Argentine : le commanditaire présumé d’un triple féminicide arrêté au Pérou

L’enquête révèle que les victimes, âgées de 20 ans et 15 ans, ont été torturées sous les yeux de dizaines de personnes sur les réseaux sociaux, pour faire un exemple au sein d’un groupe impliqué dans le trafic de drogue.

Le Monde avec AFP

Publié aujourd’hui

L’affaire bouleverse l’Argentine. Le gouvernement a annoncé, mardi 30 septembre, l’arrestation au Pérou du commanditaire présumé d’un triple féminicide. « Je tiens à féliciter la police nationale du Pérou pour l’immense travail et la collaboration dans la capture des deux fugitifs du triple crime », dont le commanditaire présumé, « Petit J », a déclaré, sur X, la ministre de la sécurité, Patricia Bullrich.

Agé d’environ 20 ans, ce Péruvien est considéré par les autorités comme le commanditaire du crime. Il est soupçonné d’être un trafiquant qui menait ses activités criminelles depuis Zavaleta, un quartier précaire au sud de Buenos Aires. Un mandat d’arrêt international avait été émis à son encontre.

La ministre argentine a fait part également de l’arrestation, toujours au Pérou, d’un autre suspect, Matias Ozorio. Agé d’environ 23 ans, il serait le bras droit de Petit J, selon les médias locaux citant des sources proches de l’enquête. Au total, neuf personnes ont jusqu’à présent été arrêtées dans cette affaire.

Un « narco-féminicide »

Les corps mutilés de Morena Verdi et Brenda del Castillo, deux cousines âgées de 20 ans, et de Lara Gutiérrez, 15 ans, ont été retrouvés, mercredi 24 septembre, enterrés près d’une maison dans la grande banlieue sud de Buenos Aires, cinq jours après leur disparition. Les trois victimes, dont l’une était mère d’un bébé, vivaient dans un quartier défavorisé, en banlieue de la capitale argentine.

Selon le ministre provincial de la sécurité Javier Alonso, elles ont été piégées, croyant se rendre à une fête, et ont subi avant d’être tuées une séance de torture qu’auraient vue en direct 45 personnes, membres d’un compte fermé sur les réseaux sociaux. Leur sort devait apparemment servir d’exemple et permettre au chef d’un groupe criminel impliqué dans le trafic de drogue d’intimider ses membres.

A Lima, devant la presse, le directeur des enquêtes criminelles de la police péruvienne, le général Zenon Santos Loayza Díaz a expliqué aux journalistes que Petit J était entré au Pérou depuis l’Argentine en passant par la Bolivie et qu’il avait pour destination la ville de Trujillo, à 560 kilomètres au nord de la capitale péruvienne.

Grâce à des « outils technologiques », la police l’a localisé près de Chilca, à 75 kilomètres au sud de la capitale, « à bord d’un camion transportant du poisson ». « Mais c’est à l’intérieur de la cabine, sur le siège arrière, que Petit J a été retrouvé », a-t-il précisé. Il a également précisé que le suspect n’avait pas de casier judiciaire au Pérou, mais que selon les autorités argentines, il se livrait depuis deux ans à des « activités de tueur à gages » et de « microtrafic de cocaïne », et que son père a été assassiné en 2018.

Samedi, plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Buenos Aires pour réclamer justice après ce meurtre sordide qui a choqué le pays. « C’était un narco-féminicide ! » « Nos vies ne sont pas jetables ! », pouvait-on lire sur des pancartes et banderoles. La marche a été convoquée par l’influente organisation Ni una menos (Pas une de moins) qui lutte contre les violences de genre.

Le Monde avec AFP

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