à la flottille internationale humanitaire qui a pour objectif de « briser le blocus israélien de Gaza ».

« Plus on s’approche de Gaza, plus la tension monte » rapporte la trentenaire. Habituée de la mer, son travail consiste à effectuer des sauvetages d’embarcations. Depuis la fin août, elle a rejoint la flottille humanitaire internationale composée d’une cinquantaine de bateaux, sur lesquels sont montées des dizaines de personnalités déterminées à dénoncer la situation à Gaza.

Foulard blanc sur la tête, elle nous explique les raisons de son engagement : « Je ne supporte plus de voir les images qui nous proviennent de Gaza. J’avais envie de m’engager parce que je suis un être humain et j’estime que c’est mon devoir d’aider les autres, de m’intéresser à l’autre. »

Le monde n’a pas détourné les yeux de ce qu’il se passe à Gaza

Fiona Michels

Participante à la flottille pour la liberté

La Strasbourgeoise explique ne pas avoir hésité quand elle a eu l’opportunité de rejoindre le mouvement : « C’était comme une évidence. Je voulais aussi montrer que malgré ce qu’on pense, le monde n’a pas détourné les yeux de ce qu’il se passe à Gaza. Quand les gouvernements ne font pas leur travail, ce sont les citoyens qui mettent en place des actions pour porter secours aux Gazaouis. »

Cet engagement ne se limite pas à des paroles. Les participants à la mission sont entraînés quotidiennement. Non-violence, interceptions, mises en situation. Ils sont préparés à la confrontation directe, et violente avec l’armée israélienne. « Forcément, ça fait peur, mais on est très motivés pour briser ce blocus. Donc c’est un mélange de peur et de motivation. Cette peur, on l’utilise pour nous motiver pour réussir notre objectif. »

Des attaques nocturnes de drone

Une peur alimentée par les attaques de drones, nocturnes, qui ont eu lieu ces derniers jours. « Chaque bateau a été attaqué par une quinzaine de drones. Ils nous ont bombardés de produits chimiques, toxiques, mais aussi des petites bombes pour nous nuire et endommager les bateaux« , rapporte Fiona Michels.

Les attaques de drone sur les bateaux de la flottille ont lieu la nuit. • © Fiona Michels, flottille de la liberté.

« Le but d’Israël, c’est qu’il y ait le moins de bateaux possible. Deux bateaux ont eu le mât cassé et n’ont pas pu reprendre la navigation. Après ça, l’Espagne et l’Italie ont décidé d’envoyer un navire militaire pour nous protéger. Leur présence est très importante pour nous, ça nous sécurise. »

La flottille est à deux jours de navigation de Gaza. Fiona Michels et ses compagnons ne se font aucune illusion sur la suite des événements : « Ce sera très dur d’accéder à Gaza. Israël a été très clair à ce sujet, elle prépare une interception violente. On sera dans une zone à haut risque, là où les bateaux précédents de la même organisation se sont fait arrêter. Mais on garde espoir, avec la pression médiatique et le navire qui assure notre sécurité, d’arriver à Gaza. »

Fiona se sent prête : « Moi, je me dis qu’une interception, ce sera violent, pas agréable, mais les enfants de Gaza en valent la peine. Ce que vivent les Palestiniens est encore pire, ce sera juste un mauvais moment. »

Les bateaux ont emporté de l’aide humanitaire. Riz, pain, lait maternisé et médicaments. Une contribution plus symbolique que réelle, car l’objectif reste de médiatiser la cause des Gazaouis.

Le site Global Sumud Flottila permet de suivre en temps réel la progression de la flottille.

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