
Pour justifier leur extrémisme du centre ils fabriquent des coupables ! On ne compte plus les méfaits de centre régime totalitaire qui ne tient plus que par l as menace la rétorsion et bientôt par la terreur
Il y a 4 ans, le 15 juin 2021 deux cents gendarmes et policiers menés par la Sous-direction Anti-Terroriste (SDAT) prenaient d’assaut les villages de Gentioux, Cieux et Bussière-Boffy en Creuse et en Haute-Vienne. Six personnes de 50 à 70 ans étaient interpellées et placées en garde à vue : parmi elles, la directrice d’école de Gentioux. Cette dernière a bénéficié d’un nom lieu cet été, elle n’est donc désormais plus une malfaitrice associée. Pourtant, à la suite d’un fait divers raciste glauque, le journal Valeurs Actuelles continue de la mettre en cause. Elle nous a transmis ce témoignage en guise de mise au point.
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Après avoir été salie par une arrestation spectaculaire le 15 juin 2021, en plus d’avoir été traumatisée, enfermée et interrogée en garde à vue pendant quatre jours, mise en examen et sous contrôle judiciaire durant un an et demi et suspendue de mes fonctions par mon administration à titre conservatoire (pour me protéger m’a-t-on dit !), la justice vient, le 1er août 2025, de me délivrer un non-lieu total.
Le 15 juin 2021 une soixantaine de policiers envahissent le lieu-dit où je vis. Je suis arrêtée, mon domicile perquisitionné dans le cadre d’une enquête sur l’incendie de véhicules Enedis et d’une antenne relais en Haute-Vienne. Mise en garde à vue, je suis interrogée pour des faits que je n’ai pas commis. Choquée et la situation m’échappant totalement, je préférerai garder le silence, ce qui me sera reproché par la suite même si le droit de garder le silence est un principe fondamental reconnu par les juridictions françaises et qu’il est de l’ordre de la survie en face de l’appareil policier qui tente d’ obtenir des aveux à tout prix.
Le 1er août 2025, soit quatre années plus tard, l’ordonnance du juge d’instruction concernant l’affaire dite du « 15 juin 2021 » stipule un non-lieu me concernant.
Voilà que quatre ans après, la justice décide qu’il n’y a pas d’éléments suffisants contre moi dans ce dossier pourtant très volumineux, fruit d’une enquête longue et aux moyens démesurés.
En effet, le dossier a été instruit à charge. Il comporte plus de 7 000 pages, où je découvrirai, dans les procès-verbaux me concernant, que j’ai été mise sur écoute et surveillée lors de mes déplacements pendant de nombreux mois. Mon profil, mon âge, mon genre donnaient sans doute à penser que je pouvais parler facilement sous la pression et dire tout et n’importe quoi dans la panique.
Depuis le début, je me disais bien qu’on m’avait arrêtée pour des raisons très différentes de celles évoquées et reprises en gros titres dans la presse [1]. Il fallait faire peur , stigmatiser encore un peu plus ce territoire du plateau de Millevaches (même une directrice d’école), faire du renseignement dans les milieux « militants de gauche ».
Tout ça pour ça !
Mais le mal est fait et le non-lieu ne s’accompagne ni d’excuses ni de réparations bien sûr.
La rumeur quant à elle a fonctionné à plein régime, le sensationnel étant plus croustillant que la réalité, me voilà « condamnée » dans la bouche de certains habitants !
Non seulement je ne suis pas condamnée mais la justice m’a écartée du procès en me délivrant un non-lieu total avant la tenue de celui-ci.
Moi qui ne suis pas néo-rurale puisque rurale ( née dans une famille paysanne pauvre et nombreuse du Bourbonnais), humaniste certes, de gauche et avec une sensibilité écologique oui mais me voilà décrite comme une dangereuse activiste par une presse à sensation !
L’assignation dans la « mouvance de l’ultra gauche radicale » fantasmée du plateau de Millevaches est une autre violence qui découle directement de la première et qui est alimentée par une presse peu attachée à la vérité et à la vérification de ses sources.
Toute ma vie, j’ai eu le soucis d’être ouverte à toutes et tous sans distinction de classes, d’opinions ou de modes de vie. Mon métier d’institutrice m’a permis d’avoir des contacts avec des personnes de tous milieux et je m’en réjouis. C’est l’idée que je me fais d’une vie en société et particulièrement à la campagne. Cette facilité dans le vivre ensemble m’a été enlevée par cette arrestation brutale et le bruit médiatique qui a suivi.
Il me semble pourtant précieux dans notre société qui se fracture et devient de plus en plus violente, qu’on puisse encore se parler et vivre ensemble en partageant plus que le lieu où l’on vit. Peut-être devrait-on se demander : « à qui profite le crime ? » quand on essaie de diviser et d’opposer plutôt que de rassembler et d’accorder.
Même si le mal est fait, je tenais à écrire ce petit point d’information pour tenter d’arrêter le tout et n’importe quoi qui se propage beaucoup plus vite que la vérité.
L’ex-directrice de l’école de Gentioux
[1] Gros titres accrocheurs dans la presse locale au moment des arrestations parlant de « la directrice de l’école de Gentioux », la lutte contre le terrorisme, l’ultra-gauche radicale, etc…
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