
Discours de politique générale, motions de censure… Ces dates clés qui attendent le nouveau gouvernement
Englué dans une crise politique sans précédent, Sébastien Lecornu s’apprête à traverser une nouvelle semaine sous haute tension.
POLITIQUE – La course contre la montre a commencé. Le Premier ministre, dont l’objectif affiché est de doter la France d’un budget d’ici la fin de l’année, entame une semaine truffée d’obstacles.
Renommé dans la douleur à Matignon vendredi après une démission surprise quelques jours plus tôt, Sébastien Lecornu affronte des vents contraires. Non seulement parce qu’il lui faut trancher des sujets sensibles (suspension éventuelle de la réforme des retraites, taxation des hauts patrimoines, non-recours au 49-3…), mais aussi parce que son bail à Matignon pourrait être de très courte durée.
Composition du gouvernement de Sébastien Lecornu
Le palais de l’Élysée a annoncé la nomination du gouvernement de Sébastien Lecornu dimanche 12 octobre 2025.
Les ministres
Les ministres délégués
Lundi midi : des passations de pouvoir en catimini
Ce lundi 13 octobre, c’est jour de passation dans les ministères. Les entrants prennent le relais des sortants, invités à faire leurs cartons. Le nouveau gouvernement, qui mêle profils politiques et personnalités issues de la société civile, compte 34 ministres, loin de la volonté initiale de Sébastien Lecornu de former une équipe « resserrée ». Consigne a été passée de faire les transmissions les plus sobres possible. Contrairement à l’usage, il n’y a donc ni discours, ni tapis rouge. La presse n’a pas été conviée à suivre ces moments souvent très protocolaires, pas plus que les ministres n’ont eu droit de lancer des invitations extérieures.
Lundi après-midi : une première réunion de travail
À 14h30, le chef du gouvernement réunira pour la première fois son équipe à Matignon. Emmanuel Macron, en déplacement en Égypte pour appuyer le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas initié par Donald Trump, ne sera pas présent. Les premiers mots de Sébastien Lecornu face à ses ministres seront filmés et rendus publics, mais les portes seront fermées pendant tout le reste de la réunion.
Mardi matin : le Conseil des ministres
De retour d’Égypte, le chef de l’État présidera le premier Conseil des ministres du gouvernement Lecornu II. Interrogé ce 13 octobre à sa descente d’avion, Emmanuel Macron a une nouvelle fois appelé à la « stabilité » et dénoncé « beaucoup de propos qui n’ont pas été à la hauteur » ces derniers jours au sein de la classe politique. « Les forces politiques qui ont joué la déstabilisation de Sébastien Lecornu sont les seules responsables de ce désordre », a-t-il exprimé, se défaussant de sa propre responsabilité dans l’accélération de la crise politique. Le Conseil des ministres devrait être quasi intégralement consacré au projet de budget pour 2026. La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a précisé, sur RTL, que « l’objectif » était d’atteindre « un déficit inférieur » à 5 % du PIB.
Mardi après-midi : la déclaration de politique générale (DPG)
Baptême du feu pour Sébastien Lecornu, qui n’a pas encore mis les pieds à l’Assemblée en tant que Premier ministre depuis sa (première) nomination le 9 septembre. Face aux 577 députés, il devra abattre ses cartes et révéler dans quelle direction il souhaite aller. Suspension (ou non) de la réforme des retraites ? Taxation (ou non) des hauts patrimoines ? Réforme de l’aide médicale d’État (AME) ? Autant de marqueurs qui diront si la rupture tant annoncée se concrétise. Les onze groupes parlementaires auront ensuite la parole, avec un orateur de leur choix. Il est quasi-certain que Sébastien Lecornu ne sollicitera pas de vote de confiance, qui pourrait lui coûter sa place.
Mercredi ou jeudi : examen des motions de censure
La date exacte n’est pas encore connue, elle sera tranchée mardi en conférence des présidents à l’Assemblée nationale. Mais on sait d’ores et déjà que plusieurs motions seront examinées. S’il ne fait aucun doute que le Rassemblement national, La France insoumise, les Écologistes et les communistes censureront le gouvernement, le suspense entoure toujours la décision du Parti socialiste. Les 69 députés du groupe présidé par Boris Vallaud ont le destin du gouvernement entre leurs mains, capables de faire basculer le vote d’un côté ou de l’autre.
D’ici trois jours, la France pourrait de nouveau être sans gouvernement, plaçant Emmanuel Macron en première ligne. S’exprimera-t-il (enfin) devant les Français, comme le lui demandent de nombreux responsables de son propre camp ? Les mêmes options s’offriront une fois de plus à lui : nommer un nouveau Premier ministre, dissoudre l’Assemblée nationale ou démissionner. Ce 13 octobre, le président a simplement mis en garde : « Je ne fais aucun pari ».
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