Ces dates clés qui attendent le nouveau gouvernement

Discours de politique générale, motions de censure… Ces dates clés qui attendent le nouveau gouvernement

Englué dans une crise politique sans précédent, Sébastien Lecornu s’apprête à traverser une nouvelle semaine sous haute tension.

POLITIQUE – La course contre la montre a commencé. Le Premier ministre, dont l’objectif affiché est de doter la France d’un budget d’ici la fin de l’année, entame une semaine truffée d’obstacles.

Renommé dans la douleur à Matignon vendredi après une démission surprise quelques jours plus tôt, Sébastien Lecornu affronte des vents contraires. Non seulement parce qu’il lui faut trancher des sujets sensibles (suspension éventuelle de la réforme des retraites, taxation des hauts patrimoines, non-recours au 49-3…), mais aussi parce que son bail à Matignon pourrait être de très courte durée.

Composition du gouvernement de Sébastien Lecornu

Publié hier à 22:20, modifié aujourd’hui à 10:46

Le palais de l’Élysée a annoncé la nomination du gouvernement de Sébastien Lecornu dimanche 12 octobre 2025.

Découvrez la composition du Gouvernement –Source : Service d’information du Gouvernement
La composition du Gouvernement résultant du décret signé dimanche 12 octobre 2025 sur la proposition du Premier ministre, chargé de la planification écologique et énergétique, est la suivante :

Les ministres

M. Laurent NUÑEZ, ministre de l’Intérieur ;
Mme Catherine VAUTRIN, ministre des Armées et des Anciens combattants ;
M. Jean-Pierre FARANDOU, ministre du Travail et des Solidarités ;
Mme Monique BARBUT, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature ;
M. Gérald DARMANIN, garde des Sceaux, ministre de la Justice ;
M. Roland LESCURE, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique ;
M. Serge PAPIN, ministre des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme et du Pouvoir d’achat ;
Mme Annie GENEVARD, ministre de l’Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire ;
M. Édouard GEFFRAY, ministre de l’Éducation nationale ;
M. Jean-Noël BARROT, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ;
Mme Rachida DATI, ministre de la Culture ;
Mme Stéphanie RIST, ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ;
Mme Naïma MOUTCHOU, ministre des Outre-mer ;
Mme Françoise GATEL, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation ;
Mme Amélie de MONTCHALIN, ministre de l’Action et des Comptes publics ;
M. Philippe BAPTISTE, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Espace ;
Mme Marina FERRARI, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative ;
M. Philippe TABAROT, ministre des Transports ;
M. Vincent JEANBRUN, ministre de la Ville et du Logement.

Les ministres délégués

Auprès du Premier ministre :
M. Laurent PANIFOUS, chargé des Relations avec le Parlement ;
Mme Maud BRÉGEON, porte-parole du Gouvernement ;
Mme Aurore BERGÉ, chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations ;
Auprès du ministre de l’Intérieur :
Mme Marie-Pierre VEDRENNE ;
Auprès de la ministre des Armées et des Anciens combattants :
Mme Alice RUFO ;
Auprès de la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature :
Mme Catherine CHABAUD, chargée de la Mer et de la Pêche ;
M. Mathieu LEFEVRE, chargé de la Transition écologique ;
Auprès du ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique ;
M. Sébastien MARTIN, chargé de l’Industrie ;
Mme Anne Le HENANFF, chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique ;
Auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères :
M. Benjamin HADDAD, chargé de l’Europe ;
M. Nicolas FORISSIER, chargé du Commerce extérieur et de l’Attractivité ;
Mme Eléonore CAROIT, chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger ;
Auprès de la ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées :
Mme Charlotte PARMENTIER-LECOCQ, chargée de l’Autonomie et des Personnes handicapées ;
Auprès de la ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation :
M. Michel FOURNIER, chargé de la Ruralité ;
Auprès de la ministre de l’Action et des Comptes publics :
M. David AMIEL, chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État.
Le Président de la République réunira l’ensemble des membres du Gouvernement pour un Conseil des ministres qui se tiendra le mardi 14 octobre à 10 heures.

Lundi midi : des passations de pouvoir en catimini

Ce lundi 13 octobre, c’est jour de passation dans les ministères. Les entrants prennent le relais des sortants, invités à faire leurs cartons. Le nouveau gouvernement, qui mêle profils politiques et personnalités issues de la société civile, compte 34 ministres, loin de la volonté initiale de Sébastien Lecornu de former une équipe « resserrée ». Consigne a été passée de faire les transmissions les plus sobres possible. Contrairement à l’usage, il n’y a donc ni discours, ni tapis rouge. La presse n’a pas été conviée à suivre ces moments souvent très protocolaires, pas plus que les ministres n’ont eu droit de lancer des invitations extérieures.

Lundi après-midi : une première réunion de travail

À 14h30, le chef du gouvernement réunira pour la première fois son équipe à Matignon. Emmanuel Macron, en déplacement en Égypte pour appuyer le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas initié par Donald Trump, ne sera pas présent. Les premiers mots de Sébastien Lecornu face à ses ministres seront filmés et rendus publics, mais les portes seront fermées pendant tout le reste de la réunion.

Mardi matin : le Conseil des ministres

De retour d’Égypte, le chef de l’État présidera le premier Conseil des ministres du gouvernement Lecornu II. Interrogé ce 13 octobre à sa descente d’avion, Emmanuel Macron a une nouvelle fois appelé à la « stabilité » et dénoncé « beaucoup de propos qui n’ont pas été à la hauteur » ces derniers jours au sein de la classe politique. « Les forces politiques qui ont joué la déstabilisation de Sébastien Lecornu sont les seules responsables de ce désordre », a-t-il exprimé, se défaussant de sa propre responsabilité dans l’accélération de la crise politique. Le Conseil des ministres devrait être quasi intégralement consacré au projet de budget pour 2026. La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a précisé, sur RTL, que « l’objectif » était d’atteindre « un déficit inférieur » à 5 % du PIB.

Mardi après-midi : la déclaration de politique générale (DPG)

Baptême du feu pour Sébastien Lecornu, qui n’a pas encore mis les pieds à l’Assemblée en tant que Premier ministre depuis sa (première) nomination le 9 septembre. Face aux 577 députés, il devra abattre ses cartes et révéler dans quelle direction il souhaite aller. Suspension (ou non) de la réforme des retraites ? Taxation (ou non) des hauts patrimoines ? Réforme de l’aide médicale d’État (AME) ? Autant de marqueurs qui diront si la rupture tant annoncée se concrétise. Les onze groupes parlementaires auront ensuite la parole, avec un orateur de leur choix. Il est quasi-certain que Sébastien Lecornu ne sollicitera pas de vote de confiance, qui pourrait lui coûter sa place.

Mercredi ou jeudi : examen des motions de censure

La date exacte n’est pas encore connue, elle sera tranchée mardi en conférence des présidents à l’Assemblée nationale. Mais on sait d’ores et déjà que plusieurs motions seront examinées. S’il ne fait aucun doute que le Rassemblement national, La France insoumise, les Écologistes et les communistes censureront le gouvernement, le suspense entoure toujours la décision du Parti socialiste. Les 69 députés du groupe présidé par Boris Vallaud ont le destin du gouvernement entre leurs mains, capables de faire basculer le vote d’un côté ou de l’autre.

D’ici trois jours, la France pourrait de nouveau être sans gouvernement, plaçant Emmanuel Macron en première ligne. S’exprimera-t-il (enfin) devant les Français, comme le lui demandent de nombreux responsables de son propre camp ? Les mêmes options s’offriront une fois de plus à lui : nommer un nouveau Premier ministre, dissoudre l’Assemblée nationale ou démissionner. Ce 13 octobre, le président a simplement mis en garde : « Je ne fais aucun pari ».

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