S’il n’est guère nécessaire d’approfondir ce point, il est par contre utile de contrecarrer les emportements diviseurs dans les milieux militants à propos de la censure ou non-censure de ce gouvernement. Bien sûr, la démocratie requiert de le censurer. Et bien sûr aussi, toute anicroche dans la réforme des retraites de Macron est un pas non seulement vers son abrogation, mais vers l’effondrement du pouvoir présidentiel et de la V° République -c’est d’ailleurs pour cela que LR, en plein délitement, en a fait son dernier totem.
L’expérience a déjà montré que dans ce régime la censure d’un gouvernement ne met pas fin à ce gouvernement : il devient un « gouvernement démissionnaire » qui « gère les affaires courantes », en fait beaucoup, beaucoup de choses, et la manœuvre dans ce cas pourrait être de faire amender et voter le budget par l’Assemblée nationale, c’est-à-dire par la vraie-fausse majorité de l’Assemblée nationale, vraie parce que la convergence des intérêts sociaux capitalistes la fonde, fausse parce que jamais personne n’a voté pour une telle majorité, formée par le RN, l’UDR, LR, l’UDI, Horizons, le Modem et Renaissance. La question de la censure et d’une supposée irresponsabilité envers l’enjeu de la réforme des retraites, selon les uns, et trahison, selon les autres, doit donc être fortement relativisée : la question première est bien celle du régime.
L’enjeu est maintenant le suivant : aurons-nous mis à bas ce régime avant que Le Pen-Bardella-Retailleau-Philippe ne se soient portés à sa tête pour s’en servir contre la majorité sociale et pour frapper ?
C’est pourquoi, l’appel qui commence à circuler pour une montée sur Paris le 15 novembre est important. C’est pourquoi, l’intersyndicale que ses dirigeants font exister actuellement pour ne pas agir, va voir monter la pression pour l’action. Et c’est cette pression sociale qui va être le levier pour imposer l’unité de la gauche et des écologistes en cas de législatives comme de présidentielles anticipées.
Le 13/10/2025.
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