Mamadou est parti, comme ca, sans rien dire.

J’ai pleuré tout l’après midi sur mon banc de montage. Il ya presque un an j’avais monté à France 3 Normandie un portrait très touchant de Mamadou Garanké Diallo un jeune Guinéen ayant réussi à rejoindre la France après un terrible périple à travers tant de frontières et tant d’épreuves. Ayant atteri à Darnetal il a trouvé refuge grâce à des associations et de bonnes âmes prêtes à l’aider. A 18 ans il avait réussi apres un bon parcours scolaire à avoir la possibilité de travailler en boucherie auprès de Claude Renard qui l’a formé et accueilli dans sa famille comme un fils. Mamadou l’appelait affectueusement Papi et travaillait d’arrache pied dans la boutique pour pallier au mal d’épaule de son patron et ami. Il était resté quand Frédéric Becu avait repris l’affaire, avec le meme entrain, la meme energie. C’etait ce genre d’histoire qu’on garde dans un coin de sa tête pour garder la foi, pour se dire que ce pays n’est pas completement fichu.

Aujourd’hui en arrivant au travail on m’annonce la terrible nouvelle. Effrayé par une OQTF ne prenant aucun compte de son histoire et de sa situation, Mamadou est parti, comme ca, sans rien dire. Ne voulant pas être un poids, ne voulant pas être un danger pour ses patrons, pour sa famille d’accueil, pour ses amis pour lesquels ils se voulait être un exemple.

Mamadou est parti pour rejoindre l’Angleterre mais n’y est jamais arrivé. Un camion l’a fauché. Cette vie a été privée de ses promesses et de ses projets. Après avoir traversé tant d’épreuves. A cause d’une décision administrative injuste, bêtement bureaucratique, obéissant à des lois inacceptables. Mamadou avait cru poser ses fragiles valises sur la terre de la liberté, de l’égalité et de la fraternité. Il y a croisé des gens qui incarnaient ces valeurs. Mais sous Macron, Darmanin, Philippe et Retailleau, la France n’est plus cette terre d’accueil et de promesses. Elle se rabougrie peu à peu, oubliant sa devise et son âme. Ne proposant plus que Libéralité, inégalités et animosité. Pour quelques bulletins de votes, ils nous vendent la haine et la peur.

Faisons en sorte de réaliser le rêve de Mamadou. Faisons de sa vie un exemple. Battons nous tous ensemble pour un meilleur accueil des immigrés, donnons leur la chance qu’ils ont mérité et obtenu de haute lutte en arrivant sains et sauf jusqu’ici. Merde a ceux qui les détestent sans les connaitre, Merde à ceux qui font des exceptions des généralités, merde à ceux qui dressent des doigts plutôt que de tendre la main.

Faisons en.sorte que Mamadou ne soit pas mort pour rien…